Yersin
Chapitre I : Sang, sucre, sexe, magie... Et ensuite ?
Auteurs : Adeline et Lojie
Disclaimer : Aucun des personnages ne sont de notre propriété, mais on aurait une requête pour la WB, comme
ils n'utilisent plus Dave Malucci on pourrait pas le récupérer au rabais ?
Les paroles de chanson sont issues de « Petit Frère » du groupe IAM dont les droits appartiennent à Delabel.
L'association Aline-Sarah¤Mulder¤ nous a donné des idées, alors on a décidé d'écrire cette fanfiction
ensemble. Déjà en temps normal, on se consulte toujours et on se refile des tuyaux quand on écrit chacune de
notre côté, donc en fait on a en quelques sortes déjà écrit ensemble (l'idée des Nouveaux Abrutis Américains
dans « Après » c'est Adeline, et la création de Fran la soeur super désagréable de Dave dans « Hayastan » et
« Muse, Amour et Chagrin » c'est Lojie)
Bonne lecture [ ;o) & :oP ]
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Petit frère n'a qu'un souhait devenir grand
C'est pourquoi il s'obstine à jouer les sauvages dès l'âge de 10 ans
Devenir adulte, avec les infos comme mentor
C'est éclater les tronches de ceux qui ne sont pas d'accord
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Et voilà comment s'arrêta sa carrière au Cook County... Dave donna un coup de pied dans une canette
traînant là et qui n'avait rien demandé à personne. Il s'assit sur un banc face au lac et il fut parcouru de frissons
quand une brise le traversa. Les gens passaient devant lui sans prêter attention. Au loin, les grands immeubles du
centre financier de Chicago semblaient le narguaient.
Regarde comme nous sommes beaux, grands et forts ! Toi tu n'es rien ! Tu es là assis sur ton banc, sans travail,
sans amis, sans amour... Ta vie n'est qu'un gouffre, tu ne sais même pas protéger les gens que tu aimes. Dave se
prit la tête entre ses mains, priant pour que la voix s'arrête, qu'elle ne dise plus tout ces sarcasmes. Dans un
temps lointain, il se serait levé et serait entré dans le premier bar venu, mais il n'était plus seul... Il y avait son
enfant. Les injures qu'il avait jeté à la face de Kerry lui revinrent en mémoire. Il ne pensait pas un traître mot de
ce qu'il avait dit, mais sur le moment il était tant à bout de nerfs qu'il avait cherché les paroles les plus
blessantes, les plus cruelles.
De temps en temps ce côté de sa personnalité resurgissait du passé, un Dave agressif, insociable, dénué de
sentiments, un Dave qu'il avait eu beaucoup de mal à dresser, une haine qui grondait à l'intérieur de lui et qui
profitait de chaque moment de faiblesse du Dave rigolo, grande gueule, dragueur, immature pour resurgir et
semer le chaos. Ce chaos qui avait rythmé son enfance volée, une enfance que l'on ne pouvait même pas
qualifier comme telle. Il avait envie de pleurer, de crier, de se déchaîner mais il n'en fit rien. Il avait appris étant
jeune à devenir comme un objet, à être là sans véritablement l'être, à ignorer la douleur physique comme
mentale, à sortir de son enveloppe charnelle et observer la scène de haut, à se dire : ce n'est pas moi là. Il avait
appris à se défouler sur les autres pour oublier sa propre souffrance, à ne jamais pleurer, ne jamais montrer ses
sentiments car c'était là une marque de faiblesse. C'est comme ça que le Dave cruel était né.
Il se leva du banc et resta debout un instant immobile face au lac. Puis il détourna le regard vers le trottoir en
béton, enfonça ses mains dans ses poches et prit la direction du Cook County. Il s'avança dans la baie des
ambulances avec crainte. Cet endroit était subitement redevenu étranger pour lui dès qu'il avait claqué la porte à
peine une heure plus tôt. La ronde des ambulances ne cessait pas et son départ n'avait pas bousculé le petit
monde surmené des urgences. Dave vit son vélo à une centaine de mètres de lui, près des portes automatiques,
près de l'endroit qui avait rythmé sa vie durant deux ans. Il fut soudainement prit de frayeur à l'idée de
s'approcher, peut-être parce qu'en récupérant son vélo pour partir, il savait que c'était la dernière fois qu'il le
ferait ici, que ces deux années n'étaient plus que souvenirs.
Mais Dave ne voulait pas quitter Chicago, il aimait cette ville dont sa mère aimait tant parler avant. Chicago était
la ville de sa mère, et donc la sienne. Il ne se sentait pas étranger ici même s'il n'y avait pas grandi. Par contre, il
voulait que son enfant y grandisse, qu'il ait toutes les chances qu'il n'a jamais obtenu, l'enfance qu'il n'a jamais
eu, le bonheur qu'il n'a jamais pu goûter.
Dave prit son courage à deux mains et traversa la centaine de mètres, ce fut comme une victoire quand il posa
enfin sa main sur le guidon. Il enfourcha son vélo quand une main féminine posa sa main sur le frein droit,
l'empêchant de partir loin et vite. Dave releva la tête surpris et vit la mine attristée de Jing-Mei. Il en fut étonné
mais n'en laissa rien paraître. Ne jamais montrer ses sentiments : signe de faiblesse. Cette fille l'avait toujours
considéré comme un moins que rien, un candidat non valable, et maintenant elle était là...
« _Où vas-tu aller ? » Demanda t-elle soucieuse. Ses lèvres roses tremblaient légèrement. Le froid ? L'émotion ?
Dave n'arrivait pas à faire la différence. Son visage blanc contrastait avec ses yeux noirs et brillants. Ses
longues mèches brunes et raides comme des bâtons lui strièrent le visage. Elle était tellement mieux quand
aucune broche ne retenait ses cheveux, quand elle était elle-même.
« _Qu'est-ce que ça peux te faire... » Il avait décidé d'être désagréable jusqu'au bout. Ses sourcils noirs
rejoignaient ses yeux furieux. Sa mâchoire était crispée et tout ses muscles semblaient prêts à bondir en
avant. Les mains accrochés au guidon, il regardait droit devant lui pour ne pas voir Jing-Mei à sa droite.
« _Tu vas sûrement avoir besoin d'aide... » Commença t-elle.
« _Je n'ai besoin de l'aide de personne. » La coupa t-il. Dave avait dit ça sans hausser le ton de sa voix, presque
naturellement, mais Jing-Mei avait crû discerner comme une pointe de mépris. Il regardait toujours droit devant lui.
« _Bon, et bien... » Ce n'est pas qu'elle ne savait pas quoi dire, bien au contraire, mais Jing-Mei ne savait pas
comment le dire. Elle s'aperçut qu'elle ne savait en fait rien de lui, elle avait plus appris en une seule
journée qu'en deux ans réunis. « Bien... Je vais te laisser partir. » Elle eut l'impression de se planter
elle-même un poignard dans le coeur en disant ça.
Elle retira sa main. Dave hésita une seconde, il releva la tête et l'observa un instant.
«_ Adieu. »
Jing-Mei ne répondit pas. Elle avait la gorge serrée et si elle avait dit adieu, sa voix aurait tremblé et elle
aurait fondu en larmes. Elle joignit ses mains nerveuses contre sa poitrine. Le vélo était déjà loin, il avait rejoint
la circulation perdu dans le vacarme et le désordre urbain. Elle n'arrivait toujours pas y croire : il était parti.
Pourquoi ? Pourquoi tout ceci était arrivé ? Pourquoi ! ? ! Cette interrogation torturait son esprit endeuillé. Elle
fit demi-tour et retourna à l'intérieur. Les portes automatiques s'ouvrirent pour lui laisser le passage mais ce fut
de mauvaise grâce qu'elle entra.
Au bureau des admissions, c'était le silence, en fait c'était le silence dans toutes les urgences. Chacun ressentait
une sorte de vide, un bruit de fond qui avait disparu, une présence familière envolée, il avait fait parti de ce
service entièrement. Personne ne parlait de lui, comme s'ils avaient peur de voir revenir un fantôme. C'était
comme s'il était mort. Kerry était plongée dans la paperasse. Randi répondait au téléphone d'une voix basse. Les
infirmières et les docteurs faisaient leur travail sans se parler.
« Hé vous savez la dernière blague que j'ai entendu à la radio ... On appelle ça de la maltraitance ! ! ! ... Il
paraît qu'elle porte des strings, et toi Jing-Mei ? ... Mais qu'est-ce que j'ai fait à cette carne ! ... Un trauma ?
Chef, pour une fois je peux le prendre ? Allez je serais sage ... Mais pourquoi c'est pas juste! ... »
Ses paroles se répercutaient en silence sur tous les murs du service. Sa tirade avant de tirer sa révérence avait
choqué. Tout le monde s'était aperçu que personne ne le connaissait, que personne n'avait tenté de le connaître.
Son passé était une sorte de gros point d'interrogation. Des études à Grenade, et alors ? Et alors rien d'autre. Une
sensibilité à l'égard des enfants maltraités, pourquoi ? Aucune idée. Un comportement puéril ? Mais il n'était
sûrement pas que ça ! Jing-Mei se sentait écrasée sous toutes ces questions. Tout le personnel baissait la tête. Un
enfant... Pourquoi n'en avait-il jamais parlé ?
Dave était partit en semant le trouble et la culpabilité dans le service. Voir toutes ces têtes honteuses l'aurait bien
fait rire s'il n'en avait pas été la cause. Son sourire, continuellement collé sur son visage, ce sourire énervant
qu'on enviait pour ne pas l'avoir nous aussi tous les matins. Mais à présent, Jing-Mei s'apercevait combien ce
sourire était triste. Elle prit un dossier au hasard dans le râtelier.
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Dave entra dans la petite salle un peu stressé. Il n'aimait pas les lieux clos. Il se servit un gobelet de café
et observa autour de lui. La pièce ressemblait à toutes les salles de repos des hôpitaux. Il y avait une télé
continuellement allumée sur des matchs de base-ball ou de football américain, les rideaux étaient tâchés, la
vieille table du milieu rayée, les chaises bancales, le sofa avachi, la peinture sur les mur jaunie, les casiers
grinçants et la poubelle pleine. Sans compter les aliments périmées dans le frigo et le radiateur jamais à la bonne
température. Les rumeurs derrière la porte étaient les mêmes que celle du Cook County, et Dave avait la bizarre
impression d'être dans une sorte de copie de son ancien hôpital. Une infirmière entra en claquant la porte. Il
sursauta.
« _Excusez-moi » dit-elle en l'observant de la tête aux pieds. « Vous êtes le nouveau, n'est-ce pas ? Je voulais
pas claquer la porte mais le docteur Rosenberg m'énerve tellement ! » Elle se servit elle aussi un gobelet de café
et s'assit dans le sofa. Elle observa un instant la télé puis réorienta son attention vers Dave. « Vous avez déjà
travailler comme moonlighter ici, non ? »
« _Oui... Pour arrondir les fins de mois. » Admit Dave.
«_C'est quoi votre nom déjà ? »
« _Malucci... Mais appelez-moi docteur Dave. » Répondit-il en souriant. Il laissa son gobelet vide dans l'évier,
la poubelle était trop pleine. « Et vous ? »
« _Jenny Anderson, à votre service. » Dit la jeune infirmière avec malice. Elle avait un petit air de Randi. Dave
chassa rapidement cette pensée, le Cook County n'existait plus maintenant. « Ca vous plaît ici ? »
« _Et bien... » Dave réfléchit un instant avant de répondre. « Ca n'a pas l'air tellement différent des autres
hôpitaux. Donc pour le moment ça va. »
« _Ca se voit que Rosenberg ne vous a pas encore trop chercher des noises... Quand je pense que c'est le
directeur du service et qu'au moindre mot de travers, je peux me faire virer... Et je vous jures que c'est le seul
truc qui me retiens de ne pas lui dire ses quatre vérités à celui-là ! »
« _Arrêtons de nous vouvoyer, je ne trouve pas ça naturel » l'interrompit Dave.
« _T'as raison, de toute façon... »
Sa phrase fut coupée par le bruit des gonds de la porte. Un grand homme maigre avec une monture de lunettes
affreuse était entré. Il éteignit la télé et se plaça devant l'infirmière :
«_Ce n'est pas l'heure de votre pause, mademoiselle Anderson ! »
« _Tout de suite, docteur Rosenberg », répondit l'infirmière docile en se levant et repartant retravailler. Il
s'approcha ensuite de Dave.
« _Comme c'est votre premier jour, je vais vous faire visiter un peu le service. Celui-ci n'est pas très différent du
Cook County où vous avez travaillé. Par contre, j'ai entendu certaines rumeurs à propos de vous qui disaient que
vous n'étiez pas très discipliné... »
« _Seulement avec mon ancienne patronne. » Le coupa Dave sèchement. Rosenberg l'observa suspicieusement
puis reprit son petit discours.
« _Aux urgences la rigueur est obligatoire, nous voyons trop de cas sérieux arriver chaque jour. Bon, je vais vous
montrer la radiologie, les différentes salles de soins et de traumas, le labo, le bureau des admissions et la salle de
triage, les membres du personnel et ensuite je vous laisserais avec le docteur Hester. Vous resterez avec lui la
première journée pour bien vous habituez au service. Et demain vous commencerez à travailler. Compris ?»
« _Oui chef. »
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Dave fit pointer son badge. Contrairement au Cook County où c'était un ancien système démodé, c'était
des cartes magnétiques et il suffisait de la passer dans une fente après avoir appuyé sur un bouton. Il rangea son
badge et réajusta le col de son manteau. Cela faisait maintenant un mois qu'il travaillait dans cet hôpital et il était
installé dans la routine. La neige derrière les fenêtres tombait doucement. Pour le personnel, il fut catalogué au
bout de deux jours comme le docteur indiscipliné et immature... Comme au Cook County. Dave fut
agréablement surpris de retrouver son ancien statut si rapidement. Il pensait de moins en moins à son ancien
hôpital, même si de temps en temps, il lui semblait entendre le claquement d'une béquille sur le sol. Mais
maintenant il faisait partie du Northwestern. Maintenant il avait une nouvelle vie.
« _Docteur Malucci, ne soyez pas en retard demain ! » Le prévint Rosenberg derrière le bureau des admissions.
« _Vous inquiétez pas Chef ! »
Il se dirigea vers la sortie, adressa un petit sourire à Jenny qui passa devant lui les mains chargées de
culots de sang, serra la main de Mendez le standardiste, salua de loin le docteur Hester qui était un peu
l'équivalent afro-américain de Mark Greene, et aussi sans la tumeur. Les portes automatiques s'écartèrent devant
lui et il enfourcha son vélo resté dehors. Les flocons de neige commencèrent à tourbillonner. Il va sûrement y
avoir des accidents de voitures... Pensa t-il soucieux. Il n'y avait rien de pire que les accidents de voiture pour
lui. Quand il sera retourné chez lui, il laissera son vélo et prendra le métro pour aller chercher son enfant à
l'école.
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A l'époque où grand frère était gamin
On se tapait des délires sur Blanche Neige et les Sept Nains
Maintenant les nains ont giclé Blanche Neige et tapent
Eclatent des types claquent dans Mortal Combat
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A suivre...
Nota Bene
Merci à Shurikan, Akhenaton et tous les autres
De faire intelligemment rythmé nos têtes
Au son du microphone d'argent qui crépite
(et de pas nous faire de procès pour avoir repris les paroles de «Petit Frère »)
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