Titre : Crimes et tentations

Auteur : Mokoshna

Fandom : Batman

Crédits : Batman est la création de Bob Kane et la propriété de DC Comics (sans parler des dizaines d'auteurs qui ont participé au mythe).

Avertissements : UA, Spoilers pour « Les valeurs de Matches Malone ».

Blabla de l'auteur : Voici la première partie de « Vices et vertus », ma grosse fic Batman. J'ai tout écrit en une journée. La narration peut vous paraître décousue, maladroite, imparfaite : c'est normal. Chaque chapitre est agencé selon un point de vue différent, lequel n'est pas toujours retranscrit avec clarté car telle n'est pas mon intention. Non, cette fic sert de prologue à la fic « Les valeurs de Matches Malone ». ni plus ni moins.


Prologue :

J'ai peur.

Le clown est là, papa, j'ai peur, il est fou. J'ai froid, j'ai faim, mais si je me plains, il me tapera encore. M'entends-tu, papa ? Il m'a donné cette radio pour que je t'appelle une fois par heure, mais ça ne suffit pas, j'ai peur. Aide-moi !

Il y a une demi-heure, tu m'as dis de ne pas avoir peur, que tu me sauveras, mais c'est plus fort que moi, j'ai peur. Le clown n'est plus seul, papa, il y en a un tas d'autres avec lui. Des fous aussi. Mais ça, tu ne peux pas le savoir parce que je n'ai pas pu t'appeler encore. J'ai essayé de voir comment marche cet appareil pour voir si je ne peux pas l'utiliser avant, mais rien à faire, je n'y arrive pas. Dire que mes professeurs disent que je suis la plus intelligente de la classe !

Est-ce que je les reverrai un jour ? J'ai déjà lu des histoires au sujet de membres de la famille de policiers qui se faisaient assassiner par les hommes que ce policier avait arrêté. Tu l'as déjà arrêté, le Joker, non ? Toi et ce Batman qui fait un peu peur aussi, mais pas autant que ceux qu'il combat. Pourquoi il fait ça, dis papa ? Il n'est pas obligé. Ces gens, ils sont fous, ils sont dangereux. C'est à cause d'eux que le papa de Tommy est mort, tu sais celui qui était procureur et qui a mis Bane en prison pour vingt ans ? Ils ont retrouvé son corps dans son jardin, tu savais ? Bien sûr que tu sais, tu es le commissaire général, tu sais tout ce qui se passe de mal à Gotham.

Papa, quelquefois je voudrais que tu sois juste un comptable comme le père de Mandy, comme ça tu rentrerais tous les soirs à la même heure et maman ne tremblerait plus autant à chaque fois qu'elle voit une voiture de police passer devant chez nous. Elle a peur qu'elle s'arrête et que les policiers qui en descendent viennent nous annoncer ta mort, tu sais. Quand tu rentres, elle est tellement rassurée qu'elle pleure quelquefois, mais ça tu ne peux pas le voir car elle te le cache. Moi je vois tout ça mais je n'ai pas le droit de te le dire, parce que c'est ton métier et que tu aimes ce que tu fais. Tu protèges des gens, tu sauves la vie d'innocents. Tu sais que je suis fier de toi et maman aussi, n'est-ce pas ? Même si je vais peut-être mourir aujourd'hui. Même si je ne peux plus te parler en vrai, alors je te parle dans ma tête parce que c'est plus facile. C'est ce qu'il m'a dit, le Joker, tu sais. C'est plus facile d'écouter les voix dans sa tête. Je n'entends pas de voix mais je me dis que je me sentirais peut-être moins seule s'il y en avait.

Papa, je ne vais pas baisser les bras. Il fait noir, je ne vois rien, mais en creusant un peu, juste un peu, j'ai réussi à faire un trou. Les murs ne sont pas épais et ils sentent le moisi, je dois être dans une vieille maison. Tu sais quoi, papa ? Même si tu ne viens pas, ce n'est pas grave. Je t'aime. Ta Barbara trouvera bien le moyen de sortir toute seule. J'ai déjà douze ans. Je peux le faire. Même si j'ai peur. Un jour, je serai comme toi. J'arrêterai les criminels et je protègerai les innocents. Qui sait, je pourrais peut-être lutter aux côtés de Batman, comme toi ? Maman ne l'aime pas, elle dit qu'il est une mauvaise influence, mais moi je vois bien que toi tu l'apprécies.

Ils sont nombreux, à côté. Je ne les vois pas très bien, mais ils parlent fort. Tous des hommes sauf une. Le Joker est au milieu, il n'a pas l'air content mais je n'entend pas bien ce qu'il dit. Si j'essaie de gratter encore un peu, ils ne me remarqueront peut-être pas... Ils font tellement de bruit ! Voilà, juste un peu, ne soyons pas trop téméraire...

— Pas question, dit le Joker. Je ne veux pas savoir ! Où est l'improvisation, l'amusement ?

— T'es qu'un con, dit un homme qui ressemble à un dinosaure. Tu te rends compte qu'il nous donne l'identité et la vie de Batman sur un plateau ? Tout ce qu'on a à faire, c'est s'associer, c'est pas dur ! Tu l'as déjà fait, non ?

— Laisse, dit la femme, rousse et très belle. Son cerveau est trop primaire pour comprendre toutes les implications.

Le Joker ricane, mais il n'a pas l'air amusé. Je regarde les autres : un épouvantail, un petit homme habillé comme un pingouin, un gros tas de boue. Le seul à être normal me rappelle quelqu'un, mais il est tourné aux trois-quart, je ne le vois pas très bien.

Je reconnais une partie de ces gens. Ce sont tous des criminels que tu as aidé à arrêter avec Batman, papa. Des fous furieux, que tu m'as dit. Si un jour je les voyais, je devais fuir le plus vite et le plus loin possible, parce qu'ils ne reculent devant rien et qu'on ne sait jamais à quoi ils pensent. Oh papa, si tu voyais ta petite fille maintenant ! Je suis perdue à côté de ces criminels dont tu voulais me protéger.

— C'est de la triche ! s'écrie le Joker. Je me fiche de savoir qui est ce Hush, je ne veux pas qu'il se mette entre Batsy et moi !

— On dirait que tu parles d'une épouse un peu rebelle, grogne le Pingouin. T'es vraiment pas net, mon gars.

L'homme au costume se retourne lentement pour leur parler ; je commence à voir son visage. Ça me surprend tellement que je ne peux pas m'en empêcher, je pousse un petit cri qui ne passe pas inaperçu. Tous se tournent de mon côté, mais ils ne voient que le mur.

— Oh, c'est la petite elfe, dit le Joker.

Poison Ivy lui jette un sale regard.

— Qui ?

— La fille du commish. J'avais oublié que je l'avais gardée au frais.

— Elle a entendu, vous croyez ? chuchote Clayface.

— Sûrement, dit le Joker en baillant. Les murs sont comme du papier ici.

Je hurle : Clayface vient de défoncer le mur avec son bras qu'il a transformé en massue. J'essaie de me terrer le plus loin possible, mais je n'ai pas d'endroit où aller. Aide-moi, papa. Aide-moi.

— Qu'est-ce qu'elle tient dans la main ? demande l'Épouvantail.

Le Joker hausse les épaules.

— Oh, juste un jouet pour contacter son père une fois par heure. Je me suis dit que ce serait drôle.

— Espèce de dingue ! crie le Pingouin. Elle va lui révéler tout notre plan !

L'Épouvantail ricane.

— Pas si je peux l'en empêcher.

Et pose sa main sur moi.

À suivre...