Un POV Aoba ! Il adopte une nouvelle lubie et ne veut pas que ça se fasse savoir... Seulement, il va y avoir retournement de situation. :3


J'ai recommencé. J'ai recommencé et aussi puéril et malsain que celui puisse paraître, j'ai envie de continuer. Envie de continuer pour voir ce que ça pourrait entraîner, pour sourire et crier intérieurement « même pas pris, même pas remarqué ! » et montrer l'objet de mes maraudages et de mes délires au reste de ma bande.

J'ai encore volé.

J'ai encore volé, encore, tant et si bien que j'en viens à me poser la question : les gens ne remarquent-ils donc rien ? On dirait qu'ils sont aveugles ou exagérément sourds pour passer à côté du pickpocket pas crédible pour un rond dont j'ai l'air ─ ou bien suis-je tout simplement doué et talentueux dans la matière ? Qui sait.

Ce que je sais, c'est qu'il faut rester discret, autant sur le moment propice au vol que sur la conclusion du crime. Je ne vais pas non plus me vanter de détrousser des gens à tout le monde : ma réputation de bon petit élève brillant, ponctuel et à l'écoute en prendrait un sacré coup, et il en vaut de même pour mon secret concernant les carrés bleus.

D'ailleurs, Senpai me regarde plutôt bizarrement, depuis ce matin. Bien sûr, j'ai veillé à ne pas le mettre au courant et à ne pas laisser le racontar s'ébruiter pour passer entre les mailles du filet bleu. Seuls mes camarades sont censés être au courant de mon nouveau petit hobbie.

Mais, du coup, je me demande... Pourquoi Senpai me dévisage-t-il de là où il est avec ce petit sourire en coin ? Je n'ai pas l'habitude de perdre mes moyens, mais je dois avouer que je suis plutôt intrigué.

C'est quand il m'envoie discrètement une boule de papier ─ attitude très peu digne du grand et sérieux Senpai Mikado ─ que je commence sérieusement à m'interroger.

Je n'ai pas le temps de réaliser, en lisant le papier, que je l'entends glousser doucement, avec cet interminable sourire angoissant griffonné sur les lèvres. Ce n'est pas un rire heureux ni amusé, c'est... C'est quelque chose de drastiquement différent d'un rire réjoui, en tout cas. Je déglutis discrètement, avec une moue incompréhensible, et mes yeux se rivent doucement sur la feuille froissée, une seconde fois.

« Je sais tout, vilain Aoba-kun », disait le papier.

Bordel de merde. Il sait tout.