Une abomination, un monstre, une horreur, l'homme nain, le gnome...Qu'il était intéressant de découvrir tous les noms que pouvait avoir une seule et même personne. Il se réjouissait de pouvoir rabattre l'esprit de tous ceux qui employaient ces certains mots. L'esprit a toujours battu le physique. Dans tous les sens du terme. Son désir de plaire qu'il s'agisse de son père ou de la cour était depuis longtemps révolu. Aujourd'hui, c'était une toute autre histoire. Qui les dépassaient tous. Lui, ce foutu tribunal ou n'importe quel habitant de Westeros.
Pour s'ajouter à sa peine, on lui avait octroyé la mort de Joffrey. Le bâtard issu du pêché le plus répugnant possible. L'imbécile sans éducation, l'arrogant petit prince, le roi le plus puissant du monde. Mort, enterré mais qui continuait de lui causer multiples contrariétés. La voix de son père impose un respect et un silence incontestable au reste de l'assemblée. Pour Tyrion ce n'est que paroles encombrées d'un esprit altéré. Mais il sait qu'à ce moment-là, bien plus qu'à l'accoutumé, tout ce qu'il pourrait dire pour sa défense serait vain.
Il conteste, acquisse comme si sa vie ou sa mort lui était égale. N'est-ce pas ce que devrait penser un monstre ?
Puis on appelle un témoin. Son regard se fige. Des sueurs froides parcourent son dos tandis que ses poings serrés sont prêts à écraser leurs si jolis minois. On avait toujours dit aux jeunes hommes que l'amour les rendrait faible. Il n'avait jamais pensé que la vérité était aussi crue. Elle parle, mélangeant mensonges et vérité. Étrangement, c'est cette dernière qui le dérange le plus. Elle dévoile leur intimité. Son intimité. Était-ce donc cela son vrai visage ? La leçon serait retenue.
Ses yeux tombent sur celle qu'il aurait pu considérer comme son épouse. Mais maintenant, peu importait. Une étrangère. Pire, une ennemie. Au final malgré ses cheveux et yeux noirs, elle ne manquait pas de ressemblances avec Cersei. Et le verdict qui ne cessait de croître vers une ascension réjouissante aux yeux de son père. Ce sourire magnanime qui cachait une âme que Tyrion aurait aimé pouvoir considérer comme pure.
C'en est trop. La pression acheminée sur ses épaules a pour effet de le faire flancher. Ses dents grinces et son visage se ferme tandis qu'il ne peut plus retenir sa fureur. Nul ne peut nier qu'à cet instant, Tyrion Lannister est celui de sa famille qui représente le mieux leur emblème.
Il insulte, dénigre, déchiquette tout ce qu'il peut. Sous le regard effaré de Jaimie, le cadet des Lannister demande s'il ne peut obtenir la justice des humains, qu'on lui accorde au moins celle des dieux. Les deux frères s'accordent un sourire. Après tout, Tyrion avait toujours demandé ce que le commun des mortels ne pouvait obtenir.
