Bonjour!
Je vais vous présenter une nouvelle fic, dont j'ai écrit le premier chapitre cet été. Pour une fois, je compte faire une fic sérieuse (bon il y aura toujours un peu d'humour vous me connaissez) avec des sujets assez durs: les enfants ou les femmes battus, le rejet des adolescents envers un autre à cause d'une "différence", allant de l'indifférence pure et simple à l'agression physique, le rejet de la famille qui n'accepte pas ce que l'on est... Bref que des trucs joyeux.
MAIS! NE PARTEZ PAS! Ça reste et restera une fic douce avec beaucoup de tendresse et d'amour, car on en a besoin! voilà!
Donc si ça vous convient, la voilà:
Discleamer: Bah comme d'hab, les perso ne m'appartiennent pas, mais l'histoire si! Interdit de me la voler, na!
P'tit résumé: La vie d'un lycéen qui tente de survivre en milieu hostile, isolé car différent. À la maison, les coups et les brimades. Heureusement Lily est là, Severus serait perdu sans elle. Mais un soir où son père commet le geste de trop, Severus s'enfuit. Vers qui peut-il se tourner? Comment Sirius peut-il l'aider?
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Chapitre 1 : Lys
Le jeune homme marchait dans la rue froide en traînant des pieds. Il devait rentrer chez lui et il n'en avait aucune envie. Il était tard, d'ailleurs il faisait nuit, il devait être pas loin de minuit. Il savait qu'il n'échapperait pas à une correction de son père, mais il retardait le moment le plus possible. Ce qui était passablement idiot puisque qu'il ne faisait que repousser le problème.
Le jeune homme, qui s'appelait Severus, soupira en enfonçant son nez dans le col de son long manteau noir. Il secoua la tête pour écarter les mèches ébènes qui retombaient sur son front. Il avait des cheveux long, lisses et fins, hérités de sa mère. De même que la pâleur de sa peau, le faisant presque ressembler à un fantôme.
Sa mère avait été une belle femme, avant d'épouser son père. Mais elle n'était à présent plus que l'ombre d'elle même. Pour cela, Severus haïssait son père. Il demandait parfois à sa mère pourquoi elle ne partait pas, elle lui répondait simplement par un sourire triste et lui caressait les cheveux d'un geste tendre en lui répondant qu'il était un gentil garçon.
Severus donna un coup de pied dans le sol du trottoir d'un air rageur, heureusement ses Ranger's noire en avaient vu d'autres. Il parcouru la rue de son regard d'obsidienne, couleur, hélas, qui venait de son père. La rue était déserte. Enfin, vu l'heure ce n'était pas aberrant. Le jeune homme baissa les yeux sur son jean noir déchiré par endroits. Même s'il était usé, il l'aimait bien.
Il portait aussi un tee-shirt noir sous son long manteau de la même couleur. Une chaîne en argent reliait la poche de son jean à la ceinture. À ses mains fines et blanches, il avait de nombreuses bagues dans le même métal ainsi que des bracelets noirs ou argentés à ses poignets.
Son style, assez sombre, accentué par sa maigreur apparente et ses cernes, très visibles à cause de sa peau habituellement blanche, le démarquait des autres jeunes de son âge qui le regardaient avec crainte, dégoût, incompréhension, moquerie ou pitié… Severus ignorait les regards ou les remarques la plupart du temps, et même si ça le blessait parfois il n'en laissait rien paraître, se contentant d'envoyer un regard noir et dérangeant aux fautifs qui se détournaient alors, gênés, sous son ricanement moqueur.
Severus arriva dans la rue où se trouvait la maison. Pas moyen qu'il nomme cette bâtisse insalubre comme étant chez lui. Il soupira en s'arrêtant au numéro. Il inspira un grand coup et poussa la lourde porte en bois le plus discrètement possible. Il se faufila par la maigre ouverture et referma doucement la porte derrière lui. Il s'engagea dons le couloir sombre tout en se déchaussant pour faire le moins de bruit possible. Dans la pièce à côté, il entendait la télévision beugler ainsi que les ronflement sonores de son père et de ses comparses.
Il arrivait presque aux escaliers, quant la lumière du couloir s'alluma soudain.
- C't'à c't'heure-ci qu'tu rentres ? s'exclama une voix bourrue.
Le jeune homme sursauta et se retourna pour faire face à son père qui le fixait, une lueur mauvaise dans le regard. L'homme était aussi large que Severus était maigre, et même si le jeune homme était plutôt grand pour son âge, son père le dépassait d'une bonne tête. Severus ne répondit pas, et, le coeur battant, recula d'un pas. L'homme empestait l'alcool à plein nez, nul doute qu'ils avaient fait une « soirée bière » avec ses amis, et un peu trop forcé sur la bouteille. Quoique ce schéma se répétait beaucoup trop souvent pour être justifié par une soirée entre amis. Son père ne prenait même plus l'excuse des « potes » et se bourrait la gueule seul, comme l'ivrogne qu'il était.
- Eh ben, tu réponds l'môme ?
- Je…
Severus perdait tout ses moyens face à son père, alors qu'il répondait toujours vivement aux autres. Alors pourquoi ? L'homme fit un pas vers lui et Severus, tétanisé, ne put que regarder l'homme avancer son bras et le saisir au col. Il rapprocha son visage du jeune homme et éructa :
- T'étais passé où sale gosse ? On avait besoin d'toi pour aller nous chercher des bières, c'est Ernie qu'à dû s'y coller !
Severus essaya de reculer, manœuvre assez difficile, vu la poigne de son père sur son manteau. Severus savait que les reproches de son père n'étaient que des prétextes pour l'engueuler et le corriger un bon coup. Un sourire mauvais se dessina sur le visage de l'homme.
- T'es allé faire la pute c'est ça ?
Severus ne répondit rien. De toute façon quoi qu'il dise… Le poing de son père lui percuta violemment la mâchoire et il tomba à terre, sonné.
- Relève toi tafiole !
L'homme lui saisit les cheveux et le leva au niveau de son visage.
- Et ben, t'as perdu ta langue ?
Severus reçut une autre baffe qui lui entailla la joue. Il ne devait rien dire, ça serait pire. Laisser son père dire des horreurs en attendant que ce soit fini. Il se prit un autre coup dans la tête et s'écrasa contre le mur lorsque son père le lâcha. Profitant de la faible liberté qu'il avait, Severus se protégea la tête de ses bras. Mais cela ne sembla pas gêner l'homme qui abattit son poing plusieurs fois sur ses maigres bras. Il en garderait des traces.
Étant probablement trop ivre pour continuer à le battre, son père lui donna quelques coup de pieds supplémentaires dans le flanc et s'éloigna en grognant, laissant Severus par terre, aux pieds des escaliers.
Le jeune homme se redressa en grimaçant. Il avait mal aux côtes et à la tempe, là où il avait rencontré le mur. Il se passa la main sur le visage. Elle était pleine de sang. Génial. Son père lui avait ouvert l'arcade. Severus se leva tant bien que mal, saisit ses chaussures, puis monta les escaliers et se dirigea vers la salle de bain en prenant bien soin de ne pas mettre du sang par terre. Si jamais son père ne détectait ne serait-ce qu'une minuscule tâche, ce ne serait pas juste quelques coup qu'il recevrait, mais un tabassage en bonne et due forme.
Dans la salle de bain, Severus se passa la tête sous l'eau, nettoyant la plaie peu profonde. Il se releva et se regarda dans le miroir. Son arcade était encore rouge et saignait toujours un peu, il allait devoir mettre quelque chose. Il avait un bleu à la mâchoire et un autre, plus léger, à la tempe. D'habitude son père ne touchait pas beaucoup son visage. Peut-être était-il trop ivre cette fois-là pour se rendre compte de ce qu'il faisait.
Encore une fois, Severus se détesta. Pourquoi ne résistait-il pas à son père ? Pourquoi ne fuyait-il pas ? La réponse était simple : sa mère. Severus savait très bien que s'il partait, son père s'en prendrait à sa mère. Et ça, il en était hors de question. Alors il restait.
En se dirigeant vers sa chambre, Severus passa devant la chambre de ses parents. Il ouvrit légèrement la porte et passa la tête par l'entrebâillement.
- Bonne nuit maman, je vais me coucher, chuchota-t-il.
Un sanglot étouffé lui répondit. Elle devait avoir entendu ce que son père lui avait fait.
- Je vais bien maman, dit-il d'une voix douce. Bonne nuit. Je t'aime.
Il rabattit doucement la porte, et entendit un souffle « Je suis tellement désolée… Je suis désolée mon fils... » entrecoupé de sanglots. Severus s'en alla vers sa chambre. Il ne voulait pas entendre les excuses de sa mère. Quand il était petit elle le protégeait de son corps, mais il supposait que ce n'était plus la même chose maintenant qu'il avait dix-sept ans. Il ne lui en voulait pas, il savait qu'elle l'aimait toujours, c'était juste devenu plus dur de résister à son mari.
Severus entra dans sa chambre. Elle n'avait rien de personnel. Il y avait un lit, une armoire, une commode et une table s'apparentant à un bureau, accompagné d'une chaise, tous dans un plus ou moins bon état. Ne jetant même pas un regard à son lit aux draps soigneusement plié par sa mère, il se dirigea vers la fenêtre qu'il ouvrit, faisant entrer l'air frais de la nuit dans la pièce. Il remit ses Ranger's, puis, toujours vêtu de son manteau noir, il se hissa sur le rebord de la fenêtre et sauta dans le jardin. Il atterrit dans un buisson, témoin de ses multiples escapades, et chancela en se tordant la cheville droite. Il avait oublié qu'il n'était pas au meilleur de sa forme.
Clopin-clopant, il alla au fond du jardin broussailleux et monta sur le petit muret qu'il enjamba rapidement, se retrouvant dans la rue. Pourquoi n'avait-il pas fait ça plus tôt au lieu de rentrer à point d'heure ? Il aurait pu éviter de voir son père. Quoique, le vieil ivrogne aurait trouvé un autre prétexte pour se défouler.
Le jeune homme longea la rue et tourna à droite sur une autre. Il prit ensuite une autre rue un peu plus loin, et se dirigea dans l'allée suivante. Après avoir marché quelques minutes, il arriva à destination.
Devant lui, se tenait une jolie petite maison, assortie d'un petit jardin soigné et bien entretenu. Le jeune homme passa dans une ruelle parallèle et se posta sous une fenêtre de la maison d'où filtrait une lumière tamisée. Severus eut un sourire fugace. Il ramassa quelques cailloux à terre et les lança sur la vitre. L'un manqua sa cible de peu, mais le deuxième rebondit sur le carreau avec un petit « tac ! ». Il attendit trente seconde, mais comme rien ne vint, il réitéra la manœuvre. Il dut s'y prendre à quatre fois avant que la fenêtre ne s'ouvre. Une jeune fille aux longs cheveux roux bouclés pointa sa tête au dehors. Elle semblait assez énervée.
- Sev ! gronda-t-elle tout bas en apercevant le jeune homme qui lui faisait des signes de la main.
- Salut Lily ! répondit celui-ci, tout sourire.
La jeune fille leva ses yeux émeraude au ciel.
- Attend, j'arrive, dit-elle simplement.
Elle disparu à l'intérieur de la pièce et revint quelques instants plus tard avec une espèce d'échelle de corde dans les bras. Elle en accrocha une extrémité à sa fenêtre et en lança le reste dans le vide.
- Allez, monte ! chuchota-t-elle.
Severus ne se fit pas prier et empoigna l'échelle. Quelques instant plus tard, il enjambait le rebord de la fenêtre de la chambre de Lily.
- Oh mon dieu ! fit Lily en découvrant le visage de son ami. Assied toi, je reviens.
Severus leva les yeux au ciel d'exaspération devant l'empressement de la jeune fille qui sortit de la pièce en coup de vent. Avec un soupir il s'assit sur le lit et détailla la pièce. Ce n'était pas la première fois qu'il venait, mais il aimait beaucoup cette pièce, il aimait la regarder à chaque fois. Elle était si différente de la sienne.
Les murs était couleur crème, légèrement rosée. Le mobilier, d'un doux bois clair, était savamment disposé. D'un côté, il y avait un bureau, avec à côté une bibliothèque remplie de livres. De l'autre, le lit, avec des draps bleu marine, et une armoire. Sur les murs, il y avait diverses photographies ou tableaux. Severus remarqua un livre de physique-chimie sur la table de nuit. Son amie ne changerait jamais.
La porte s'ouvrit brusquement, faisant sursauter Severus perdu dans sa contemplation. Lily referma la porte derrière elle et se tourna vers son ami, les sourcils froncé.
- Pétunia et mes parents dorment, chuchota-t-elle en s'approchant. Alors pas de bruit.
Elle avait du coton, de l'anti-septique et une boîte à pharmacie à la main. Elle s'assit sur le lit à côté de Severus qui lui sourit.
- Arrête de sourire d'un air niais comme ça ! l'admonesta-t-elle en observant son visage sous toutes les coutures.
Elle aspergea son coton d'anti-septique et le pressa son son arcade.
- Aïe ! Ça pique ! se plaignit Severus.
- Arrête de bouger, gronda Lily en lui saisissant le menton. On doit nettoyer avant que ça s'infecte.
Severus grommela pour la forme, mais ne bougea plus.
- Bon, qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda Lily en appliquant un pansement sur sa plaie.
Severus haussa les épaules.
- Comme d'habitude. Je suis rentré trop tard et il avait bu avec ses potes.
Lily pinça les lèvres mais ne dit rien. Elle se saisit du tube d'arnica et en appliqua sur ses bleus au visage.
- Enlève ton manteau, dit-elle.
- C'est bon, je vais repartir, répondit le jeune homme.
Lily soupira et leva les yeux au ciel.
- J'ai très bien vu que tu avais du mal à monter tout à l'heure. Alors arrête de faire semblant et enlève ton manteau. Et ton tee-shirt aussi, ajouta-t-elle d'un ton désinvolte en fouillant dans la trousse à pharmacie.
Severus grimaça. Il ne voulait pas enlever son manteau. Ni son tee-shirt d'ailleurs. Oh, pas qu'il soit timide ou quoi, et puis de toute façon Lily était sa meilleure amie et elle l'avait déjà vu torse nu, bien qu'il ait honte de son corps, maigre comme il était. Non, mais plutôt parce que cela dévoilerait ce pourquoi il était rentré tard à la maison.
- Sev dépêche-toi ou c'est moi qui te déshabille !
- Ça fait très pervers dit comme ça, ricana Severus.
- Je sais très bien que je n'ai pas ce qu'il faut pour te plaire, répliqua Lily, alors maintenant enlève moi ce manteau !
- Mais si, je t'aime Lily !
- Enlève ton manteau !
Soupirant, Severus admit sa défaite et se délesta de son manteau. Il cacha légèrement son bras derrière lui et enleva en son tee-shirt en se contorsionnant, sous l'oeil suspicieux de son amie.
- Sev…
- Moui ?
- Qu'as-tu fais à ton bras ?
- Mon père…
- Je ne parle pas de tes bleus, mais de ça !
Lily avait saisit le bras droit de Severus et l'agitait devant le visage du garçon qui essayait de regarder ailleurs.
- Hum… ben… comment dire…
- Un tatouage, Severus ! Un tatouage !
Le jeune homme baissa la tête. Un peu plus tôt dans la soirée, il s'était en effet fait faire un tatouage sur le bras. Il représentait un serpent s'enroulant autour de son avant-bras. Il était coloré d'un vert clair et de quelques touches de rouge, sa langue dardant au dehors et il semblait fusiller les autres de son regard gris.
- Bah ça met un peu de couleur, non ?
Lily se pinça l'arrête du nez.
- Tu aurais pu faire une réaction allergique… Sais-tu au moins le nombre de maladie transmise à cause d'aiguilles mal aseptisées ? Et puis c'est définitif, Sev !
Severus se mordilla les lèvres.
- Moui… je sais. Mais j'avais envie de le faire. Et puis tout c'est bien passé ! Je vais parfaitement bien, regarde !
Pour preuve, il se leva du lit et écarta les bras en tournant sur lui même. Lily haussa un sourcil et scanna son torse et son dos d'un regard médicatif.
- On verra ça quand j'aurais soigné tes bleus. Allez, viens là, dit-elle en tapotant la couverture à côté d'elle.
Severus sourit. Lily était vraiment une amie. Elle s'inquiétait pour lui, mais respectait ses choix, même si elle n'était pas d'accord. Il s'assit et souffla :
- Merci.
- Hum, répondit distraitement la jeune fille. T'as raison ça fait un peu de couleur.
Elle sortit un tube du la boîte à pharmacie et appliqua du gel sur les côtes du jeune homme.
- C'est froid !
- Arrête de faire l'enfant. C'est ça ou tu gardes le bleu. Tu devrais manger plus, murmura-t-elle après un temps.
- Je sais, soupira Severus.
À vrai dire, il était maintenant habitué à manger peu. Vu qu'il n'avait plus rien le soir après que son père et ses potes aient dévalisé le frigo, il ne mangeait que le midi au self du lycée. Mais son estomac, habitué aux privations, ne voulait pas avaler grand-chose. D'où sa maigreur. Pourtant, Severus essayait parfois de se forcer, mais c'était souvent trop pour lui, et il allait forcément vomir ce qu'il avait ingurgité.
- Tu révises encore la physique ? demanda Severus en remettant son tee-shirt trop grand.
- Oui, on a contrôle demain. Et toi ?
- J'ai révisé la semaine dernière.
Severus se leva. Il devait partir maintenant. Ça lui avait fait du bien de voir Lily. De voir quelqu'un qui s'inquiétait et prenait soin de lui. C'était agréable. Le jeune homme saisit son manteau laissé à l'abandon par terre et allait l'enfiler quand Lily l'appela :
- Sev ?
- Oui ? dit-il en se tournant vers son amie.
Il n'eut pas le temps de se demander ce qu'il se passait, qu'il fut assailli par une tornade rousse et étroitement serré dans les bras de la jeune fille. Il était légèrement plus grand et Lily avait son visage à côté du sien. Elle faisait des cercles dans son dos, dans un geste réconfortant. D'abord étonné, Severus resta immobile, puis, doucement, se laissa aller à l'étreinte et entoura à son tour la jeune fille de ses bras.
Il avait toujours manqué de douceur et de tendresse, même si sa mère lui en donnait parfois. Alors ce câlin il le savourait. Il aurait toujours voulu sentir ça. La protection d'un être aimé. Il ferma les yeux et plongea son visage dans le cou de la jeune fille. Lily continuait ses gestes, rassurants, réconfortants. Il ne voulait pas partir. Il voulait rester dans ces bras aimant. Il ne voulait pas retourner chez lui, en enfer. Une larme s'échappa et s'écrasa sur la peau de la jeune fille.
- Chut… Ça va aller Sev. Je suis là…
À la première larme, en succéda une autre, puis une autre. Bientôt, Severus pleurait sans retenue sur l'épaule de sa meilleure amie, qui continuait à murmurer des mots rassurants à son oreille. Severus n'aimait pas pleurer. Il n'aimait pas montrer ses émotions aux autres. Il n'aimait pas montrer ses faiblesses. Alors il les cachait derrière un masque de froideur et d'impassibilité.
Mais Lily était Lily. Elle le connaissait depuis qu'ils étaient petits. Elle savait tout de lui. Des mauvais traitements de son père à ce qu'il était derrière son masque. Elle veillait sur lui comme une sœur qu'il n'avait jamais eu.
Elle passait une main dans ses longs cheveux noirs, les caressant tendrement. Rappelant douloureusement à Severus les rares gestes affectifs de sa mère.
- Je veux pas partir… chuchota Severus après quelques minutes.
- Et bien reste, répondit Lily avec douceur.
Severus renifla puis se redressa, posant ses mains baguées sur les épaules de la jeune fille. Un air grave sur le visage.
- Mademoiselle Evans, dit-il d'un ton faussement sérieux, seriez-vous en train de proposer à un garçon de dormir dans votre chambre ? Un homme habité d'instincts primaires et…
Lily pouffa, cachant son rire derrière sa main, pour ne pas réveiller la maisonnée.
- Je ne pense pas que je risque grand-chose avec toi.
- Moquez-vous, mademoiselle… Moquez-vous…
- Allez, arrête de faire l'idiot et viens.
Quelques minutes plus tard, ils étaient tout deux dans le lit de Lily. Severus toujours en jean et tee-shirt et ayant enlevé ces nombreuses bagues et bracelets, et Lily dans son pyjama vert, assortit à ses yeux. La jeune fille éteignit la lumière de chevet.
- Pousse-toi gros tas, marmonna-t-elle en poussant le jeune homme au bord du lit.
- Mais je vais tomber !
Lily grommela quelque chose puis s'approcha de Severus et le prit dans ses bras, la main derrière sa tête pour l'appuyer sur son épaule, comme dans le câlin précédent. Severus sourit et ferma les yeux en entourant la jeune fille de ses bras.
- Voilà, dit celle-ci, comme ça tu ne tomberas pas.
- Merci Lys…
C'était le surnom qu'il lui donnait parfois. Severus se laissa bercer, s'endormant peu à peu.
- Pourquoi tu ne le dénonces pas ? chuchota doucement Lily contre son oreille.
Severus eut un soupir triste et resserra son étreinte.
- Tu sais très bien que si je fais ça, ma mère ne s'en sortira jamais…
- Je sais… mais ce n'est pas une solution. Un jour, il faudra que tu en parles à quelqu'un d'autre… Avant que ton père n'aille trop loin…
Severus ne répondit pas et serra les paupières en enfonçant son visage dans le cou de sa meilleure amie. Il savait qu'il devait faire tout ça. Mais il n'en avait pas la force. Il était faible. Il n'osait pas se dresser face à son père. Et il ne voulait pas y penser maintenant. Pour l'instant il voulait profiter du cocon que lui offrait Lily, il penserait à tout ça plus tard.
Severus secoua la tête et marmonna d'une voix à moitié endormie :
- Tu as mit un réveil ? Pas envie de me faire réveiller par les cris stridents de ta sœur…
- Oui, à cinq heure, comme ça tu auras le temps de rentrer.
Severus hocha la tête et commença à partir dans les limbes du sommeil, entouré des bras protecteurs de sa presque-sœur.
- Merci Lys… merci d'être là…
Le jeune homme s'endormit alors, entendant vaguement son amie murmurer un « Bonne nuit… » accompagné d'un baiser tendre sur le front.
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À suivre
Voilà, c'est le premier chapitre, dites moi ce que vous en pensez dans les reviews svp ^^
La suite pour je ne sais pas quand, on verra, restez attentif hihi
Pakalos
