Adios Amor
AUTEUR : Petitchaton
GENRE : Romance, Drame
PAIRING : Draco/Harry
RATTING : M
DISCLAIMER : Tous les personnages ainsi que les lieux et les décors sont la propriété de l'écrivain JKR. Seule l'intrigue m'appartient.
RESUME : « Je ressens de l'amour pour toi et pourtant, je n'ai pas le droit d'imaginer d'être un jour à toi puisque tu portes une alliance au doigt… »
AVERTISSEMENT : Cette histoire est un slash (relation entre personne du même sexe, dans le cas présent se sont deux hommes.)
NOTE DE L'AUTEUR : Vif d'Or est ma bêta sur cette fiction.
Je suis assis seul à ma table et malgré moi, je sens mes yeux se poser sur toi. Aujourd'hui, tu fêtes ton 30ème anniversaire et je crois que tu n'as jamais été aussi beau que ce soir. Tu as retiré depuis longtemps ta robe de sorcier et tu ne portes plus qu'une chemise verte à moitié déboutonnée et un pantalon noir moulant au niveau des fesses. Tes cheveux indisciplinés retombent en mèches folles devant ton regard émeraude dissimulé derrière une paire de lunette discrète. Tu n'as vraiment plus rien en commun avec le garçon maigre et maladroit que j'ai rencontré dans la boutique de madame Guipure il y a 19 ans de ça, maintenant.
Moi aussi, j'ai beaucoup changé.
Et parfois, je regrette mon adolescence lorsque je regarde ce que la guerre a fait de nous. Machinalement, mes yeux parcourent la Grande Salle de Poudlard s'attardant sur certains visages familiers qui me rappellent l'époque bénie où nous étions encore des étudiants dont le seul souci était de prouver à l'autre sa supériorité. Je me souviens encore de mon insupportable arrogance et de la confiance aveugle que je portais à mon père. Les choses ont bien évolué depuis et je sens une pointe de tristesse m'envahir à cette pensée.
La guerre s'est achevée il y a 10 ans mais rien ne pourra jamais me faire oublier cette période noire de mon existence. Seuls les morts ont réellement vu la fin d'un combat car pour ceux qui survivent, la lutte ne fait que se poursuivre inlassablement. Car tous les jours, il faut se lever et affronter le passé. Une fois réveillé, mes souvenirs reviennent toujours me hanter jusqu'aux heures les plus sombres de la nuit où terrassé par la fatigue, j'oublie tout le temps éphémère d'un songe.
Rien ne pourra jamais retirer de ma mémoire les corps déchiquetés des ces hommes et de ses femmes qui avaient décidé de donner leur vie au nom d'un idéal qu'il soit bon ou mauvais. Rien ne pourra jamais rendre la vie à tous ces sorciers qui ont été tués devant moi sans que je puisse leur venir en aide. Rien ne pourra jamais me faire oublier les cris de souffrance qui résonnaient sur les champs de batailles.
Mais plus que tout, rien ne pourra jamais me faire oublier le regard vide et terne des morts...
C'est tellement dur de devoir continuer à vivre avec tous ses souvenirs que je ne pourrais jamais effacer même pas avec le temps. C'est tellement trop difficile de devoir me regarder chaque matin dans la glace alors que j'ai eu la lâcheté de choisir la facilité au lieu de me battre pour une idée ou pour un homme. Moi, je n'ai rejoint l'Ordre du Phoenix que parce que mon protecteur en faisait partie et que j'étais incapable de survivre sans lui pour veiller sur moi.
Moi, je suis toujours resté à l'abri très loin des combats et des missions périlleuses ne tenant vraiment pas à mettre mon existence en danger au nom d'un idéal tel que la tolérance ou la justice. Moi, j'ai eu la faiblesse d'aimer trop la vie pour risquer de la perdre au cours d'une guerre aussi stupide que fratricide. Aujourd'hui avec le recul, je repense souvent à ma mère et à mon père qui reposent dans le caveau familial et je les hais de tout mon corps pour m'avoir laissé tout seul ici.
Car je suis réellement seul au monde.
Tous mes amis de Serpentard sont morts au cours du conflit et de mon illustre famille, il ne me reste plus qu'une fortune colossale dont je ne sais pas quoi faire. Morts. Ils sont tous morts. Pansy, Crabbe et Goyle ont été tués par l'Ordre du Phoenix alors que Théo et Blaise ont donné leur vie pour le même idéal que toi. Mes parents ainsi que ma tante Bellatrix et mon oncle Rodolphus ont été exécutés pour crimes de guerre, tortures sur moldus et mangemorisme. Il ne reste donc plus que moi sur cette grande terre.
Je reporte de nouveau mon attention sur la salle remplie de sorciers de tous les âges et mon regard se pose accidentellement sur Granger. Une douleur sourde m'envahit lorsque je fixe d'un air absent le fauteuil roulant dans lequel elle est assisse le dos bien droit alors qu'elle serre dans ses bras un petit garçon aux cheveux roux. Malgré moi, mes yeux se posent ensuite sur son mari qui lui tient tendrement la main avec un sourire niais plaqué sur le visage. Ils forment un très beau couple tous les deux et même si elle a perdu l'usage de ses jambes, Granger a réussi l'exploit de devenir une brillante avocate à la réputation internationale.
Je sens mes paupières s'alourdir doucement sous le poids des souvenirs qui me hantent et mes yeux piquent douloureusement lorsque je me mets à compter les places vides qui m'entourent. Tant d'amis sont partis du jour au lendemain que je peine encore à croire qu'ils sont véritablement morts. Je ne réalise toujours pas que Pansy ne m'appelleras plus jamais Drakichou pour me faire enrager.
Que Blaise ne me snobera plus au détour d'un couloir en prétendant valoir tellement plus que moi. Que Crabbe et Goyle ne me protègeront plus des autres. Que Théo ne m'adressera plus jamais la parole de sa voix rêveuse. Que je ne prononcerais plus jamais le mot maman. Que je ne pourrai plus jamais regarder mon père lever fièrement la tête en parlant de moi et de mes résultats scolaires…
Soudain, tu entres dans mon champ de vision en m'adressant un sourire complice tandis que tu te laisses tomber lourdement sur la chaise faisant face à la mienne. Comme toujours, mon cœur s'emballe dans ma poitrine lorsque tu poses négligemment une de tes petites mains sur mon genou droit qui est caché sous la table. Cette proximité entre nous est la seule chose positive qui me soit arrivée depuis la fin de la guerre.
Tu es arrivé dans ma vie quand il n'y avait plus personne pour la combler et tu m'as consacré des journées entières de ton existence semblant penser que j'étais celui qui avait le plus perdu au cours du conflit. Pourtant, tout le monde te disait que je ne méritais pas ton attention et encore moins, ta compassion. Mais tu n'as jamais renoncé. Tu as continué à me poursuivre inlassablement me forçant à accepter tes rendez-vous malgré ma répulsion et mes piques acérés sur tes amis.
Au fil de nos rencontres, j'ai appris à t'apprécier à ta juste valeur. J'ai découvert des facettes de ta personnalité que je n'avais jamais soupçonnées du temps où nous étions tous les deux élèves à Poudlard. Et j'ai atrocement aimé ce que tu acceptais de me montrer de ta personne. Tu m'as sorti de l'enfer dans lequel j'évoluais depuis la mort de mes amis et de mes parents. Tu as été le seul à comprendre mes silences parce que tu possédais les mêmes parts d'ombre en toi. Notre entente était tellement parfaite que quelques mois plus tard, nous étions devenus les meilleurs amis du monde.
Et cette amitié, je la croyais éternelle.
Tu m'avais promis d'être toujours là pour moi mais tu m'as abandonné lorsque tu t'es marié à la Wesmoche. Cela fait déjà six ans que tu as quitté le manoir familial des Malfoy pour emménager avec ton épouse dans un somptueux appartement londonien. Au départ, j'ai refusé de te pardonner cette trahison mais la vie sans toi n'avait plus aucune saveur alors j'ai fini par accepter tes excuses après quelques mois de dispute puérile et nous avons repris notre relation amicale.
Mais tout a de nouveau basculé, il y a quelques mois. Je tourne la tête vers toi à cette pensée et je te surprends en train de me sourire affectueusement. Je me souviens alors brusquement de ce soir où ma vie a de nouveau été tragiquement bouleversée. C'était il y a exactement cinq mois. Cinq mois maudits qui semblent représenter un morceau d'éternité pour moi.
Ce soir-là, nous étions tous réunis au Terrier afin de fêter le 29ème anniversaire de la Belette femelle. Comme toujours, j'avais ressenti le besoin impérieux de m'isoler un peu alors que la fête battait son plein autour de moi. Les autres ne pouvaient pas comprendre à quel point cela me faisait mal de voir une famille heureuse et unie alors que moi, il ne me restait plus aucun être cher encore en vie.
Tu m'avais rejoint quelques minutes plus tard et tu avais tendrement passé tes bras autour de ma taille apportant ainsi une douce chaleur réconfortante à mon âme glacée et solitaire. Nous étions restés enlacés un très long moment devant la fenêtre de la chambre d'amis avant de nous séparer pour retourner dans la pièce principale de la petite maison délabrée afin de manger le gâteau. Et ce fut à ce moment-là que les choses dérapèrent sérieusement lorsque nos deux mains se posèrent en même temps sur la poignée de la porte.
Je me rappelle encore de l'étrange frisson qui avait parcouru mon corps à ce contact aussi bref qu'inattendu et mes joues s'étaient enflammées sous le feu ardent de tes yeux émeraude posés sur moi avec convoitise. Nos regards s'étaient accrochés pour ne plus se lâcher et j'étais resté un long moment paralysé sous l'intensité de tes prunelles avant de réaliser ce qui était en train de se passer. Il fallait lutter contre cette attirance malvenue et j'avais donc tenté de fuir la petite chambre avant de commettre l'irréparable.
Je ne me rappelle plus exactement de ce qui s'est passé par la suite. Tout ce dont je me souviens, c'est de ta bouche collée à la mienne et du désir qui avait enflammé mes reins au contact de ton corps mince et musclé pressé étroitement contre le mien. Je n'avais encore jamais rien éprouvé de tel pour un homme et mes mains avaient été maladroites lorsqu'elles avaient profané ta peau de leurs caresses.
Le baiser que nous échangions, était parfaitement à notre image : pressé, désespéré, malhabile et hésitant. Pourtant, il était la meilleure chose qui m'était arrivée depuis la fin de la guerre. Ta langue était douce et tendre et ton souffle se mélangeait inlassablement au mien alors que tu gémissais de plaisir contre moi en ondulant impatiemment des hanches. Nous avions fini par nous séparer après quelques minutes d'étreinte passionnée et tu étais parti précipitamment de la pièce en murmurant quelques vagues excuses et cela m'avait brisé le cœur.
Et cela me brise toujours le cœur.
Je me lève silencieusement de ma chaise et je quitte la Grande Salle pour me diriger lentement vers le lac Poudlard. Je n'ai même pas besoin de me retourner pour savoir que tu me suis et j'ai honte une fois de plus. J'ai honte de ce que je ressens pour toi, aujourd'hui. Car j'ai commis l'impardonnable erreur de tomber amoureux de mon meilleur ami. L'amour est venu tout gâcher entre nous. Cependant, j'ai conscience que l'attirance est réciproque.
Depuis cette fameuse soirée, il y a déjà eu plusieurs autres baisers volés dans le secret de la nuit ou dans la pénombre rassurante de mon manoir. Il y a eu aussi des gestes coupables et interdits entre nous. Il y a eu des étreintes amicales qui n'en sont plus vraiment. Il y a eu tant de choses en quelques mois. Et tout pourrait être parfait puisque je t'aime autant que tu m'aimes.
Mais il y a un hic à toute cette histoire et le problème se résume à un petit anneau d'or certifié qui orne ton annulaire droit. Je sais que je n'ai pas le droit d'imaginer d'être un jour totalement à toi. Je ne peux pas envisager une telle chose car tu n'es pas à moi et tu ne le seras jamais. Non, tu ne m'appartiendras jamais puisque tu portes une alliance. Ta vie, tu l'as donnée à Ginny Weasley et non pas à Draco Lucius Malfoy.
Une larme solitaire vient s'échouer à la commissure de mes lèvres alors que je m'arrête face au lac. L'eau vient mouiller le bout de mes souliers par intermittence et je voudrais mourir lorsque tes bras s'enroulent langoureusement autour de mon torse. Tu te colles à moi et comme toujours, je ferme les yeux priant Merlin de me donner la force d'aller jusqu'au bout.
Je te fais face laissant tes doigts effacer la trace humide qui orne ma joue droite. Tu caresses ma peau un long moment avant de te mettre sur la pointe des pieds pour poser timidement ta bouche sur la mienne. J'ouvre les yeux sous le touché aérien de tes lèvres qui n'auraient jamais dû effleurer les miennes. Et comme toujours, j'essaie d'oublier que tu es un homme marié.
J'essaie de ne pas penser à ta jolie jeune femme qui est à l'intérieur de la Grande Salle et qui doit être en train de s'interroger sur ta soudaine disparition. J'essaie d'oublier que c'est mal de t'aimer autant alors que tu es déjà engagé avec une autre personne. Mais plus que tout, j'essaie d'effacer le désir qui monte inexorablement en moi au contact de ton corps chaud.
Nous n'avons jamais été plus loin que quelques caresses et quelques baisers. C'est un peu comme si cela nous permet de penser que tu ne trahis pas vraiment Ginny avec moi. Mais aujourd'hui, c'est la dernière fois que je te laisse me poignarder. Ma décision est prise depuis un bon moment déjà mais je n'ai encore jamais trouvé le courage de la mettre en pratique. Cependant, ce soir, je vais pécher pour la toute dernière fois avec toi.
« - Je dois te parler, Harry. »
Je t'ai légèrement repoussé afin de pouvoir détacher ma bouche de la tienne qui est tout simplement divine. Tu sembles être surpris par le ton sérieux de ma voix et tes deux émeraudes se posent sur moi avec une lueur d'interrogation inquiète. Habituellement lorsque nous sommes enfin seuls, nous passons tout notre temps à nous découvrir par dessus nos vêtements cherchant un contact charnel sans vraiment oser l'établir entre nous.
« - Je t'aime. »
Voilà, j'ai dit ces trois mots qui me brûlent la langue depuis notre premier dérapage. J'ai aussi compris ce soir-là que cette attirance n'était pas du tout récente. Cela fait des années que je suis amoureux de toi sans même le savoir. J'ai réalisé avec effarement que j'avais toujours éprouvé de la jalousie à l'encontre de Wesmoche fille et je n'ai compris que trop tard que cette haine que je lui porte est due à toi. Je la déteste parce que je dois te partager avec elle. Elle qui sera toujours plus importante que moi vu qu'elle est ton épouse.
« - Je t'aime et c'est pour ça que je vais partir. »
Ton sourire s'efface lorsque je prononce cette phrase d'une voix monocorde et froide. Tes yeux s'écarquillent démesurément et je te vois entrouvrir les lèvres pour prendre à ton tour la parole. Je pose alors délicatement une de mes mains sur ta bouche vermeille ne désirant surtout pas entendre ta voix grave et mélodieuse maintenant. Non, je ne te laisserai pas me retenir, Harry. Ma décision est prise depuis longtemps et quelque part tout au fond de moi, je sais que c'est ce qu'il y a de mieux à faire pour nous deux.
« - Je vais partir loin d'ici car il vaut mieux ne plus se revoir. Ce serait trop dur sinon de résister à la tentation. »
Ma main bâillonne toujours fermement ta bouche mais cela ne t'empêche pas de secouer frénétiquement la tête de gauche à droite pour marquer ton refus. Je sais que mes mots font saigner ton cœur. Je sais cela parce que j'éprouve la même sensation de déchirement à l'intérieur de la poitrine. Mais je veux avant tout que tu comprennes ma décision. Je veux que tu saches à quel point cette histoire me tue depuis que nous avons commencé notre liaison.
« - Ce n'est plus la peine de se mentir. Nous ne sommes pas des amis et nous ne l'avons jamais été. Ce que j'attends de toi, je n'ai pas le droit de te le demander et tu ne peux pas me le donner de toute façon. Continuer serait une grossière erreur. Continuer se serait détruire le semblant d'amitié que nous éprouvons pour l'autre au nom d'un amour qui est interdit pour toi comme pour moi. Alors, autant en rester là tous les deux. »
Tu te dégages violement de ma main pour t'éloigner à grands pas furieux de moi avant de te figer face à un grand saule pleureur. Tu me tournes hostilement le dos et j'attends patiemment ton éclat de colère si prévisible mais celui-ci tarde à venir et je comprends alors seulement que tu es en train de pleurer lorsque je vois tes épaules trembler légèrement. Et cette vision de toi me lacère les entrailles et malgré toutes mes belles promesses de rester fort face à tes larmes, je me précipite vers toi pour te serrer contre moi.
Tu te retournes lentement avant de te jeter dans mes bras pour étouffer tes sanglots dans le creux de mon cou. Et je me hais pour t'infliger une telle douleur. Mais celle-ci est nécessaire. Lorsque je reviendrai, tu seras peut-être père d'un enfant et je serai sûrement avec quelqu'un d'autre. On pourra de nouveau se regarder sans lire du désir dans les yeux de l'autre. On pourra de nouveau s'enlacer sans vouloir immédiatement plus qu'une simple étreinte amicale. Oui, quand je reviendrai, nous pourrons tout simplement devenir amis et nous pourrons oublier cette période de notre vie où l'amitié a pris le visage de l'amour.
« - Ne me laisse pas, je t'en prie ! Ne m'abandonne pas, Draco ! Je… Je ferai tout ce que tu voudras mais… Mais ne pars pas loin de moi ! Comment je pourrais vivre sans toi ? S'il te plait, ne fait pas ça. Je…Je t'ai… »
Je t'empêche de finir ta phrase en posant mes lèvres sur les tiennes. Je ne veux pas que tu m'avoues ton amour sinon, je n'aurai plus la force de partir loin de toi. Tes mots me font tellement de mal et de bien en même temps. Oh si seulement, nous avions compris plus tôt la véritable nature de nos sentiments ! Si seulement, j'avais réussi à te retenir près de moi il y a six ans, nous n'en serions pas là aujourd'hui. Tu ne serais pas en train de pleurer dans mon cou. Tu ne serais pas en train de me supplier de rester à tes côtés moi qui ne désire que ça.
Je ne veux pas partir mais je sais que cela est nécessaire. Je sais qu'un jour, tu regretteras d'avoir quitté le droit chemin et d'avoir trompé ta femme avec moi. Je sais que tu finiras par me reprocher cette attirance que tu n'arrives pas à contrôler. Et c'est moi qui pars car rien ne me retient ici. Il n'y aura personne pour déplorer mon départ et je n'ai aucune attache comme toi qui me force à rester prisonnier en Angleterre.
« - Harry, si tu m'aimes vraiment alors ne me retiens pas. Donne-moi la force de m'éloigner. Donne-moi cette force qui me manque pour te laisser continuer ta vie sans moi… »
Tu ne réponds pas à ma supplique et je sens ton corps ce fondre davantage contre le mien. Et soudain, je me retrouve debout au milieu d'une serre remplie de roses rouges et blanches. Je réalise alors que tu nous as fait transplaner et ce malgré le sort de protection qui est supposé empêcher ce genre d'exploit dans l'enceinte du château. Mais tu es sans aucun doute le sorcier le plus fort de tous les temps après Merlin et cela ne m'étonne pas vraiment de toi. Ce qui m'intrigue par contre, c'est la raison de ce changement d'endroit.
Tu te détaches finalement de moi après quelques minutes et tu recules de plusieurs pas jusqu'à te retrouver bloqué par une table de bois sombre. Tu portes alors tes mains à ta chemise que tu entreprends de déboutonner. Il me faut plusieurs secondes avant de réaliser ce que tu t'apprêtes à faire et une violente rougeur envahit mes joues lorsque le bout de tissu tombe doucement sur le sol dans un bruit presque imperceptible de vêtement froissé.
« - Harry, je ne crois pas que… »
Ton regard impétueux m'empêche de continuer ma phrase et tu profites de mon mutisme pour te rapprocher de nouveau jusqu'à ce que ton torse complètement nu frôle le mien encore vêtu de plusieurs couches d'habits différents. Tu poses ta bouche sur ma joue droite brûlante avant de remonter jusqu'à mon oreille que tu caresses du bout de la langue m'arrachant un petit gémissement de plaisir. Tu reprends enfin la parole d'une voix rendue rauque par le désir et par la tristesse.
« - Si tu dois partir alors pars pour une bonne raison. »
J'essaie vainement de te repousser mais ma volonté faiblit déjà et presque malgré moi, mes mains commencent à courir sur ta peau dénudée. Je parcoure pendant un très long moment la chair douce et chaude de ton dos avant d'oser venir caresser ton ventre. Le désir montre crescendo en moi au fur et à mesure que je découvre tes points sensibles du bout de mes doigts tremblants. Tu murmures quelques mots supplémentaires dans le creux de mon oreille et je crois que je perds complètement la raison à cet instant précis.
« - Juste une fois, Draco. Seulement ce soir. Être à toi, tout à toi pendant une seule et unique nuit. Aime-moi puisque tu vas me quitter. »
Ta voix se brise sur le dernier mot et je prends possession de ta bouche avec passion et fureur perdant définitivement le combat que j'avais entamé contre mon désir charnel. Merlin, ce que nous faisons est terriblement mal mais je ne peux pas m'empêcher pourtant de faire glisser mes mains jusqu'à la fermeture éclaire de ton pantalon noir que je dézippe lentement. Le vêtement tombe sur le sol poussiéreux rejoignant ainsi ta chemise abandonnée depuis longtemps. Tu commences à me dévêtir avec douceur caressant passionnément chaque centimètre de peau que tu découvres avec tes mains, ta bouche et ta langue.
Quelques minutes plus tard, nous sommes complètement nus l'un contre et l'autre et nos gestes deviennent plus hésitants et moins empressés. C'est la première fois que je touche un autre homme et je sais qu'il en est de même pour toi. Bien sûr, j'ai déjà eu de nombreuses relations avec des femmes mais faire l'amour avec toi est totalement différent et pas seulement parce que tu es du même sexe que moi. Je suis sur le point de réaliser mon vœu le plus cher et je me rends compte soudain que je ne sais plus quoi faire pour te donner du plaisir.
Je me sens tellement maladroit tout à coup, tellement inexpérimenté que j'ai honte de moi. Je te jette un rapide coup d'œil et je remarque que tu es tout aussi perdu que moi par la situation. C'est un peu comme si c'était notre première fois et je suis tiraillé entre mon désir impatient et ma gêne due à la nouveauté de la situation. Timidement, tu passes ta main sur mon corps touchant précautionneusement mes tétons avant d'atteindre mon sexe en érection. Ma respiration se bloque alors que tu entames un mouvement lent sur moi, tes yeux s'écarquillant de surprise face au plaisir que tu arrives à me procurer par ce simple geste.
Nous restons ainsi pendant quelques minutes avant que je ne te repousse pour te soulever dans mes bras afin de t'asseoir sur la table de bois. Je me glisse entre tes jambes tout en embrassant ton cou offert avant de mordiller la peau tendre de tes abdominaux à peine développés. Je continue à descendre le long de ton ventre contracté et je m'arrête face à ton pénis ne sachant pas quoi faire.
Ton érection me semble être énorme et je doute de savoir prendre une telle chose en bouche. Je repense alors à mes nombreuses conquêtes et au nombre de fois où j'ai exigé ce genre de caresse de mes partenaires. Je comprends seulement à quel point cette attention doit être désirée par les deux personnes et non pas seulement par une des deux. J'ai peur bien évidemment mais j'ai tellement envie de te faire plaisir que je dépose quand même mes lèvres sur ton gland. J'embrasse pendant un très long moment ton membre avant de prendre mon courage à deux mains.
J'ouvre lentement la bouche tentant de t'engloutir entièrement mais cela me provoque immédiatement un haut le cœur franchement désagréable. Je poursuis cependant ma caresse buccale désirant seulement ton bonheur et non pas le mien. Tu sembles prendre du plaisir sous mes coups de langue et je suis bêtement heureux de savoir que c'est moi, et personne d'autres, qui te procure cette extase des sens. Tu finis par me repousser légèrement lorsque tu es sur le point de jouir et je reprends ton sexe en main jusqu'à ce que tu atteignes l'orgasme.
Le silence retombe doucement autour de nous et je n'ai plus conscience de rien à part de ta respiration haletante dans le creux de mon cou. Ton corps repose contre le mien et je crois que je suis l'homme le plus chanceux de la terre. C'est à ce moment là que mes yeux se posent sur ta main droite où brille toujours ton alliance. Je ressens aussitôt un coup de poignard au niveau de mon cœur lorsque je me rappelle que tu ne seras jamais à moi parce que tu as déjà dévoué ta vie à quelqu'un d'autre.
Je n'ai pourtant pas le temps de m'attarder sur la tristesse qui m'envahit à cette pensée puisque tu recommences à me toucher avec beaucoup moins d'hésitation qu'au début. Je respire bruyamment lorsque tes doigts s'enroulent autour de mon sexe pour débuter un massage lent et torturant qui ne m'apporte aucune délivrance. Je suis juste affreusement frustré par tes caresses aériennes et je prends subitement conscience que tu t'es complètement allongé sur la table en m'entraînant avec toi dans ta chute.
Tu te saisis soudain de ma main droite que tu portes en rougissant à tes fesses me faisant comprendre que tu souhaites aller plus loin encore. J'hésite quelques secondes avant de glisser un de mes doigts jusqu'à ton anus que je caresse délicatement en ne sachant pas quoi faire d'autre. J'ai très bien compris ta demande silencieuse mais je ne sais pas si c'est une très bonne idée. Bien sûr, je connais la sodomie mais je ne l'ai jamais expérimentée ne voyant pas l'intérêt de pénétrer une femme de cette manière-là.
Je commence pourtant à te préparer presque malgré moi et je suis assez fier lorsque je constate à quel point tu es détendu à mon contact acceptant docilement mon invasion. Au bout de quelques minutes seulement, tu es déjà haletant sous mes caresses et je prends alors seulement pleinement conscience de ce que je suis en train de faire avec toi.
Ensemble, nous allons briser six ans de ta vie que tu as passés sagement auprès de ta femme. Ensemble, nous allons commettre une trahison impardonnable envers Wesmoche fille qui ignore tout de notre liaison. Ensemble, nous allons faire un crime et ce crime porte le doux nom d'adultère. Je sais tout ça parfaitement et je sais que c'est mal mais pour le moment, je m'en fiche. Je me moque éperdument des conséquences de cet acte qui ne prouve que ma faiblesse te concernant.
Ce qui me fait peur par contre, c'est le fait que rien ne sera plus jamais pareil après ça. On ne pourra plus jamais parler d'amitié entre nous et un instant, je doute. Suis-je prêt à sacrifier le peu que j'ai de toi au nom d'un désir charnel qui ne m'apportera que quelques minutes de plaisir ? Un gémissement de ta part répond immédiatement à ma question.
Oh oui, je suis plus que prêt à tout abandonner derrière moi juste pour avoir le droit de te posséder au moins une fois. Juste pour avoir l'occasion de me glisser en toi et de connaître la chaleur rassurante de tes cuisses musclées. Juste pour me mentir quelques secondes en me répétant que tu es à moi et à moi seul. Instinctivement, tes jambes s'enroulent autour de ma taille me rapprochant davantage de ton propre corps tendu par l'attente interminable à laquelle je te soumets.
Enfin, avec un soupir de résignation, je pousse mes hanches vers les tiennes jusqu'à te pénétrer légèrement et là, je ne bouge plus. J'entends à peine le grognement d'inconfort que tu pousses tellement ce que j'éprouve est au-delà de tout ce que j'avais imaginé. Et je découvre avec stupeur que je n'ai jamais expérimenté le plaisir avant toi. Mes sensations sont tellement incroyables que je n'arrive pas à me retenir et je m'enfonce davantage en toi pour savourer plus pleinement ta chaleur.
Tes mains se crispent convulsivement sur mes épaules, tes ongles s'enfonçant dans ma peau fragile alors que tu maîtrises du mieux que tu peux la vague de douleur qui semble te vriller les reins. Pourtant, tu ne te plains pas et tu ne me demandes même pas de m'arrêter ou de me retirer. Non, tu subis la souffrance silencieusement et je comprends alors qu'elle représente à tes yeux ta punition. Ta punition parce que tu es un homme marié et que cela n'aurait jamais dû se produire. Tu n'avais pas le droit de me désirer et encore moins le droit de me toucher.
Je m'immobilise de nouveau dès que je suis complètement enfoncé en toi et je ferme les yeux sous l'effet de la satisfaction que j'éprouve à l'idée que tu m'appartiens de la manière la plus intime qui existe sur cette terre pour deux hommes. J'entends ta respiration irrégulière et je sens les mouvements frénétiques de ta poitrine contre la mienne alors que tu gesticules un peu cherchant une position plus confortable.
Ma tête est un trou noir et mon esprit se dissout peu à peu dans les limbes du plaisir. Je ne suis plus que sensations à présent. Je ne suis plus qu'un corps en aimant un autre et j'en oublie tout lorsque timidement, tu amorces un mouvement de bassin pour m'accueillir encore un peu plus en toi. Je prends immédiatement le relais bougeant sensuellement mon corps sur le tien cherchant à atteindre un plaisir que je sais interdit mais qui est pourtant si bon à savourer avec toi.
Ce que nous faisons n'est pas parfait au sens strict du terme. Parfois, mes coups de reins sont un peu trop violents et tu m'obliges alors à ralentir le rythme pour que ton corps puisse de nouveau se détendre sous mes caresses. Souvent, tu me mords l'épaule jusqu'au sang pour contenir tes gémissements de plaisir mêlés à un reste de douleur. Ce n'est peut-être pas parfait mais c'est exactement ce dont nous avions besoin depuis plusieurs mois déjà.
Je me tends soudain cherchant à m'enfoncer le plus loin possible en toi avant d'atteindre l'orgasme. Celui-ci est dévastateur et il me ravage complètement alors que je m'effondre épuisé sur ton corps humide de nos deux transpirations mélangées. J'ai vaguement conscience que tu n'as pas jouis mais cela ne semble pas te déranger puisque tu m'étreints jusqu'à m'écraser littéralement contre toi.
Nous restons ainsi pendant de très longues minutes savourant simplement la présence de l'autre sans chercher à obtenir plus que ce contact tendre et amoureux. Mes paupières s'alourdissent peu à peu et je prends conscience de la fatigue que je ressens lorsque je te vois fermer les yeux avec un petit sourire comblé. Je bouge légèrement adoptant une position plus confortable tout en restant toujours enfoncé profondément en toi.
Je ne veux pas briser ce pont qui nous relie et tu sembles être du même avis puisque tes jambes se referment plus fermement autour de ma taille pour m'empêcher de bouger. Je somnole depuis un bon moment quand une sonnerie stridente me sort brutalement de ma léthargie et il ne me faut que quelques secondes avant de réaliser que ton téléphone portable est en train de sonner. Tu te redresses vivement pour l'empoigner et tu décroches sans regarder le nom de la personne qui t'appelle.
« - Allo ? »
Ta voix est ensommeillée et pourtant, tu sembles être parfaitement conscient de l'endroit où tu te trouves et de ce qui vient de se passer entre nous. Une brusque rougeur gagne tes joues et je me sens mal à l'aise à l'idée que ton interlocuteur puisse être Ginny Weasley, ta chère et tendre épouse. Je suis toujours en toi et cette proximité semble te déranger tout à coup puisque tu me repousses légèrement me faisant clairement comprendre que tu veux que je me retire.
Je m'exécute rapidement sans rien dire avant de m'éloigner de plusieurs pas afin de ramasser mes vêtements éparpillés sur le sol. Machinalement, je leur lance un sort de nettoyage pour ôter la terre qui les recouvre avant de commencer à m'habiller distraitement. Mon cœur se brise dans ma poitrine lorsque je t'entends de nouveau parler dans ton portable et je sens même une larme couler le long de ma joue.
« - Oui, j'arrive tout de suite ma puce…J'ai une voix étrange ? Non, pas du tout…Mais non, il ne s'est rien passé. Je suis juste sorti discuter un peu dehors avec Draco. On a évoqué nos anciens souvenirs et la vie à Poudlard. Je serai là dans 10 minutes…Oui, ma puce. Moi aussi, je t'aime. »
Tu raccroches finalement en soupirant lourdement alors que je suis en train de reboutonner ma robe de sorcier. Je te tourne toujours hostilement le dos luttant obstinément contre les sanglots qui m'étranglent au point de me donner la nausée. Je devine ta présence derrière moi et quelques secondes plus tard, tes bras s'enroulent autour de ma taille me forçant à appuyer mon dos contre ton torse. Tes lèvres se perdent sur ma nuque et je dois faire appel à toute ma volonté pour ne pas me retourner afin de t'embrasser passionnément.
J'ai encore le goût de ta peau sur ma langue et ta chaleur me brûle toujours de son aura calme et apaisante. Quand j'étais en toi, j'ai su avec une certitude effrayante que mon âme était devenue officiellement ta propriété. Quand j'étais en toi, j'ai compris qu'entre tes bras, je pourrais enfin réussir à tourner la page de mon passé si lourd à porter aujourd'hui. Quand j'étais en toi, j'ai réalisé également que je ne pourrai plus jamais me contenter de ton amitié après avoir eu ton amour.
Je dois partir. Maintenant. Tout de suite.
Je dois m'en aller pour ne pas céder à mon envie de rester à tes côtés jusqu'à la fin des temps. Je dois fuir avant d'avoir la stupide faiblesse de te proposer de vivre une relation secrète avec moi. Je dois disparaître de ta vie pour ton propre bien et surtout pour le mien. Parce que je sais que je ne pourrai jamais renoncer à toi. Pas maintenant que je connais la douceur de ton corps qui semble avoir été créé pour être aimé par le mien.
« - Ne pars pas. Je t'ai donné la seule chose que tu ne possédais pas encore de moi. Je t'ai donné mon corps puisque tu m'as déjà dérobé mon cœur et mon âme. Je t'aime, Draco. Je ne peux pas quitter Ginny à cause de la famille Weasley et puis, les autres ne comprendraient pas notre amour. De toute façon, je ne suis pas prêt à crier sur tous les toits que je suis homosexuel. Mais cela ne m'empêchera pas d'avoir une liaison sérieuse avec toi…Reste, s'il te plaît. »
Tu achèves ta tirade sur un ton suppliant et je serre les dents en entendant tes mots. Tu m'aimes mais tu ne veux pas vivre avec moi. Tu m'aimes mais tu es dans l'incapacité de quitter Ginny pour moi. Tu m'aimes mais tu crains le regard et la réaction des autres s'ils apprenaient que tu es amoureux de l'homme qui fut autrefois ton ennemi. Tu m'aimes et pourtant, tu refuses de sacrifier la moindre chose de ta petite vie confortable au nom de cet amour pour moi.
« - Non, je pars. »
Je n'ajoute rien d'autres me contentant de me dégager de ton étreinte avant de quitter la serre numéro 9 pour prendre la direction du parc de Poudlard. J'entends tes pas précipités derrière moi mais je ne me retourne pas. Si je croise ton regard, je n'aurai plus la force de résister et j'accepterai ta proposition de se voir en cachette mais ma fierté ne pourra jamais tolérer cette relation, je le sais déjà. Jamais, je ne pourrai accepter l'idée que tu as honte des sentiments que tu ressens à mon égard.
Tu m'empoignes tout à coup par le bras m'obligeant à affronter tes larmes et ta douleur teintée de colère. Tes lèvres se posent alors brutalement sur les miennes m'arrachant un baiser aussi torride que furieux et je me surprends à rester impassible sous la caresse pourtant délicieuse de ta bouche. Je résiste bravement à tous les asseaux de ta langue et je comprends alors que je suis en train de mener ma propre guerre.
Une guerre qui a pour but de m'empêcher de détruire ta vie et la mienne par la même occasion.
Je finis par te repousser sèchement, détourant la tête pour fixer d'un regard vide l'horizon. J'ai conscience que tu pleures à quelques mètres de moi mais je ne fais rien pour te consoler. C'est mieux ainsi. J'ai presque envie que tu me détestes pour que cette douleur qui me hante disparaisse sous le feu de ta haine. Pourtant, je ne peux pas m'empêcher de te détromper lorsque d'une voix faible et brisée, tu me murmures que je voulais simplement te baiser.
« - C'est faux et tu le sais très bien. Je t'aime vraiment de tout mon cœur et de toute mon âme mais réfléchis un peu à ta proposition. Quel avenir avons-nous ensemble ? Combien de temps accepteras-tu cette liaison ? Combien de temps pourrais-je supporter l'idée qu'elle te touche elle aussi ? Combien de temps penses-tu qu'il nous faudra pour être lassé de l'autre ? Pour en avoir assez des rencontres secrètes ? Pour en avoir marre de devoir toujours se cacher ? Un an ? Deux ans ? Trois ans, tout au plus ? Ce style de relation ne peut mener qu'à la haine et à la colère et je ne veux pas redevenir ton ennemi. Pas après ce qui vient de se passer entre nous… »
Tes sanglots redoublent et tu finis par chanceler devant moi avant de tomber à genoux sur le sol boueux. Et sur le moment, je m'exècre pour te causer autant de souffrance. Je me déteste parce que je savais que tout ça allait mal se terminer. Je n'aurais jamais dû avoir la faiblesse de me laisser aller à mon désir charnel parce que cela nous a détruits. Tu m'as donné quelque chose de trop précieux en m'offrant ta virginité pour pouvoir accepter l'idée que ce sacrifice ne me retiendra pas.
« - Écoute, Harry. Je ne suis pas quelqu'un d'aventureux et j'ai toujours été lâche. Beaucoup ont cru que j'étais un monstre parce que j'avais accepté de devenir mangemort à 16 ans mais tu sais que ce n'est pas vrai. Et je ne pourrais jamais être heureux avec l'idée que par ma faute, je ferais le malheur d'une autre personne tôt ou tard. Parce qu'il te faudra choisir un jour entre Ginny et moi. Et je t'aime trop pour te forcer à devoir faire ce choix. Si je pars maintenant, c'est pour nous éviter une douleur future qui sera encore plus intense. »
Délicatement, je passe une de mes mains dans ta chevelure rebelle avant de te forcer à te relever pour me faire face. Tu es complètement ravagé par mon discourt et je lis tant de peine dans ton regard émeraude que je me sens obligé de te serrer contre moi. Et je t'écrase contre mon torse laissant mes propres larmes couler lorsque je réalise que je suis en train de renoncer consciemment au bonheur.
C'est la première fois de ma vie que j'agis altruistement et je me rends compte que c'est terriblement dur de se sacrifier au nom de quelque chose. Mais cela me semble plus facile dès l'instant où je me mets à penser que je me sacrifie pour toi et au nom de l'amour que je te porte. Ta voix me sort de mes réflexions et je t'écoute attentivement voulant imprimer dans ma mémoire chaque détail de ta personne. Tu vas tellement me manquer…
« - Et tous nos projets ? Tous les rêves qu'ensemble nous avons faits ? Tout ça…Ça n'a pas d'importance pour toi ? C'était juste des mots ? Des mots sans valeurs et sans sens ? »
Je secoue la tête négativement alors que je nous revois assis près de la cheminée en train de réinventer le monde de manière à pouvoir vivre ensemble en toute impunité. Je réentends ta voix si douce et si rêveuse lorsque nous parlions du futur et de l'idée de vieillir ensemble dans la même maison. Je repense à nos mains unies et à nos doigts emmêlés lorsque pour la première fois nous avons osé aller un peu plus loin que les baisers. Tant de souvenirs qu'il va falloir effacer maintenant.
« - Non, je ne mentais pas mais je sais aussi que j'ai pris la bonne décision. On se reverra tôt ou tard. Les choses auront changé d'ici là et nous pourrons redevenir amis. Ne cherche pas à me retenir, je t'en prie. Si tu m'aimes, laisse-moi partir. »
Ton étreinte se relâche instantanément à ces mots et je te repousse doucement te laissant retomber à genoux sur le sol alors que je me détourne pour partir. Je ferme un instant les yeux et je prie tous les dieux de la terre de me donner la force de faire un pas de plus pour m'éloigner de toi et de tes larmes. Je t'entends pleurer misérablement et je t'entends me dire des mots d'amour aussi mais j'avance quand même vers la sortie du parc.
Je t'abandonne derrière moi et mon cœur se brise à cette idée. Je laisse la moralité et les conventions gagner ce combat et ces pensées lacèrent mon âme. Je te donne à Ginny alors que tu pourrais être à moi et un sentiment de jalousie intense me parcoure les veines à cette idée mais je ne me retourne pas. Tu m'aimes autant que je t'aime et pourtant, je pars quand même. Le destin s'est bien moqué de nous en nous faisant devenir ennemis à 11 ans pour nous faire tomber éperdument amoureux l'un de l'autre à 30 ans.
Et lorsque je transplane, je réalise seulement que je ne serai plus jamais heureux de toute ma vie…
Fin ?
Voilà, l'histoire est finie ou peut-être pas ? J'ai une idée de suite mais j'aimerais d'abord avoir vos impressions sur cette fiction avant de me lancer dans l'écriture d'un deuxième Oneshot qui conclurait ce premier écrit. J'attends avec impatience vos commentaires et je remercie toutes les personnes qui ont pris la peine de lire cette histoire même si vous ne laissez aucun review. Normalement, je devrais reprendre bientôt l'écriture de « 7 jours pour une éternité » mais je ne promets rien afin de ne décevoir personne.
Kiss
Petitchaton
