Titre : Réconciliation

Disclaimer : Les persos ne sont pas à moi, quelle surprise ! Mais pour ce qu'ils en font, ils pourraient me laisser Kavanaugh !

Résumé : Saison 2, un suite à l'épisode « Critical Mass » : on en apprend un peu plus sur Kavanaugh, ses motivations, ses sentiments (ben oui, il en a lui aussi !). Pas de slash !

NdA : J'ai écris cette fic bien avant « Défoulement », mais je la trouve un peu bizarre moi-même… je vous laisse voir !

Chapitre 1 :

Il ouvrit les yeux sur un plafond blanc qu'il observa quelques instants avec attention, comme s'il allait lui révéler ses secrets. Que faisait-il là ? Qu'est-ce qui l'avait envoyé à l'infirmerie ? Il n'avait mal nulle part. Par réflexe, il fit jouer les muscles de ses membres, vérifiant que tout était à sa place. C'était manifestement le cas. Il essaya alors de se souvenir. Il était revenu sur Atlantis avec le Dédale quelques semaines auparavant. La cité lui avait manqué, bien plus qu'il ne l'aurait cru possible, et son retour sur Terre s'était vite révélé une erreur. Alors il était revenu, même si, il le savait bien, il n'était pas le bienvenu sur Atlantis non plus. Parce qu'il osait dire le fond de sa pensée tout haut, et parce qu'à son avis, laisser le commandement de la cité au Dr Weir était une erreur. Cette femme était beaucoup trop sensible pour prendre les décisions nécessaires. Ils avaient eu plusieurs accrochages, et elle ne s'était pas gênée pour lui dire le plaisir que lui procurait son départ, à mots couverts toutefois, elle était avant tout une diplomate. Pourtant le Dr Weir avait accepté son retour sans problème. Peut-être que malgré ses sentiments, elle avait su reconnaître son utilité. Cette pensée le fit sourire. Mais tout ne s'était pas passé comme prévu. McKay s'était montré odieux, plus encore que la première fois, et il avait décidé de repartir, à contre-cœur. Ensuite… Il plissa les yeux sous l'effort de se souvenir. Il y avait une menace de bombe sur Atlantis. Quelqu'un, un humain, un membre de l'expédition ou du Dédale, était responsable. Et dans l'esprit du Dr Weir, ce quelqu'un ne pouvait être que… lui-même, le Dr Calvin Kavanaugh. Et comme il refusait de répondre à ses questions - mais comment l'aurait-il pu, puisqu'il ignorait tout de cette bombe ?- la cheffe de l'expédition d'Atlantis avait envoyé quelqu'un pour l'interroger. Il frissonna à l'évocation de ce… cet homme de Neanderthal qui l'avait menacé. Ensuite plus rien. Mais la cité n'avait pas été détruite, et lui non plus, visiblement…

Il fut tiré de ses pensées par un raclement de gorge. Quelqu'un l'observait, le médecin de l'expédition, le Dr Beckett. Celui-ci s'avança et lui sourit.

- Je vois que vous êtes remis de vos émotions. Je voulais seulement vous dire que vous n'avez plus à vous en faire. La situation est revenue à la normale.

Ses émotions ? Mais de quoi parlait-il ? Puis soudain tout lui revint en mémoire. Le primitif qui s'approchait de lui, le rideau noir devant ses yeux. Il s'était évanoui ! Il sentit ses pommettes rougir sous l'effet de la honte. Ils l'avaient menacé, maintenant ils allaient l'humilier, et il ne pouvait rien faire pour les en empêcher. Sans dire un mot, il retourna à la contemplation du plafond.

- Bon, je vais vous laisser. Je serai à côté si vous avez besoin… de quoi que ce soit.

Le Dr Beckett écarta les rideaux et sortit en soupirant de l'espace privé qu'il avait cru bon de mettre en place autour du lit de ce patient un peu particulier. Quand Sheppard lui avait amené le scientifique (1), il avait bien sûr demandé des explications. Et il avait été horrifié d'apprendre ce qui s'était passé. Le Dr Weir avait donné son accord pour qu'on torture cet homme. Carson ne supportait pas que l'on fasse du mal aux gens, quelle qu'en soit le motif, ce n'était pas pour rien qu'il était médecin. Il comprenait les raisons qui avaient poussé Elisabeth à agir de la sorte, mais jamais il ne pourrait excuser un tel geste. De la part de Ronon, qui était « d'ailleurs », peut-être, de celle du colonel, qui était un soldat, passe encore, mais jamais il n'admettrait qu'une scientifique, une civile, agisse de la sorte. Il aurait du mal à regarder la cheffe d'Atlantis dans les yeux pendant un moment. Il se laissa lourdement tomber dans son fauteuil et soupira derechef.

- Dr Beckett ?

Quand on parle du loup ! Elisabeth se tenait debout devant son bureau, les bras le long du corps, comme au garde-à-vous.

- Dr Weir.

Il ne voulait pas lui faciliter la tâche. Elle savait sans doute qu'il était au courant de ce qu'elle avait fait, mais il comptait bien lui en toucher deux mots quand même, pour le principe, et bien que le colonel lui ait demandé « d'être raisonnablement gentil ». Comme si c'était elle qu'il fallait protéger !

- Je… viens prendre des nouvelles du Dr Kavanaugh, comment va-t-il ?

La voix du médecin se fit glaciale.

- Il a repris conscience. Physiquement il va bien, puisque Ronon n'a pas eu le temps d'agir. Pour le reste, il va devoir consulter le Dr Heightmeyer. Je ne suis pas qualifié pour l'aider. Mais je ne vous apprends rien.

Elisabeth sentit le regard du médecin la transpercer. Il était en colère, et il en avait le droit. Elle se sentait plus mal qu'elle ne l'avait jamais été. Elle aurait voulu disparaître et remettre la cité dans les mains d'une autre personne plus compétente, plus humaine, mais elle ne le pouvait pas. Le pire était sans doute la réaction des autres, celle du colonel Sheppard, par exemple, qui lui avait dit qu'elle avait « fait ce qu'il fallait ». Comment donner l'ordre de torturer Kavanaugh pouvait-il être la chose à faire ? Comment avait-elle seulement pu le croire ? Ils ne comprenaient pas, sauf le Dr Beckett, elle savait qu'il comprendrait, qu'il ne lui pardonnerait pas. C'était même pour ça qu'elle était venue le voir, pour subir les foudres du seul habitant d'Atlantis qui lui en voudrait de ce qu'elle avait fait. Sans doute était-il également le seul qui n'aurait jamais, sous aucun prétexte, agi de la sorte. Pas seulement parce qu'il était médecin, mais parce qu'il était profondément humain et compatissant. Elisabeth sentit sa gorge se serrer, et fit un effort pour retenir ses larmes. Elle aurait pu demander à voir Kavanaugh, pour s'excuser, mais Carson ne l'aurait pas laissé faire, elle le savait.

- Bien, tenez-moi au courant.

- Bien entendu.

Le Dr Weir quitta l'infirmerie d'une démarche raide d'automate pour rejoindre ses quartiers, et pleurer à l'abri des regards.

(1) Comme dirait Rodney, le terme de scientifique ne s'applique pas vraiment aux médecins !