p style="font-family: 'Times New Roman'; font-size: medium;"Les jours étaient passés et cela faisait déjà deux semaines que nous nous étions enfuis, Hannibal et moi. Après avoir survécu à la chute et goûté à la chair de cette chère Bedelia, nous avions pris l'avion, tout ça malgré nos blessures plus ou moins importantes. En fait, j'étais le plus touché : le Dragon Rouge avait percé mon corps comme du gruyère. Heureusement, j'avais un docteur sous la main, cela se révélait utile./p
p style="font-family: 'Times New Roman'; font-size: medium;"Cela faisait donc deux semaines que nous vivions ensemble, loin des États-Unis, de Jack Crawford et du FBI. D'ailleurs, je ne savais même pas où nous nous localisions, je ne m'étais pas embêté à demander et Hannibal n'avait pas trouvé utile de me le dire. Peut-être ne me faisait-il pas entièrement confiance – cette pensée me m'était étrangement mal à l'aise. Pour ce qui était de Bedelia, je ne savais pas si Hannibal l'avait exécutée ou pas : je n'avais pas vu une miette de sa viande depuis le soir où nous avions dégusté sa jambe tous ensemble - comme deux nouveaux mariés pourraient se moquer d'une ex-compagne./p
p style="font-family: 'Times New Roman'; font-size: medium;"Durant toutes ces longues journées passées côte à côte, Hannibal n'avait pas posé un seul doigt sur moi, à part pour s'occuper de mes blessures. Je croyais pourtant que nos sentiments étaient réciproques, et que nous en étions conscient tous les deux. En fait, j'en étais toujours sûr. Il se sentait obligé d'attendre mon consentement explicite pour initier un contact physique intime. Ce que j'avais ridiculement échoué à faire depuis deux semaines. Je voulais lui demander de dormir avec moi, mais chaque soir, ma voix semblait disparaître à chaque fois que la sienne prononçait la phrase « je vais me coucher ». Ou quand il s'asseyait à côté de moi, j'avais une envie presque irrépressible de bailler, de m'étirer et de passer innocemment mon bras autour de son épaule jusqu'à ce que je me rappelle que je n'étais plus un adolescent/p
p style="font-family: 'Times New Roman'; font-size: medium;"« Une promenade, ça te dit ? » demanda Hannibal d'une voix douce, se tenant devant moi et me tirant de mes pensées./p
p style="font-family: 'Times New Roman'; font-size: medium;"J'étais installé sur le canapé, couché et enroulé dans une couverture en laine, un livre dans la main. Je levai la tête et profitai d'un aspect différent de son visage, vu d'en bas. Je clignai des yeux pour oublier ses lèvres pulpeuse et me concentrai sur ses pupilles espiègles./p
p style="font-family: 'Times New Roman'; font-size: medium;"« Oui, bien sûr. » répondais-je, admirant son visage quelques secondes avant de me lever./p
p style="font-family: 'Times New Roman'; font-size: medium;"Il me sourit et m'invita à passer en premier./p
p style="font-family: 'Times New Roman'; font-size: medium;"Dehors, il faisait beau. Le ciel était bleu et clair, le soleil brillait il faisait frais, c'était le frais du matin, celui qui réveille le corps sans trop déranger. Notre petite maison se situait au pied d'une montagne, seule au milieu de la nature. Une forêt aux alentours, une rivière et à cinq kilomètres environ, un fermier. Plus loin, beaucoup plus loin, on pouvait presque apercevoir la ville. Hannibal allait là-bas pour faire les courses. Moi, je préférais ne voir personne à part lui./p
p style="font-family: 'Times New Roman'; font-size: medium;"« On va voir les moutons ? » me proposa-t-il en observant le paysage et en respirant l'air de l'extérieur./p
p style="font-family: 'Times New Roman'; font-size: medium;"J'acquiesçais d'un air vague. Il portait un t-shirt noir, et un pantalon de sport gris, tout ce qu'il y a de plus banal, mais il conservait une certaine grâce juste dans sa façon de se tenir et de marcher. Nous avancions ensemble le long du chemin menant à l'enclos des moutons. Je fis l'erreur de regarder nos pieds et remarquai que nos pas étaient synchronisés. Au final, nous devenions réellement comme une même personne. Alors pourquoi était-se si dur de le toucher ? Avais-je un problème ? Peut-être que je n'étais pas près à être intime avec lui, au fond ?/p
p style="font-family: 'Times New Roman'; font-size: medium;"Mon regard s'attarda sur la distance qui séparait nos mains. Quelques centimètres et elles seraient autorisées à s'unir. Je ne faisais déjà qu'un avec le monstre, et j'avais survécu à cette chute qui semblait sans autres issues que la mort. Je n'avais rien à craindre de la chair d'un être humain, avec qui j'allais passer le reste de mes jours./p
p style="font-family: 'Times New Roman'; font-size: medium;"Le dos de ma main caressa le sien, mon auriculaire vint chasser son index et c'est lui qui enroula chacun de ses doigts autour des miens. Je relevais la tête et nos yeux se croisèrent. Il arborait un petit sourire satisfait, révélant les quelques rides supplémentaires d'un homme de cinquante ans. Il était fier de moi ; mon cœur battait vite mais je me sentais bien./p
p style="font-family: 'Times New Roman'; font-size: medium;"Cela faisait donc deux semaines que nous vivions ensemble, loin des États-Unis, de Jack Crawford et du FBI. D'ailleurs, je ne savais même pas où nous nous localisions, je ne m'étais pas embêté à demander et Hannibal n'avait pas trouvé utile de me le dire. Peut-être ne me faisait-il pas entièrement confiance – cette pensée me m'était étrangement mal à l'aise. Pour ce qui était de Bedelia, je ne savais pas si Hannibal l'avait exécutée ou pas : je n'avais pas vu une miette de sa viande depuis le soir où nous avions dégusté sa jambe tous ensemble - comme deux nouveaux mariés pourraient se moquer d'une ex-compagne./p
p style="font-family: 'Times New Roman'; font-size: medium;"Durant toutes ces longues journées passées côte à côte, Hannibal n'avait pas posé un seul doigt sur moi, à part pour s'occuper de mes blessures. Je croyais pourtant que nos sentiments étaient réciproques, et que nous en étions conscient tous les deux. En fait, j'en étais toujours sûr. Il se sentait obligé d'attendre mon consentement explicite pour initier un contact physique intime. Ce que j'avais ridiculement échoué à faire depuis deux semaines. Je voulais lui demander de dormir avec moi, mais chaque soir, ma voix semblait disparaître à chaque fois que la sienne prononçait la phrase « je vais me coucher ». Ou quand il s'asseyait à côté de moi, j'avais une envie presque irrépressible de bailler, de m'étirer et de passer innocemment mon bras autour de son épaule jusqu'à ce que je me rappelle que je n'étais plus un adolescent/p
p style="font-family: 'Times New Roman'; font-size: medium;"« Une promenade, ça te dit ? » demanda Hannibal d'une voix douce, se tenant devant moi et me tirant de mes pensées./p
p style="font-family: 'Times New Roman'; font-size: medium;"J'étais installé sur le canapé, couché et enroulé dans une couverture en laine, un livre dans la main. Je levai la tête et profitai d'un aspect différent de son visage, vu d'en bas. Je clignai des yeux pour oublier ses lèvres pulpeuse et me concentrai sur ses pupilles espiègles./p
p style="font-family: 'Times New Roman'; font-size: medium;"« Oui, bien sûr. » répondais-je, admirant son visage quelques secondes avant de me lever./p
p style="font-family: 'Times New Roman'; font-size: medium;"Il me sourit et m'invita à passer en premier./p
p style="font-family: 'Times New Roman'; font-size: medium;"Dehors, il faisait beau. Le ciel était bleu et clair, le soleil brillait il faisait frais, c'était le frais du matin, celui qui réveille le corps sans trop déranger. Notre petite maison se situait au pied d'une montagne, seule au milieu de la nature. Une forêt aux alentours, une rivière et à cinq kilomètres environ, un fermier. Plus loin, beaucoup plus loin, on pouvait presque apercevoir la ville. Hannibal allait là-bas pour faire les courses. Moi, je préférais ne voir personne à part lui./p
p style="font-family: 'Times New Roman'; font-size: medium;"« On va voir les moutons ? » me proposa-t-il en observant le paysage et en respirant l'air de l'extérieur./p
p style="font-family: 'Times New Roman'; font-size: medium;"J'acquiesçais d'un air vague. Il portait un t-shirt noir, et un pantalon de sport gris, tout ce qu'il y a de plus banal, mais il conservait une certaine grâce juste dans sa façon de se tenir et de marcher. Nous avancions ensemble le long du chemin menant à l'enclos des moutons. Je fis l'erreur de regarder nos pieds et remarquai que nos pas étaient synchronisés. Au final, nous devenions réellement comme une même personne. Alors pourquoi était-se si dur de le toucher ? Avais-je un problème ? Peut-être que je n'étais pas près à être intime avec lui, au fond ?/p
p style="font-family: 'Times New Roman'; font-size: medium;"Mon regard s'attarda sur la distance qui séparait nos mains. Quelques centimètres et elles seraient autorisées à s'unir. Je ne faisais déjà qu'un avec le monstre, et j'avais survécu à cette chute qui semblait sans autres issues que la mort. Je n'avais rien à craindre de la chair d'un être humain, avec qui j'allais passer le reste de mes jours./p
p style="font-family: 'Times New Roman'; font-size: medium;"Le dos de ma main caressa le sien, mon auriculaire vint chasser son index et c'est lui qui enroula chacun de ses doigts autour des miens. Je relevais la tête et nos yeux se croisèrent. Il arborait un petit sourire satisfait, révélant les quelques rides supplémentaires d'un homme de cinquante ans. Il était fier de moi ; mon cœur battait vite mais je me sentais bien./p