1. Mission particulière

« Des New-types… ? »

« Oui, mais nous ne savons pas précisément pour l'instant quels sont leurs pouvoirs. Notre centre de recherches extra-sensorielles les avaient détectées sur Terre depuis quelque temps déjà, mais nous venons seulement de réussir à les localiser ».

« Quelle est la mission ? » interrogea Heero.

« Et bien, nous espérons qu'elles collaboreront et que nous pourrons utiliser leurs dons. Lady Une a sûrement dû vous évoquer le projet NTD ? »

« Elles ? Vous avez dit'elles' ? » s'écria Wufei. « Des onnas ! »

« Pardon ? » s'étonna Quatre.

« Qu'est-ce que ce projet NTD ? » demanda calmement Trowa revenant au sujet.

« NTD 'New Type Division'. Nous désirons créerune division secrète au sein-même des Preventers qui regrouperait exclusivement des New-Types. Elle devrait permettre de développer de nouveaux modes dedéfense et de prévention. Quoi qu'il en soit, elles vont être réunies lasemaine prochaine et vous serez chargés de leur formation. À termes, vos deuxéquipes devront collaborer en parfaite symbiose ».

« 'Elles' ! » reprit encore Wufeiestomaqué « Nous allons travailler avec des... femmes ? »

« Assez d'agitation 05 ! Oui, il s'agit de quatrejeunes filles. Il semble cependant que leur don ne se soit pas encoremanifesté, c'est pourquoi il faut les y aider. 04 étant lui-même un New-Type, vous trouverez bien une solution. Quant au combat, nous ne doutons pas que voussaurez les former comme il faut »

Wufei manqua de s'étouffer, pendant que Quatre et Duoouvraient de grands yeux et que Trowa gardait un silence sceptique. Après quelques secondes, où nos cinq G-boys restèrent figés, Heero demanda :

« Vous voulez dire que ce sont de simples civiles ? »

« Tout à fait 01! Mais si nous ne nous sommes pas trompés,elles devraient présenter des dispositions particulières au combat, ce qui vousfacilitera la tâche. D'ailleurs, je crois que plusieurs d'entre elles ont déjàmis à profit leurs qualités naturelles dans leurs activités professionnelles.Mais vous verrez bien ! Pour plus d'informations, contactez Lady Une, c'est elle qui dirige le projet. Il doit rester Top-secret. Nous comptonssur votre efficacité ! »

Fin de communication.

Les visages des mentors disparurent de l'écran de l'ordinateur.

Les cinq garçons se regardèrent ne sachant que penser decette nouvelle « mission ».

Six jours plus tard, en fin de nuit, la porte s'ouvritviolemment dans la planque. Il y avait un raffut pas possible et des cris de« femelles » intenables, comme le dirait à juste propos Wufeiquelques minutes plus tard. Puis on entendit quelques insultes et plus rien. Le premier à descendre fut Heero, suivi de très près par un Wufei accourant hors de lui.

« Mais qu'est ce que c'est que ces cris de femellesintenables ? »

Il resta pantois devant le tableau qui s'offrait à eux dansle salon. Quatre jeunes filles, pas très joyeuses apparemment, et leurs bagages, étaient éparpillés dans la pièce.

« Mais qu'est que je fais là ? » demanda l'une d'elles, plus pour elle-même qu'autre chose.

« Les salauds. Me traiter comme ça, je vais les tuer ».

« Si j'avais une mitraillette… »

« Hommes sans cervelle ! Aucun sens del'honneur », semblait trépigner une autre dans son coin.

Sur ces quelques paroles, elles tournèrent leur attention vers l'escalier où elles aperçurent, selon que l'on se place du point de vue de chacune, deux jeunes hommes bien foutus en t-shirt-calçon ou deux super beauxgosses à moitié nus ou deux mecs dont l'un auquel elle pourrait essayer deprendre son arme ou encore deux imbéciles dans les escaliers, dont l'un particulièrement vulgaire et antipathique. Pendant qu'ils se fixaient, Quatre apparut, puis Trowa, à la suite dans les escaliers.

« Hé, mais c'est le paradis ici, je rêve ! », s'exclama la blonde qui professait des insultes depuis cinq minutes, « Vous êtes encore nombreux ? »

Pas de réponse. La surprise totale pour nos G-boys adorés.Heero, toujours sur le pied de guerre, fut encore le premier à réagir.

« Quatre, va réveiller Duo. Elles sont arrivées ».

« Bien ! »

« Les emmerdes vont commencer... » murmura Wufei.

Dix minutes plus tard, tout ce petit monde était réuni dansle salon, plus ou moins calmement. L'une des jeunes filles demandaexaspérée :

« MAIS QU'EST CE QU'ON FOUT LÀ ? VOUS ÊTESQUI ? JE RÊVE OU ON A ÉTÉ KIDNAPPÉES ? »

« Heu... Vous êtes au courant de rien ? »

« … »

« Oh putain ! On n'est pas dans la merde !Les sals vieux schnoques ! Ils ont encore fait ça dans lesformes ! »

« Du calme Duo ! On s'énerve pas ! On vacommencer par leur expliquer »

Pendant le quart d'heure suivant, Quatre entreprit d'expliquer avec diplomatie aux arrivantes le pourquoi du comment elles étaientici, dans un silence plus que religieux.

« Voilà ! C'est tout ce qu'on sait nous-mêmes ! »

L'une d'elles semblait particulièrement sous le choc.

« Dites-moi que je vais me réveiller !Hahahaha ! Donc, pour résumer : vous êtes les anciens pilotes deGundams. Nous avons été enlevées parce que nous serions des ... New-types et quevous avez besoin de notre don. Vous allez faire de nous des Preventers d'élite et on va aller faire la peau à desanciens Ozzis récalcitrants . C'EST DU DÉLIRE ! »

Nouveau silence.

« Elle ale sens de la synthèse ! C'est bon ça pour les rapports ! Hein Hee-chan ? On nous avait bien dit que vous aviez des dispositions naturelles »

Ignorant le regard noir de son compagnon, Duo poursuivitaprès son trait d'humour et proposa de faire connaissance, ils allaient devoirpasser du temps ensemble après tout. Après une présentation rapide des pilotes,les jeunes filles prirent la parole une à une.

La première à parler fût celle qui semblait la plus bavardeet la plus enthousiaste a priori. Les cheveux aussi blonds que Quatre, coupés au carré et les yeux bleus pétillants, elle se nommait Lynn et était américaine(une compatriote se réjouit Duo). Elle expliqua que depuis trois ans elle travaillait pour une agence d'espionnage privée (je sais pas si ca existe lol,mais bon), pour le compte de laquelle elle faisait des filatures, voire desinfiltrations. Sa « spécialité », comme elle l'appelait, était le « mode séduction », qui consistait à « emballer la cible qui meramène chez lui, lui filler un puissant somnifère et quand il est profondément endormi, retourner son appartement pour chercher des documents ou placer des écouteurs ». Wufei ne put retenir une exclamation devant ces méthodes indécentes. Mais selon elle le maître-mot était « efficacité », peu importaient les moyens. On notera à cet instant que Trowa leva un œil. Elle conclut fièrement en précisant qu'elle savait se servir d'une arme, bien qu'elle ait rarement eu l'occasion d'en faire usage. Même si elle pestait, Lynn était tout à fait ravie de la mission qui se profilait devant elle et elle nele cachait pas.

« Heu...Juste une chtite question... Est-ce que des beauxgosses comme vous sont encore tous célibataires ? ------Ben quoi, je merenseigne… »

Joli fard de Quatre. Ruminations de Wufei pas moins rouge. Belle teinte rosée sur les joues de l'américain. Légères couleurs de Trowa etdu soldat parfait.

Pas de commentaire.

Suivante.

La seconde à prendre la parole s'appelait Tanja. Ils'agissait d'une grande Allemande bien proportionnée, ce qui ne donnait passpécialement envie de l'emmerder. Ses cheveux épais, blonds foncés, étaientréunis en une natte pas très longue. Il y avait quelque chose de franc etrigolard dans ses yeux verts. Son attitude semblait un peu masculine ou en toutcas moins féminine que les trois autres, mais elle dégageait une incontestable sympathie, nota Quatre. Elle était engagée volontaire dans l'armée allemande depuis ses 18 ans, soit depuis plus de cinq ans. Elle était partie plus d'unefois sur le terrain, en opération extérieure. Elle aimait l'adrénaline et SURTOUT les armes à feu ! Passa alors un long exposé sur les différents types d'armes et les préférences de la demoiselle : mitraillettes, automatiques, semi-automatiques à percussion centrale, silencieux, pistoletsd'assaut..., exposé qui reteint l'attention d'un certain Japonais, mais qui nemanqua pas de scier le reste de l'assistance...Finalement, Tanja était contentede se trouver ici elle aussi. C'était pas folichon depuis quelques semaines aurégiment et elle avait là une occasion unique de se perfectionner avec des pros, « pour monter ensuite en grade et botter le cul à ce petit péteux de Sergent Schrieb ».

Après un nouveau silence éloquent, les regards se tournèrentvers les deux dernières filles qui ne semblaient pas décidées à se lancer. Dansun soupire et après un dernier coup d'œil à sa voisine apparemment tétanisée,Wei, car c'était son nom, prit la parole. Ses cheveux longs et noirs lui pendaient dans le dos et ses yeux noirs aussi, très sévères, cachaientl'émotion et l'énervement qu'elle ressentait depuis son arrivée. Elle aurait été très belle si son visage n'était pas complètement fermé. Sa présentation fut sobre, ce qui n'est pas sans rappeler, entre autres choses, un pilote de notre connaissance. Elle était elle aussi chinoise. Elle avait 19 ans. Elle ne travaillait pas. Elledevait se marier la semaine suivante, un mariage arrangé avec un héritier chinois sans cervelle, dont elle se serait bien passé. Elle pratiquait les arts martiaux avec son grand-père depuis l'âge de huit ans ( « Assez tardif... » avait pensé Wufei). Bref, elle ne se réjouissait pas d'être ici, mais ça l'arrangeait bien si elle pouvait couper à la mascarade qui devait lui tenir lieu de mariage, tant pis pour la famille et les traditions...

Ne restait plus qu'une jeune fille, qui semblait décidémentbien perdue et de plus en plus ahurie. Ses cheveux châtains avaient des reflets roux très prononcés et on pouvait lire la panique et la consternation la plus totale dans l'ambre de ses yeux. Elle, Bianca de son prénom, était « une pauvre étudiante française », qui ne demandait rien à personne, qui n'avait jamais pratiqué de combat, même dans les cours de récréation, ni jamais vu de près ou de loin une arme à feu. Il s'agissait visiblement d'une erreur etelle désirait donc vivement rentrer chez elle si possible. Promis, elle ne dirait rien à personne sur les G-boys.

Éclat de rire de Duo.

« Je vois pas ce qu'il y a de drôle ! »

« Non, ce n'est pas une erreur si tu veux mon avis. On s'attendait à en avoir quatre comme toi ! »

Il sourit en voyant son visage interdit.

« On va avoir du boulot », se lamenta Wufei.« Ces onnas ne sont bonnes à rien, je suis sûr, et la dernière encore plusque les autres... ».

« Dis donc mon gars tu veux que je te montre. Je te conseille de pas traîner dans le coin quand j'aurais récup' mamitraillette » lança Tanja.

« Avant ça j'aimerais bien voir ce qu'il a dans le ventre et dans le pantalon » insinua chaudement Lynn un sourire auxlèvres. « J'aime les matchos... juste pour le plaisir de les mettre aux pieds ».

Wufei était rouge et près à exploser façon cocotte-minute! Aucun son ne sortait de sa bouche qui s'ouvrait et se refermait comme unpoisson hors de l'eau.

«Ça t'apprendra à réfléchir avant de parler, homme sans cervelle ! » renchérit Wei.

« C'est mal barré pour toi, on dirait... » conclutBianca.

Quatre et Duo ne se tenaient plus de rire. Trowa ne riait pas, mais était visiblement amusé, c'était effectivement mal barré pour Wufeise dit-il. Heero regardait impassible tout ce petit monde, réfléchissant déjà à l'organisation de l'entraînement pour les prochains jours ; si les Mads les avaient envoyées ce n'était pas sans raison, hommes ou femmes peu importait.