Note : Cette histoire est terminée, elle contient en tout et pour tout 27 Chapitres et un Epilogue. Je posterais tous les mercredis. En espérant que cela vous plaira.
Avertissement : Cette fic contient un slash (relation entre hommes), plus précisément un Threesome (SS/DM/HP, mais pas avant bien longtemps). Petits lemons parmi les chapitres, mais gros lemon (chapitre 27).
Avertissement bis : Présence d'automutilation, de violences, de troubles alimentaires. Mention de viol (plus tard).
Disclaimer : Personnages d'après J.K. Rowling.
Bêta-Reader : Chipuliara !
Situation : Cette histoire commence en sixième année, donc après les cinq premiers tomes. La fin du cinquième tome n'est cependant pas reprise. Sirius est bel et bien mort mais Voldemort après avoir possédé Harry au Ministère est arrêté et envoyé à Azkaban avec la majorité des Mangemorts.
Résumé : Après les évènements de sa cinquième année, Harry va mal, il s'éloigne de ces amis et se détruit doucement. Les seuls qui vont lui tendre la main sont ces pires ennemis, arriveront-ils à le sauver ?
Petite note supplémentaire (après j'arrête promis ^^) : Les personnages sont légèrement (beaucoup) OOC.
Bonne lecture :)
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Chapitre 1
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Les grognements de douleurs se répercutèrent dans les couloirs de Poudlard. A quelques mètres de la Grande Salle, deux élèves se cognaient dessus de plus en plus fort. Le poing d'Harry Potter s'écrasa violement sur le nez de Draco Malfoy. Le sang jaillit en un flot continu et Draco poussa un petit cri en portant la main à son nez cassé. Perdus dans leur haine mutuelle, ils se débattirent quand des bras musclés les séparèrent.
Ron maintint Harry contre son torse, le portant à moitié pour l'empêcher de se précipiter à nouveau sur le blond. Blaise, lui, tenait fermement Draco même si ce dernier était plus préoccupé par le sang qui coulait sur son visage.
-Calme-toi Harry ! Merlin arrête de te débattre comme ça, formula difficilement Ron en resserrant sa prise autour du torse du brun.
Les yeux gris de Malfoy étincelèrent de rage quand il regarda sa main couverte de son propre sang. Il lança un regard noir au Survivant.
-Non mais il est malade ce mec ! Il est complètement fou ! Tu es taré, Potty, râla Malfoy en essuyant un peu le sang de son nez.
-Qu'est-ce qui se passe, ici ?
La voix caverneuse résonna dans leurs oreilles. L'effet fût immédiat, ils arrêtèrent de bouger avec le souffle saccadé. Les pas se rapprochèrent du petit groupe et le bruit de tissu était aussi bruyant qu'une tempête.
-Eh bien, eh bien. M. Potter, je pense qu'une retenue ce soir ne vous fera pas de mal. Ce soir, vingt heures, salle des potions.
Les yeux de Snape n'exprimaient rien de particulier alors qu'il ne quittait pas du regard Weasley et Potter, dont le premier regardait le sol soudainement intéressant et l'autre le tuait des yeux. Le maître des Potions se demanda ce qu'avait Potter pour être dans cet état là ? Cela faisait des mois qu'il n'arrêtait pas de se battre. Enfin, ce n'était pas son problème.
-Monsieur Zabini, emmenez monsieur Malfoy à l'infirmerie.
Jetant à peine un regard à son filleul, Snape se détourna dans un mouvement de cape et de robe. Avant de disparaître au détour d'un couloir, la voix du professeur s'éleva :
-Au fait, trente points en moins pour Gryffondor. Se battre est interdit.
Ron soupira doucement dans le dos d'Harry qui ne bougeait plus. Ce soir allait être un enfer. Encore une retenue avec Snape pour lui ruiner le moral. Il se dégagea des bras de Ron toujours autour de son torse et partit il ne savait où en grommelant. Il n'avait vraiment pas besoin d'une soirée avec le graisseux. Ce qu'il détestait se faire prendre comme un Première Année à chaque fois. Et puis de toute manière, ce n'était pas que de sa faute, Malfoy l'avait cherché aussi. Harry ne se souvenait plus de ce que le blond lui avait dit mais ce devait être quelque chose d'horrible. Comme d'habitude.
-Harry, tu vas où ? Lui demanda Ron.
-Il va pleurer dans les jupes de sa mère, répondit Malfoy. Ah, non, c'est vrai elle est morte.
Draco eut un mouvement de recul quand le brun se retourna pour le fusiller du regard. C'était l'une des premières fois que le regard de Potter ne reflétait pas que de la haine. Il y avait une nouvelle lueur. Plus dure. Différente. En repensant à leur petite bagarre, Draco se demanda pourquoi Potter avait pété un câble comme ça. Il ne lui avait rien dit de particulier pourtant le brun s'était jeté sur lui pour le ruer de coups. Et à l'instant, si Weasley n'avait pas posé sa main sur le bras du brun, il se serait surement jeté de nouveau sur lui.
-La ferme, Malfoy. Harry, viens, on s'en va.
Sur un dernier regard noir, les deux Gryffondors tournèrent les talons. Quand ils disparurent dans un autre couloir, Blaise tira sur la manche de Draco pour le mener à l'infirmerie. Pomfresh les accueillit les poings sur les hanches, la tête légèrement penchée sur le côté, une mine faussement sévère sur le visage.
-Alors monsieur Malfoy encore une bagarre ?
Draco haussa les épaules, il ne fallait pas être un maître en Divination pour le deviner. Même cette folle de Trelawney pourrait le comprendre sans problème. L'infirmière le fit s'allonger sur un lit et lui donna une potion pour que son nez se répare. Bordel ! Elle était infecte cette potion et qu'est-ce que ça faisait mal de sentir le cartilage se ressouder. Draco grimaça.
Elle le lâcha une demi-heure plus tard, Blaise était déjà sorti et il se dirigea seul vers son prochain cours. Potions.
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Harry tapait sur la table avec son doigt. Il essayait de se concentrer sur le contact entre la surface froide et sa peau. Pour le moment Snape ne s'occupait pas de lui, il continuait à blablater sur la potion qu'il avait écrite au tableau. Harry ne savait même pas de quelle potion il parlait. Le rythme qu'il s'était imposé lui permettait de se calmer, et de contrôler la colère qui courait en lui.
-Au travail.
La voix de Snape claqua comme un fouet dans la salle silencieuse. Le professeur alla s'asseoir à son bureau et commença à corriger des parchemins. Harry savait que dans une vingtaine de minutes, il déambulerait à travers les tables, cherchant à déduire le maximum de point aux Gryffondors. Alors Harry se força à lire les instructions du tableau.
Les lignes tracées à la craie blanche parlaient de la solution de Force et de sa préparation. Il réfléchit un instant puis poussa un soupir et décida à suivre bêtement les différentes étapes écrites au tableau.
Lorsque sa potion vira au jaune, il décida d'abandonner. Il était trop énervé pour pouvoir rester tranquillement assis à préparer une potion aussi inutile.
-Harry, tu as oublié le sang de salamandre, murmura Hermione à ses côtés.
Il haussa les épaules. Rien à faire. Qu'il l'ait oublié ou pas, il n'aurait pas réussi à faire la potion correctement. Les subtilités des potions et lui, ça faisaient dix. Au moins. Voir plus.
-Monsieur Potter, je vois que vous êtes aussi pitoyable pour suivre des instructions pourtant fort simples. A lieu d'essayer de faire une solution de Force, vous devriez d'abord vous préoccuper des problèmes de vos lunettes, vous ne croyez pas ?
La classe ricana, enfin, les Serpentards présents ricanèrent. Les Gryffondors, eux, regardèrent leurs potions sachant ce qui allait obligatoirement suivre.
-Je retire dix points à Gryffondor pour vos inaptitudes à lire un simple tableau.
-Monsieur vous ne pouvez pas…
-Finissez cette phrase Miss Granger et ce ne sera pas dix mais trente points que je retirerais.
Hermione baissa la tête en rougissant légèrement. Snape continua son chemin pour s'en prendre à Neville. Harry soupira, croisa les bras sur sa table et y enfouit sa tête en continuant à tapoter avec son doigt. Il allait craquer. D'une manière ou d'une autre il ne tiendrait pas. Jamais.
-Harry ? Ça ne va pas ?
Il releva la tête devant cette voix inquiète. Hermione le regardait avec des yeux doux.
-Si, si. Très bien, 'Mione.
Elle le regarda encore un peu puis se détourna vers son chaudron qui commençait à fumer. Harry remit sa tête encore entre ses bras. Il n'arrivait plus à dormir. Fatigué la plupart du temps, il ne pouvait pas fermer les paupières le soir. Il ne mangeait presque plus. Sans parler de ses autres faits.
-Monsieur Potter veuillez ne pas dormir pendant ma classe, je vous prie. Dix points en moins pour Gryffondor.
Vingt points en moins d'une heure. Snape devait être dans une sale journée aussi. Harry se redressa, affronta le regard noir du Maître des Potions et se préoccupa de sa potion.
D'un mouvement du poignet, Harry vida le chaudron devant le regard incompréhensif de Draco qui l'observait de loin. Que se passait-il dans la tête du brun ? Il n'était pas doué en potions, d'accord mais pas à ce point là. Généralement Potter arrivait à finir ce qu'on lui demandait. Là, il ne se donnait même pas la peine d'essayer. Il devait y avoir un problème. Mais au fond, il s'en fichait pas mal. Potter n'était pas son problème. N'est-ce pas ?
Au même moment, Severus regardait attentivement le Gryffondor qui semblait complètement à côté de la plaque. Il remarqua que le regard vert restait parfois fixer dans le vide sans raison apparente. Et puis, il y avait ce doigt qui ne cessait de taper contre la surface de la table. Ça allait le rendre fou. Heureusement pour lui, la fin du cours approchait.
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Harry se leva précipitamment, rangea ses affaires et courut vers le couloir, il voulait respirer. Il entendit des pas précipités derrière lui. Ron et Hermione l'avait suivi.
-Harry ! Attends-nous !
-Où vas-tu ?
Bonne question. Il ne savait pas trop. A la base, il voulait être seul mais comme il avait échoué à distancer ses amis, il devrait les supporter. Depuis quand devait-il supporter ses amis ? Depuis quelques mois déjà. C'était triste mais c'était comme ça. Il n'y pouvait rien, au fond. La proximité des autres lui devenait insupportable.
-J'allais au lac.
-On peut venir ?
-Si vous voulez.
Il ne parlerait surement pas. S'il voulait aller dehors c'était pour être au calme pour éviter de craquer. Ils avaient une heure avant le diner et il comptait bien respirer l'air pur avant.
Ils s'installèrent devant le lac. Harry s'adossa à un rocher pendant que les deux autres s'asseyaient dans l'herbe, un peu plus loin. Ils savaient que le brun cherchait la paix dans ces moments alors ils lui accordaient, tout en montrant leur soutien. Ils savaient bien qu'Harry avait un problème, qu'il ne voulait pas en parler et qu'il essayait de faire face seul. Hermione et Ron essayaient simplement de ne pas s'imposer. Ils tentaient même de faire comme si tout allait bien. On leur avait toujours appris que ne pas voir un problème l'effaçait. Ainsi ils se forçaient à croire que tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Ils soupirèrent tous les deux. Ron passa un bras autour des épaules d'Hermione, l'embrassa sur la tempe et ils se lancèrent tous les deux dans la contemplation du lac.
Harry, lui, regardait le soleil descendant se refléter sur les eaux calmes. La vue était magnifique mais ça n'empêchait en rien son combat intérieur. Son doigt continuait de taper contre son genou. Il avait besoin de ça pour ne pas hurler. Du coin de l'œil, il remarqua que Ron et Hermione s'embrassaient à perdre haleine. Cela ne faisait que trois mois que ses deux meilleurs amis sortaient ensembles mais ils avaient l'air heureux.
C'était difficile à croire mais Harry était content pour eux. Il avait beau ne plus les supporter, il les aimait bien quand même. Le problème c'était lui, pas les autres. Quand on lui adressait la parole, il répondait gentiment la plus part du temps. C'était à l'intérieur que se jouait la bataille.
Harry regarda de nouveau l'étendu d'eau. Tout était tellement calme. Les oiseaux chantaient tranquillement dans les arbres, le soleil brillait, le vent soufflait à peine. C'était une belle fin de journée. Alors pourquoi se sentait-il si mal ? Tout aurait dû aller bien pour lui. Mais non. Toute sa vie n'était qu'une tromperie. Une misérable mascarade.
Harry avait vaincu Voldemort. Enfin non. Suivant les ordres du Ministère, le Mage Noir avait fini derrière les barreaux d'Azkaban. Le Ministre n'avait pas voulu qu'Harry tue Tom et il ne savait toujours pas pourquoi. La majorité des Mangemorts étaient eux aussi enfermés à la prison sous haute surveillance. Mais Sirius était mort. Son deuxième père s'était envolé alors que sa meurtrière, Bellatrix Lestrange, avait eu la chance d'être épargnée.
Le poing gauche d'Harry se ferma et ces jointures craquèrent. La sueur couvrit sa nuque, son doigt continua son mouvement. Il ferma les yeux, expira et inspira.
-Harry, le diner va être prêt. On y va ?
Il hocha la tête, se releva, épousseta sa robe de sorcier puis regarda ses deux meilleurs amis. Ils lui sourirent. Et il leur servit un sourire piteux qui servait à tout le monde ces derniers temps. Un qui n'atteignait pas ses yeux mais au fond, qui faisait attention ? Tant qu'il montrait une tête à peu près normale, personne ne remarquait.
Ils partirent vers la Grand Salle, traversant les couloirs bondés des élèves qui allaient manger tout comme eux. Dès qu'ils franchirent la grande porte, ils se dirigèrent vers la table de leur maison. Dean et Seamus étaient déjà assis, ils discutaient ensemble, comme toujours.
-Hey ! Salut, Harry !
-Salut Dean.
Ledit Dean échangea un regard plein d'interrogation avec son meilleur ami. Harry détourna les yeux. Ces deux là avaient encore une conversation silencieuse. A grands coups d'haussement de sourcils, de clignement de paupière, de froncement de nez et de petits rictus, ils arrivaient à se comprendre parfaitement. Parfois, ça faisait peur. Surtout quand on était le sujet de ces conversations.
A l'instant, Harry savait qu'ils « parlaient » de lui. De sa voix lasse qu'il avait utilisée pour saluer Dean. Celle qu'il employait la majeure partie du temps. Il abandonna l'idée de se trouver une excuse et reporta son attention sur Ron qui était à côté de lui.
-Je n'en reviens pas que ce connard t'ait encore collé.
-Ron, ne parle pas d'un professeur en ces termes, rappliqua Hermione en donnant un coup de coude au roux.
-Désolé, 'Mione. Mais ce crétin graisseux m'exaspère.
-T'exaspère ?
Harry et Hermione venaient de parler en même temps avec le même sarcasme dans la voix. Ils regardaient Ron avec des yeux légèrement arrondis.
-Oui, il m'exaspère.
-Tu es allé à la bibliothèque dernièrement ? Demanda Harry.
-Non pourquoi ?
-Parce que tu as utilisé le verbe « exaspérer ».
-Et alors ?
-Laisse tomber Ron.
Harry regarda son assiette. Elle était pleine mais il n'avait pas faim. A l'aide de sa fourchette il tritura les aliments pour faire comme s'il mangeait. Généralement personne ne lui posait de questions, personne ne remarquait rien.
Il releva la tête en entendant une remarque de Seamus sur le match de Quidditch qui se déroulerait dans deux semaines. Dans son mouvement, Harry rencontra le regard gris de Malfoy fixé sur lui. Etrange. Normalement quand ils se regardaient, les yeux aciers souriaient d'ironie ou de haine. Il n'y avait rien de tout ça, à cet instant. Dès qu'il remarqua qu'il le regardait, Draco détourna le regard et parla avec Blaise à côté de lui comme si de rien n'était.
Harry fronça les sourcils mais ne chercha pas plus loin. Un mouvement dans son champ de vision dévia son attention.
Snape s'était levé et traversait la Grande Salle. Il lança un regard noir à Harry et un mouvement de la main. Sa retenue était arrivée. Harry soupira en se levant. Le silence s'abattit sur la table des Lions. Des murmures s'élevèrent de celle des Serdaigles et des Poufsouffles alors que des sourires malveillants illuminèrent les visages des Serpentards.
Les yeux de Dumbledore ainsi que ceux de tous les professeurs suivirent son ascension.
Un frisson parcourut le corps d'Harry lorsque les portes se refermèrent derrière lui. Il n'aimait pas attirer l'attention sur lui. Mais quand on était le Survivant, ce devait faire partie du contrat. Malheureusement.
Pourquoi était-il sorti ? Ah, oui, sa retenue avec Snape. La mort dans l'âme, il se dirigea vers les cachots. Qu'allait-il devoir faire cette fois ? Vu le nombre de fois qu'il avait passé dans cette salle de potion, il se doutait que Snape pourrait innover. Il avait fait tout ce qu'il y avait d'inimaginable, de l'étiquetage des fioles aux nettoyages des sols à l'aide d'un balai moldu en passant par l'époussetage des ingrédients avec une plume d'hippogriffe. Vraiment, il n'y aurait rien de nouveau ce soir.
Devant la porte, Harry hésita à frapper. Il le fit finalement et tourna la poignée après un « entrez » étouffé par l'épaisseur de la porte.
-Eh bien, Monsieur Potter vous êtes à l'heure. Pour une fois, vous ne vous êtes pas perdu. Vous vous améliorez.
-Que dois-je faire, Professeur ?
Snape s'adossa à sa chaise, croisa les bras sur sa poitrine et réfléchit. Même s'il savait très bien ce que Potter allait faire.
-Vous allez récurer chaque chaudron. Avec une brosse à dent. Sans magie.
Harry haussa un sourcil, seul signe qui montrait sa surprise. Une brosse à dent ? Finalement, Snape avait réussi à innover. Et en beauté, même.
-Avez-vous compris, Potter ?
-Oui, monsieur.
-Très bien vous pouvez commencer.
Harry alla dans la pièce d'à côté où il découvrit qu'il y avait une vingtaine de chaudrons plus sales les uns que les autres. Nettoyer à la brosse à dent allait être un enfer. Mais il devait commencer donc il enleva sa robe de sorcier et souleva les manches de sa chemise. Il prit la brosse à dent que Snape lui avait préparée puis commença.
Au bout d'une demi-heure, il avait nettoyé cinq chaudrons. Harry ne savait pas à quelles années cette potion verdâtre correspondait mais elle était tenace et visqueuse. Il s'autorisa une pause, souffla fortement puis releva les yeux.
Pour tomber sur un miroir. Harry détestait les miroirs. Depuis que Sirius était mort, il ne croisait jamais son reflet dans une glace et depuis cet été c'était encore pire. Il perdait ses moyens quand il voyait son image. Il commença à trembler alors qu'il rencontrait son regard vert, si différent que celui de son parrain, si différent d'avant. La cicatrice sur son front ressortait sur sa peau plus pâle que d'habitude. Des cernes tombaient sous ses yeux. Il haïssait son image, cette enveloppe qui n'était pas lui.
Il continuait de trembler. Il lâcha la brosse à dent qu'il tenait toujours et frappa violement de son doigt la cadence qu'il s'imposait tout le temps. Il devait se reprendre. Mais face à lui, il n'y arrivait pas. Il avait déjà du mal à se contenir quand il ne se voyait pas. Il avait de plus en plus de mal pendant la journée de rester calme. Là, c'était impossible. En plus il était fatigué et cette punition était pire que ce qu'il n'avait jamais connu.
Sans le vouloir, mais en s'en doutant un peu, il craqua. Les larmes coulèrent sur ses joues, comme souvent ces derniers temps sans qu'il ne puisse rien y faire. Dans un cri de désespoir, il attrapa le chaudron qu'il nettoyait un peu plus tôt et le lança sur le miroir en face de lui. La vitre se brisa. Il n'arrêta pas de crier, essayant d'extérioriser le mal qui le consumait doucement.
Il devait respirer, trouver un endroit où il se sentirait mieux. Un endroit où il serait seul et où il pourra faire en sorte que la douleur physique égalise la douleur morale. Il devait sortir d'ici. Sortir des cachots.
-Potter, qu'est-ce qu'il… ?
Harry attrapa sa robe de sorcier et partit vers la porte. Il ne marqua pas un temps d'arrêt même quand il entendit Snape parler avec inquiétude ou ce qui ressemblait le plus à de l'inquiétude de la part de cet homme froid.
-Où allez-vous ?
Harry courut. Le plus vite possible. Il ne rencontra personne – Merlin merci ! – et arriva à la grande porte du hall. Il l'ouvrit sans hésiter et sortit dans la nuit. Respirer l'air de début de soirée et essayer d'apaiser son cœur.
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Severus resta paralysé, il ne savait pas quoi faire. Mais toutes les années en temps que Mangemort l'ébroua rapidement. La porte était encore ouverte et les pas de son élève s'évanouissaient. Sa salle de rangement était en désordre, le miroir au-dessus des lavabos était détruit, le chaudron complètement cabossé. Le pire était le cri que Potter avait poussé qui résonnait encore à ses oreilles. Un cri de désespoir, de rage et de tristesse. Un cri à fendre l'âme même à lui, un ancien Mangemort. Qu'est-ce qui c'était passé dans cette satanée salle ? Et où était parti Potter aussi rapidement ?
Il s'inquiétait. Pour la première fois de sa vie, il s'inquiétait pour un Gryffondor. Il devait aller voir Albus, lui demander ce qu'il en pensait. Il se dépêcha de sortir de la salle et de se dirigea vers le bureau du directeur. Il ne prit pas la peine de frapper. Il savait qu'Albus serait là.
-Nous avons un problème.
Dumbledore était assis derrière son bureau, il le fixait avec un sourire les mains croisées sur les paperasses. Ses yeux bleus étincelaient et Severus savait qu'il savait. Il soupira, c'était démoralisant.
-Bonbon aux citrons, Severus ?
Bonbon aux citrons ? Caramel à la rose ? Pâte à mâcher à la menthe ? Il n'en avait jamais fini avec ces friandises ? Il fallait qu'il grandisse un peu.
Severus déclina la proposition avec un geste dédaigneux de la main.
-Nous avons un problème, Albus.
-Vous l'avez déjà dit, Severus.
-Oui, et je me répète parce que vous ne m'écoutez pas.
-Bien sûr que si que je vous écoute. Mais je ne vois pas où est le problème.
Severus resta un moment interdit. Il ne voyait pas où était le problème ? Il ne voyait pas où était le problème ! Eh bien, lui savait où était le problème. Ils avaient une bombe sur les bras.
-Quel est le problème Severus ?
-Potter.
Le vieux sorcier fronça les sourcils. Merci Merlin, Severus avait réussi à retenir son attention. Maintenant, il fallait trouver ce que l'autre savait.
-Qu'à fait Harry ?
-Il a complètement détruit ma salle de rangement. Que lui arrive-t-il ?
-Il a perdu son parrain. Il doit être un peu… triste.
Un peu triste ? Si le spectacle dont il avait été témoin était la version « un peu triste », Severus ne voulait pas assister à celle « triste tout court ». C'était déstabilisant de voir son élève dans un tel état.
-Qu'allez-vous faire ?
-Rien Severus.
-Comment ça rien ? Vous ne pouvez pas le laisser comme ça.
-Ce n'est qu'une petite passe à vide. Il s'en remettra. De toute façon, je ne pourrais rien faire parce que je pars pour le Ministère.
-Vous partez ? Maintenant ? Alors que votre protégé a besoin de vous ?
-Harry n'a pas besoin de moi. Depuis qu'il connait l'existence de la prophétie, nous sommes un peu en… froid.
-Qui s'occupera de l'école ?
Albus lui lança un regard perçant. Il sembla réfléchir à ce qu'il pouvait dire puis finalement, le vieux barbu soupira et se redressa.
-Moi à distance mais l'école sera sous votre surveillance, à Minerva et à vous. Donc si vous trouvez, Severus, qu'Harry a un problème je vous laisse vous en occuper.
-Moi ?
-Oui, vous. Maintenant je dois y aller.
Le directeur se leva et après un petit salut de la main et de la tête, il utilisa la poudre de cheminette pour disparaitre.
Severus avait un problème. Un gros problème. Un très gros problème.
En conclusion Dumbledore lui refilait la responsabilité de l'école et d'Harry. Mais pour le moment, le plus important était le Survivant.
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Alors vos avis ? J'espère que cela vous a plu et j'attends vos commentaires avec impatience. Je vous dis donc à Mercredi 21 novembre, pour le chapitre 2. Bonne journée à tous !
