N/T: Ceci est une traduction d'une histoire écrite par Tirya. Il s'agissait de sa première tentative de fanfic dans le monde de HP. Elle l'a intitulée "Say Goodnight, Not Goodbye", d'après une chanson de Beith Neilsen-Chapman. Bien évidemment - comme d'habitude - le titre est intraduisible en français... Je me suis creusée la tête pendant des jours et des jours pour trouver un titre convenable, et je ne suis pas du tout convaincue par mon choix... Enfin, en attendant de trouver mieux, il vous faudra faire avec ! Cette fic compte dix chapitres, et elle a même une suite. A vous de me dire si elle vous plaît !
Le changement de la garde
«… et je veux qu'il soit clair que désormais, Sirius Black est officiellement blanchi de tous les crimes retenus contre lui. En outre, il se voit décerner l'Ordre de Merlin, 1ère classe, en récompense des efforts qu'il a fournis pour nous désigner le vrai criminel. Avec son aide, je crois pouvoir affirmer que Peter Pettigrew sera bientôt retrouvé et jugé pour les crimes qu'il a commis. Je réponds à sa demande ainsi qu'à celle du jeune Potter en lui accordant la tutelle légale de ce dernier. » S'interrompant dans son discours, Cornelius Fudge baissa les yeux vers Sirius et Harry. « Mes félicitations. »
Sirius n'avait pas cessé de rayonner depuis que le Ministre avait commencé son discours. Tous ses rêves étaient en train de se réaliser. Il était un homme libre - un homme libre qui venait de recevoir l'Ordre de Merlin, qui plus est, et il était légalement autorisé à prendre soin de Harry, comme il le faisait depuis bientôt une année. Il allait enfin pouvoir arracher son filleul des griffes de ces horribles Moldus !
Il passa négligemment - mais non moins affectueusement - son bras autour des épaules du garçon. Harry souriait lui aussi. Il se retourna vers son parrain, les yeux brillants.
« Quand est-ce que je peux venir habiter avec toi ? », lui demanda-t-il. Sirius se souvenait parfaitement du moment où il lui avait posé cette même question, il y a avait un peu plus d'un an. A l'époque, son futur semblait bien moins certain, même si ses espérances étaient grandes. Des espérances qui lui étaient retombées en pleine figure après la fuite de Wormtail. Mais aujourd'hui, ses espérances avaient triomphé… Il ne pouvait s'empêcher d'imaginer l'expression sur le visage de James et de Lily s'ils avaient pu voir ça.
« Je dois d'abord nous trouver un endroit pour nous installer. Ça ira si tu restes chez les Dursley une semaine ou deux, pendant que je règle certaines choses ? Je viendrai te chercher quand ce sera le moment. »
Harry réfléchit un instant. Il fronça les sourcils à l'idée de devoir retourner encore une fois chez son oncle. Sirius lui sourit. « Moi aussi je voudrais que tu puisses venir avec moi maintenant. Mais je veux te savoir en sécurité jusqu'à ce que tout soit prêt. Tu comprends, n'est-ce pas ? »
Hé, pensa-t-il, je parle déjà comme un parent…
« Bien sûr que je comprends », répondit immédiatement Harry. «Tout ira bien. »
Sirius hocha la tête. Se retournant, il fut aveuglé par un éclair de lumière. Il se frotta les yeux, tout comme Harry, pour tenter de les remettre en état de marche. C'est alors que sa main se retrouva agrippée par une autre main, aux ongles très longs. Quelqu'un lui secouait violemment le bras, au risque de le lui arracher.
« Rita Skeeter, correspondante spéciale à la Gazette des Sorciers », dit une voix féminine et froide.
Sirius ouvrit enfin les yeux et les dirigea sur la journaliste.
« Rita ? On n'était pas à l'école ensemble ? Tu étais à… »
« Serdaigle, oui. Est-ce que tu penses que tu pourrais accorder un peu de ton temps à une vieille amie ? »
Sirius voyait du coin de l'œil Harry faire des gestes frénétiques dans sa direction, des gestes qui se comprenaient d'eux-mêmes. Il regarda à nouveau Rita. Est-ce que ce n'était pas elle, à l'époque, qui avait essayé d'effrayer son fan-club officiel, Les adoratrices de la plume mâchée par Sirius, en propageant la rumeur - fausse - qu'il était homosexuel ? Depuis quand se considérait-elle comme une de ses vieilles amies ?
« En fait, Mademoiselle Skeeter - », essaya-t-il diplomatiquement. « - Harry et moi étions juste… »
« Oh, magnifique ! », s'exclama-t-elle avec un grand sourire. « Une double interview alors ? »
« Non, Rita », déclara Harry, sans essayer d'être diplomate. « On est occupé… »
Elle ignora délibérément le garçon. « Vous pensez que John et Lila Potter seraient heureux que vous ayez obtenu la garde de leur fils unique ? Est-ce que votre pardon officiel a changé vos sentiments envers Peter de quelque manière que ce soit ? »
« C'est James et Lily, et je préférerais ne pas faire de commentaire juste maintenant. Allez viens, Harry. »
Sirius se fraya un chemin à travers le nombre grandissant de journalistes, parlant à toute vitesse à leur plume à papote, et d'appareils photos. Après avoir été aveuglé par une demi-douzaine de lumières et d'éclairs, il parvint enfin à sortir du Palais de justice avec son filleul. Ayant échappé à la foule de journalistes, Harry et Sirius furent capables de voir assez convenablement pour éviter la curiosité du public.
Tout d'abord, Sirius crut qu'il imaginait la magnifique machine qui se tenait devant lui. Mais elle était bien là: sa vieille moto volante était garée juste devant le Palais. Pendant un instant, il put à peine croire que c'était réellement la sienne. La peinture argentée semblait avoir été appliquée il y a peu de temps, et les chromes étaient tous neufs. Il trouva un billet accroché au guidon.
Sirius,
Voici votre vieille moto. Je l'ai gardée en sécurité après que vous me l'ayez donnée. Ai pensé qu'elle pourrait être utile un jour.
Hagrid
Harry souriait, incrédule. « Tu as une moto ? »
« Et c'est pas tout », répondit Sirius avec fierté. « Je l'ai enchantée pour qu'elle puisse voler. »
« Tu es officiellement le parrain le plus cool de toute la Grande-Bretagne », déclara Harry, incapable de détacher ses yeux de la machine resplendissante.
Sirius éclata de rire. « Merci... enfin je crois. Tu veux faire un tour ? »
« On pourrait vraiment ? »
« Bien sûr. Allez, monte. »
Sirius fit apparaître un casque pour Harry, et enfila le sien. Il s'assit à l'avant, tous ses nerfs picotant avec l'excitation d'un gamin de 5 ans le jour de Noël. Il ne s'était jamais rendu compte auparavant à quel point cela lui avait manqué. Sirius caressa affectueusement des mains le guidon et les boutons qu'il avait installés lui-même. A l'époque, cette moto était aussi importante à ses yeux que Harry pouvait l'être à ceux de James...
Harry grimpa derrière Sirius avec des sentiments mitigés. La dernière fois qu'il avait utilisé un véhicule volant qui devrait normalement rester au sol, il s'était retrouvé tête la première dans le saule cogneur.
"Accroche-toi", hurla Sirius au-dessus du bruit de la machine. Il pressa un bouton, et la moto s'élança dans les airs. Harry enveloppa ses bras autour de la taille de son parrain pour ne pas se faire désarçonner.
"Sirius", appela-t-il tandis qu'ils s'élevaient au-dessus des nuages, "j'ai rêvé de cette moto. C'est comme si j'avais déjà vécu ça."
"Ce n'était pas des rêves", répondit Sirius. "Quand tu étais petit, je t'emmenais tout le temps voler. Ta mère détestait ça." Cela ne faisait plus mal de parler du passé, parce que tout allait bien désormais entre lui et Harry.
"Pourquoi est-ce c'est Hagrid qui l'avait ?"
Sirius prit une profonde inspiration. Peut-être que le passé pouvait encore faire un peu mal, après tout. "Quand Voldemort t'a attaqué, j'ai été le premier à arriver. J'allais te prendre avec moi, mais Hagrid a débarqué avec des ordres de Dumbledore pour t'emmener chez les Dursley. Je n'avais pas le choix." Sirius dut calmer sa voix avant de pouvoir continuer. "Je lui ai dit que si je ne pouvais pas t'avoir... alors il pouvait prendre ma moto, pour que vous arriviez là-bas plus rapidement. Je lui ai dit que je n'en aurai plus besoin. Qu'il fallait que je trouve Peter..."
Harry ne répondit rien, mais Sirius sentit le garçon le serrer un peu plus fort autour de la taille, là où il se tenait à lui. Harry ne connaissait pas les détails de l'histoire, et Sirius décida qu'il ne lui dirait rien avant qu'il soit plus âgé. Comment pourrait-il expliquer à Harry à quel point la vue du cadavre de son meilleur ami au milieu des ruines de sa maison le tourmentait encore ? Et lui décrire la panique et le désespoir qui l'avaient saisi en découvrant un couffin carbonisé à côté de la forme recroquevillée de Lily ? Non, pensa-t-il, mieux valait ne rien dire. Tout allait bien maintenant: à quoi bon parler de ça ?
« On est arrivé », annonça Sirius, qui avait retrouvé sa voix.
Harry leva la tête. Ils venaient de se garer devant le numéro 4, Privet Drive. Il retira son casque et descendit de la moto. Sirius se tourna vers lui.
« Ne leur dis rien encore », dit ce dernier avec un sourire malicieux. « Je veux leur faire la surprise quand je reviendrai. »
« Ok », répondit Harry, déposant le casque dans son compartiment. « Je me réjouis déjà de voir leur tête quand un ancien prisonnier débarquera chez eux pour m'emmener avec lui. »
Sirius acquiesça. « N'oublie pas: s'ils t'ennuient de quelque façon que ce soit, tu m'avertis. Personne d'autre que moi n'a le droit d'harceler mon filleul. »
"Ça marche, Sirius. Au revoir ! »
Harry recula tandis que son parrain embrayait le moteur. Agitant le bras dans sa direction, Sirius appuya sur le bouton « Vol », fit tourner sa moto autour du réverbère devant la maison des Dursley, et fonça avec un grondement dans le ciel. Harry resta dans la rue pour regarder son parrain jusqu'à ce qu'il disparaisse de sa vue. Il eut un sourire avant de se tourner vers la porte d'entrée. Ni les crises de colère de Dudley ni les cris de sa tante ne pourraient gâcher sa journée : pour l'une des premières fois de sa vie, Harry pouvait dire que la vie était parfaite.
Il poussa un soupir et s'avança vers la maison, des images de la moto volante toujours à l'esprit. Lorsque Harry ouvrit la porte, il put constater que le bruit à l'intérieur était toujours tel qu'il se le rappelait. Dudley était apparemment déçu de ne pouvoir avoir à la fois un bateau et un chien. Il était actuellement en train de geindre dans la cuisine tout en prenant son déjeuner.
Petunia se tenait figée, les larmes aux yeux, en train d'implorer son fils. Levant les yeux de son journal, Vernon fronça les sourcils en apercevant Harry.
« Toujours vivant, toi, alors ? », demanda-t-il. Harry haussa les épaules et acquiesça. C'était l'accueil habituel que la famille Dursley lui réservait.
« Où étais-tu ? », demanda sa tante, sa bataille avec Dursley ayant pris fin pour le moment. Ce dernier se goinfrait, apparemment épuisé d'avoir parlé.
« Dehors », dit Harry. « Sirius voulait me parler. »
Cela avait marché. A chaque mention du parrain de Harry, les Dursley prenaient tous l'air d'être sur le point de vomir. Dudley s'étouffa sur sa quatrième part de gâteau, et Pétunia lâcha son assiette. Vernon fixait Harry, qui réussit à garder son sérieux.
« Tu... tu l'as vu souvent ces derniers temps, n'est-ce pas ? », demanda-t-il.
« Ouais. Il voulait juste s'assurer que tout allait bien. »
Harry essaya de ne pas sourire lorsque l'air paniqué de son oncle s'intensifia. Les Dursley ne permettaient à Harry de rester en contact avec son parrain que parce qu'ils avaient peur qu'il ne vienne les tuer dans leurs lits s'ils refusaient.
« On t'a traité sacrément bien », s'étrangla Oncle Vernon. « On... »
« Ouais, je sais », répondit Harry. « Je lui ai dit que tout allait bien. »
Le visage de son oncle se détendit légèrement, comme celui de sa tante. Toutefois, celui de son cousin était toujours pâle et maladif. Dudley semblait revivre dans son esprit l'épreuve de la queue de cochon vieille d'il y a presque cinq ans.
« Je serai là-haut », dit Harry, ne voulant pas les laisser gâcher sa journée. Avant qu'ils aient pu dire un mot, il avait couru dans sa chambre... le seul endroit de la maison où il pouvait avoir un peu d'intimité.
En moins d'une heure, il avait fait ses bagages et était prêt à partir. Il ne garda dehors que ce dont il aurait besoin. Comme ça, lorsque Sirius viendrait, il n'aurait pas à tout rassembler à la dernière minute. Il espérait que son parrain se dépêcherait de leur trouver un endroit pour vivre. Tant qu'il serait avec quelqu'un qui s'occupait de lui, Harry s'en fichait si Sirius achetait une boîte en carton. N'importe quoi serait mieux que la vie avec les Dursley.
Les jours suivants s'écoulèrent lentement pour Harry. Plus lentement encore que lorsqu'il attendait que l'école recommence. Chaque matin, il restait étendu sur son lit, tendant l'oreille dans l'espoir d'entendre le vrombissement d'une moto remontant l'allée. Mais chaque matin depuis presque trois semaines, il avait été déçu de ne rien entendre d'autre que les cris de faim poussés par Hedwige.
Il restait sept semaines avant que l'école ne commence, et Harry n'avait aucune nouvelle de Sirius. Ce dimanche matin là, il roula hors de son lit en grognant. Il pouvait entendre son cousin pleurnicher considérablement plus fort que d'habitude: ce serait décidemment une longue journée.
"Allons, Dudders", plaidait Tante Pétunia, au bord des larmes. "Tu sais que tu ne peux pas ramasser un chien comme ça dans la rue. Regarde-le: il a sûrement des puces, il en mettra partout. Peut-être qu'après on pourra sortir t'acheter un gentil poisson rouge."
"Je veux pas un poisson rouge !", hurla Dudley. "Je veux un chien ! Harry a une chouette..."
"Allons, Dudders", tenta à son tour Oncle Vernon, essayant de le raisonner. "Harry est... anormal. Et franchement. Ce chien n'est bon à rien. Moi, je dis qu'on va l'amener à la fourrière, pour qu'ils puissent l'éliminer. Personne ne veut d'animaux errants qui traînent dans les rues."
"Mais je le veux !", hurla encore plus fort Dudley. Harry décida de descendre les escaliers pour voir quelle était cette histoire à propos d'un chien. Ses yeux s'agrandirent de surprise lorsqu'il vit l'animal: il aurait reconnu ce grand chien hirsute n'importe où. Harry décida de jouer le jeu pour l'instant.
"Oncle Vernon a raison, Dudley", dit-il, réussissant à garder son sérieux. "Il est pas en très bon état. Probablement couvert de puces."
Le chien, qui avait le bras potelé de Dudley autour du cou, fusilla Harry du regard et poussa un grognement indigné. Harry ne put s'empêcher de sourire. Ça, c'était pour l'avoir laissé ici si longtemps.
"Toi, reste en dehors de ça", grogna Petunia. "Monte dans ta chambre."
Harry secoua la tête. "Non, je crois pas que je vais le faire, merci."
Vernon se retourna sur Harry. "Tu feras ce qu'on te dit, ou je vais te frotter les oreilles si fort que..."
Harry recula d'un pas. Il était entré dans des eaux dangereuses. Il était temps d'utiliser la phrase magique.
"Très bien, mais mon parrain..."
"Je parie que tu n'as pas de parrain !", s'exclama Dudley, ses bras toujours autour du cou du chien, comme si ce dernier allait prendre la fuite à la première occasion.
"Si, j'en ai un", répliqua Harry. "Et il est..."
"Alors pourquoi est-ce qu'on n'a jamais eu de ses nouvelles nous-mêmes ?", demanda oncle Vernon. "Pour quelqu'un de si inquiet de ta sécurité, c'est vraiment un type silencieux. Pas une seule lettre."
"Mais..."
"Plus de mensonges ! J'ai comme l'envie de prendre ta fichue baguette et..."
"S'il vous plaît, Dursley", dit une voix douce derrière lui. "Vous ne ferez rien de tout cela."
Dudley poussa un cri de terreur, et fit littéralement un bond de 5 mètre dans les airs, la main collée sous son gros derrière. Vernon se retourna et se retrouva face à face avec un grand et bel homme qui frottait son cou douloureux à l'endroit où Dudley l'avait presque étranglé.
"Qu - qui êtes-vous !", souffla Petunia en reculant.
Sirius, moqueur, lui fit une révérence. "Sirius Black pour vous servir, M'dame", dit-il, massant toujours son cou. "Votre fils a une sacrée poigne."
"Sortez de ma maison, Black !", cria Vernon, retrouvant une partie de sa colère. "Ou j'appelle la police..."
Sirius se contenta de le fixer un moment, comme s'il essayait de décider s'il plaisantait ou non. Sa fausse jovialité ne le quitta pas, bien qu'il soit manifestement ennuyé au plus haut point. Se tournant vers Harry, il demanda: "Tu as tes affaires ?"
"Mes bagages sont prêts depuis des siècles, Sirius", dit Harry avec légèreté. "Pourquoi tu as mis si longtemps ?"
"Avais certaines choses à régler. Tout va bien ?"
"Ouais, pas de problème."
"Allons-y, alors."
"Où est-ce que vous l'emmenez ?", demanda Vernon.
"Loin de vous, si ça ne vous dérange pas", répondit Sirius tout en montant les marches derrière Harry.
"Bien sûr que ça nous dérange !", rugit Vernon. "Ce garçon est sous notre responsabilité. Vous ne l'emmènerez pas hors de cette maison !"
Sirius s'arrêta et regarda Vernon. Cette fois, il n'essaya même pas de cacher sa contrariété. "Je vais vous dire ce que je ne ferai pas, Dursley. Je ne vais pas laisser mon filleul sous votre "responsabilité" encore une minute de plus. Ses parents et le Ministère me l'ont confié, et je l'emmène. Ce n'est pas un Moldu tel que vous qui va m'en empêcher."
Il était face à face avec Vernon à présent. Petunia s'interposa entre les deux hommes avant qu'une bagarre ne se déclenche. "Emmenez-le, alors. On n'a jamais voulu de lui."
La question étant réglée, Harry courut dans sa chambre et attrapa sa malle. Tout ce qu'il avait jamais possédé y entrait, donc il n'avait pas eu trop de peine à faire ses bagages. Il ouvrit la cage d'Hedwige, et la fit sortir.
"On part, Hedwige", dit-il d'une voix excitée. "Et on ne reviendra pas."
Sa chouette hulula une réponse endormie, et sauta sur son épaule. Elle n'avait manifestement aucune intention de suivre une moto volante à tire d'aile.
Sirius entra dans la chambre de Harry et agita sa baguette, rendant la malle aussi légère qu'une plume. Il jeta un regard vers la porte en direction du rez-de-chaussée, là où les Dursley se tenaient.
"Des créatures charmantes, n'est-ce pas ?", fit-il.
Harry lui sourit. "Tu n'as encore rien vu. Là, c'est un bon jour pour eux."
Sirius regardait toujours les
Dursley d'un air pensif. "C'est quoi déjà le nom
de ta tante ?"
"Petunia." Harry vit son parrain
hocher la tête.
"Maintenant je me souviens d'elle. Pendant les vacances d'été, James rendait souvent visite à Lily. Parfois il me traînait avec lui. Cette Petunia est la plus insupportable Moldue que j'aie jamais rencontrée. James disait toujours qu'elle ferait une parfaite Serpentard. Lily n'a jamais beaucoup apprécié, bien sûr..."
"Black !", hurla Oncle Vernon du bas des escaliers. "Vous partez ou non ?"
"Attendez un moment, Dursley !", répliqua Sirius. Il souleva la malle et commença à descendre les marches, Harry juste derrière lui. Vernon les attendait près de la porte, sa femme et son fils dans le salon.
"C'est définitif, alors ?", demanda-t-il, arrêtant Sirius devant la porte.
"Bien sûr."
"Alors je ne veux plus jamais entendre parler d'aucun de vous deux. On a fait notre devoir en le gardant en vie pendant treize ans..."
"Quinze", corrigea Harry.
"... Et si la police vous attrape, ce n'est pas notre problème. Vous m'avez compris, Black ?"
"La police ?", demanda Sirius, perplexe.
"Les gens qui font respecter la loi", expliqua Harry. "Pour les Moldus."
"Mais tu n'as pas expliqué à ton oncle que j'étais innocent ?", demanda Sirius, feignant un ton de reproche.
Son filleul haussa les épaules. "J'imagine que j'ai oublié d'inclure ça."
Sirius éclata de rire. "Et quand je pense que tout ce temps ils ont cru que j'étais un meurtrier."
Les sourcils de Vernon disparurent dans ses cheveux. "Quoi !" Il avait l'air prêt à étrangler Harry, qui affichait un sourire satisfait.
Sirius l'ignora. "Oh, et bien, ce n'est pas grave. C'était sympathique de te revoir, Petunia. Viens, Harry."
"Bon, ben, au revoir, alors", déclara Harry à son oncle tout en suivant son parrain hors de la maison. Les Dursley ne répondirent rien, se contentant de le regarder partir. Harry n'aurait pas pu dire qui, de Sirius, lui-même ou les Dursley, était le plus heureux qu'il soit parti...
