-Titre: SEUL AU MONDE

-Notes: Du à un problème technique, certains accents sont manquants. Désolée pour la gêne occasionnée et pour les fautes d'orthographes qui ont réussi à m'échapper.

-Résumé: L'équipe de la BAU est appelée à l'aide par un inspecteur de la police de Washington pour enquêter sur une série de meurtres perpétrée des années auparavant. L'équipe devra s'appuyer sur une ancienne victime qui a réussi a s'échapper des griffes du tueur.

Je vous souhaite une TRES BONNE LECTURE !

-Prologue-

Une nouvelle journée avait vu le jour sur Washington District of Columbia, relançant inexorablement ce perpétuel recommencement d'activités quotidiennes, que certaines personnes tendaient à percevoir comme le joug de l'uniformité de la société ou comme la déchéance de l'homme libre vers l'état de robot. Ces activités quotidiennes n'étaient ni plus ni moins que réveil, petit déjeuner, transport, boulot, déjeuner, boulot, transport, diner et repos nocturne, véridiques pour cinq jours par semaine. Un grand nombre d'êtres humains auraient rêvé d'exercer un métier non répétitif, ou qui n'obligerait pas à rester coince sept heures d'affilée dans un bureau sombre uniquement éclairé par le halo d'un néon. Un métier ou des évènements inattendus pourraient se produire a n'importe quelle heure, et déboucher sur des aventures plus ou moins périlleuses, mais toujours aussi différentes les unes des autres. Un métier ou l'action occuperait une place essentielle. Un métier comme celui d'agent spécial du Federal Bureau of Investigation, plus communément désigné par trois simples lettres mais évocatrices de bravoure, service, dévouement, et sacrifice, F.B.I. Un nombre restreint d'hommes et de femmes avait la fierté de pouvoir se présenter en tant qu'agents du FBI, tant la sélection était rude et le nombre de prétendants si grand. Un nombre encore plus restreint, parmi ces agents, avait la fierté d'appartenir au département des sciences du comportement de l'agence fédérale, tant l'étude du comportement humain s'avérait complexe, du au cerveau et les sentiments humains, qui caractérisaient un individu, et qui pouvaient radicalement être autre chez un deuxième individu. Enfin, peu d'élus avaient pu prétendre faire partie du Behavioral Analysis Unit, tant les places requéraient un haut degré de qualifications dans le domaine de l'approche du comportement humain, mais aussi dans le domaine du travail sur le terrain. L'élite qui composait la BAU se constituait de : Aaron Hotchner (il en était même le chef d'équipe), David Rossi (le fondateur de ce département), Emily Prentiss, Derek Morgan et Spencer Reid, sans oublier l'analyste Penelope Garcia, qui sans être agent du FBI, faisait partie intégrante de cet univers et apportait souvent la clef qui ouvrait la porte a l'arrestation des plus dangereux criminels des Etats Unis. Tout ce petit monde, héros de l'ombre, travaillait dans les bureaux du FBI a Quantico, quand il n'était pas appelé a droite et a gauche du pays pour traquer un tueur en série, principale mission de la BAU.

Etrangement, en cette journée, le bureau de l'agent Hotchner, ainsi que celui de l'agent Rossi, et de ceux des agents Prentiss, Morgan et Reid, étaient vides. D'habitude, ces bureaux vides signifiaient que l'équipe de la BAU était a nouveau repartie quelque part dans le pays pour arrêter un criminel en série dans sa folie meurtrière. Toutefois, aujourd'hui, l'équipe n'avait pas quitté le bureau pour se lancer dans une nouvelle mission de chasse à l'homme. En effet, Aaron Hotchner avait laissé son attaché-case dans son bureau. Le patron de l'unité ne partait jamais en mission sans son équipe. Non. Cette journée était bien différente. Les membres de l'unité s'étaient éclipsés pour une affaire bien plus cruciale à leurs yeux.

Un 4*4 noir, de la marque Chevrolet, se gara avec urgence dans une rue, devant un immeuble résidentiel de Washington DC. Les agents Derek Morgan et Spencer Reid descendirent rapidement de ce véhicule, et se dirigèrent avec précipitation à l'intérieur de l'immeuble. Les deux hommes se déplaçaient comme s'ils devaient fuir un feu qui les poursuivait. Ils attendirent l'ascenseur qui mit un peu de temps à arriver, exaspérant ainsi Derek qui appuya plusieurs fois sur le bouton d'appel, comme si ce geste amènerait l'ascenseur plus vite. Une fois arrivé, les deux agents montèrent dans la cage de l'ascenseur et s'élevèrent au cinquième étage. Derek n'attendit même pas que la porte de l'ascenseur s'ouvre entièrement pour sortir. D'un pas pressé, il marcha avec son jeune coéquipier jusqu' a la porte 57. Derek et Spencer s'immobilisèrent, le but atteint. Ils étaient anxieux. Ils osaient à peine respirer, et commençaient à trembler et à transpirer. Les deux homes demeurèrent silencieux, avec une boule coincée dans leur gorge. Ils étaient envahis par la peur. Finalement, Derek pressa le bouton de la sonnerie, situé sur la gauche de la porte. Rien ne se produisit. Derek recommença, et obtenu le même silence. Il décida d'opter pour une autre alternative. Il sortit de la poche de son blouson un trousseau contenant des outils en aluminium en forme d'épaisses aiguilles, dont l'extrémité de certains présentait une forme particulière. L'agent posa un genou sur le sol et enfonça deux "aiguilles" dans la serrure. Il remarqua que Spencer était gêné. Ce dernier en explicita la raison:
-Spencer: Ca me gêne d'entrer chez Emily comme un voleur… J'ai l'impression de violer son intimité…
Derek comprenait parfaitement le sentiment de son collègue. Lui aussi le ressentait, et rassura Spencer:
-Derek: Je sais. Moi aussi… Mais nous n'avons pas le choix. Nous pourrons peut-être l'aider en comprenant ce qui s'est passé…
-Spencer: Oui… D'accord…
Derek revint à la serrure et après quelques mouvements, il ouvrit la porte. Les deux homes pénétrèrent dans l'appartement, Derek en premier, et durent affronter le noir total pendant quelques secondes, le temps que Derek trouve l'interrupteur. Il appuya sur le bouton, et les deux homes furent choqués par la scène qui s'offrit à eux.
Ils purent découvrir l'architecture de l'appartement de leur collègue Emily Prentiss, dans lequel ils n'étaient jamais allés. L'entrée donnait sur un minuscule couloir qui débouchait très rapidement sur une cuisine américaine, localisée sur la gauche du couloir. Ensuite, tout de suite après la cuisine, le salon, et sur la droite, un escalier qui menait jusqu'a d'autres pièces, dont une chambre et une salle de bains. C'était une architecture moderne et dans la simplicité. Toutefois, ce n'était pas l'architecture qui choqua les deux agents, mais plutôt l'intérieur de l'appartement de leur collègue. Un nuage composé d'odeurs générées par des choses non identifiées s'était élevé dans le domicile et agressait les narines des deux hommes. Ceux-ci purent constater, tout en s'avançant dans le domicile, impuissants et bouleversés, le désastre qui y régnait. La maison était carrément sans dessus dessous. Il semblait qu'Emily avait rayé les mots « rangement » et « propreté » de son vocabulaire. Des assiettes et casseroles non lavées depuis des jours (voire des semaines) avaient été laissés a l'abandon dans et autour de l'évier. Un nombre important de boites de conserves et de plats cuisinés a moitié vides trainaient sur la table de la cuisine et dans la poubelle, ainsi que sur certains meubles du salon, accompagnés de diverses affaires, telles des vêtements, des papiers et des livres. Enfin, il y avait également des cannettes de bière vides, ainsi que des bouteilles d'alcool. Autre détail troublant: les fenêtres avaient été laissées cachées par les rideaux. Les deux hommes étaient sous le choc d'un tel désordre. Spencer soupira avec tristesse et culpabilité, a Derek:
-Spencer: J'aurais du voir qu'elle allait si mal…
-Derek: On aurait tous du le voir…
Les deux hommes continuèrent leur aventure dans le salon, et remarquèrent d'autres éléments qui accentuèrent leur inquiétude et culpabilité. Spencer se plaça devant un mur qui arborait des écritures aux lettres très irrégulières rouges, et appela Derek. Celui-ci vint et regarda, horrifié. Sur le mur, plusieurs mots et courtes phrases, écrits en rouge, parmi lesquels: "he's alive" (il est vivant), "forsaken" (abandonné), "they're after me" (ils sont après moi), "the bad guys" (les méchants), "must run away" (doit fuir), "trust nobody" (ne faire confiance en personne), et d'autres termes aussi, et même plus inquiétants. Derek regarda Spencer, terrifié. Spencer indiqua:
-Spencer: Je crois que c'est du sang…
Regard encore plus terrifié de Derek.
-Spencer: Il y en a sur une grande partie du mur…
Derek préféra tourner la tête pour éviter de regarder ce mur. Alors qu'il croyait avoir tourné le dos a une chose inquiétante, il dut faire brutalement face à une nouvelle chose encore plus inquiétante et dangereuse, qui ne put le laisser sans voix.
-Derek: Oh mon dieu…
Il se dirigea vers la table basse, suivi par Spencer qui vit à son tour le nouveau désastre. Entre des bouteilles d'alcool vides et des objets éparpillés, des flacons de médicaments (une dizaine environ), un cutter avec une tache rougeâtre, et surtout, ce sachet de poudre blanche et cette ligne parfaite de même nature, sur un miroir carré, avec a coté, une petite paille. Derek toucha la ligne pour en prendre un petit échantillon. Puis il le porta à sa bouche et gouta. La révélation fut sans appel:
-Derek: Cocaïne.
-Spencer: Tu penses qu'elle en prend depuis combien de temps?
-Derek: J'en ai aucune idée… J'ai rien vu…
-Spencer: Je savais que ca n'allait pas fort… Mais j'ignorais que ca avait pris ces proportions… Et pourtant, j'aurai du le voir… Surtout la drogue… Etant moi-même…
Spencer s'arrêta. Derek comprit de quoi il parlait.
-Derek: Elle a été douée pour le cacher… On n'aurait pas pu le savoir… Elle avait pris un long congé sabbatique…
-Spencer: Certes, mais il y avait des signes… Les cauchemars, et ses absences de concentration pendant certaines enquêtes, sa nervosité… J'avais pensé que les médicaments l'avaient soulagée…
-Derek: De toute évidence, ce n'était pas le cas. Son état n'a fait qu'empirer…
-Spencer: Et si elle n'est pas chez elle, ou peut elle être?
-Derek: Il lui reste encore de la cocaïne, donc je ne pense pas qu'elle soit partie en racheter… Attends, résumons la situation. Emily a disparu depuis six jours…
-Spencer: Et vu ce qu'on vient de voir, je ne pense pas qu'elle ait la tête sur les épaules…
Derek se concentra de nouveau sur le mur.
-Derek: Reid, quand tu regardes ce mur, qu'est-ce que ca te dit?
-Spencer: Qu'elle est en proie a des hallucinations… Le "il est vivant", ca ne peut être que lui… Et qu'elle est en proie à la paranoïa… Elle se sent traquée par des méchants… Et a fui…
-Derek: Ca doit être sérieux…
-Spencer: Et surement qu'elle ne distingue plus la réalité de la fiction… De plus, elle s'est automutilée avec le cutter pour écrire ca…
-Derek: Il faut qu'on prévienne Hotch et Rossi immédiatement.
Derek sortit son portable et composa un numéro, tandis que Spencer continua à faire le tour de l'appartement abandonné.

Aaron et David venaient de sortir d'une villa et empruntaient le chemin pour se rendre vers leur 4*4. Tout comme Derek et Spencer, les deux ainés de la BAU étaient extrêmement inquiets. Aaron sursauta presque lorsque son portable sonna, car il redoutait énormément cet appel. Il s'arrêta pour répondre et informa David:
-Aaron: Dave, c'est Morgan.
Dave, fronça les sourcils, nerveux et stressé. Aaron mit le haut parleur.
-Aaron: Morgan, on t'écoute.
-Derek: J'ai de très mauvaises nouvelles, Hotch. Reid et moi venons d'entrer dans la maison de Prentiss, et… Elle va très mal…
-Aaron: Jusqu'a quel point?
-Derek: Son appartement est un vrai champ de bataille… Il y a des bouteilles d'alcool partout, et elle consomme de la cocaïne, je ne sais pas depuis combien de temps, et ajoutez des médicaments a tout ce mélange… Antidépresseurs, antidouleurs… Et ce n'est pas tout. Reid et moi pensons qu'Emily est sujette à des hallucinations et a la paranoïa, provoquées et accentuées par tout ce cocktail… Elle a écrit des mots qui ne font aucun doute sur son mur, avec son sang…
Aaron regarda David.
-Aaron: C'est ce qu'il faisait…
-Derek: Et vous, vous avez des pistes?
-David: Elle n'est pas chez ses parents…
-Derek: Et comment réagissent-ils?
-David: Ils sont absents… En fait, je pense qu'ils ne sont même pas au courant…
-Derek: Elle a réussi à nous le dissimuler…

Dans l'appartement de Prentiss, Spencer trouva un boitier vide. Il reconnut immédiatement l'usage de ce boitier grâce à la disposition de l'intérieur, notamment ces creux destinés a accueillir un certain type d'objet. Il appela Derek.
-Spencer: Derek!
Derek se détourna du téléphone.
-Derek: Quoi?
Spencer montra le boitier vide.
-Spencer: Emily a prit son arme…
Derek revint, encore plus atterré, vers le téléphone, et fit part de la énième mauvaise nouvelle a ses deux interlocuteurs:
-Derek: Emily a pris son arme.

De leur coté, Aaron et David eurent la même réaction que Derek.
-David: Il faut absolument qu'on la retrouve avant qu'elle ne blesse quelqu'un ou qu'elle se blesse elle même… Reste a découvrir ou elle est partie…
-Aaron, a Derek: Morgan, toi et Spencer, continuez a fouiller, il y aura peut-être un indice… On vous rejoint.
-Derek: Ok.
Aaron mit fin a la communication. Il monta avec David dans la voiture, David du coté passager et Aaron du coté conducteur. A peine les deux hommes avaient-ils fermé leur portière que le portable d'Aaron sonna pour la deuxième fois en moins de deux minutes. Il alluma le portable et mit le haut-parleur :
-Aaron : Allo Garcia ?
-Penelope : Monsieur, est-ce que vous avez retrouvé Prentiss ?
-Aaron : Pas encore…
-Penelope : Alors je crois savoir ou elle est. Il s'avère qu'elle a installé un GPS dans sa voiture il y a longtemps, et je l'ai localisée grâce a ce GPS… En fait, j'ai perdu le signal, mais quand je l'ai perdu, elle retournait… Là-bas… Vous savez…
-Aaron : J'ai saisi. Qu'est-ce qu'on ferait sans toi, Garcia ? Merci !
-Penelope : Tenez-moi au courant, s'il vous plait, monsieur.
-Aaron : Je t'appelle des qu'on la retrouve.
Aaron décrocha et démarra, pendant que David appelait Derek pour leur annoncer la nouvelle.

Emily Prentiss ne se sentait pas bien. Elle était justement à genoux, en train de vomir dans la cuvette des WC, dans la salle de bain d'une demeure. La salle de bain n'était pas tellement propre, mais cela ne gêna aucunement la jeune femme. Emily portait un sweat à capuche de l'université de Yale, ou elle avait fait ses études, et un jean. Elle avait porté un blouson noir léger, mais l'avait mis par terre. Pour en revenir au sweat, Emily avait remonté ses manches. Et le spectacle n'était pas beau à voir. Ses bras étaient parcourus de cicatrices de coupures, et de coupures récentes (et qui saignaient encore pour certaines). Mais la présence de sang ne semblait pas alarmer Emily. Apres avoir rendu ce qu'elle avait dans l'estomac, la jeune femme se releva péniblement, en proie a des douleurs musculaires, et se dirigea vers le robinet. Un œil très attentif aurait remarque qu'Emily boitait légèrement de la jambe gauche. Sur le robinet, un cutter taché de sang. Elle tourna la poignée qui contrôlait l'arrivée d'eau froide, puis se rinça le visage. Ensuite, elle se regarda dans le miroir situé au dessus de l'évier et s'observa un instant. Son visage avait bien changé. Il était spectaculairement a l'opposé de l'Emily qu'on avait pu connaitre, et ce changement était effrayant. Elle avait les cheveux en bataille. Des cernes béantes s'étaient creusées sous ses yeux et déformaient ces yeux qui jadis avaient pétillé de joie et de ténacité. A présent, son regard était neutre, ou plus exactement, n'exprimait rien, à part la souffrance et la déchéance. D'autre part, Emily avait maigri, sans pour autant atteindre le stade de squelette. Emily s'approchait de l'état de zombie, il ne manquait plus que les vêtements en lambeaux. Soudain, une voix se fit entendre. La voix d'un homme.
-Homme : Tu aurais du en amener plus…
Emily sortit un petit sachet translucide vide de sa poche, et répondit :
-Emily : Je sais.
Autre détail choquant : sa voix. Une voix rauque. Elle se retourna vers l'homme qui l'avait interpelée. Un homme d'un mètre quatre vingt, les cheveux courts et châtains. Il était vêtu d'une tenue de travail une pièce (avec la fermeture à éclair allant du bassin a la base du coup) beige. Emily posa une question :
-Emily : Pourquoi je dois rester ici ?
-Homme : Parce que sinon ils vont te retrouver et te faire du mal… Tu ne veux pas qu'ils te fassent du mal, n'est-ce pas ?
Emily secoua la tête en signe de négation.
-Emily : Mais je n'aime pas cet endroit…
-Homme : C'est l'endroit parfait pour se cacher… Ici, tu as toute la liberté pour faire ce que tu veux… Si tu retournes là-bas, les méchants vont te mettre des bâtons dans les roues.

Aaron et David arrivèrent enfin a l'endroit indiqué par Garcia. Le lieu en question était un grand chalet isolé dans la campagne du nord est des Etats Unis, localisé a proximité d'une foret. Aaron gara la voiture et en descendit avec David. Les deux hommes se dirigèrent vers le chalet, qui était à présent à l'abandon. Sur leur chemin qui menait a la demeure, Aaron demanda à David :
-Aaron : Je ne comprends pas… S'il y a bien un endroit dont elle devrait avoir peur, c'est celui-là…
-David : Tout dépend de sa psychose…
Arrivés devant la maison, Aaron s'arrêta. Il semblait troublé. Il jeta un coup d'œil à ce chalet, qui dégageait une froideur inexplicable. David réalisa que son ami s'était immobilisé. Il revint sur ses pas, posa une main sur l'épaule d'Aaron et lui dit :
-David : Si tu veux, je peux y aller.
-Aaron : Non. Je viens… Hors de question de me laisser vaincre par cet endroit.
D'un pas décidé, Aaron pénétra dans le chalet. David et lui atterrirent dans le salon. L'air était saturé de poussière. David, qui était entré en second, ne ferma pas la porte, afin de laisser un peu de brise aérer cet intérieur qui sentait le renfermé. Les volets des fenêtres étaient ouverts. Les deux hommes se séparèrent. David parcouru l'étage, tandis qu'Aaron inspectait le rez de chaussée, qui s'avéra vide. Quand il atteignit la cuisine, il vit des snacks et des sandwichs a demi entamés joncher la table de la cuisine, avec quelques bouteilles d'eau. David revint.
-David : L'étage est vide.
-Aaron : Mais elle a séjourné ici… Peut-être qu'elle est encore la… Allons dans la grange…
Les deux hommes rebroussèrent chemin pour revenir au salon et sortir dans le jardin arrière pour aller vers la grange. Quand les deux agents débouchèrent sur le salon, ils tombèrent enfin sur la personne qu'ils recherchaient tant, a savoir Emily Prentiss. Celle-ci leur faisait face. Elle avait du rentrer dans le salon quand Aaron et David étaient dans la cuisine. Les deux hommes eurent un terrible choc en la voyant. Elle ressemblait a quelqu'un possédé par le démon. Elle était épouvantable a regarder. Celle-ci lança avec fureur :
-Emily : Qu'est-ce que vous faites la ?
-Aaron : C'est nous, Emily…
-Emily : Pourquoi m'appelez-vous comme ca ?
Aaron regarda David, aussi stupéfait et triste que lui. Les deux hommes avaient été prévenus par Derek que l'état d'Emily était grave, mais le fait de voir en personne était une chose bien différente que les mots. Ils n'avaient pas imaginé que l'état d'Emily serait si grave au point qu'elle ne savait plus qui elle était (ou s'était forgée une nouvelle identité pour échapper a une réalité qu'elle ne pouvait plus supporter). Aaron répondit :
-Aaron : Parce que c'est ton nom…
Emily sembla légèrement déboussolée. L'homme a la tenue de travail beige, qui se trouvait sur sa gauche, adossé a un mur, l'avertit :
-Homme : Ils essaient de t'amadouer ! Ne les écoute pas !
Emily rétorqua farouchement a Aaron :
-Emily : Vous mentez ! Je ne m'appelle pas Emily !
-Aaron : Je t'assure que je te dis la vérité…
-Homme, a Emily : Il ment. Il est l'un des leurs… Regarde comment il est habillé…
Emily porta une plus grande attention sur les vetements d'Aaron. Un costume-cravate noir, avec chemise blanche. Emily écarquilla les yeux.
-Emily : NON ! Vous êtes l'un des leurs !
David décida d'intervenir. Il fit un pas en avant et dit :
-David : Emily…
La réaction d'Emily fut très vive. Elle sortit a la vitesse de la lumière un pistolet qu'elle avait caché a l'arrière de son dos et le pointa sur ses deux collègues, tout en beuglant, avec la main tenant le pistolet en proie a des tremblements :
-Emily : JE NE M'APPELLE PAS EMILY ! ET VOUS NE M'AUREZ PAS ! JE DECOUVRIRAI TOUTE LA VERITE !
David et Aaron eurent le réflexe de se mettre a couvert derrière un fauteuil pour David, et le canapé pour Aaron. Et ils eurent raison, car Emily venait d'ouvrir le feu sur eux. Derrière leur cachette, Aaron et David purent entendre Emily parler a un interlocuteur qu'ils ne voyaient pas.
-Emily : Comment est-ce qu'ils nous ont trouvés ? Tu m'avais dit qu'ils ne pourraient jamais nous retrouver si on se cachait ici !
Aaron profita de ce petit instant pour sortir sa tête de sa cachette pour découvrir avec qui Emily discutait. Il vit sa collègue, la tête tournée vers la gauche, en train de répondre a quelque chose d'invisible, au mur. Aaron réalisa ainsi avec horreur qu'Emily parlait toute seule, enfin, elle parlait avec une personne qu'elle croyait réelle, mais qui n'était que le pur fruit de son imagination. Aaron revint a sa cachette et regarda son collègue, qui n'était pas très loin de lui. David comprit, grâce a l'expression faciale désespérée et impuissante d'Aaron, que l'état psychologique d'Emily était extrêmement alarmante. Les deux hommes se regardèrent, pendant qu'Emily continuait de parler avec son « ami ». Les deux agents de la BAU étaient effondrés. Il semblait qu'ils avaient perdu leur collègue et amie. Emily Prentiss était si différente de celle qu'ils avaient connue auparavant. Elle n'était plus cette jeune femme pétillante de joie, de bonne humeur, d'humour et de courage qu'ils avaient côtoyée auparavant. Elle n'était plus cette magnifique femme qui les avait littéralement scotchés lors de cette soirée, a Washington…