Disclaimer : Les personnages ne sont pas à moi (of course). Aschen se réserve la propriété de Frérin, donc pas touche. Ca fait un bon moment que j'ai commencé cette fic, mais je n'avais pas vraiment envie de la poster, sauf que : Je passe plus de temps sur elle que sur celles que je suis censée publier régulièrement, donc je la mets là plus pour faire patienter mes quelques lecteurs assidus (que je salue au passage) qu'autre chose.

Qu'est-ce ? Je ne le sais pas moi-même donc je ne vais pas partir dans une présentation quelconque. Il s'agit avant tout de romance, qui concerne plusieurs couples, plus ou moins probables, plus ou moins stables. Des couples qui se créés, qui se découvrent, qui apprennent à surmonter les obstacles qui entravent leur relation et tout le touin touin.

Surtout que, bien entendu, dans le lot de pairing, très peu répondront à tous les critères de normalitées de la sociétée actuelle.

Mais y a une histoire de fond quand même ! Au moins un fil conducteur et de la cohérence chronologique (du moins, j'ai fait en sorte).

Pairing : J'aimerai bien ne rien dire et garder la surprise, mais je dois quand même prévenir que cette fiction contient, entre autre, de l'inceste assumé, du slash et des lemons et je sais que ça ne plait pas à tout le monde. Par contre, ce ne sont pas vraiment les pairings les plus courants sur ce site, j'ai déjà publié au moins une fois sur la plupart d'entre eux, mais sinon, ce ne sera pas du Legolas/Aragorn, Fili/Kili ou Bilbo/Thorin.

Fiche technique :

- C'est un UA qui se passe dans notre époque, donc tout le monde est humain, même Smaug et Sauron.
- Les nains sont plutôt grands, surtout Dwalin, Thorin et Frérin alors que les hobbits restent assez petits par apport aux autres.
- A ceux qui ne les connaissent pas parce qu'il n'apparaissent pas dans les films : Frérin est le petit frère de Thorin et Théodred (ha si, il appparait vite fait dans les Deux Tours celui-là) est le fils de Théoden.
- Par souci de parité, parce que je ne voulais pas être submergée de mecs, j'ai changé le genre d'Ori. Ici, il s'appelera donc Orianne, aura un bonnet B, des longs cheveux et des courbes bien placées (et ouais, il m'en fallait un, c'est tombé sur lui).

- Texte garantie sans OC à outrance.
- UA contemporain.
- Peut-être OOC, mais faut dire que
le contexte n'est pas le même que l'univers d'origine.


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prologue

Il y a, non loin du centre ville d'Osgiliath, une petite ruelle pavée et tortueuse qui longe le temple dédié à Nienna pour rejoindre le centre culturel. Le quartier est aussi ancien que chic et ce ne sont que des vieilles maisons à colombages qui se disputent l'ombre des platanes parsemés ici et là. Un espace hors du temps au sein de cette immense ville agitée et, jusqu'à maintenant rien, absolument rien, n'avait su troubler la quiétude de la rue.

Mais, dans cette magnifique ruelle, à peine considérée comme une voie piétonne, se trouve une petite cave desservie par un escalier de pierre. Il s'agit d'une très grande pièce qui eut appartenu à ce qui avait été jadis l'une de ces grandes bâtisses faites de pierres et de marbre. C'était maintenant le numéro 51b de la rue, une cave sous une immense librairie construite après la guerre et qui porte elle même le numéro 51.

Cette cave, qui fut autrefois aussi sombre et humide qu'oubliée, est maintenant parée d'une moquette violette dont le gout douteux contraste avec les murs de briques ébréchées et le magnifique bar en bois de noyer qui trône sur une longueur. Sur les dix tables de la salle, seules deux sont sensiblement assorties, parce qu'elles ont presque la même taille, sinon, toutes sont de matériaux, d'aspect et de couleur différentes, sans parler des chaises. La décoration de la cave est à l'image du lieu : surprenante et inattendue. Sur les murs, des affiches événementielles côtoient des peintures ou des photos de paysages, de la Montagne Solitaire ou la région des Monts de Fer, ou des feuilles imprimées de captures d'écrans de jeux vidéo, accrochées comme des trophées de guerre.

Perdu dans la masse, un récent diplôme d'ingénieur en pétrochimie au nom de Dwalin Durin est encadré sous un verre fêlé, juste à côté de l'acte de propriété, tout aussi récent, au même nom, du numéro 51b de la rue Olorin.

En évidence sur le bar est accroché depuis Septembre l'emploie du temps des masters 2 en fac de philo dont les cours les plus importants sont surlignés d'un nerveux trait de stabylo rose fluo.

Quant au comptoir en lui même, il ressemble à tous ceux des bars à cocktail les plus prestigieux que l'on puisse trouvé dans la ville et, dans le miroir qui couvre le mur derrière lui, se reflète le nom de l'établissement en lettres roses : Le Shari Vari. Aussi considéré comme le meilleur bar à Coktail que la rue n'avait jamais connue et ne connaitra jamais.


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Présentation de la journée type

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9h44 :

Dwalin pesta méchamment lorsqu'il passa une nouvelle fois l'aspirateur sur la moquette en se disant que, dans très peu de temps, il ferait retirer cette horreur pour la remplacer par un parquet, n'importe lequel, tant que ce soit facile à nettoyer.

Le barman presque trentenaire remit son petit bijou, comme il se plaisait à appeler son Shari Vari, en état pour accueillir la foule de clients et d'amis, surtout d'amis, qui allait défiler dans la journée. Il avisa la pendule Bob l'éponge qui siégeait au dessus du comptoir et qui annonçait dix heures avec, aujourd'hui, seulement treize minutes d'avance. Il retint un sourire, la journée allait bientôt commencer.

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9h54 :

Les cheveux en bataille et le regard sombre, Thorin dévala l'escalier du Shari Vari en marmonnant méchamment. Derrière son bar, occupé à mettre au point un nouveau cocktail en attendant les clients, Dwalin ne prit même pas la peine de saluer son ami qui se jeta sur le comptoir à sa place attitrée, le barman se contenta d'annoncer l'emploie du temps qu'il connaissait déjà par cœur.

— Philosophie politique de dix heures à midi, dans l'amphithéâtre Blaise Pascal.
— C'est bien ce qu'il me semblait…

Et, dans une aura encore plus sombre que celle qui l'avait accompagnée lorsqu'il était entré, Thorin ressorti du pub et prit la direction du campus qui siégeait à cinq minutes de marche du Shari Vari.

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10h07 :

— Qu'est ce que vous faites-là vous deux ? Vous n'avez pas cour ?

Nonchalamment, Kili se laissa choir dans un des vieux fauteuils de la salle tandis que Faramir s'assit au comptoir pour faire face à Dwalin, un sourire ravi accroché au visage :

— Madame Blin est absente aujourd'hui, nos deux heures de TP physique/Chimie viennent de sauter.
— Et le lycée vous a laissé sortir ? Je croyais que vous deviez avoir perm ou CDI, une bêtise du genre dans ces cas là.
— Ha… Je ne sais pas, on n'a pas demandé…
— Au pire, on dira qu'on est malade.

Plus loin, vautré dans son fauteuil, Kili avait déniché un vieux magazine Pilote et lisait les gags de la Rubrique à Brac en gardant un œil sur son portable. Orianne était condamnée à subir un énième DS sur les quatre heures de la matinée pour préparer son bac littéraire, infligé par sa jamais trop prudente prof de philo, mais Pippin, qui était en seconde, n'avait pas cour en dernière heure, il pourrait toujours les rejoindre ici.

Ces quatre lycéens étaient les seuls mineurs que Dwalin tolérait dans son bar, du moins, les seuls pour qui il acceptait de fermer les yeux quand il les voyait boire de l'alcool dans son établissement.

— Vous voulez quelque chose ? J'ai des nouveaux cocktails à base de grenadine.
— On n'est plus des gamins Dwalin…
— Au yeux de la loi, si, et à mes yeux aussi, vous êtes trop jeunes pour gouter à mes mélanges, vous ne saurez pas les apprécier…
— Tu charries ! Mais de toute manière, il est trop tôt pour avaler tes trucs dégueu, je veux bien gouter à ta grenadine mais j'ai pas de monnaie sur moi… Tu pourrais le mettre sur le compte de Fili ?
— C'est toi qui assumes s'il vient encore se plaindre…

Au fond de lui, Dwalin savait que jamais il ne se lassera de la tête que faisait le blond à chaque fois qu'il lui annonçait ce qu'il lui devait en fin de semaine, entre les tournées qu'il offrait sur un coup de tête et les verres sans alcool qui s'empilaient sur la note, les frais étaient parfois vertigineux. Faramir commanda la même chose et resta au bar pour discuter avec Dwalin. Le genre de conversation bateau qui tient le silence à distance en parlant du lycée, des profs et du Bac qui approchait à grand pas, ponctuée de temps en temps par les exclamations de Kili qui ajoutait son commentaire.

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10h28 :

— Alors, il y était ?

Thorin, toujours en haut des escaliers, ne répondit pas à la question du barman et se contenta de fixer sombrement Kili qui se cachait tant bien que mal derrière sa revue de bandes dessinées.

— Qu'est-ce que tu fais là toi ?
— On… Nos cours ont été annulés, Thorin.
— Et tu préfères venir ici que rester au lycée pour travailler ton Bac ?

Au bar, Dwalin et Faramir retinrent une grimace affligée. Autant pour l'un qui venait de soulever la foudre chez la seule personne ici contre laquelle le maitre des lieux n'avait pas de pouvoir, que pour l'autre dont la vie semblait vouée à s'occuper de la discipline de tous ceux qui portaient le même nom que lui. Faramir jugea bon d'intervenir en faveur de son camarade et ami et soutint qu'ils avaient travaillé tout le week end sans prendre de pause, Boromir y avait veillé.

Jugeant l'excuse valable, Thorin se détourna du plus jeune et vint s'asseoir au comptoir, Dwalin posa une nouvelle fois sa question :

— Alors, il était dans l'amphi ?
— Bien sur que non ! Et j'ai eu un mal fou à le retrouver cette fois-ci ! Sans parler de le convaincre d'aller en cour…
— Frérin n'est pas fait pour occuper des bancs d'école et tu le sais. Pourquoi cherches-tu à le torturer ainsi ? C'est déjà un miracle s'il a réussi à se trainer jusqu'au Master de Philo…
— C'est pour son bien, et le mien. Moins je le vois, mieux je me porte.
— Si tu le dit, de toute manière, vu la fortune que vous avez hérité de votre grand-père, il ne loupera rien s'il n'a aucun diplôme en poche.
— Ce n'est pas une raison !

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10h46 :

— Bonjour Dwalin.
— Ha, Gandalf, quel bon vent vous amène aujourd'hui ?
— Comme d'habitude, le livreur s'est encore trompé d'adresse il me semble, cela fait quelques jours que j'attend les derniers tomes des Annales du Disque-Monde… Cela ne vous dit rien ? Et je viens de recevoir ceci, à votre nom.

Gandalf posa sur la table un immense colis, parvenant à soulever l'intérêt des trois clients de la salle qui regardèrent le paquet avec des grands yeux. Dwalin s'en empara immédiatement et s'éclipsa en arrière salle, un sourire mystérieux sur le visage.

— Oui, j'ai reçu quelques cartons pour vous, je vais les chercher et je reviens. Thorin, peux-tu lui servir un verre en attendant ? S'il te plait.

Thorin, qui étudiait scrupuleusement l'emploie du temps de son petit frère, prévoyant mentalement d'aller se poster dans le couloir du bâtiment A dans une heure et demi, leva la tête en grommelant qu'il devrait réclamer une paie un jour et passa derrière le comptoir pour proposer quelques uns des mélanges que Dwalin lui avait enseigné.
Le libraire, connu pour être le sympathique voisin du dessus par Dwalin, l'aide au devoir par tous les étudiants qui voyaient le Shari Vari comme une deuxième maison et excellent conseiller par tout le reste, demanda un simple jus de fruit en assurant qu'il était encore trop tôt pour tester les mélanges explosif de la maison.

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Autour de 11h :

— Ha, justement, Thorin, je vous cherchais.

Le brun n'eut pas besoin de se retourner pour savoir de qui il s'agissait, de toutes les personnes qui descendaient au Shari Vari, une seule continuait de le vouvoyer.

— Bilbo… Tu n'es toujours pas mort…

Le plus petit attrapa l'une des grandes chaises du bar et se hissa dessus en commandant une sucrerie à Dwalin. Celui-ci se contenta de déballer un muffin d'un sac plastique et le ficha dans son micro-onde. Ici, personne n'ignorait que ce grand barman était tout simplement totalement incompétent sur tout ce qui touchait de prêt ou de loin à la cuisine. Pourtant, il faisait des efforts culinaires et continuait de proposer de quoi se rassasier entre deux cocktails, et ses amis, bons cœurs, faisaient des efforts pour manger ce qu'il leur préparait. Bilbo salua Gandalf qui sirotait son jus de fruit et ils échangèrent quelques amabilités en attendant son muffin et l'attention de Thorin.
Lui et Bilbo s'étaient rencontrés il y a quelques années lors d'un camps humanitaire encadrée par le plus vieux qui, lorsqu'il ne passait pas son temps à gouter aux nouveaux cocktails de son meilleur ami ou alors à courir derrière son frère, essayait de faire des choses utiles du temps libre que lui offrait son emploi du temps inexistant de riche héritier.

Pendant cinq ans, il avait accompagné Dwalin dans ses études, n'ayant eu rien d'autre à faire, puis, une fois possesseur d'un titre d'ingénieur en pétrochimie, il s'était tout simplement posé dans une routine plutôt aventureuse, rythmée par les frasques de Frérin et les lubies de Dwalin, la dernière en date remontait à l'abandon de son poste prestigieux au sein de la compagnie d'extraction de minerai des Monts de Fer pour l'achat et l'ouverture du Shari Vari.

Bilbo et Thorin avaient noué une étrange amitié malgré l'âge, les personnalités et les origines de chacun qui n'auraient jamais laissé prévoir à qui que ce soit qu'un lien aurait pu se créer entre ces deux là. Et Frérin avait appris à jouer de ça. Bilbo était l'unique personne ici qui, malgré tout, savait tenir tête à Thorin.

— J'ai…. Hum… J'ai croisé Frérin dans les couloirs de la fac tout à l'heure et il m'a donné quelque chose pour vous…

Soudain anxieux, Thorin s'empara d'un morceau de feuille à petits carreaux déchirée et pliée grossièrement. Il lut le mot sans que son visage ne trahisse la moindre émotion puis, silencieusement, il se leva et quitta la salle.

— Bilbo, ce papier était confidentiel, mais je ne doute pas que tu y a mis un œil…
— « Devine où je suis », rien d'autre.
— C'est incroyable, Frérin met autant d'ardeur à le fuir qu'à le provoquer… Et Thorin se fait toujours avoir… S'il ne réagissait pas, aucun doute que son frère se lasserait en deux jours.
— Je ne cherche même plus à les comprendre… Ca ressemble plus à un rituel, ou à un jeu, qu'à autre chose. Excuse-moi Dwalin, mais il est à quoi ce muffin ?
— Chocolat, pourquoi ?
— Pour savoir.

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11h 20

Bilbo et Gandalf discutaient allègrement sur les études du plus jeune, en troisième année d'un double cursus d'histoire et géographie lorsqu'un joyeux tintamarre se fit entendre à l'entrée du bar.

— Ho, voilà les joyeux drilles de science po.
— On les entend venir du bout de la rue ceux-là…
— Ah ! Mon frère, tu es là toi aussi ! Vient dans les bras de ton bro !

Faramir maugréa faiblement mais il ne chercha pas à se dérober à l'étreinte de son grand frère pendant qu'Aragorn et Eomer s'installaient avec Gandalf et Bilbo pour parler de la vie et du beau temps tandis que Dwalin mettait dans son fidèle micro une tour de croque-monsieur surgelés pour nourrir la galerie. Ce trio avait établi son Q-G dans le bar de Dwalin qu'il animait avec enthousiasme. Ces trois jeunes élèves plus que prometteurs étaient venus vivre à Osgiliath afin de terminer leurs études dans la plus prestigieuse des écoles de Science politique de la région, quittant leur ville d'origine pour quelques années : Minas Tirith pour Boromir, qui avait amené son petit frère avec lui afin de le soustraire à l'amertume frustrée de leur veuf de père et avec qui il vivait dorénavant en colocation. Eomer était venu d'Edoras et sa sœur l'avait rejoint deux ans plus tard afin d'intégrer l'école de droit réputée d'Osgiliath. Et Aragorn était celui qui venait du plus loin : l'immense ville côtière de Numénor au rayonnement culturel et commercial international.

Arrivèrent peu de temps après les étudiants en première année de lettre, Merry et Frodon, fraichement immigrés de la Comtée. Les deux plus jeunes s'installèrent à leur table favorite après avoir saluer leurs amis, notamment Aragorn, Gandalf et Eomer avec qui ils étaient très proches. Dwalin attrapa une poignée de salade qu'il balança sur les assiettes, n'oublia pas, pour une fois, d'arroser le tout avec la première sauce qui lui passa sous la main, puis il fit passer les plats, pas vraiment sûr que tous les croque-monsieur soient entièrement réchauffés.

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12h12 :

Lorsque la jolie brune et la blonde très mignonne pénétrèrent timidement dans ce sanctuaire, Dwalin, en qui survivait quelques sursauts de galanterie et, surtout, de professionnalisme, quitta sa place pour accueillir les demoiselles en leur montrant la table la moins branlante avant de retourner à son micro-onde. Cette fois-ci, il fit chauffer les croque-monsieur un par un pendant une minute trente et s'appliqua à déposer la salade délicatement avant de retourner servir les filles.

Elles le remercièrent et ne s'offusquèrent pas de l'état lamentable de l'assiette. L'une parce qu'elle connaissait la maison et avait déjà mangé avant de venir, l'autre parce qu'elle n'avait d'yeux que pour un certain étudiant en sixième année de science politique, Aragorn. Arwen soupira une énième fois sans s'en rendre compte et Rosie la reprit gentiment :

— Attention, ma chérie, tu baves.

Ces deux filles étaient devenues des habituées du Shari Vari depuis qu'Arwen avait compris que c'était le seul endroit où elle avait la possibilité de mater Aragorn pendant des heures sans se faire remarquer. Et Rosie Chaumine, en amie loyale et fidèle, l'accompagnait. Toutes les deux étaient en deuxième années de science et vie de la terre à la fac et, de ce groupe hétéroclite qui se réunissait ici, elles ne connaissaient que deux personnes : Galadriel, qui avait suivi le cursus science de la vie et de l'univers en même temps que le père d'Arwen, il y a quelques années et Sam, qui étudiait en première année de biologie botanique dans le même bâtiment qu'elles et qui avait adorablement draguer Rosie avant d'oser lui demander un rendez-vous galant. Charmée, la jeune fille s'était laissée séduire et, même si leur relation était encore jeune, ils formaient déjà un couple stable et équilibré, du moins, selon les normes de la maison. C'était par Sam que la jolie blonde avait connu le Shari et c'est elle qui avait soufflé à son amie qu'un certain étudiant y passait beaucoup de temps.

Elle ne firent pas attention à un Frérin essoufflé qui pénétra discrètement, scruta la pièce et, rassuré de ne pas y voir Thorin, s'en alla commander le plat du jour en se cachant derrière la forte stature de Boromir.

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12h20

Un joyeux brouhaha s'étendait dans la cave du Shari Vari, si bien que l'arrivée des trois étudiants en rhétorique, futurs avocats de leur état et qui sortaient à peine de la fac de droit, passa pratiquement inaperçu, si ce n'est l'exclamation outrée de Legolas qui s'insurgea, comme à chaque midi, de voir que Dwalin n'avait prévu aucun repas végétarien. Le grand barman se contenta de lui lancer un regard indéchiffrable, un sourire en coin et, sans délicatesse, ouvrit un croque monsieur, retira le jambon pour le remplacer par une feuille de salade et fourra le tout dans le micro-onde, son plus fidèle compagnon de travail. Un rire sonore se fit entendre pour approuver le geste et Gimli descendit les marches à son tour, revenant du cabinet d'orfèvre où il travaillait. Il tapota l'épaule de Legolas qui ne savait toujours pas comment prendre l'affront de Dwalin puis il alla s'asseoir à côté de la jeune camarade du blond, Eowynn qui étudiait en deuxième année de droit. Il poussa allègrement le jeune Faramir qui tentait d'attraper l'attention de l'étudiante. Mais Eomer poussa les deux soupirants et vint poser sa main sur l'épaule de sa sœur en lui demandant comment se passaient ses cours.

De son côté, Bofur, qui était venu d'Ered Luin il y a quelques années pour suivre ses études d'avocat, se rendit auprès de Bilbo en se faufilant près du bar. C'était toujours la même chose : les consommateurs oubliaient qu'il y avait des tables dans la salle et tout le monde s'agglutinait autour du comptoir de Dwalin.

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12H 42 :

Frérin gémit de terreur et plongea le nez dans son verre lorsque Fili et Thorin pénétrèrent dans la salle. Le plus vieux, qui avait abandonné ses recherches sans trouver son petit frère dans la fac de Philo, était passé chercher le blond à la sortie de son cours de géologie pour l'accompagner jusqu'ici. Il vit Frérin mais ne lui accorda pas la moindre attention, conscient que c'était la pire chose qu'il pouvait faire à son frère, et se dirigea vers le comptoir pour apostropher Dwalin et lui commander une assiette, plus pour faire plaisir au barman et par automatisme que pour se remplir l'estomac. Fili, quant à lui, alla se vautrer dans le canapé occupé par son frère, poussant allègrement le plus jeune qui ne s'en offusqua pas, au contraire et ils partirent dans une discutions mi-mot, mi-regard et mi-sourire que seuls les personnes de même sang et ayant grandit ensembles pouvaient maitriser.

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Autour de 13 h :

Presque tout le monde était là, les tables étaient enfin occupées et, comme tout les midis, c'était l'ambiance cantine qui régnait.

Dwalin n'avait pas prévu ça, au tout début. En fait, quand il avait commencé, il n'avait pas pensé ouvrir son bar avant dix-huit heures, à l'instar de n'importe quel établissement du genre, mais, petit à petit, les horaires s'étaient relâchés et il était devenu une sorte d'annexe de cafétéria du campus, du lycée et de quelques commerces de la ville. A ses heures perdues, il faisait aussi office de salon de thé, salle d'attente et même permanence pour les plus jeunes qui venaient ici faire leur devoir en attendant les plus vieux. Et, quand il n'y avait rien à faire et qu'il avait Thorin sous la main, il mettait son ami à contribution pour s'occuper de la décoration ou pour créer des nouveaux mélanges et, surtout, tache ardu, leur trouver un nom.

Et, pour rien au monde il retournerait à son ancien travail. Cette idée de créer le Shari Vari fut bien la meilleure qu'il n'ait jamais eue.