Hey ! Première fiction sur ce site, je suis un peu stressée. Pas de prologue. Pas d'intrigue particulière. J'ai eu l'idée en écoutant la chanson Broken Crown, même si ce n'est pas celle-ci que j'ai écouté durant l'écriture. Quoi qu'il en soit ... J'espère qu'elle plaira. Elle ne fera pas plus de dix chapitres, ce sera peut-être même très court, je ne sais pas encore.

Rien ne m'appartient, tout est à J. K. Rowling.

Point de vue : Hermione Granger.

Personnages : Hermione Granger, Drago Malefoy, Harry Potter, Ron Weasley ...

+ Je m'excuse du vocabulaire un peu cru, des fois. Mais suite à cette histoire (car si Hermione raconte les souvenirs, elle les a donc déjà vécu, hein), je pense qu'Hermione se serait ... lâchée. Disons que les gros-mots, les insultes, c'est un moyen d'extérioriser sa douleur ... Enfin, bref, je ne dirais rien de plus.


Il n'était plus le prince des Serpentards. Juste le roi des cons. Sourire faux et insulte crachée, rien n'avait plus d'importance. Il avait la marque. Cette putain de marque que je détestais. Ce tatouage qui nous avait détruits. Pas d'un coup, pas comme ça, non.C'était douloureux. On s'accrochait comme des gamins, on se faisait souffrir, persuader d'avoir la solution. On avait pourtant perdu dès que le serpent s'était glissé sur sa peau d'albâtre. Imbécile. Il n'aurait pas pu m'attendre ? Il aurait pu, je le sais, mais il voulait la solution de secours.

Il ne voulait pas se battre, mais il voulait gagner. Alors, il m'avait abandonné. Il était parti en me susurrant des promesses venimeuses. Putain. Je m'en voulais. Je m'en voulais tellement d'y avoir cru. D'avoir cru qu'il abandonnerait tout pour moi, qu'il viendrait me rejoindre, qu'il oublierait Harry, et qu'il nous rejoindrait parce que je lui avais demandé. La grande bataille n'était plus très loin. L'affrontement n'était plus loin.

Et l'idée même de retrouver son corps inanimé … Bon dieu, j'avais l'estomac au bord des lèvres à cette simple idée. Je l'aimais trop. Trop peu ou trop mal, je ne sais plus bien. J'avais fini par oublier. Ma liberté s'était faite piétiné par le grand blond. Il avait nettoyé mes plus intimes convictions avec quelques caresses. J'étais sa putain, et j'étais heureuse. Je m'en rappelle, pourtant, de nos promesses.


« Malefoy …

- Granger chérie … ça faisait longtemps.

- La dernière fois, tu m'as sauté. Ça a forcément dût te paraître long, depuis, chéri.

- Mais c'est qu'elle mord, la lionne. »

Je le fixais, un instant, avant de poser ma main sur sa joue un peu trop violemment. Une gifle comme une autre. L'instant d'après, il glissait ses mains sur ma nuque, qu'il serrait entre ses doigts masculins. J'étouffais, alors il m'embrassa. Une explosion d'émotion dans mon bassin, me rappelant ô combien ses caresses me manquaient. Je le désirais ardemment. Trop. Toujours trop.

Notre relation malsaine était basée sur les excès. Je le détestais plus que de raisonnable. Il n'y avait pas une once d'amour entre nous. L'amour, c'est doux, l'amour, c'est pur. Nous, nous n'étions que des gamins pris dans les griffes de la passion. Nous respirions la douleur, nous dégagions le danger. Nous étions deux parfaits opposés crées pour se détruire. Et putain, qu'on aimait ça. On se détruisait le jour, et on se brisait la nuit, dans nos draps blancs. On était accro. Plus d'attache avec le reste. Il n'y avait plus rien d'important, juste nous. Nous et encore nous.

A vrai dire, il n'y avait plus de nous. Il était lui, j'étais moi. Incompatibles, il y avait moi et lui, lui et moi, mais jamais de nous. L'engagement n'était pas dans ses projets. Imbécile. Je le déteste.

« Rejoins-moi ce soir … Sous l'arbre … »

J'avais hoché la tête, sans même m'en rendre compte. Il se détacha de moi, encore haletant, et se mit à sourire. Putain de sourire auquel je ne résistais pas. Je le détestais.

« Au fait, Granger. Tu devrais arrêter. T'es tellement plus belle quand tu envoies tout valser. »

Il avait murmuré ces quelques paroles au creux de mon oreille. Je m'étais sentie soudainement plus vivante que jamais. Au diable Harry et Ron, au diable la guerre qui se préparait. Je ne voulais que ses bras autour de moi. Une fois n'avait visiblement pas suffit. J'en voulais plus. Toujours plus.

Ce soir-là, je m'étais pointée. Enroulée dans un pull de Ron, avec ma jupe d'écolière, mes chaussettes blanches, et mes ballerines noires. J'avais tout de la salope que je deviendrais. Sa putain préférée. J'avais attendu, sous le grand arbre. Longtemps, au ça oui. Et je l'avais vu débarquer quelques heures plus tard, au beau milieu de la nuit, bras dessus, bras dessous avec cette garce de Greengrass. Ils s'embrassaient tous les deux pas.

J'avais envie de les tuer. L'avada kedavra me brûlait les lèvres. Je ne me reconnaissais pas. Hermione Granger jalouse ? Vous rêvez. Mais ce soir-là, je n'avais rien fait. Je les avais regardés venir à moi. Un petit sourire forcé avait niché sur mes lèvres devenues bleues. Il m'avait adressé un sourire goguenard, et avait commencé à la caresser devant moi. Elle était ivre, je le savais. Et pourtant, le fait qui me fasse mal me faisait tellement de bien.

Je ne me sentais jamais plus vivante que quand il me détruisait. J'avais tourné les talons, et m'étais adossée à notre arbre, dos à lui. Des longues minutes de silence avaient filé. Pour toujours. Puis, il était apparu. J'avais tourné la tête : la gamine retournait dans Poudlard. Et lui, bon dieu, il n'avait jamais été aussi beau. Il avait un petit sourire, les lèvres rosées, le visage pâle, quelques mèches devant les cheveux.

J'aurais tué pour avoir le seul plaisir de caresser ses lèvres, encore et encore. Mes doigts s'étaient posés sur ses lèvres, les caressant doucement, avec une lenteur frôlant l'insupportable, avant de me jeter sur lui. Il m'avait sauté comme sa putain. On en revenait toujours à ça. J'étais devenue une gourgandine. La salope de Môsieur Drago Malefoy.


Les souvenirs se bousculaient dans ma tête, les minutes s'échappant comme du sable entre mes doigts. La guerre approchait. J'allais crever comme une mal-propre. Et finalement, je m'en foutais. J'étais déjà morte. Ce dernier soir avec lui. Il m'avait laissé. Des adieux informulés, des promesses souillées. Le sentiment d'abandon, omniprésent. Putain, il n'avait pas le droit !

Y'avait rien entre nous, si ce n'est cette haine dangereuse. On ne s'aimait pas, on ne s'appréciait pas. On couchait, puis on se quittait quand l'aube se levait. Pas d'étreinte. Juste des griffures, des gémissements sourds, une douleur présente, au creux de nos bras. Nous aimions serrer notre assassin.


« Granger, faut que je te parle.

- D'habitude, on ne parle pas.

- Je sais.

- C'est important ?

- Oui.

- Je t'écoute.

- On s'est bien amusé, mais c'est fini.

- Bien amusé ?

- Je finis toujours par me lasser. Je me suis lassé. »

La phrase me brisa. Pas de désir, pas de douleur. J'étais juste vide. Une coquille vide. Ça ne faisait même pas mal. C'était horrible de le dire comme ça. « Ça ne fait pas mal. » Moi je voulais souffrir. Souffrir parce que ça me rappelait que j'étais en vie. Sauf que non. J'étais juste brisée.

« Non …, soufflai-je.

- Je crois que je devrais dire un truc du genre, je suis désolé.

- Sauf que tu ne l'es pas.

- Non. »

Le non résonna dans mon corps comme le coup du gong. La gâchette lâchée, mon estomac se retournait, j'aurai eu envie d'hurler. Or, j'étais diablement calme. Je me faisais peur. Quand il avait commencé à parler, ma mains s'était posée sur son torse. A présent, elle tomba doucement le long de mon corps. Dernier supplice avant le coup final. Aller Mione, tu peux le faire.

« Pourquoi ?

- J'ai trouvé mieux au lit.

- C'était qu'une histoire du pieu, n'est-ce pas ?

- Oui.

- Parfait. »

Il se retourna, je ne le regardai même pas. Je fixai un point devant moi. Et quand il s'apprêta à sortir de la Salle sur Demande, je toussotai. Ma voix fut froide. J'aurai pu être chez les serpents, avec cette attitude.

« Malefoy …

- Oui ?

- Ferme la porte en partant. »

Il sembla presque déçu. Je n'en savais trop rien. Quand il sortit, je me laissai tomber au sol. Je ne pleurais pas, parce que je n'avais pas mal. Je me sentais juste vide de tout sentiment. Une marionnette sans marionnettiste. Une âme sans corps. Ou un corps sans âme.


Je me souviens même du jour où il m'avait frappé. Il n'avait pas frappé Ron, il n'avait pas insulté Harry. Il avait juste posé sa main sur moi comme une ultime cicatrice. Brûlure au fer rouge sur ma peau. J'ai encore la douleur qui remonte en vague sur mon corps. C'est un souvenir fort, si fort que je crois que même amnésique, je ne l'oublierai pas.


Ça faisait trois putains de semaines qu'il ne m'avait plus parlé. Finies nos escapades la nuit. Et je le détestais pour ça. Il avait détruit mon seul échappatoire. Alors, j'avais décidé de trouver quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui m'aimait, qui me rendrait heureuse sans me faire mal. Ron était parfait. Et je le connaissais mieux que personne. Il m'aimait un peu, il était gentil, et il ne me tromperait jamais.

Le parfait petit-ami. Alors, j'étais allée le voir. Je l'avais embrassé doucement. Un baiser plat, sans passion. Dégoûtant. Mais je faisais avec. J'allais m'habituer, j'allais apprendre à aimer ça. J'en avais besoin. J'avais glissé ma main dans la sienne, et m'étais dirigée vers la Grande-Salle car il était l'heure du repas. En passant les portes, les chuchotements doublèrent d'intensité, les regards rivés sur nous.

Les lions semblaient soulagés : ils s'y attendaient. Les serpents se moquaient : ils s'y attendaient. Sauf un. Je l'avais vu, l'orage dans ses yeux gris. Il s'était levé, sans qu'on ne lui prête attention. Pourtant, moi, je le voyais. Il s'était avancé vers la porte ou nous étions toujours. Je serrai doucement la main de Ron avec un petit sourire. Un sourire cruel.

« Wesley et Granger … Hm.

- Malefoy, crachais-je.

- Sang-de-bourbe, un problème ?

- Toi.

- Tu te sens bien, salope ?

- Tant que je ne suis pas la tienne, rien ne pourrait me faire mal. »

Il avait laissé sa rage explosé. Sa main était venue frapper ma joue, déboiter ma mâchoire en un geste rageur. Du sang dans la bouche, un grand sourire aux lèvres, je relevai les yeux vers lui. Nous étions le centre d'attention de toute la salle. Les professeurs n'avaient pas bougé. Ron était parti à côté d'Harry. Il savait que je gérais cela seule. Toujours.

« Alors, ça fait quoi de se rendre compte qu'on ne peut pas toutes se les payer ?

- Toutes ?

- Alors comme ça, Greengrass le fait aussi gratuitement. Les gars, vous avez entendu ça ? Y'a les soldes là-bas. »

J'avais pointé Astoria du doigt, en sentant un liquide visqueux atteindre ma poitrine : du sang. Ma bouche saignait abondement, mais je m'en fichais. Voir sa rage me rendait hystérique. J'étais de nouveau vivante. J'avais rassemblé mes cendres et avait battit mon empire. Princesse des garces, reine des salopes.

J'avais passé mon temps à le briser, à mon tour. La roue avait tourné, elle nous avait écrasés. Nous étions des gamins qui jouaient avec le feu, et la roue de la chance nous avait laissé sur le bas-côté. Ensuite, nous nous étions unis dans le plus grand des secrets, cachés dans un silence de plomb.

Juste les bruissements du drap, nos gémissements de plaisir. Le faire pour le survivre. Besoin vital de caresser la peau de l'autre, même si c'est avec dégoût. Finalement, je crois qu'on s'aimait. On s'aimait trop fort, trop mal. On s'aimait à en crever.

« Je suis pas assez bonne, c'est ça ? J'ai pas assez de poitrine ? HEIN ? C'est ça ?

- Granger, tu es ivre.

- Pas autant que toi, peut-être de toi, mais tu ne l'es pas autant que moi.

- Ça ne veut rien dire.

- Si tu te sentais comme moi, tu comprendrais. Maintenant, explique-moi pourquoi je ne te suffis pas… »

Ma voix était suppliante. J'étais pathétique et bourrée. Le bal de Noël ne s'était pas passé comme prévu. Je l'avais vu danser avec Chang, et j'avais cru voir le ciel me tomber sur la tête. Cette fille était assez bien pour lui, mais pas moi.

« Je me suis lassé.

- C'est pas une raison, Malefoy.

- C'était que des parties de jambe en l'air. Pas de promesses. »


Pourtant, il m'en avait murmuré, des promesses. A vrai dire, il les avait sous-entendu tellement fort que j'avais cru les entendre. J'aurais aimé qu'il me promette. Qu'il me mente en beauté, encore et encore. Pourtant, il ne l'avait pas fait.

Le roi des cons, vous dis-je.