Disclaimer : Euh. C'est à ce moment là que je dois dire que les persos de
fruits basket ne m'appartiennent pas ?!? C'est ça ?!? Bon bah c'est fait.
Mais par contre, tout le clan Kania m'appartient, oui tout !!! Y compris
les chaussettes qui traînent par terre et les poubelles et aussi les
chewing-gums collés sous les tables. Ah oui ! Rey est la propriété
exclusive de Zahne, alors pas touche !!! Un peu de décence, ne bavez pas
sur lui. Zahne s'en charge !
Cette fiction débute au mois de juin : peu après le volume six du manga et la fin de l'animé. Yuki, Kyo, Tohru sont en première tandis que Haru et Momiji sont en seconde.
Chapitre un : Une jeune fille mystérieuse
Il était une fois, une belle journée de printemps qui s'achevait. Le début du mois de juin se faisait sentir par la douceur qu'il offrait aux soirées de cette saison. Une journée comme toutes les autres qui se terminerait bientôt par le coucher du soleil et le lever de la lune. Pourtant quelque chose et même quelqu'un allait bouleverser l'univers de certains sans même qu'ils ne s'en aperçoivent.
*****************************
Une jeune fille se tenait devant l'immeuble de l'entreprise Soma. Ces cheveux frisés allant au gré de la brise printanière et ses joues rosies par le vent, elle semblait la proie d'une intense réflexion.
~C'est ici.~ pensa la jeune fille.
Hésitante, elle fit un premier pas vers la porte d'entrée, l'air décidée mais se ravisa au moment de franchir les portes automatiques. Elle tourna les talons et se mit à courir dans la direction opposée à l'entreprise comme si la peste était dans ce bâtiment. Pourtant, elle ne fit pas cent mètres qu'elle s'arrêta brusquement comme si elle ne pouvait aller plus loin. Elle se retourna pour regarder l'immeuble en question.
~Non je ne peux pas, je vais rentrer chez moi tout de suite !~
La jeune fille se frappa la tête nerveusement avec le petit sac qu'elle portait, comme pour se remettre les idées en place.
~Allez Violetta, il le faut, ne fais pas la timide ! Ce n'est pas ton genre. Tu vas franchir ces portes automatiques et faire ce que tu as à faire ou sinon tu ne t'appelles plus Violetta Kania !~
La dite Violetta, visiblement convaincue par ses propres arguments marcha d'un pas décidé vers l'entrée de l'entreprise.
******************************
Tohru, qui comme tous les soirs s'adonnait avec vigueur à son travail de femme de ménage s'arrêta deux minutes dans sa folle course pour reprendre son souffle. Elle tourna la tête vers Momiji qui était loin d'être fatigué et continuait à astiquer le sol. La jeune fille ne pu s'empêcher de sourire en voyant l'entrain visible du jeune garçon.
« Qu'est ce qu'il y a Tohru ? Tu es fatiguée ? Tu veux que je te remplace ? Tu es malade ? C'est ça ? Dis le moi ! »
Plus d'une personne aurait été désarçonnée par cette belle myriade de questions mais Tohru répondit comme à son habitude, avec un grand sourire :
« Non, je te remercie Momiji-kun, tout va bien ! »
Et comme pour confirmer ces propos, elle se remit à la tâche de plus belle accompagnée et soutenue par l'infatigable Momiji. Il s'occupait de nettoyer le sol à la manière japonaise, ce qui mérite un sacré entraînement et un dos en bon état. Les yeux fixés sur le sol et sur son chiffon il ne vit pas l'obstacle se dresser devant lui et se cogna la tête avec force, retombant en arrière. À la hauteur de ses yeux, il vit une paire de sandale et les pans d'une longue robe violette tombant sur les chaussures. Puis, en levant la tête, il vit une jeune fille, l'air visiblement étonnée. Elle était plutôt grande peut être à cause de ses sandales, les cheveux châtains clairs, au carré et frisés avec de grands yeux bleus. Elle était vraiment jolie mais il était difficile d'estimer son âge peut être à cause de la maturité physique apparente chez elle. Ces réflexions allant bon train, Momiji ne vit pas l'inconnue s'accroupir pour se mettre à son niveau :
« Et bien ? Est-ce que ça va ? Tu ne dis plus rien, le coup que tu as pris t'aurait-il ôté la faculté de parler ? » demanda la jeune fille en plaisantant.
Tohru, qui avait vu toute la scène d'un peu plus loin arriva en courant :
« Momiji-kun, est-ce que ça va ? » dit-elle, visiblement paniquée.
« Oui, ça va. C'est une chance que ce ne soit que ma tête qui ait cogné cette. »
Momiji s'interrompit au cours de sa phrase comme s'il venait de réaliser que Tohru et lui n'étaient pas seuls. Évidemment, cela aurait été beaucoup plus grave si son corps tout entier avait heurté cette inconnue. Il se serait transformé, la jeune fille aurait crié et Hatori aurait dû venir en urgence afin d'effacer la mémoire de celle-ci. Tout en allant à ces pensées, il remercia le ciel et la providence d'avoir joué en sa faveur. Il remarqua alors que la jeune fille le regardait d'un air étrange comme si elle voulait percer à jour ces secrets. Mal à l'aise, il se releva en époussetant ces vêtements, imité par la belle inconnue. À présent face à elle, il remarqua qu'il était plus petit qu'elle de plusieurs centimètres. Tohru brisa alors le silence qui s'était trop vite creusé en demandant précipitamment :
« Mademoiselle, vous cherchiez quelque chose ?» s'enquit-elle
« Ah, c'est vrai, j'allais oublier ! Et je manque à toutes les règles de politesse ! Je ne me suis pas présentée : je m'appelle Violetta Kania et j'ai rendez-vous avec le directeur de cette entreprise »
Tohru s'inclina respectueusement tout en répondant :
« Je m'appelle Tohru Honda et je suis. juste femme de ménage dans cette entreprise. Enchantée ! »
Violetta s'inclina à son tour et ses yeux se posèrent alors sur Momiji qui décidément, était anormalement silencieux :
« Et je suppose que toi aussi tu es femme de ménage, pas vrai ? » dit-elle du ton le plus sérieux du monde.
« Moi ? Mais pas du tout ! Je suis juste venu aider Tohru, mon amie. Je m'appelle Momiji Soma et je. »
« Momiji Soma ? » répéta Violetta en levant un sourcil.
A ce nom, la jeune fille avait légèrement sursauté mais elle dissimula sa surprise aux yeux de ses interlocuteurs et poursuivit :
« Je suppose que tu es donc le fils du directeur de cet immeuble. Je me trompe ? »
« Oui, c'est bien cela ! » dit Momiji, légèrement étonné
« Ano... Momiji-kun ! Puisque Mademoiselle a rendez-vous avec le directeur, pourquoi ne pas l'accompagner jusqu'à son bureau ? » proposa gentiment Tohru.
La réponse de Momiji ne se fit pas attendre :
« Bonne idée ! Je reviens tout de suite, Tohru ! »
Et sans laisser le temps, ni à Tohru ni à Violetta de se saluer une dernière fois, il entraîna la jeune fille vers l'ascenseur en la prenant par le bras. Il fit un petit signe de la main à Tohru au moment où les portes se refermèrent. Intrigué, celui-ci ne pu s'empêcher d'entamer la conversation avec la jeune fille :
« Vous êtes venue pour parler affaire pour mon père ? Vous êtes un peu jeune mais Papa m'a dit que son plus gros client avait mon âge ».
« Je ne peux rien dire. Secret défense. Il en va de la sécurité nationale. » répondit mystérieusement Violetta.
~Un secret ? Cette fille est décidément très intrigante et mystérieuse. Est- elle ici pour affaire ou non ?~
Momiji fut interrompu dans ses pensées par l'ouverture des portes de l'ascenseur. Il suivit Violetta qui s'avançait sur le palier qui était en fait une petite salle de réception pour les visiteurs. Il y avait un guichet où habituellement une secrétaire était au comptoir, mais étant donné l'heure tardive de la visite des deux jeunes gens plus personne n'occupait le poste. Un petit coin formait une salle d'attente aménagée qui invitait à venir s'asseoir, avec des fauteuils en cuir, une petite table basse et une belle plante verte. C'est ce que fit Violetta tout en extirpant un livre de son sac à main. Momiji regarda discrètement le titre de la couverture. Visiblement ce n'était pas un livre japonais à en juger par les caractères. C'était un livre anglais dont le titre « Romeo and Juliet » lui était largement familier puisqu'il avait joué cette pièce de théâtre dans son collège l'an passé. Violetta, se sentant observée, interrogea Momiji du regard :
« Ah ! Je voulais rester un peu avec vous. Papa est souvent en retard mais il ne faut pas vous inquiéter ! » se justifia Momiji.
Violetta éclata de rire :
« Tu n'es pas forcé de me vouvoyer et si ça ne te fait rien, je préfère moi aussi te tutoyer ! »
« Non, ça ne me dérange pas du tout ! Alors pourquoi es-tu venue voir Papa ? » questionna de nouveau Momiji.
Violetta ferma son livre à peine ouvert. Elle le posa sur la table et se leva pour faire face à Momiji. Elle se pencha un peu, pour se mettre à sa hauteur et attrapa de sa main droite son menton :
« Dis-moi tu es venu pour m'espionner ? En tant qu'agent de la CIA, je sais très bien détecter les espions du camp adverse. Qui t'as embauché ? Dis moi le nom de ton patron ! » dit Violetta d'un ton pressant.
Momiji n'en croyait pas ses oreilles. Soit cette fille était paranoïaque ou, plus probable, elle avait fait une overdose de films américains. En tout cas, vu son air sérieux, il était probable qu'elle était persuadée de ce qu'elle disait.
Violetta éclata de rire une fois de plus, devant l'air dérouté de Momiji :
« Je plaisantais. Enfin pas sur tout. Tu es venu m'espionner, peut être un petit peu. Mais si ça ne te fait rien, je préfèrerais attendre ton père seul. Ne t'inquiète pas, normalement je ne lui ferais aucun mal ! »
Momiji ne savait plus où il en était. Le mot « normalement » était un peu de trop dans la phrase et cette fille le déboussolait, décidément, de plus en plus par ses paroles quelques peu incohérentes.
« Que veux-tu dire par 'normalement' ? » interrogea Momiji
« Dis-moi, Momiji-san, ton amie ne t'attend pas ? Tu n'es pas censé l'aider pour le ménage ? » trancha Violetta
« Ah, mais oui ! C'est vrai ! Tu as raison ! » dit Momiji en se frappant le front
« Il est important d'aller l'aider au plus vite » dit Violetta d'un ton théâtral dont Momiji ne comprit pas le sens sur le moment.
« Bon et bien j'ai été très heureux de faire ta connaissance ! » dit Momiji en s'inclinant.
« Moi de même ! » répondit Violetta en s'inclinant à son tour.
Et Momiji tourna les talons pour reprendre l'ascenseur. C'est une fois à l'intérieur qu'il réalisa :
~Ah ! Elle m'a encore embobinée ! Mais comment fait-elle ? Je n'ai finalement pas pu savoir pourquoi elle était venue ! Tant pis ! ~
Les portes se rouvrirent sur le rez-de-chaussée où Tohru sévissait en vraie tornade blanche. Elle était en train de pousser un chariot de linge pour la laverie. Momiji alla immédiatement l'aider comme à son habitude :
« Ah Momiji-kun ! Alors, tu as accompagné Violetta-san? »
« Oui, mais je n'ai pas réussi à savoir ce qu'elle venait faire. Elle reste très étrange et mystérieuse, tu ne trouves pas ? »
« Je l'ai trouvé très gentille ! Bien qu'elle ne soit sûrement pas très âgée, elle avait l'air d'une grande dame qui inspire au respect en fait ! »
« C'est ce qu'elle m'inspire aussi. Ah ! Mais lorsqu'elle redescendra de son rendez-vous, nous pourrons sûrement la voir et lui parler, n'est-ce pas Tohru ? »
« Oui bien sûr !! J'espère que son rendez-vous ne se terminera pas trop tard ! » Et sur ces bonnes paroles, Tohru reprit de plus belle son dur labeur toujours épaulée par Momiji. Elle s'arrêta enfin vers vingt deux heures et regarda sa montre, l'air satisfaite :
« Et bien, je suis contente d'avoir mener à bien cette bataille contre la saleté et le désordre. Par contre, nous n'avons pas vu Violetta-san redescendre. Peut être a-t-elle emprunté une autre sortie ? »
« Impossible. Il n'y a que deux sorties dans ce bâtiment : une réservée au public et l'autre pour le personnel. Et l'un comme l'autre nous l'aurions vu passer ! » répondit Momiji.
« Oui c'est vrai. Cela fait déjà deux heures que Violetta-san est monté voir ton père. Peut-être devrais tu monter à l'étage pour voir si tout va bien, Momiji-kun ! »
« Tu as raison, Tohru ! Je vais monter voir ce qui se passe ! Dis bonsoir à Yuki de ma part ! A demain ! »
« A demain, Momiji-kun ! Dis au revoir à Violetta-san de ma part ! »
Tohru fit un dernier signe de la main avant que Momiji ne se rue vers l'ascenseur. Lorsqu'il arriva dans le hall, l'ambiance qui y régnait était calme et sombre. Le livre de Violetta « Romeo and Juliet » était resté sur la table basse. Momiji approcha doucement du bureau de son père mais au moment de frapper, il entendit crier :
« Vous feriez mieux de rester en dehors de tout ça Mademoiselle Kania ! Vous ne savez pas dans quel milieu vous pénétrez ! »
« C'est à moi d'en juger, je vous ferais remarquer ! »
« Que pensez-vous faire ? Vous pensez changer quelque chose ? Que peux une gamine de votre âge ? »
« Justement, là est la question. Je ferais ce que j'ai à faire ! »
« Très bien je vous aurais prévenu. Tous ceux qui ont tenté ce genre de folies se sont brûlés les ailes. Je ne réponds plus de rien à présent. Mon rôle de porte-parole s'arrête ici à présent. »
Les voix s'affaissèrent peu à peu et Momiji devina que la conversation était sur le point de se terminer. Il courut vers le coin fauteuil et s'assit confortablement dans l'un d'eux. Saisissant un magazine au passage, il fit mine de le lire passionnément lorsque Violetta sortit du bureau. Elle aperçut Momiji en jetant un bref regard autour d'elle comme si elle cherchait quelqu'un :
« Qu'est-ce que tu fais là ? Tu attendais pour voir ton père ? » demanda t- elle.
Momiji prit un air espiègle et malicieux puis répondit :
« Non pas du tout ! Je t'attendais tout en lisant un magazine »
« Tu as de drôles de lectures alors. C'est un magazine pour femmes. Et une drôle de manière de lire puisqu'il est à l'envers. Ça ne doit pas être facile pour toi. »
Si Violetta se doutait que Momiji l'espionnait, elle n'en laissa rien paraître de plus. Indifférente aux propos tenus par son interlocuteur, elle tourna les talons pour prendre l'ascenseur. Les portes ouvrirent et elle s'avança, c'est alors que Momiji réalisa :
« Attends ! Tu as oublié ton livre ! » cria Momiji
~Trop tard~ pensa t'il
Les portes s'étaient refermées juste au moment où il voulait rendre le livre de Violetta.
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L'ascenseur se rouvrit sur un rez-de-chaussée complètement désert, vide et silencieux. Rien à voir avec l'agitation d'il y a quelques heures. Violetta soupira.
~Cet entretien a été plus dur que prévu. Et ce n'est que le début. Il est temps d'assumer mon statut et mes choix. Et lui. Ce Momiji Soma.~
Violetta voulut prendre la sortie par les portes automatiques mais à cette heure avancée, les portes étaient condamnées jusqu'au lendemain matin :
~C'est bien ma chance. Et Monsieur le Directeur s'est bien gardé de me le préciser évidemment.~
Tout en grognant intérieurement, elle se mit en tête de chercher une autre porte de sortie. Elle se mit en marche vers un couloir annexe au hall d'accueil mais entendit une voix s'élever venant d'un autre couloir perpendiculaire :
« Momo, dépêche toi, il est tard et Papa nous attend sûrement depuis un bon moment ! » dit une voix de femme.
Quelques secondes après Violetta se retrouva nez à nez avec une charmante femme blonde aux origines visiblement occidentrales, accompagnée d'une petite fille tout aussi blonde et typée qu'elle. La femme parut étonnée de voir Violetta mais lui adressa un sourire chaleureux :
« Bonsoir Mademoiselle. Vous cherchez quelqu'un ? Je ne me souviens pas vous avoir jamais vu travailler ici » dit-elle.
« Effectivement, je ne travaille pas ici. J'étais venue parler affaire avec Monsieur Soma, le Directeur. » répondit Violetta
« Vous êtes femme d'affaire ? Je suis Madame Soma, son épouse, et voici Momo, notre fille » dit-elle en désignant la petite fille.
Violetta s'inclina :
« Enchantée. Je suis Violetta Kania et. » Elle s'interrompit mais reprit tout aussitôt :
« C'est bien votre fils que j'ai croisé tout à l'heure, n'est-ce-pas ? » questionna Violetta Madame Soma parut étonnée des propos de la jeune fille :
« De qui parlez-vous ? Nous n'avons pas de fils, Momo est notre unique enfant. »
« Momiji n'est pas votre fils ? » demanda encore Violetta.
« Non il est le fils d'une autre famille. La famille Soma compte, il faut dire, plusieurs centaines de membres. » expliqua Madame Soma
« Je vois. » dit simplement Violetta en se mordant la lèvre.
~ C'est étrange, Momiji m'a dit que le Directeur était son père et cette femme prétend être son épouse. Cela voudrait-il dire que Momiji est un enfant illégitime ? Non, ça ne peut pas être ça. Il ressemble tellement à cette femme. Mais elle. elle dit qu'il n'est pas son fils. Cela voudrait dire qu'alors. ~
Violetta s'interrompit dans ses pensées en voyant la petite Momo la fixer, l'air quelque peu triste et soucieux. La jeune fille lui fit un grand sourire et demanda à sa mère :
« Pourriez-vous m'indiquer une autre porte de sortie je vous prie ? La porte principale est fermée à cette heure-ci. »
Madame Soma répondit avec un grand sourire :
« Bien sûr ! Je suis étonnée que mon mari est oublié de le faire. Prenez la prochaine porte à gauche, vous trouverez au fond du vestiaire une porte. C'est la sortie réservée au personnel. » expliqua la femme.
Violetta remercia Madame Soma et jugea qu'il était temps de se séparer. Elle salua respectueusement la jeune femme et sa fille comme la convenance l'exige et poursuivit son chemin. Non sans réfléchir à tout vitesse :
~Cette femme, est-elle consciente de tout cela ? Et sa fille, la petite Momo est-ce que...~ Elle s'interrompit dans ses pensées et regarda autour d'elle : des vestiaires vides, rien de plus. Pourtant ces sens étaient en alerte, rien de grave à en juger mais son radar naturel était en marche.
~Mon frère ne doit pas être loin et vu son humeur que je devine presque, toute personne sensée prendrait la fuite.~ soupira Violetta
Elle se dirigea vers la porte de sortie fermant les yeux, prête à encaisser le choc des rafales de reproches intempestives de son frère. Pourtant, fausse alerte, la rue était parfaitement déserte. Violetta sortit donc de l'entreprise, soulagée, et referma la porte. Elle se mit en marche d'un pas rapide et décidé tout en regardant sa montre et l'heure tardive qu'elle annonçait.
~22h00 passée. Et pas de grand frère à l'horizon. Je me demande comment je vais lui expliquer mon retard. Peut-être que je devrais réfléchir dès maintenant à un mensonge convaincant. ~ pensa t-elle en ne pouvant réprimer un sourire.
Elle tourna à l'angle de la rue tout en réfléchissant à ce qu'elle pourrait inventer. Elle ne vit pas l'ombre s'avancer vers elle et manqua de heurter de plein fouet la personne qui s'avançait vers elle. Surprise, elle trébucha et tomba lourdement par terre :
~Aïe ! Ce n'est pas ma journée de chance décidément. Mais. Mais. C'est...~
« QU'EST-CE QUE TU FAIS LA ??? Tu as vu l'heure ??? Tu sais à quel point je me suis inquiété pour toi ??? Et tu sors habillée comme ça ??? Es-tu sûre d'avoir toute ta tête ??? » hurla une voix au bord de l'hystérie.
~. mon frère, Rey~
Rey avait 23 ans et était d'environ huit ans l'aîné de Violetta. Il s'occupait entièrement de sa s?ur depuis sa majorité. Physiquement, il ne lui ressemblait pas du tout mais un air de famille était bien inscrit chez ces deux frère et s?ur. Contrairement à Violetta, ses cheveux étaient foncés, plutôt bruns, attachés en queue de cheval et ses yeux d'un marron profond. Toujours à l'opposé de Violetta, qui avait un style vestimentaire soigné et ne portait que des robes, Rey lui, ne se séparait jamais de ses pantalons larges, chemises et débardeurs. Violetta se releva et constata que malgré ses talons, elle était encore largement plus petite que son frère. Elle soupira et essaya de répondre au mieux à l'attaque verbale de son frère :
« Dis-moi, je dois vraiment répondre à toutes ces questions ?!? Non, parce que là je suis vraiment fatiguée. »
« Qu'est-ce que tu faisais là ?!? Tu n'as pas pu t'empêcher d'aller faire un tour à l'entreprise Soma, est-ce que je me trompe ?!? »
Violetta se tue en se mordant la lèvre, cette attitude confirmant les craintes de son frère :
« Tu te rends compte de ce que tu prends comme risque ?!? »
« Ne dis pas de bêtises, je ne prends aucun risque, je fais toujours attention à tout. C'était calculé à l'avance et tout s'est passé selon mes plans. »
« Arrête de dire ça, Violetta, tu ne peux pas tout prévoir. Tu as beau être intelligente, certaines situations échappent à ton contrôle. »
~Certaines situations échappent à ton contrôle. Tu penses que je ne le sais pas déjà ?!?~
Tout en allant à ces réflexions, Violetta soupira presque imperceptiblement de lassitude mais cela n'échappa pas à Rey qui accéléra le pas. Violetta trottait presque derrière son frère :
« Où allons-nous au juste ?!? »
« J'ai demandé à notre chauffeur de nous attendre un peu plus loin, histoire que nous ne nous fassions pas remarquer. Notre clan doit rester dans l'ombre de celui des Soma, l'aurais-tu oublié ?!? »
« Je n'oublie rien, Rey. » répondit simplement sa s?ur.
~Finalement, il n'y a pas eu de dispute aussi important que je le pensais. Mais est-ce vraiment mieux ? Il devine vraiment tout. C'est exaspérant !~
Violetta et Rey tournèrent une dernière fois dans une impasse où effectivement, une voiture les attendait bien. C'était une luxueuse voiture noire comme le ciel de cette heure, brillamment entretenue et dont la marque et la classe laissaient présager une petite partie des revenus de la famille de Violetta. Cette dernière s'engouffra dans le véhicule sans mot dire, imitée par son frère. Le chauffeur fit un bref salut respectueux à Violetta qu'elle rendit par un chaleureux sourire. La voiture démarra et le trajet qui s'ensuivit fut aussi silencieux que la mort. Violetta s'était accoudée à la fenêtre pour regarder le paysage défiler sous ses yeux tandis que Rey était en proie à une écriture minutieuse sur un vieux morceau de papier. Violetta lui jeta quelques regards furtifs mais son frère n'y répondit pas. Après un quart d'heure de route ponctuée uniquement par le bruit du crayon de Rey sur le papier, le véhicule stoppa devant un vieux mais non moins beau panneau de bois. Il faisait office de portail et par son imposante stature, protégeait l'intérieur de la demeure des regards curieux. Une simple pression du chauffeur sur un bip fit s'ouvrir doucement le portail de bois qui coulissa lentement sur le côté laissant peu à peu découvrir ce qu'il cachait si bien. Le temps d'un regard, on pouvait découvrir un important domaine composé de maisons diverses aux influences chinoises mais conservant le style japonais malgré tout. Des allées entières abritaient de belles battisses au caractère confortable pour l'?il extérieur. Quiconque n'avait pas un furieux sens de l'orientation ou une parfaite connaissance du territoire se perdrait à coup sûr. Des noms de rues auraient pu être établies pour faciliter le repérage mais ce n'était pas coutume chez les japonais de nommer leurs allées, rues ou avenues. La voiture circula à travers de nombreuses rangées de maisons au pas pour arriver à un hangar et se garer sur une place de parking. Rey et Violetta sortirent du véhicule et cette dernière congédia son chauffeur tout en le remerciant. Le frère et la soeur se dirigèrent dans un silence à couper au couteau vers le fond du domaine. Ils s'approchèrent d'une maison plus imposante et luxueuse que les autres de style architectural chinois. Le toit en pagode venait coiffer les trois étages de la demeure dite « principale » du manoir. Quelques marches, une terrasse et voilà les deux frère et soeur qui se tenaient devant une immense porte bordeaux. Rey extirpa de la poche de son pantalon un imposant trousseau de clé qui aurait sans nul doute fait pâlir un gardien de prison. Il entreprit d'essayer une par une les clés afin de trouver laquelle ouvrirait enfin cette maudite porte.
~C'est étrange, en temps normal, on ne ferme jamais la maison à clé. Je n'ai jamais vu la clé de la porte d'entrée de ma vie. Pourquoi est-elle donc verrouillée ce soir ? Est-ce le gardien qui a pris cette initiative ? Ou bien Rey ? Et pourquoi ?~ pensa la jeune fille tout en observant son frère défier la malheureuse serrure.
Rey torturait déjà la serrure de la porte d'entrée depuis quelques minutes lorsque Violetta osa demander :
« Tu veux peut-être que je t'aide ? » questionna t-elle pour mettre fin à un long silence.
« Si tu veux m'aider à ta manière, alors non merci ! » répondit Rey d'un ton tranchant.
Violetta soupira. Son frère était finalement de mauvaise humeur et rien de ce qu'elle pourrait dire n'y changerait quelque chose.
~Peut-être que si je lui proposais une carotte ou un sucre... ~ pensa t'elle d'un air espiègle.
Un bruit sec et clair annonça la fin de la lutte entre Rey et la clé. Cette dernière avait été mise à mort par un redoutable adversaire.
« Tu vois, tu aurais mieux fait de me demander encore une fois ! » dit Violetta d'un ton cynique.
La jeune fille poussa son frère, se pencha vers la serrure et l'examina. Elle se concentra et... CLING ! La porte se déverrouilla. CRAC ! Et la serrure rendit l'âme par la même occasion.
« Tu comprends mieux pourquoi je ne voulais pas que tu interviennes... » dit Rey d'un air moqueur.
« Appelle le serrurier, cela faisait longtemps, il va être content. Nous sommes ses meilleurs clients, je crois. »
Violetta poussa la porte du bout de sa sandale. Les gonds cédèrent immédiatement ce qui entraîna la chute de la porte dans un grand BLAM ! réveillant ainsi la moitié du manoir.
« Tu es Miss Catastrophe décidément ! » déclara Rey d'un ton faussement navré.
« Cela prouve que c'était de la camelote. Je nous rends service... » répondit sa soeur.
Elle enjamba la porte d'un air indifférent et pénétra enfin dans la demeure où brillait faiblement une veilleuse. Violetta traversa l'imposante entrée ses sandales qui résonnaient joyeusement sur le marbre rosé. Elle passa devant une somptueuse fontaine de style espagnol où trônait une statue d'Ondine avant de se diriger vers les escaliers. Pourtant avant de monter la première marche, elle s'arrêta net, attendant peut être une réaction de la part de son frère :
« Tu sais j'aurais préféré être comme lui. Avoir vos faiblesses plutôt que vos forces réunies en moi.» lança t-elle à Rey sans lui jeter le moindre regard.
« Penses-tu qu'une de nos familles soit mieux lotie que l'autre ? » lui répondit son frère.
« Non. Nous sommes tous les deux perdants au final. Personne ne gagne. C'est comme ça depuis toujours. » dit Violetta d'une voix tremblante qui se brisa quelque peu.
Sans attendre la réponse de son frère, Violetta monta les escaliers laissant tomber ses sandales au pied de celui-ci. Des bruits de pas précipités, une porte qui claque, puis plus rien. Violetta avait regagné ses quartiers. Tout en s'adossant à la porte elle pensa :
~Pardonne-moi Rey. Tu sais à quel point cette partie de mon être m'exècre et me révulse.~
Rey, resté dans l'entrée s'avança vers l'escalier et toucha la rambarde à l'endroit où la main de sa s?ur s'y était posée. Il leva les yeux vers les étages comme si son regard pouvait atteindre Violetta :
~Laisse-moi te protéger. Je t'en prie. Ne les approche plus. Plus jamais.~ pensa t-il.
Notre histoire débuta donc en cette belle soirée qui sera décisive pour la vie de plusieurs personnes. C'est ainsi que par l'obstination, la force et le courage d'une seule jeune fille, beaucoup de choses changeront dans la vie de deux familles que tout oppose. À la manière d'un certain roman bien connu. La fin de ce récit en sera-t-elle identique ?
Voilà, mon chapitre un est enfin bouclé. Revu et corrigé pour ceux qui m'avaient déjà lu avant. Spécial dédicace à ma sempaï et amie :Zahne qui m'aide toujours dans mon dur labeur. Je remercie aussi tout ceux qui m'ont soutenu pour que j'en arrive là à savoir : Préséa, Mizu, Boubi, Fred, Clara, Popo, Pitch et j'en passe ! Merci à tous !
Cette fiction débute au mois de juin : peu après le volume six du manga et la fin de l'animé. Yuki, Kyo, Tohru sont en première tandis que Haru et Momiji sont en seconde.
Chapitre un : Une jeune fille mystérieuse
Il était une fois, une belle journée de printemps qui s'achevait. Le début du mois de juin se faisait sentir par la douceur qu'il offrait aux soirées de cette saison. Une journée comme toutes les autres qui se terminerait bientôt par le coucher du soleil et le lever de la lune. Pourtant quelque chose et même quelqu'un allait bouleverser l'univers de certains sans même qu'ils ne s'en aperçoivent.
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Une jeune fille se tenait devant l'immeuble de l'entreprise Soma. Ces cheveux frisés allant au gré de la brise printanière et ses joues rosies par le vent, elle semblait la proie d'une intense réflexion.
~C'est ici.~ pensa la jeune fille.
Hésitante, elle fit un premier pas vers la porte d'entrée, l'air décidée mais se ravisa au moment de franchir les portes automatiques. Elle tourna les talons et se mit à courir dans la direction opposée à l'entreprise comme si la peste était dans ce bâtiment. Pourtant, elle ne fit pas cent mètres qu'elle s'arrêta brusquement comme si elle ne pouvait aller plus loin. Elle se retourna pour regarder l'immeuble en question.
~Non je ne peux pas, je vais rentrer chez moi tout de suite !~
La jeune fille se frappa la tête nerveusement avec le petit sac qu'elle portait, comme pour se remettre les idées en place.
~Allez Violetta, il le faut, ne fais pas la timide ! Ce n'est pas ton genre. Tu vas franchir ces portes automatiques et faire ce que tu as à faire ou sinon tu ne t'appelles plus Violetta Kania !~
La dite Violetta, visiblement convaincue par ses propres arguments marcha d'un pas décidé vers l'entrée de l'entreprise.
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Tohru, qui comme tous les soirs s'adonnait avec vigueur à son travail de femme de ménage s'arrêta deux minutes dans sa folle course pour reprendre son souffle. Elle tourna la tête vers Momiji qui était loin d'être fatigué et continuait à astiquer le sol. La jeune fille ne pu s'empêcher de sourire en voyant l'entrain visible du jeune garçon.
« Qu'est ce qu'il y a Tohru ? Tu es fatiguée ? Tu veux que je te remplace ? Tu es malade ? C'est ça ? Dis le moi ! »
Plus d'une personne aurait été désarçonnée par cette belle myriade de questions mais Tohru répondit comme à son habitude, avec un grand sourire :
« Non, je te remercie Momiji-kun, tout va bien ! »
Et comme pour confirmer ces propos, elle se remit à la tâche de plus belle accompagnée et soutenue par l'infatigable Momiji. Il s'occupait de nettoyer le sol à la manière japonaise, ce qui mérite un sacré entraînement et un dos en bon état. Les yeux fixés sur le sol et sur son chiffon il ne vit pas l'obstacle se dresser devant lui et se cogna la tête avec force, retombant en arrière. À la hauteur de ses yeux, il vit une paire de sandale et les pans d'une longue robe violette tombant sur les chaussures. Puis, en levant la tête, il vit une jeune fille, l'air visiblement étonnée. Elle était plutôt grande peut être à cause de ses sandales, les cheveux châtains clairs, au carré et frisés avec de grands yeux bleus. Elle était vraiment jolie mais il était difficile d'estimer son âge peut être à cause de la maturité physique apparente chez elle. Ces réflexions allant bon train, Momiji ne vit pas l'inconnue s'accroupir pour se mettre à son niveau :
« Et bien ? Est-ce que ça va ? Tu ne dis plus rien, le coup que tu as pris t'aurait-il ôté la faculté de parler ? » demanda la jeune fille en plaisantant.
Tohru, qui avait vu toute la scène d'un peu plus loin arriva en courant :
« Momiji-kun, est-ce que ça va ? » dit-elle, visiblement paniquée.
« Oui, ça va. C'est une chance que ce ne soit que ma tête qui ait cogné cette. »
Momiji s'interrompit au cours de sa phrase comme s'il venait de réaliser que Tohru et lui n'étaient pas seuls. Évidemment, cela aurait été beaucoup plus grave si son corps tout entier avait heurté cette inconnue. Il se serait transformé, la jeune fille aurait crié et Hatori aurait dû venir en urgence afin d'effacer la mémoire de celle-ci. Tout en allant à ces pensées, il remercia le ciel et la providence d'avoir joué en sa faveur. Il remarqua alors que la jeune fille le regardait d'un air étrange comme si elle voulait percer à jour ces secrets. Mal à l'aise, il se releva en époussetant ces vêtements, imité par la belle inconnue. À présent face à elle, il remarqua qu'il était plus petit qu'elle de plusieurs centimètres. Tohru brisa alors le silence qui s'était trop vite creusé en demandant précipitamment :
« Mademoiselle, vous cherchiez quelque chose ?» s'enquit-elle
« Ah, c'est vrai, j'allais oublier ! Et je manque à toutes les règles de politesse ! Je ne me suis pas présentée : je m'appelle Violetta Kania et j'ai rendez-vous avec le directeur de cette entreprise »
Tohru s'inclina respectueusement tout en répondant :
« Je m'appelle Tohru Honda et je suis. juste femme de ménage dans cette entreprise. Enchantée ! »
Violetta s'inclina à son tour et ses yeux se posèrent alors sur Momiji qui décidément, était anormalement silencieux :
« Et je suppose que toi aussi tu es femme de ménage, pas vrai ? » dit-elle du ton le plus sérieux du monde.
« Moi ? Mais pas du tout ! Je suis juste venu aider Tohru, mon amie. Je m'appelle Momiji Soma et je. »
« Momiji Soma ? » répéta Violetta en levant un sourcil.
A ce nom, la jeune fille avait légèrement sursauté mais elle dissimula sa surprise aux yeux de ses interlocuteurs et poursuivit :
« Je suppose que tu es donc le fils du directeur de cet immeuble. Je me trompe ? »
« Oui, c'est bien cela ! » dit Momiji, légèrement étonné
« Ano... Momiji-kun ! Puisque Mademoiselle a rendez-vous avec le directeur, pourquoi ne pas l'accompagner jusqu'à son bureau ? » proposa gentiment Tohru.
La réponse de Momiji ne se fit pas attendre :
« Bonne idée ! Je reviens tout de suite, Tohru ! »
Et sans laisser le temps, ni à Tohru ni à Violetta de se saluer une dernière fois, il entraîna la jeune fille vers l'ascenseur en la prenant par le bras. Il fit un petit signe de la main à Tohru au moment où les portes se refermèrent. Intrigué, celui-ci ne pu s'empêcher d'entamer la conversation avec la jeune fille :
« Vous êtes venue pour parler affaire pour mon père ? Vous êtes un peu jeune mais Papa m'a dit que son plus gros client avait mon âge ».
« Je ne peux rien dire. Secret défense. Il en va de la sécurité nationale. » répondit mystérieusement Violetta.
~Un secret ? Cette fille est décidément très intrigante et mystérieuse. Est- elle ici pour affaire ou non ?~
Momiji fut interrompu dans ses pensées par l'ouverture des portes de l'ascenseur. Il suivit Violetta qui s'avançait sur le palier qui était en fait une petite salle de réception pour les visiteurs. Il y avait un guichet où habituellement une secrétaire était au comptoir, mais étant donné l'heure tardive de la visite des deux jeunes gens plus personne n'occupait le poste. Un petit coin formait une salle d'attente aménagée qui invitait à venir s'asseoir, avec des fauteuils en cuir, une petite table basse et une belle plante verte. C'est ce que fit Violetta tout en extirpant un livre de son sac à main. Momiji regarda discrètement le titre de la couverture. Visiblement ce n'était pas un livre japonais à en juger par les caractères. C'était un livre anglais dont le titre « Romeo and Juliet » lui était largement familier puisqu'il avait joué cette pièce de théâtre dans son collège l'an passé. Violetta, se sentant observée, interrogea Momiji du regard :
« Ah ! Je voulais rester un peu avec vous. Papa est souvent en retard mais il ne faut pas vous inquiéter ! » se justifia Momiji.
Violetta éclata de rire :
« Tu n'es pas forcé de me vouvoyer et si ça ne te fait rien, je préfère moi aussi te tutoyer ! »
« Non, ça ne me dérange pas du tout ! Alors pourquoi es-tu venue voir Papa ? » questionna de nouveau Momiji.
Violetta ferma son livre à peine ouvert. Elle le posa sur la table et se leva pour faire face à Momiji. Elle se pencha un peu, pour se mettre à sa hauteur et attrapa de sa main droite son menton :
« Dis-moi tu es venu pour m'espionner ? En tant qu'agent de la CIA, je sais très bien détecter les espions du camp adverse. Qui t'as embauché ? Dis moi le nom de ton patron ! » dit Violetta d'un ton pressant.
Momiji n'en croyait pas ses oreilles. Soit cette fille était paranoïaque ou, plus probable, elle avait fait une overdose de films américains. En tout cas, vu son air sérieux, il était probable qu'elle était persuadée de ce qu'elle disait.
Violetta éclata de rire une fois de plus, devant l'air dérouté de Momiji :
« Je plaisantais. Enfin pas sur tout. Tu es venu m'espionner, peut être un petit peu. Mais si ça ne te fait rien, je préfèrerais attendre ton père seul. Ne t'inquiète pas, normalement je ne lui ferais aucun mal ! »
Momiji ne savait plus où il en était. Le mot « normalement » était un peu de trop dans la phrase et cette fille le déboussolait, décidément, de plus en plus par ses paroles quelques peu incohérentes.
« Que veux-tu dire par 'normalement' ? » interrogea Momiji
« Dis-moi, Momiji-san, ton amie ne t'attend pas ? Tu n'es pas censé l'aider pour le ménage ? » trancha Violetta
« Ah, mais oui ! C'est vrai ! Tu as raison ! » dit Momiji en se frappant le front
« Il est important d'aller l'aider au plus vite » dit Violetta d'un ton théâtral dont Momiji ne comprit pas le sens sur le moment.
« Bon et bien j'ai été très heureux de faire ta connaissance ! » dit Momiji en s'inclinant.
« Moi de même ! » répondit Violetta en s'inclinant à son tour.
Et Momiji tourna les talons pour reprendre l'ascenseur. C'est une fois à l'intérieur qu'il réalisa :
~Ah ! Elle m'a encore embobinée ! Mais comment fait-elle ? Je n'ai finalement pas pu savoir pourquoi elle était venue ! Tant pis ! ~
Les portes se rouvrirent sur le rez-de-chaussée où Tohru sévissait en vraie tornade blanche. Elle était en train de pousser un chariot de linge pour la laverie. Momiji alla immédiatement l'aider comme à son habitude :
« Ah Momiji-kun ! Alors, tu as accompagné Violetta-san? »
« Oui, mais je n'ai pas réussi à savoir ce qu'elle venait faire. Elle reste très étrange et mystérieuse, tu ne trouves pas ? »
« Je l'ai trouvé très gentille ! Bien qu'elle ne soit sûrement pas très âgée, elle avait l'air d'une grande dame qui inspire au respect en fait ! »
« C'est ce qu'elle m'inspire aussi. Ah ! Mais lorsqu'elle redescendra de son rendez-vous, nous pourrons sûrement la voir et lui parler, n'est-ce pas Tohru ? »
« Oui bien sûr !! J'espère que son rendez-vous ne se terminera pas trop tard ! » Et sur ces bonnes paroles, Tohru reprit de plus belle son dur labeur toujours épaulée par Momiji. Elle s'arrêta enfin vers vingt deux heures et regarda sa montre, l'air satisfaite :
« Et bien, je suis contente d'avoir mener à bien cette bataille contre la saleté et le désordre. Par contre, nous n'avons pas vu Violetta-san redescendre. Peut être a-t-elle emprunté une autre sortie ? »
« Impossible. Il n'y a que deux sorties dans ce bâtiment : une réservée au public et l'autre pour le personnel. Et l'un comme l'autre nous l'aurions vu passer ! » répondit Momiji.
« Oui c'est vrai. Cela fait déjà deux heures que Violetta-san est monté voir ton père. Peut-être devrais tu monter à l'étage pour voir si tout va bien, Momiji-kun ! »
« Tu as raison, Tohru ! Je vais monter voir ce qui se passe ! Dis bonsoir à Yuki de ma part ! A demain ! »
« A demain, Momiji-kun ! Dis au revoir à Violetta-san de ma part ! »
Tohru fit un dernier signe de la main avant que Momiji ne se rue vers l'ascenseur. Lorsqu'il arriva dans le hall, l'ambiance qui y régnait était calme et sombre. Le livre de Violetta « Romeo and Juliet » était resté sur la table basse. Momiji approcha doucement du bureau de son père mais au moment de frapper, il entendit crier :
« Vous feriez mieux de rester en dehors de tout ça Mademoiselle Kania ! Vous ne savez pas dans quel milieu vous pénétrez ! »
« C'est à moi d'en juger, je vous ferais remarquer ! »
« Que pensez-vous faire ? Vous pensez changer quelque chose ? Que peux une gamine de votre âge ? »
« Justement, là est la question. Je ferais ce que j'ai à faire ! »
« Très bien je vous aurais prévenu. Tous ceux qui ont tenté ce genre de folies se sont brûlés les ailes. Je ne réponds plus de rien à présent. Mon rôle de porte-parole s'arrête ici à présent. »
Les voix s'affaissèrent peu à peu et Momiji devina que la conversation était sur le point de se terminer. Il courut vers le coin fauteuil et s'assit confortablement dans l'un d'eux. Saisissant un magazine au passage, il fit mine de le lire passionnément lorsque Violetta sortit du bureau. Elle aperçut Momiji en jetant un bref regard autour d'elle comme si elle cherchait quelqu'un :
« Qu'est-ce que tu fais là ? Tu attendais pour voir ton père ? » demanda t- elle.
Momiji prit un air espiègle et malicieux puis répondit :
« Non pas du tout ! Je t'attendais tout en lisant un magazine »
« Tu as de drôles de lectures alors. C'est un magazine pour femmes. Et une drôle de manière de lire puisqu'il est à l'envers. Ça ne doit pas être facile pour toi. »
Si Violetta se doutait que Momiji l'espionnait, elle n'en laissa rien paraître de plus. Indifférente aux propos tenus par son interlocuteur, elle tourna les talons pour prendre l'ascenseur. Les portes ouvrirent et elle s'avança, c'est alors que Momiji réalisa :
« Attends ! Tu as oublié ton livre ! » cria Momiji
~Trop tard~ pensa t'il
Les portes s'étaient refermées juste au moment où il voulait rendre le livre de Violetta.
*****************************
L'ascenseur se rouvrit sur un rez-de-chaussée complètement désert, vide et silencieux. Rien à voir avec l'agitation d'il y a quelques heures. Violetta soupira.
~Cet entretien a été plus dur que prévu. Et ce n'est que le début. Il est temps d'assumer mon statut et mes choix. Et lui. Ce Momiji Soma.~
Violetta voulut prendre la sortie par les portes automatiques mais à cette heure avancée, les portes étaient condamnées jusqu'au lendemain matin :
~C'est bien ma chance. Et Monsieur le Directeur s'est bien gardé de me le préciser évidemment.~
Tout en grognant intérieurement, elle se mit en tête de chercher une autre porte de sortie. Elle se mit en marche vers un couloir annexe au hall d'accueil mais entendit une voix s'élever venant d'un autre couloir perpendiculaire :
« Momo, dépêche toi, il est tard et Papa nous attend sûrement depuis un bon moment ! » dit une voix de femme.
Quelques secondes après Violetta se retrouva nez à nez avec une charmante femme blonde aux origines visiblement occidentrales, accompagnée d'une petite fille tout aussi blonde et typée qu'elle. La femme parut étonnée de voir Violetta mais lui adressa un sourire chaleureux :
« Bonsoir Mademoiselle. Vous cherchez quelqu'un ? Je ne me souviens pas vous avoir jamais vu travailler ici » dit-elle.
« Effectivement, je ne travaille pas ici. J'étais venue parler affaire avec Monsieur Soma, le Directeur. » répondit Violetta
« Vous êtes femme d'affaire ? Je suis Madame Soma, son épouse, et voici Momo, notre fille » dit-elle en désignant la petite fille.
Violetta s'inclina :
« Enchantée. Je suis Violetta Kania et. » Elle s'interrompit mais reprit tout aussitôt :
« C'est bien votre fils que j'ai croisé tout à l'heure, n'est-ce-pas ? » questionna Violetta Madame Soma parut étonnée des propos de la jeune fille :
« De qui parlez-vous ? Nous n'avons pas de fils, Momo est notre unique enfant. »
« Momiji n'est pas votre fils ? » demanda encore Violetta.
« Non il est le fils d'une autre famille. La famille Soma compte, il faut dire, plusieurs centaines de membres. » expliqua Madame Soma
« Je vois. » dit simplement Violetta en se mordant la lèvre.
~ C'est étrange, Momiji m'a dit que le Directeur était son père et cette femme prétend être son épouse. Cela voudrait-il dire que Momiji est un enfant illégitime ? Non, ça ne peut pas être ça. Il ressemble tellement à cette femme. Mais elle. elle dit qu'il n'est pas son fils. Cela voudrait dire qu'alors. ~
Violetta s'interrompit dans ses pensées en voyant la petite Momo la fixer, l'air quelque peu triste et soucieux. La jeune fille lui fit un grand sourire et demanda à sa mère :
« Pourriez-vous m'indiquer une autre porte de sortie je vous prie ? La porte principale est fermée à cette heure-ci. »
Madame Soma répondit avec un grand sourire :
« Bien sûr ! Je suis étonnée que mon mari est oublié de le faire. Prenez la prochaine porte à gauche, vous trouverez au fond du vestiaire une porte. C'est la sortie réservée au personnel. » expliqua la femme.
Violetta remercia Madame Soma et jugea qu'il était temps de se séparer. Elle salua respectueusement la jeune femme et sa fille comme la convenance l'exige et poursuivit son chemin. Non sans réfléchir à tout vitesse :
~Cette femme, est-elle consciente de tout cela ? Et sa fille, la petite Momo est-ce que...~ Elle s'interrompit dans ses pensées et regarda autour d'elle : des vestiaires vides, rien de plus. Pourtant ces sens étaient en alerte, rien de grave à en juger mais son radar naturel était en marche.
~Mon frère ne doit pas être loin et vu son humeur que je devine presque, toute personne sensée prendrait la fuite.~ soupira Violetta
Elle se dirigea vers la porte de sortie fermant les yeux, prête à encaisser le choc des rafales de reproches intempestives de son frère. Pourtant, fausse alerte, la rue était parfaitement déserte. Violetta sortit donc de l'entreprise, soulagée, et referma la porte. Elle se mit en marche d'un pas rapide et décidé tout en regardant sa montre et l'heure tardive qu'elle annonçait.
~22h00 passée. Et pas de grand frère à l'horizon. Je me demande comment je vais lui expliquer mon retard. Peut-être que je devrais réfléchir dès maintenant à un mensonge convaincant. ~ pensa t-elle en ne pouvant réprimer un sourire.
Elle tourna à l'angle de la rue tout en réfléchissant à ce qu'elle pourrait inventer. Elle ne vit pas l'ombre s'avancer vers elle et manqua de heurter de plein fouet la personne qui s'avançait vers elle. Surprise, elle trébucha et tomba lourdement par terre :
~Aïe ! Ce n'est pas ma journée de chance décidément. Mais. Mais. C'est...~
« QU'EST-CE QUE TU FAIS LA ??? Tu as vu l'heure ??? Tu sais à quel point je me suis inquiété pour toi ??? Et tu sors habillée comme ça ??? Es-tu sûre d'avoir toute ta tête ??? » hurla une voix au bord de l'hystérie.
~. mon frère, Rey~
Rey avait 23 ans et était d'environ huit ans l'aîné de Violetta. Il s'occupait entièrement de sa s?ur depuis sa majorité. Physiquement, il ne lui ressemblait pas du tout mais un air de famille était bien inscrit chez ces deux frère et s?ur. Contrairement à Violetta, ses cheveux étaient foncés, plutôt bruns, attachés en queue de cheval et ses yeux d'un marron profond. Toujours à l'opposé de Violetta, qui avait un style vestimentaire soigné et ne portait que des robes, Rey lui, ne se séparait jamais de ses pantalons larges, chemises et débardeurs. Violetta se releva et constata que malgré ses talons, elle était encore largement plus petite que son frère. Elle soupira et essaya de répondre au mieux à l'attaque verbale de son frère :
« Dis-moi, je dois vraiment répondre à toutes ces questions ?!? Non, parce que là je suis vraiment fatiguée. »
« Qu'est-ce que tu faisais là ?!? Tu n'as pas pu t'empêcher d'aller faire un tour à l'entreprise Soma, est-ce que je me trompe ?!? »
Violetta se tue en se mordant la lèvre, cette attitude confirmant les craintes de son frère :
« Tu te rends compte de ce que tu prends comme risque ?!? »
« Ne dis pas de bêtises, je ne prends aucun risque, je fais toujours attention à tout. C'était calculé à l'avance et tout s'est passé selon mes plans. »
« Arrête de dire ça, Violetta, tu ne peux pas tout prévoir. Tu as beau être intelligente, certaines situations échappent à ton contrôle. »
~Certaines situations échappent à ton contrôle. Tu penses que je ne le sais pas déjà ?!?~
Tout en allant à ces réflexions, Violetta soupira presque imperceptiblement de lassitude mais cela n'échappa pas à Rey qui accéléra le pas. Violetta trottait presque derrière son frère :
« Où allons-nous au juste ?!? »
« J'ai demandé à notre chauffeur de nous attendre un peu plus loin, histoire que nous ne nous fassions pas remarquer. Notre clan doit rester dans l'ombre de celui des Soma, l'aurais-tu oublié ?!? »
« Je n'oublie rien, Rey. » répondit simplement sa s?ur.
~Finalement, il n'y a pas eu de dispute aussi important que je le pensais. Mais est-ce vraiment mieux ? Il devine vraiment tout. C'est exaspérant !~
Violetta et Rey tournèrent une dernière fois dans une impasse où effectivement, une voiture les attendait bien. C'était une luxueuse voiture noire comme le ciel de cette heure, brillamment entretenue et dont la marque et la classe laissaient présager une petite partie des revenus de la famille de Violetta. Cette dernière s'engouffra dans le véhicule sans mot dire, imitée par son frère. Le chauffeur fit un bref salut respectueux à Violetta qu'elle rendit par un chaleureux sourire. La voiture démarra et le trajet qui s'ensuivit fut aussi silencieux que la mort. Violetta s'était accoudée à la fenêtre pour regarder le paysage défiler sous ses yeux tandis que Rey était en proie à une écriture minutieuse sur un vieux morceau de papier. Violetta lui jeta quelques regards furtifs mais son frère n'y répondit pas. Après un quart d'heure de route ponctuée uniquement par le bruit du crayon de Rey sur le papier, le véhicule stoppa devant un vieux mais non moins beau panneau de bois. Il faisait office de portail et par son imposante stature, protégeait l'intérieur de la demeure des regards curieux. Une simple pression du chauffeur sur un bip fit s'ouvrir doucement le portail de bois qui coulissa lentement sur le côté laissant peu à peu découvrir ce qu'il cachait si bien. Le temps d'un regard, on pouvait découvrir un important domaine composé de maisons diverses aux influences chinoises mais conservant le style japonais malgré tout. Des allées entières abritaient de belles battisses au caractère confortable pour l'?il extérieur. Quiconque n'avait pas un furieux sens de l'orientation ou une parfaite connaissance du territoire se perdrait à coup sûr. Des noms de rues auraient pu être établies pour faciliter le repérage mais ce n'était pas coutume chez les japonais de nommer leurs allées, rues ou avenues. La voiture circula à travers de nombreuses rangées de maisons au pas pour arriver à un hangar et se garer sur une place de parking. Rey et Violetta sortirent du véhicule et cette dernière congédia son chauffeur tout en le remerciant. Le frère et la soeur se dirigèrent dans un silence à couper au couteau vers le fond du domaine. Ils s'approchèrent d'une maison plus imposante et luxueuse que les autres de style architectural chinois. Le toit en pagode venait coiffer les trois étages de la demeure dite « principale » du manoir. Quelques marches, une terrasse et voilà les deux frère et soeur qui se tenaient devant une immense porte bordeaux. Rey extirpa de la poche de son pantalon un imposant trousseau de clé qui aurait sans nul doute fait pâlir un gardien de prison. Il entreprit d'essayer une par une les clés afin de trouver laquelle ouvrirait enfin cette maudite porte.
~C'est étrange, en temps normal, on ne ferme jamais la maison à clé. Je n'ai jamais vu la clé de la porte d'entrée de ma vie. Pourquoi est-elle donc verrouillée ce soir ? Est-ce le gardien qui a pris cette initiative ? Ou bien Rey ? Et pourquoi ?~ pensa la jeune fille tout en observant son frère défier la malheureuse serrure.
Rey torturait déjà la serrure de la porte d'entrée depuis quelques minutes lorsque Violetta osa demander :
« Tu veux peut-être que je t'aide ? » questionna t-elle pour mettre fin à un long silence.
« Si tu veux m'aider à ta manière, alors non merci ! » répondit Rey d'un ton tranchant.
Violetta soupira. Son frère était finalement de mauvaise humeur et rien de ce qu'elle pourrait dire n'y changerait quelque chose.
~Peut-être que si je lui proposais une carotte ou un sucre... ~ pensa t'elle d'un air espiègle.
Un bruit sec et clair annonça la fin de la lutte entre Rey et la clé. Cette dernière avait été mise à mort par un redoutable adversaire.
« Tu vois, tu aurais mieux fait de me demander encore une fois ! » dit Violetta d'un ton cynique.
La jeune fille poussa son frère, se pencha vers la serrure et l'examina. Elle se concentra et... CLING ! La porte se déverrouilla. CRAC ! Et la serrure rendit l'âme par la même occasion.
« Tu comprends mieux pourquoi je ne voulais pas que tu interviennes... » dit Rey d'un air moqueur.
« Appelle le serrurier, cela faisait longtemps, il va être content. Nous sommes ses meilleurs clients, je crois. »
Violetta poussa la porte du bout de sa sandale. Les gonds cédèrent immédiatement ce qui entraîna la chute de la porte dans un grand BLAM ! réveillant ainsi la moitié du manoir.
« Tu es Miss Catastrophe décidément ! » déclara Rey d'un ton faussement navré.
« Cela prouve que c'était de la camelote. Je nous rends service... » répondit sa soeur.
Elle enjamba la porte d'un air indifférent et pénétra enfin dans la demeure où brillait faiblement une veilleuse. Violetta traversa l'imposante entrée ses sandales qui résonnaient joyeusement sur le marbre rosé. Elle passa devant une somptueuse fontaine de style espagnol où trônait une statue d'Ondine avant de se diriger vers les escaliers. Pourtant avant de monter la première marche, elle s'arrêta net, attendant peut être une réaction de la part de son frère :
« Tu sais j'aurais préféré être comme lui. Avoir vos faiblesses plutôt que vos forces réunies en moi.» lança t-elle à Rey sans lui jeter le moindre regard.
« Penses-tu qu'une de nos familles soit mieux lotie que l'autre ? » lui répondit son frère.
« Non. Nous sommes tous les deux perdants au final. Personne ne gagne. C'est comme ça depuis toujours. » dit Violetta d'une voix tremblante qui se brisa quelque peu.
Sans attendre la réponse de son frère, Violetta monta les escaliers laissant tomber ses sandales au pied de celui-ci. Des bruits de pas précipités, une porte qui claque, puis plus rien. Violetta avait regagné ses quartiers. Tout en s'adossant à la porte elle pensa :
~Pardonne-moi Rey. Tu sais à quel point cette partie de mon être m'exècre et me révulse.~
Rey, resté dans l'entrée s'avança vers l'escalier et toucha la rambarde à l'endroit où la main de sa s?ur s'y était posée. Il leva les yeux vers les étages comme si son regard pouvait atteindre Violetta :
~Laisse-moi te protéger. Je t'en prie. Ne les approche plus. Plus jamais.~ pensa t-il.
Notre histoire débuta donc en cette belle soirée qui sera décisive pour la vie de plusieurs personnes. C'est ainsi que par l'obstination, la force et le courage d'une seule jeune fille, beaucoup de choses changeront dans la vie de deux familles que tout oppose. À la manière d'un certain roman bien connu. La fin de ce récit en sera-t-elle identique ?
Voilà, mon chapitre un est enfin bouclé. Revu et corrigé pour ceux qui m'avaient déjà lu avant. Spécial dédicace à ma sempaï et amie :Zahne qui m'aide toujours dans mon dur labeur. Je remercie aussi tout ceux qui m'ont soutenu pour que j'en arrive là à savoir : Préséa, Mizu, Boubi, Fred, Clara, Popo, Pitch et j'en passe ! Merci à tous !
