Chapitre 1
Jeudi 25 octobre 1973.
La Grèce, terre de légendes et d'Histoire.
À une dizaine d'encablures du célèbre port du Pirée, protégée par un rideau de réalité, se trouvait une île inconnue et ignorée de tous. C'est sur cette île perdue que se situait une terre sacrée que nul mortel ne pouvait fouler sans risquer de le payer de sa vie. Ici était installé le Sanctuaire sacré d'Athéna, la déesse de la guerre et de la sagesse, défendu par quarante-huit chevaliers de Bronze, vingt-huit chevaliers d'Argent et les plus puissants représentants de la chevalerie d'Athéna, les chevaliers d'or, au nombre de douze. Sur cet espace hors du temps il y avait une véritable ville composée de nombreux bâtiments, d'un colisée, d'une grande place, une arène d'entrainement et un chemin qui menait vers un immense escalier gardé par douze temples amenant vers un treizième plus grand et majestueux. Derrière cet ultime temple trônait une immense statue de la déesse Athéna qui portait fièrement Niké, la déesse de la victoire, au creux de sa main. Surplombant largement le spacieux temple principal et en retrait par rapport au reste, on pouvait voir une très haute montagne sur laquelle était construit un observatoire. Dans ce bâtiment plusieurs fois millénaire le maître des lieux en l'absence de la déesse se rendait quotidiennement afin de prédire l'avenir de l'humanité en scrutant patiemment les étoiles.
En cette froide nuit d'octobre, le maître actuel du Sanctuaire d'Athéna appelé le Grand Pope se tenait dans l'observatoire face au ciel étoilé, ignorant le danger funeste qui se rapprochait de lui. Stoïquement, il observait les étoiles lui prédire la pire des catastrophes quand il ressentit un puissant cosmos se positionner par devers lui. Il savait ce qui allait lui arriver, il le savait, les étoiles le lui avaient dit quelques temps auparavant, lui permettant de désigner son successeur avant la fin de son existence terrestre. Sans se retourner, il dit à son exécuteur :
-L'étoile polaire normalement stable à cette époque de l'année est légèrement inclinée, à l'origine l'étoile polaire céleste doit être décalée d'un degré par rapport à l'axe polaire terrestre. Pourtant son angle se rapproche du zéro. Je me souviens que le Grand Pope précédent avait dit qu'avant la guerre sainte l'étoile polaire avait bougé. Lorsque l'angle sera de zéro, alors le sceau d'Athéna se brisera, le mal sera libéré et une nouvelle guerre commencera.
Il regarda encore un instant le ciel et découvrit l'ultime message des étoiles :
-Dans sept années, à la mort du septième mois, apparaîtra l'ultime chevalier d'or. Il aura un pouvoir différent des autres, mais sera aussi puissant que toi, Saga.
Le chevalier d'or des Gémeaux sursauta parce que le Grand Pope l'avait reconnu sans se tourner vers lui. Une partie de lui voulait partir, mais l'autre, qui avait le contrôle, décida d'éliminer cet obstacle. Le Grand Pope se tourna vers lui et lui dit calmement :
-Saga, tu devras l'entraîner comme un chevalier d'or. Son armure viendra à lui quand le temps sera venu et pas avant. D'autres voudront l'utiliser mais seul le Sanctuaire aura pouvoir sur lui, il en va de l'équilibre des forces.
-Pourquoi me dis-tu ça vieil homme, alors que je vais te tuer ?
-Parce que, aussi puissant que tu sois, tu ne peux lutter contre les volontés des dieux.
Arès, la partie mauvaise de Saga, sentit au plus profond de sa noirceur qu'il ne pouvait rien contre la destinée et ainsi il en conçut une rage incroyable qui le poussa à détruire tout ce qui passait devant ses yeux. Alors, avec toute la haine qu'il ressentait pour le monde, il frappa de toutes ses forces et son poing traversa la toge, la cage thoracique puis broya le cœur fatigué du vieil homme. Le Grand Pope s'effondra gracieusement devant le chevalier d'or. Saga regarda avec horreur son poing dégoulinant de sang, puis se précipita vers le vieil homme qui murmura en utilisant ses dernières forces :
-S... Saga... n'ou... n'oubli... n'oublies pas... d... dans... s... sept... ans... I... il... v... vien... viendra d... dans... s.. sept ans.
Le Grand Pope ferma les yeux et mourut dans les bras du chevalier d'or qui fondit en larmes, horrifié par ce qu'il venait de faire. Malheureusement, Arès reprit le contrôle de son corps et de son esprit. Il retira la toge du cadavre, puis les attributs du Grand Pope et après avoir retiré son armure d'or, il les mit et se redressa. La folie qui luisait dans son regard était cachée par le masque du Grand Pope.
Quand il descendit du Star Hill, tous s'agenouillèrent devant lui, comme le voulait le protocole devant le Grand Pope, chevaliers de Bronze, d'Argent et d'or inclus, sauf Mû qui avait disparu avec son serviteur, ayant sans aucun doute dû sentir la mort de celui qui avait été son maître. En traversant les maisons pour rejoindre son palais, il croisa Aioros qui fronça les sourcils. Saga sentit qu'il devrait se débarrasser de lui le plus vite possible avant qu'il ne fasse échouer tous ses plans. Au fond de lui, sa partie bonne voulait qu'Aioros découvre la supercherie pour l'empêcher de continuer, mais Arès avec la main mise sur son corps et son esprit ferait ce qu'il voudrait, c'est à dire tuer la déesse Athéna et prendre le pouvoir afin d'être enfin l'égal des dieux.
Alors que le soleil se couchait après une première journée à son nouveau poste de Grand Pope, Arès s'approcha du berceau de la petite déesse et, poignard en avant, tenta de l'occire de la manière la plus brutale qui soit. Cependant, Aioros, qui s'en méfiait comme de la peste, entra dans la pièce et découvrit le Grand Pope le bras levé, prêt à frapper l'enfant sacrée d'un coup de poignard. Le chevalier du Sagittaire, voyant cela, se précipita sur le sacrilège et l'attaqua, l'éloignant suffisamment du berceau pour prendre la petite déesse dans ses bras. Son coup avait brisé le masque et avec horreur, il reconnut Saga. Comprenant tout en une fraction de seconde, il décida de s'enfuir afin de protéger la déesse Athéna de la folie de son pair. Il se jeta par la fenêtre, retomba gracieusement, puis fila rejoindre sa maison, prit la pandora box de son armure et courut le plus loin possible du Sanctuaire. Saga donna l'ordre à Shura de retrouver Aioros et de le tuer pour avoir tenté d'occire la déesse Athéna. Le chevalier d'or du Capricorne se lança à la poursuite du chevalier d'or considéré comme félon et après un combat épique, le blessa mortellement. Le laissant pour mort, il repartit au Sanctuaire alors qu'Aioros un bébé dans les bras, confiait son trésor à un touriste japonais et mourut quelques secondes plus tard, protégeant ainsi la déesse, faisant croire à l'ennemi qu'elle était morte en même temps que lui et en lui permettant d'avoir une enfance heureuse.
Jeudi 31 juillet 1980
Au St Thomas' Hospital, un homme tenait dans ses bras son plus beau trésor, son fils. Alors que les autres bébés hurlaient tout autour d'eux, lui était tout calme et gazouillait gentiment. C'était la huitième merveille du monde à ses yeux humides de bonheur. C'était un adorable petit bonhomme tout rouge avec une touffe de cheveux noirs indomptables, des yeux fermés qui cachaient une magnifique couleur verte. Il le tenait comme un chef d'œuvre en cristal, il avait peur de le casser sous les regards amusés et émus de ses meilleurs amis et de sa femme qui reprenait son souffle après avoir mis au monde leur trésor. James s'assit près de sa Lily et murmura doucement :
-Comment allons-nous l'appeler, ma fleur de lys ?
-Harry, j'ai toujours adoré ce nom. Harry.
-Harry James Potter. Ça lui va bien à notre petit bout de chou, tu ne trouves pas ? demanda James à Lily.
-Oui, tu as raison, mon amour. C'est parfait pour notre trésor.
-Pour son parrain, j'ai pensé à Sirius, murmura James en regardant son meilleur ami qui ouvrit la bouche sous l'effet de l'étonnement.
-C'est amusant, j'ai eu la même idée, Sirius sera parfait dans ce rôle et j'ai toute confiance en lui.
Remus, James, Lily et Peter éclatèrent de rire quand James lui donna le nourrisson. Sirius avait peur de le blesser en le tenant incorrectement et était particulièrement raide, lui le célèbre auror avait une peur bleue à l'idée même de lui faire du mal.
Samedi 31 octobre 1981
Cela faisait plus d'un an qu'ils fuyaient afin de protéger leur fils, mais voilà que le monstre qui les poursuivait les avait retrouvés. Lily, dans la chambre de son bébé, entendit le sort fatal qui lui retira à jamais son époux. En larmes, elle plaça son enfant dans le berceau, traça rapidement un pentacle avec le sang de sa virginité qu'elle avait gardé très précieusement et murmura rapidement :
-Ô dieux, par mon sang de vierge, je vous supplie de protéger la chair de ma chair, l'enfant issu de mes entrailles. Pour sa vie, je vous offre allègrement ma vie, pour son corps, je vous offre allègrement mon corps, pour son esprit je vous offre allègrement mon esprit, pour son âme, je vous offre allègrement mon âme. Que le mal ne puisse le toucher sans le payer en retour.
Elle fit couler son sang pour clôturer le sortilège de protection et, quelques secondes plus tard, la porte s'ouvrit en grand pour laisser passer Voldemort. Lily se plaça fièrement devant ce monstre et fut prête à donner sa vie pour le seul qui rappellerait que les Potter avaient existé un jour. Elle mourrait et rejoindrait son époux, puis ils resteront ensemble pour l'éternité. Elle ferma ses yeux dégoulinant de larmes, pria une ultime fois, puis supplia au monstre qui s'approchait dangereusement de son fils :
-Pas Harry, pas Harry, je vous en supplie, pas lui !
-Pousse-toi, espèce d'idiote... Allez, pousse-toi...
-Non, pas Harry, je vous en supplie, tuez-moi si vous voulez, tuez-moi à sa place...
-Si c'est la seule chose à faire alors d'accord !
Avec un rire aigu, il tua Lily, puis il se tourna vers l'enfant.
-Alors c'est toi qui risques de me battre. Ahahahahah ! Eh bien, cela n'arrivera pas !
Il éclata d'un rire mauvais en pointant de sa baguette l'enfant innocent et sans défense. Avec un sourire malsain, il lança le sort funeste qui avait transformé cet enfant heureux en orphelin :
-Avada Kedavra !
Le tristement célèbre rayon de lumière verte jaillit de la baguette dans un souffle bruyant, comme une rafale de vent ou comme si une énorme créature s'envolait. L'homme observait avec plaisir le sort percuter l'enfant qui allait rejoindre ses parents dans la mort. Cependant, au lieu de tuer l'enfant, comme ce qu'il faisait depuis la nuit des temps, le sort de mort rebondit sur une étrange barrière dorée et se perdit dans le plafond, ne laissant sur le corps de l'enfant qu'une cicatrice sanglante en forme d'éclair sur le front. Voldemort fit un pas en arrière devant cet étrange événement. Dans le silence, le seigneur des ténèbres vit avec stupéfaction un serpent doré apparaître derrière le bambin qui hurlait de douleur. Il n'avait jamais vu ça. Il recula de nouveau quand il entendit le serpent siffler :
-Le don est accepté, ta vie sera préservée et ton ennemi exécuté. Va maintenant enfant de pureté ton destin vient de s'ébranler. Quant à toi, esprit du mal, tu es banni de ce monde pars, tu ne réapparaîtras qu'au moment où le maître des ombres entrera dans la maison oubliée.
Une aura dorée apparut autour du gamin et augmenta rapidement jusqu'à exploser avec la force d'une bombe, créant une puissante onde de choc qui se précipita vers Voldemort. Le mage noir poussa un cri de terreur alors qu'il voyait en plus de l'onde, l'énorme serpent se jeter sur lui, le balayant comme un vulgaire fétu de pailles. La puissance ainsi déchaînée à Godric Hollow fit exploser tous les détecteurs de magie de Grande Bretagne et fut ressentie sur une île au large du Pirée.
Comme toutes les semaines, les chevaliers d'or et le Grand Pope faisaient une réunion afin de régler certains problèmes administratifs. Ils étaient en train de parler de l'arène d'entrainement à réparer quand ils ressentirent tous un pic monstrueux de cosmos, une onde qui déferlait avec la même force qu'un tsunami pour balayer tout ce qu'elle croisait. Shaka suffoqua, meurtri par cette onde, tandis que Shura demandait :
-Mais qu'est-ce que c'est que ça ?
-Ça, c'est votre futur collègue, répondit le Grand Pope.
Il ne pensait pas que l'enfant serait aussi puissant, tout ce qu'il avait imaginé depuis huit ans était largement en-dessous de la réalité. Arès ne voulait pas qu'on ramène ce gosse, Saga savait qu'il devait le faire et heureusement, une puissance divine le força à choisir de faire de cet enfant un apprenti. Le Grand Pope se tourna vers le chevalier d'or du Scorpion et demanda :
-Milo ?
-Oui, Votre Excellence ?
-Tu vas retrouver le responsable de cette onde et le ramener ici, le plus vite possible, lui ordonna le Grand Pope pour la plus grande rage d'Arès alors que Saga soupirait de soulagement.
-Bien, Votre Excellence.
Le chevalier du Scorpion se leva, salua ses pairs et le Grand Pope, puis fila rejoindre l'épicentre de cette onde. Il n'avait jamais senti une puissance aussi imposante, c'était... c'était incroyable. Il remercia son statut de chevalier d'or qui lui permit d'arriver en Angleterre en moins d'une seconde. Il fut très surpris quand il vit qu'il n'y avait rien, pourtant, il sentait que c'était là. Peut-être était-ce une illusion comme celle du Chevalier des Gémeaux qui avait disparu depuis huit ans ? Alors il ferma les yeux et se laissa guider par son cosmos. Celui-ci lui montra une maison en ruines, encore fumante. Quand il ouvrit les yeux, la bâtisse était là, dans un état déplorable. Il pénétra dans les ruines et découvrit au pied de l'escalier un homme aux cheveux noirs et aux yeux marron voilés par la mort. Il se désintéressa du cadavre et monta les escaliers en faisant attention aux marches branlantes. Arrivé sur le seuil, il vit un long couloir qui s'arrêtait net par l'effondrement d'une partie de la maison. De chaque côté, des portes dont une était ouverte. Il s'approcha d'elle et vit une cape noire à cheval entre la chambre et le couloir. Il l'enjamba et découvrit le corps d'une femme allongée, un air d'atroce douleur sur les traits de son visage comme sur celui de l'homme en bas. Et puis derrière la femme, il y avait la raison de sa présence, un bébé qui ne devait pas avoir plus de deux ans, une blessure à la tête, parfaitement protégé par un cosmos en forme de serpent sifflant et agressif. Cependant, plus Milo s'approchait, plus le cosmos de l'enfant réagissait avec le sien et se calmait. Quand le chevalier d'or fut devant le berceau, le bambin était totalement sans défense, attendant paisiblement qu'il le prenne dans ses bras en lui tendant les siens.
Milo fit un doux sourire au gamin, le prit délicatement contre lui et ressentit le cosmos du petit l'entourer calmement comme pour savoir s'il était un ami ou un ennemi. Milo lui murmura à l'oreille en grec :
-Ne crains rien petit. Je t'emmène là où tu seras à l'abri.
Le bébé comme comprenant ce que Milo avait dit, gazouilla joyeusement et attrapa une des longues mèches du jeune homme et se mit en tête de la lui arracher. Le jeune homme grimaça légèrement mais éclata quand même de rire :
-Tu es un sacré phénomène mon bonhomme. Allez, mon gars, on doit partir.
Le bébé rit joyeusement tandis que Milo descendait tranquillement les escaliers puis quitta la maison en ruine. Quand il fut devant la maison, il s'arrêta et dit au bambin :
-J'espère que tu es prêt mon bonhomme, parce qu'on va rejoindre ton nouveau chez toi.
L'enfant le regarda droit dans les yeux et avec sérieux lui répondit :
-Rrreuuhhh !
Milo explosa de rire, puis disparut avec son précieux chargement sous les yeux horrifiés d'un géant qui n'avait même pas eu le temps de l'en empêcher. Hagrid, le semi-géant, resta immobile ne voulant pas accepter le fait qu'Harry Potter, venait d'être enlevé par un homme en armure dorée. Que devait-il faire ? Le grondement d'une moto le réveilla et il vit Sirius Black arriver. Le jeune homme voyant les dégâts hurla :
-JAMES ! LILY ! PAR MERLIN, HARRY !
-Un homme vient de l'enlever.
Sirius regarda la maison avec horreur, puis, la haine emplie son âme et il décida de détruire celui qui était responsable de ce massacre. Il se tourna vers le géant nommé et lui dit :
-Va prévenir Dumbledore, Hagrid. Prends ma moto. Je n'en ai plus l'utilité.
-Tu en es sûr, Sirius ?
-Va vite, pour que Dumbledore puisse reprendre Harry le plus vite possible.
Le sorcier s'installa sur la moto de Sirius et rejoignit Poudlard pour expliquer tout ce qui c'était passé. Pendant ce temps, Sirius alla traquer Peter. Dans l'école de magie, le vieux directeur était fou de rage, on devait retrouver Harry Potter. C'était la seule arme qui pouvait vaincre Voldemort. Ils devaient retrouver cet homme habillé d'une armure d'or. À Londres, Sirius réussit à coincer le traitre, mais ce dernier rusa en se coupant le doigt, en détruisant une partie de la rue, tuant par la même occasion treize personnes innocentes et en utilisant le bazar pour s'enfuir dans les égouts. Sirius se retrouva seul dans une rue dévastée entouré de cadavre. Il était tellement choqué qu'il éclata de rire. Quand les aurors le capturèrent, il riait toujours. Tous le crurent fou et l'envoyèrent directement à Azkaban sans procès pour avoir trahi les Potter au profit de Voldemort et avoir tué quatorze personnes dont Peter Pettigrow dont il ne restait qu'un doigt. Sirius se réveilla dans la pire des prisons du monde, innocent de ce donton l'accusait.
Loin de là, Milo arriva enfin au Sanctuaire d'Athéna avec un bébé amusé dans les bras. L'enfant gigota dans les bras du Scorpion et babilla :
-Ga, gabrfeeuu !
-Tu veux recommencer, petit bonhomme ?
L'enfant le regarda et avec le ton le plus sérieux du monde répondit :
-Aga ba, aheu reuh ageureuh toooooo !
D'abord perplexe, Milo éclata de rire puis continua à cheminer vers les douze maisons. Il se demandait ce que ces collègues allaient penser en voyant l'enfant si innocent qui pourtant avait vaporisé une maison à lui tout seul. Le chevalier d'or allait s'engager dans l'escalier quand il sentit que sa fragile charge pesait plus lourd contre lui. Il baissa légèrement la tête et découvrit l'enfant, la tête sur son épaule qui tenait fermement de ses mains potelées l'une de ses mèches sans bruit, afin de ne pas le réveiller, Milo grimpa les escaliers. La première maison qu'il traversa était celle du Bélier, vide depuis que Mû était parti à Jamir afin de réparer les armures. Malgré le claquement de ses chaussures sur le sol en pierre, le petit garçon ne se réveilla pas une seule fois et en fait, il se colla un peu plus à lui, recherchant plus de chaleur. Milo eut un doux sourire et enveloppa l'enfant avec sa cape afin de le protéger du froid qui régnait dans la sombre maison.
Quittant la maison du Bélier, il s'engagea sur l'escalier qui l'amènerait à la maison du Taureau gardée par Aldébaran, le chevalier d'or du Taureau. Quand Milo arriva, l'immense brésilien observa avec amusement le bout de chou qui serrait la mèche de Milo comme s'il tenait son doudou. Se tournant pour mieux voir l'enfant, il fondit devant la bonne bouille du bébé. Avec un doux sourire, il demanda doucement afin de ne pas réveiller l'enfant :
-Alors c'est ce moustique qui a dégagé un tel cosmos ?
-Oui, c'est ce petit gars. Il est sacrément rapide et très puissant ce petit père.
-Il est trop mignon. Tu crois qu'il sera un chevalier d'or ?
-Je ne sais pas, mais je le pense, il a une aura dorée comme la nôtre. Mais bon, le Grand Pope nous dira tout.
-Alors va vite le rejoindre.
-Tu as raison.
Milo salua son collègue du Taureau, installa un peu mieux le bambin, puis reprit sa marche vers le temple des Gémeaux resté vide depuis une bonne décennie. La maison était froide et Milo sentit son fragile passager trembler de froid. Alors il le serra un peu plus contre lui, lui apportant plus de chaleur et il récolta un doux soupir de bébé à l'aise. Milo accéléra légèrement afin d'arriver plus vite au palais du Grand Pope mais pas trop pour ne pas réveiller le petit garçon. Quand il dépassa la maison des Gémeaux, il se trouva face à celle du Cancer. Masque de Mort du Cancer n'était pas connu pour être un homme bon, c'était plutôt le contraire, c'était un tueur psychopathe qui massacrait la veuve et l'orphelin au lieu de les protéger. Le chevalier du Scorpion prit une grande respiration et pénétra dans la maison du Cancer. Il détestait cette maison, cette sensation de mort qui vous prenait aux tripes, cette absence de vie et surtout ces plaintes lugubres des visages accrochés aux murs. C'était vraiment l'antichambre de l'enfer. Milo espérait vraiment que les lamentations ne réveilleraient pas l'enfant. Il jeta un coup d'œil vers le bambin et le vit gigoter dans son sommeil, ce bruit l'indisposait. Il avait intérêt à traverser le plus rapidement possible cette maison de fous. Malheureusement, avant même qu'il puisse faire deux pas, Masque de Mort apparut soudainement et s'exclama bruyamment :
-Alors, Scorpion ?
A suivre
