Bonjour à tous et à toutes. Mon inspi étant finalement de retour, je vous sers donc une nouvelle fic, qui comme on s'en doute sera Royai. Cette histoire est donc un crossover avec le manga Jigoko Shoujo, La fille des enfers en français.

Disclaimer pour toute la fic : les persos FMA ne sont pas à moi.

Bonne lecture ^^.


L'enfer. C'est le nom caché de l'armée. Connu de ses seuls membres. L'enfer pour la discipline que cela implique, l'enfer pour les missions dangereuses ou morbides qu'on leur donnait, l'enfer parce que les militaires n'ont pas forcément une bonne image auprès du peuple, en particuliers les alchimistes d'État. Et dans cet enfer, cela devait bien faire dix ans que Riza Hawkeye y était. Elle avait vu de tout : des vols aux viols en passant par les meurtres, des affaires de drogues aux kidnapping, des évasions de détenus dangereux et surtout la guerre. Affreuse, horrible, indescriptible, invivable, marquante. De tous ceux qui avaient connu le front, aucun n'en était ressorti indemne. Que ce soit physiquement ou moralement.

Les rêves s'étaient brisés à la guerre comme les vagues de la mer se brisaient sur les rochers : avec violence, avec cruauté. Tel le sel qui ronge le rocher, la guerre les avaient rongés eux aussi. Rongé leur mental, leurs forces, leur innocence. Lentement mais sûrement. Les soldats avaient vécu dans un autre monde, le pire des mondes, et revenir à la normale n'avait pas été facile, pour ne pas dire impossible. Pouvait-on vivre comme tout le monde avec du sang sur les mains ? Avec des images de mort devant les yeux, les oreilles remplis de cris de douleur, d'incompréhension et de terreur ? Les militaires essayent en tout cas. Pas le choix en même temps.

Et la voilà toujours là, toujours prête à sortir ses instruments de morts. Lieutenant de son état, elle est principalement la garde du corps de son supérieur, le ténébreux colonel Roy Mustang. Lui aussi survivant de la guerre d'Ishbal, monstrueux génocide dont les raisons sont mal connues, lui aussi stigmatisé à vie. Roy a un but dans la vie, qui a quelque peu évolué avec le passage à la guerre : il veut devenir généralissime, afin que le pays ne connaisse plus jamais une horreur pareille. Pour que les choses changent, s'améliorent. Malgré ses rêves d'enfance fracassés par le conflit, Mustang reste un idéaliste. Il veut croire que tout peut changer, qu'il peut changer le monde. C'est son rêve, sa raison de vivre. Sinon, à quoi bon continuer d'exister ?

Riza qui l'a connu adolescent, avec ce même désir de protéger les gens, l'a suivi à l'armée après la mort de son père, seule famille qui lui restait. Elle a juré de le protéger, de l'aider à atteindre son objectif. Elle a gravi les échelons avec lui. Tout vu pour lui, tout enduré pour lui. C'est pour lui qu'elle est dans cet enfer. Pour tenter de le transformer en paradis. Aujourd'hui, les voilà de nouveau sur le terrain. La face concrète de leur enfer, celle où tout peut arriver. L'ordre de mission leur est parvenu depuis près d'une semaine à présent. Un gang qui terrorise tout un village.

« Quel trou paumé … même mon village natal ne semble pas aussi isolé que celui-là. » pensa Riza Hawkeye ce soir-là.

L'endroit était en effet loin de tout : la gare la plus proche était dans un autre village à six kilomètres. Autour, que des plaines vertes. Les gens d'ici seraient complètement coupés du monde sans les journaux. Même pas une seule radio, faute d'électricité. Les hommes de Mustang ont eut l'impression de débarquer au siècle dernier. A son début pour être précise. L'auberge qui les a accueilli n'est pas inconfortable, mais prendre ne serait-ce qu'une douche relève de la croix et de la bannière. Située dans une cabane au fonds de la cour, l'eau doit être chauffée pendant longtemps, autrement elle reste glacée.

Idem pour les toilettes, il faut sortir. Et les militaires n'ayant pas spécialement de temps à perdre à réchauffer de l'eau, la toilette est donc souvent sommaire : un gant imbibé d'eau dans un récipient sur la commode de la chambre, et roulez jeunesse.

« C'est dans ces moments-là qu'on bénit le progrès. »

Accoudée à la fenêtre de sa chambre, Riza regardait le soleil se coucher. La journée avait été bonne : le repaire du gang avait été découvert, et demain ils iraient les cueillir. Une mission de plus accomplie, un rapport en plus pour le colonel. Lui qui vénère la paperasserie … elle le lui rends bien tiens. La blonde soupira. Quelle corvée que de faire remplir un simple bout de papier à son supérieur ! Parfois elle avait l'impression d'être une préceptrice tentant de faire exécuter ses devoirs à son élève. Et Roy serait dans le rôle de l'écolier spécialiste de l'école buissonnière. Quelles excuses il ne lui inventait pas …

« Me suis perdu. » lui avait-il dit une fois.

Mais bien sûr, et elle elle dansait sur la tête. Tsssk …. quand Roy sentait qu'elle allait vraiment s'énerver, il lui sortait sa meilleure arme. Une bouille tout mignonne, enfantine, façon chaton mouillé. Avec la voix assortie s'il vous plaît. Riza ne savait pas y résister. Enfin. Le soleil s'était complètement couché à présent. Les premières étoiles faisaient timidement leur entrée. Bon, l'heure était venue de se coucher. Les militaires avaient une rude journée demain. Riza referma donc sa fenêtre, et se dirigea vers son lit. Hayate lui, se trouvait déjà dans son panier. La lieutenante alluma sa lampe de chevet, éteignit la lumière du plafonds et vint se faufiler sous la couverture. Elle souhaita la bonne nuit à son chien, puis éteignit.


Le jour suivant, Hawkeye fut la première levée, comme d'habitude. Pourtant, lorsqu'elle pensa à ce qu'ils allaient faire aujourd'hui, la blonde eut un mauvais pressentiment. Quelque chose allait clocher, elle le sentait. La jeune femme commença à déjeuner. Havoc fut le second à la rejoindre, quoique pas très bien réveillé encore. Il salua sa supérieure, et s'installa en face de Riza. Petit à petit, l'équipe arriva. Le petit-déjeuner se passa en silence. Lorsque les soldats se réunirent, ou plutôt s'entassèrent dans une chambre pour un briefing, Riza ressentit encore ce pressentiment.

« Quelque chose va mal se passer aujourd'hui. Si seulement j'arrivais à savoir quoi ... » se dit-elle.

Roy expliquait le plan d'action. Il s'agissait de d'attaquer le gang sur plusieurs fronts. L'alchimie de Mustang ferait encore une fois une grande partie du travail. Pour ce qu'ils avaient pu savoir, aucun alchimiste ne comptait dans les rangs ennemis, ce qui était toujours un bon point. Le temps serait sec, ce qui était tout autant appréciable. Les habitués savent de quoi je parle. Riza fut tirée de ses réflexions par ses collègues qui se levaient.

« Quelque chose ne va pas Hawkeye ? » interrogea Roy une fois tout le monde parti.

« Non tout va bien monsieur. » répondit le lieutenant.

Mais le colonel ne fut pas dupe. Depuis le temps, il avait appris à déchiffrer l'expression de son regard. Il avait bien noté qu'elle était préoccupée.

« Si vous avez découvert une faille dans mon plan, j'aime autant le savoir avant qu'on y aille. » insista Roy.

« Ce n'est pas ça. Je suis juste un peu préoccupée, mais ça n'a rien à voir. » s'entêta Hawkeye.

Roy inspira. Bon, aux grands maux les grands remèdes.

« Riza, je ne suis pas idiot. Depuis le temps je sais parfaitement bien quand tu es inquiètes. »

Aïe, pensa-t-elle. S'il se mettait à l'appeler par son prénom et à la tutoyer, Riza se doutait qu'il finirait par lui tirer les vers du nez.

« Mais ce n'est rien vraiment. »

« A d'autres. Allez dis-moi ce qui cloche, je veux le savoir parce que quand tu as une intuition, elle est souvent bonne. » continua Mustang.

Riza le regarda un moment. Roy affichait un visage bienveillant, le même lorsqu'elle lui confiait ses soucis adolescente. Le brun avait souvent joué un rôle de grand-frère auprès d'elle. Seulement Riza le considérait comme étant bien plus que cela. Le lieutenant soupira.

« J'ai simplement un mauvais pressentiment depuis que je me suis levée. » céda la blonde.

Roy plissa les yeux. Il ferait encore plus attention dans ce cas. Toujours est-il qu'il leur fallait y aller à présent. Les deux militaires quittèrent donc la chambre, rejoignant leurs camarades en bas. L'équipe fit route vers le repaire du gang. Une ancienne ferme située au fonds du village. Non loin de là, un petit bois. Il serait parfait pour camoufler les véhicules, et arriver sans se faire repérer. Les militaires prirent leurs armes, Roy enfila ses gants. Puis ils avancèrent prudemment, vers la ferme. Mustang fit sauter la porte une fois que ses hommes furent à leur place.

« Vous êtes cernés ! Rendez-vous avant qu'on ne fasse feu ! » lança-t-il.

Surtout lui. Et les bandits n'aimeraient pas voir ça. Toutefois, ils furent les premiers à faire feu. Les militaires ripostèrent aussitôt. Cachés dans leur maisons, les villageois entendaient les coups de feu avec un certaine angoisse. Ils avaient accueilli la venue des soldats avec soulagement. Les malheureux n'en pouvaient plus de ces hommes qui pillaient leurs ressources et les terrorisaient. Ils espéraient donc de tout cœur être débarrassés de cette plaie une fois pour toutes. Dans la fermette, Roy attendit une occasion de lancer une première attaque alchimique. Comme souvent, ce fut son lieutenant qui la lui fournit. Mustang envoya une étincelle dans l'endroit, et une explosion surprit l'adversaire.

Le colonel en avait fait valdinguer quelques uns. Profitant de l'effet de surprise, il renchérit. Cette fois les flammes jaillirent, se déployant tel un éventail et obligeant l'adversaire à bouger. Le feu les contraignait à quitter l'abri derrière lequel ils pouvaient tirer. Havoc les avait dans son champ de vision. Il tira, pour faire comprendre au gang que c'était terminé. Un pet de travers et la prochaine balle irait dans la chair. Cerné par l'incendie, dans l'angle de tir des militaires le gang ne pouvait plus réagir. C'était bien fini. Riza poussa un discret soupir de soulagement. Il semblerait que pour cette fois, son intuition n'était pas fondée. Elle aimait mieux ça.


Hélas … ce qu'elle n'avait pas vu, ni personne d'ailleurs occupé à passer les menottes au gang, c'est que les flammes avaient délaissée la ferme pour une autre cible. Le bâtiment juste à côté, autrement plus important. Avide, le feu entama la porte de bois. Il se fraya un passage grâce au parquet, et atteignit des sacs qu'il entreprit immédiatement de mordre. Nourri de la sorte, le feu se répandit. L'intérieur entier s'embrasa.

« On dirait que les coups de feu se sont arrêtés. » constata quelqu'un au village.

« Ils les ont eu vous croyez ? » demanda une dame âgée.

« Y'a pas trente-six façons de le savoir. » répondit un homme.

Il avança. Curieux, ses voisins lui emboîtèrent le pas. Lorsqu'ils arrivèrent à la fermette, les soldats finissaient de capturer les membres du gang. Le soulagement se peignit sur le visage des habitants.

« Hé … c'est moi ou ça sent la nourriture qui crame ? » interrogea quelqu'un.

« OH NON NOTRE ENTREPOT !!! » cria une femme.

Le soulagement fit place à la peur. Les flammes sortaient déjà par les fenêtres du bâtiment. Autrement dit, il était déjà trop tard pour espérer sauver quoi que ce soit.

« Qu'y avait-il là-dedans ? » questionna Roy.

« Nos réserves de nourriture ! » fit une mère de famille.

« C'est vous ... » enchaîna un homme.

Toutes les têtes se tournèrent vers Mustang.

« Vous êtes l'alchimiste du feu, c'est donc vous qui avez provoqué cet incendie ! »

Ce fut alors un tollé général. Les habitants se mirent tous à crier contre le Flame alchemist.

« Mais vous êtes complètement inconscient ! Utiliser votre alchimie alors que tout peut brûler si facilement ici ! »

« Qu'allons-nous manger l'hiver ! Tout est de votre faute ! »

« Nous allons mourir de faim à cause de vous ! »

« Vous allez nous payer ça ! »

« Allons allons calmez-vous ! L'armée vous dédommagera. » répondit Roy d'une voix forte pour se faire entendre.

« Quand ? Au printemps ? On sait tous ici le temps que mets l'administration à se décider ! Non moi je dis qu'il doit payer maintenant ! » lança homme d'une quarantaine d'années.

La foule fut d'accord et commença à avancer vers les soldats. Ceux-ci, pratiquement à court de munitions et ne voulant surtout pas leur tirer dessus, commencèrent à se regrouper. Roy tenta de les calmer, en vain. Il décida alors de créer un mur de flammes, comme il l'avait fait dans un campement Ishbal. Malheureusement, cela eut tout l'effet inverse.

« Non mais c'est qu'il veut nous cramer nous aussi maintenant ! Attends un peu espèce de chalumeau déglingué ! »

La personne qui parla ainsi ramassa une pierre, qu'elle lança droit sur Mustang. Ce dernier écarta la tête. Les villageois ramassèrent à leur tour des pierres. Riza tira en l'air, essayant à son tour d'apaiser l'ardeur de la foule. Mais une pierre heurta son bras. Black Hayate gronda, prêt à bondir sur l'insolent.

« REPLI ! » s'écria Mustang.

Son équipe ne se le fit pas dire deux fois. Laissant là les gangsters qu'ils n'avaient pas eu le temps d'embarquer, les soldats décampèrent. Les villageois se mirent à les poursuivre, les bombardant de pierres. Ils étaient devenus littéralement fous par la perte de leurs réserves de nourriture.

« Ces gens sont complètement malades ! On leur sauve la peau et eux ils nous caillassent ! » s'exclama Havoc.

D'autres personnes apprirent la nouvelle, et furent dans le même état de rage. Tant et si bien que les militaires furent contraints de se séparer. Roy se retrouva avec Riza près des lavoirs. Ils se tournèrent pour découvrir les villageois arriver. Riza reçut une pierre à l'épaule. Hayate aboya de toutes ses forces.


« Hawkeye ! »

Mustang tourna vers les gens un regard des plus flamboyants. Personne … ne touchait … à un des subordonnés. Et surtout pas celui-là. Son bras se tendit, les doigts claquèrent et une explosion retentit.

« VOUS ALLEZ VOUS CALMER OUI ?!! » tonna le colonel.

Mais … ce fut une détonation qui lui répondit. Roy écarquilla les yeux. Une douleur fulgurante l'envahit, et il se sentit basculer en arrière sous le regard horrifié de Riza. Un long cri sorti de sa gorge, en même temps qu'elle se précipitait vers lui. Le coup de feu avait calmé les villageois qui réalisèrent ce qu'ils venaient de commettre.

« ROY !» s'écria Riza.

Le beau visage était tordu par la douleur. Le sang envahissait son uniforme. Riza souleva sa chère tête brune.

« Tu … avais raison … encore une fois.» articula Mustang.

Il parlait de son pressentiment. Eh oui, une fois de plus son instinct avait vu juste : quelque chose de mauvais s'était produit.

« Pardonne-moi ma belle … je n'ai pas tenu ma promesse … tu … m'excusera auprès des autres. Ma Riza …» reprit Roy en posant une main sur la joue de son lieutenant.

« Non … non non non accroche-toi ! On va te tirer de là, alors tiens bon !» le supplia Riza.

« Ce n'est … pas moi … qui décide. Surtout … sois heureuse … je t'aime.»

Un dernier souffle, et les yeux sombres si pleins de vie s'éteignirent. Les paupières se fermèrent pour de bon cette fois. Riza le regardait, pétrifié. Non … non il ne pouvait pas, il ne fallait pas, il n'avait pas le droit !

« ROY ! Réveille-toi bon dieu, ouvre les yeux ! Tu ne peux pas mourir tu n'as pas le droit ! Je t'interdis de me laisser toute seule, alors reprends-toi ou c'est moi qui te tuerais !» s'écria la blonde.

Malheureusement, le lieutenant avait beau le secouer, le menacer rien n'y fit. Déjà il se refroidissait. Son précieux colonel, la personne qui comptait le plus pour elle n'était plus de ce monde. Hayate poussa un hurlement qui couvrit les pleurs de sa maîtresse.

« Merde … là je crois qu'on a exagéré.» fit un villageois.

Sa voix tira Riza de son chagrin. Elle darda vers la foule son regard le plus meurtrier.

« Vous …. BANDE DE SAUVAGES REGARDEZ CE QUE VOUS AVEZ FAIT !» hurla-t-elle.

C'était de leur faute, ils venaient de briser sa vie en tuant son grand amour. Qu'allait-elle devenir sans Roy ? Une rage, intense, meurtrière, dévastatrice et incontrôlable envahit le cœur de la jeune femme. Ça allait se payer … et au prix fort. Riza serra les dents à se les briser. Ses mains partirent dans son dos, pour rejaillir avec deux armes. Les doigts appuyèrent aussitôt sur les gâchettes. Des gens tombèrent rapidement, les autres prirent la fuite en hurlant. Riza se leva puis se lança à leur poursuite.

Totalement aveuglée par la haine, elle tirait sur tout ce qui ne portait pas un uniforme comme le sien. Ce fut la terreur dans le village. Lorsque Riza eut épuisé ses premiers chargeurs, elle entra dans un bar. Là elle prit plusieurs bouteilles d'alcool. La blonde déchira ensuite sa veste, et en mit des morceaux dans les goulots. Une fois qu'elle les eut allumés, elle les lança dans les vitres des maisons autour d'elle. Ceux qui ressortaient se faisait abattre.

« Vous allez rôtir en enfer, tas de barbares galeux !» rugit Riza.

Les flammes gagnèrent rapidement les maisons à côté, la plupart étant en bois. Riza massacrait tous les villageois. Certains décidèrent tout de même de réagir. Des hommes empoignèrent un fusil, avec la ferme intention de stopper cette furie. Cependant, Hawkeye avait plus d'expérience qu'eux en la matière. Sans compter que sa haine aveugle la transformait en véritable machine à tuer. La militaire n'aurait aucun mal à les abattre. Voici justement que l'un d'entre eux s'approchait d'un angle de rue. Il tomba nez-à-nez avec le canon du Beretta de la blonde.

Le coup partit et supprima une autre vie. Les autres villageois tirèrent. Riza se cacha dans une grange. Avisant soudain des poutres, elle sortit de sa cachette. Courant un instant sur le mur, la lieutenante attrapa une des poutres. Opérant un tour, elle parvint à s'y hisser. Il ne lui restait plus qu'à aller trouver ses cibles et à les abattre.


Plus loin, le reste de l'équipe avait fini par se regrouper. La panique des gens leur parvenait. Les militaires aperçurent des flammes ravager les maisons.

« Vous croyez que c'est le colonel qui s'énerve ?» questionna Fuery.

« Je ne crois pas … ou alors il s'est passé quelque chose de grave. Mustang n'est pas du genre à s'en prendre à des civils. » répondit Jean.

« Pas plus qu'il ne leur tirerait dessus … bon sang mais qu'est-ce qui se passe là-bas ? » ajouta Breda.

Ils devaient aller voir. En marchant dans les rues, ils découvrirent une bonne dizaine de cadavres, tout âge et sexe confondus. Les coups de feu s'intensifiaient. Les gangsters étaient-ils parvenus à s'échapper ? Havoc fit signe à ses camarades de se mettre à couvert. Ils se dirigeaient vers la source de l'attaque. Là, ils découvrirent avec stupeur qui s'en prenaient aux gens.

« Hawkeye ? Mais elle a perdu la tête ou quoi ? » fit Falman.

Jean fronça les sourcils. Il sentait qu'un drame était arrivé. Un couinement surpris les militaires. Se tournant comme un seul homme, ils virent arriver Black Hayate les oreilles couchées et la mine abattue.

« Oh non … le colonel. » fit Jean.

Rien d'autre sur Terre n'était capable de rendre leur lieutenant aussi folle de rage. Il lui était arrivé malheur, Havoc en était certain. Restait à savoir quoi. Une balle siffla tout près d'eux, éraflant le bois d'un mur. Les militaires auraient du mal à l'approcher. Ils savaient qu'en plus elle était meilleure au tir qu'eux tous réunis. Soudain, le silence envahit l'endroit. Le sous-lieutenant blond risqua un œil. Plus personne n'était debout, et Hawkeye avait disparu. Les militaires sortirent de leur cachette pour contempler les dégâts. Plus aucun villageois ne devait être encore en vie.

Pour sa part, Riza était retournée aux lavoirs. Une balle l'avait atteinte au bras, et une autre au flanc. Le lieutenant perdait son sang en abondance. Elle rejoignit enfin le corps de Roy resté là. Riza le fixa, le regard vide. Puis la jeune femme tomba à genoux, avant de s'effondrer sur son supérieur. Elle pleura toutes les larmes de son corps. Des images des moments passés ensemble défilèrent devant ses paupières closes et humides. Elle revoyait Roy sourire, ou afficher son air charmeur, bouder devant la pile des dossiers, utiliser son alchimie d'un air sûr. Tout ça c'était du passé maintenant. Une vie terminée par un bout de métal meurtrier.

Le lieutenant continuait à se vider de son sang, mais elle s'en moquait. Quand ce serait fini elle le rejoindrait. Pour toujours. Les larmes commencèrent à se tarir les premières. Riza n'avait pas remarqué une forme ramper jusqu'à elle.

« Tu es satisfaite Riza ? Tu as obtenu ta vengeance.» fit une voix.

Surprise, l'intéressée releva la tête, pour découvrit un serpent dressé. Un cobra, qui la fixait de ses yeux rouges. La soldate fronça les sourcils. Un serpent qui parlait. La fin devait être proche.

« Tu va bientôt mourir. Cependant ta haine a engendré d'autre ressentiment. C'est un péché lourd, qui ne t'autorise pas à goûter au repos.» reprit le serpent.

« Mais c'est de leur faute ! Ils ont tué mon amour alors qu'il n'avait rien fait ! Nous les avons délivré d'un fléau, et c'est tout ce qu'ils ont trouvé à faire ! Ils n'ont eu que ce qu'ils méritaient !» protesta Riza.

Les yeux du serpents se mirent alors à luire. Une lumière rouge enveloppa Riza, qui sentit le sol des dérober sous elle. Elle se retrouva ainsi suspendue dans les airs, dans un endroit vide. Le cobra lui apparut alors, mais démesurément grand.

« En punition pour avoir fait déferlé ta vengeance, tu restera dans ce monde, mais pas parmi les tiens. Tu va devoir assumer une nouvelle tâche, pour expier tes fautes. » annonça-t-il.

« Mes fautes ? Mais ... »

« Si tu refuse, l'âme de celui que tu aimes tant errera dans les limbes pour l'éternité. » coupa le serpent.

Une lumière apparut, dévoilant Roy dans ce qui ressemblait à une fiole à taille humaine. Il était toujours endormi. Riza baissa les yeux. Le cobra prit ce silence pour une acceptation. Un vent souffla sur la soldate qui ferma les yeux. Lorsqu'elle les rouvrit, ceux-ci n'étaient plus marrons, mais d'un rouge soutenu, comme ceux des Ishbals. Riza ne portait plus son uniforme, mais un kimono orange avec une ceinture bleue.

« Désormais tu sera Riza Ai, la fille des enfers.»

Riza se tenait au bord d'un fleuve, à côté d'une barque. Des petites loupiotes flottaient sur l'eau. Toutes convergeaient vers le même point : un grand portail en bois rouge. Deux colonnes s'élevaient haut, pour se rejoindre par le biais de deux autres transversales. Riza se releva. Son visage était vide d'expression.

« La fille … des enfers. » répéta Riza.

« Va à présent. Et accomplit ta mission. » fit le serpent.

Il disparut dans un torrent de flammes. Riza examina son habit : des fleurs de lotus bougeaient sur toute la longueur du tissu. Ses cheveux étaient libres. Elle redressa la tête, avant de disparaître à son tour dans les flammes.