Bonjour à tous !

Ça y est me voilà de retour ! J'espère que cette nouvelle histoire vous plaira ! ^^

Par contre, je ne donnerais pas de rythme de publications parce que j'ai des petits soucis d'ordinateur ces temps-ci donc je vais essayer de trouver une solution (3 semaines pour arriver à écrire celui-à lol) ! Je voulais malgré tout vous faire partager ce début d'histoire...

Merci à Mockngjay pour sa relecture, ses corrections et ses idées !

J'attends vos reviews avec impatience ;) ! (auxquelles je tacherais de répondre sur mon téléphone XP)

A bientôt !

Peetniss.


Le Témoin.

Chapitre 1.

_ Nous allons nous marier !, annonce-t-il fièrement à la cantonade en levant son verre.

Lui c'est Gale Hawthorne, l'un de mes meilleurs amis.

Des applaudissements retentissent tout autour de moi, des sourires illuminent les visages des gens à côté de moi, les verres cliquètent, des exclamations joyeuses se font entendre… Mais moi, je ne ressens aucune joie-aucune liesse… J'ai juste envie de vomir ou de me jeter du cinquantième étage- au choix ! - Je lève à peine mon verre, me contentant de passer mon doigt sur le rebord.

Au fait, moi c'est Peeta Mellark – et non, je ne suis pas une espèce de connard insensible comme vous pourriez le croire : c'est juste que la fille qu'il va épouser et bien… je suis raide dingue d'elle depuis la première fois où je l'ai vu !

Elle se tient d'ailleurs à ses côtés et son visage ne s'éclaire pas de la même façon que celle de son compagnon- pardon, fiancé- elle semble un peu mal à l'aise : ses pommettes sont légèrement rosées et ses sourcils se froncent. Elle n'a jamais aimé être au centre de l'attention.

Nous sommes dans leur appartement, ils ont réuni tous leurs proches pour nous annoncer la bonne nouvelle. Le champagne est de sorti, ainsi que des plateaux d'amuses gueules disposés le long de la table.

Delly Cartwright, ma meilleure amie depuis aussi longtemps que mes souvenirs remontent, se rapproche de moi et me caresse doucement le bras, comme pour s'enquérir que mon état. Je lui coule un regard en biais et hausse les épaules, impuissant. Je vois bien qu'elle se réjouit pour eux même si elle essaie de maîtriser son enthousiasme. Je reporte de nouveau mon attention vers les tourtereaux et croise une seconde son regard si particulier qui ne cesse de hanter mes songes : un regard gris faisant penser à un ciel d'orage et auquel j'ai bien du mal à résister.

Je me rappelle encore comme si c'était hier, de la première fois où j'ai croisé ces deux prunelles grises…

C'était il y a quatre ans, pendant ma première année d'Université. Je ne connaissais personne et quand je me suis glissé dans l'amphi pour mon premier cours de Culture Populaire, je me suis tapi dans le fond de la salle afin de pouvoir observer mes camarades et essayer de repérer de potentiels amis. A peine avais-je posé mes fesses sur mon siège, farfouillant dans mon sac après mon bloc, qu'un parfum a enivré mes sens : un subtil mélange d'odeurs qui m'a de suite amené dans une forêt en été. J'ai levé ma tête de mon sac, elle était en train de s'installer derrière la rangée devant moi, et c'est là que je l'ai vu et qu'il a fait chavirer mon cœur. Ce regard intense, plein de fougue qui ne quitte plus un instant mes pensées depuis. Mon cœur a failli exploser dans ma poitrine quand ensuite j'ai observé son visage. J'ai su à la minute même que j'étais éperdument amoureux. J'ai ouvert la bouche pour la saluer tandis qu'elle me dévisage en fronçant les sourcils. Elle a remis une mèche de ses longs cheveux bruns derrière son oreille, je ne pouvais détacher mes yeux de ces longs doigts fins. Soudain, comme si on me réveillait en sursaut, j'ai vu un visage émerger de ses cheveux et murmurer dans son oreille. Elle a sursauté et a tourné la tête vers ce dernier, les pommettes roses. Mon rêve se transformait en cauchemar quand leurs lèvres se sont touchées.

La femme de ma vie n'était pas libre…

Tout à coup, l'homme qui venait de briser mon rêve s'est tourné vers moi, sentant probablement que je ne cessais de les observer. Il a tendu cordialement sa main vers moi.

_ Salut !, me sourit-il. Je m'appelle Gale Hawthorne !

J'ai regardé quelques secondes sa main avant de me décider à la prendre, toujours troublé par ces sentiments si intenses que je venais de ressentir pour sa copine. Finalement, je l'ai saisi en essayant de paraître le plus naturel du monde.

_ Peeta Mellark, enchanté…

Sa copine a coulé un dernier regard vers moi – faisant au passage explosé mon rythme cardiaque- avant de s'asseoir sans plus un mot. Gale a continué de sourire, comme s'il avait l'habitude du comportement de sa belle. Il a haussé les épaules en la voyant sortir ses affaires.

_ Et cette charmante personne, c'est ma copine, Katniss Everdeen, m'a-t-il précisé.

Katniss Everdeen…

Ce nom magnifique qui ne cessera jamais depuis de flotter dans ma tête.

Je n'ai pas pu retenir mon sourire en hochant la tête, le regard verrouillé sur son dos. Gale a ajouté encore quelques mots avant de s'asseoir à ses côtés, mais je n'en ai pas écouté un seul, cette cascade de cheveux bruns m'avaient hypnotisé. C'était la première et dernière fois que j'ai partagé un cours avec elle. Lors du second cours, elle avait disparu, mais c'est là que mon amitié avec Gale a commencé…

Retour à la réalité : Gale se retrouve soudain devant moi, la mine grave. Un brouhaha résonne tout autour de nous. J'avale ma salive à grand peine tandis qu'il passe son bras autour de mes épaules.

_ Mellark, j'ai une faveur à te demander, commence-t-il, l'haleine exhalant le champagne, son doigt sous mon nez, son verre menaçant de se renverser sur ma chemise.

Je n'arrive pas à détacher mes yeux de ce verre qui penche dangereusement vers moi.

_ Oui ?, je réponds en essayant de me libérer.

J'ai comme l'impression que mon ami s'est laissé aller sur le champagne pour fêter ses fiançailles.

_ Veux-tu être mon témoin ?, termine-t-il la voix un tantinet pâteuse.

Je me retiens de lever les yeux au ciel – mon calvaire n'était-il pas assez intense ? Je vais devoir l'aider maintenant dans l'élaboration de ce cauchemar ? Karma is a bitch ! – je secoue la tête dans l'optique de refuser tout net mais je me surprends moi-même quand je m'entends répondre.

_ Oui, j'en serais honoré mec !

Il me serre tout contre lui afin de me montrer sa reconnaissance, renversant finalement son putain de verre sur ma chemise. Je grogne en baissant les yeux alors que Gale se recule, horrifié. Il met sa main devant sa bouche.

_ Oh merde ! Je suis désolé gros !, s'exclame-t-il en me frottant le torse.

Je serre les dents et plaque un sourire sur mon visage. Je le repousse sans ménagements.

_ C'est rien, va rejoindre tes invités…, dis-je en le poussant un peu tandis que je louche vers la tâche.

_ Heureusement que la champagne tâche pas hein !, rigole-t-il en me tapant dans le dos.

Et depuis quand le champagne ne tâche pas ?!

Gale me remercie à nouveau et va rejoindre les convives. Delly, qui s'était effacée pendant toute la conversation, réapparaît à mes côtés et me tend un verre d'eau pétillante.

_ Tiens, mets ça dessus, m'explique-t-elle.

Je la remercie d'un regard et m'éloigne vers les toilettes, un calme bienvenue m'accueille quand j'arrive dans le couloir menant à la salle de bains. Je soupire en me pinçant l'arête du nez quand j'arrive devant la porte. Je ferme les yeux et pousse cette dernière. Et là, je sursaute quand je me retrouve nez à nez avec elle, Katniss Everdeen en personne, assise sur le rebord de la baignoire, la tête entre les mains. Je me suis rarement retrouvé en face d'elle comme ça, dans un espace aussi étroit qu'une salle de bains. Elle relève vivement la tête pour me dévisager de son regard si énigmatique, j'en ai des frissons tout le long de ma colonne vertébrale.

_ Oh… Je suis désolé…, je marmonne en reculant.

Elle hausse les épaules en se mordant la lèvre inférieure – Mon Dieu, on a pas idée d'être aussi attirante !

_ C'est rien, j'aurais dû fermer la porte, souffle-t-elle.

Je remarque alors son air las et m'approche doucement, ne voulant pas l'effaroucher.

_ Ça ne va pas Katniss ?, je lui demande délicatement en me penchant vers elle.

Elle souffle et lève les yeux au ciel mais ne répond pas, se contentant d'allonger ses jambes. Je m'assois naturellement à côté d'elle, ma cuisse frôlant la sienne, mon mollet effleurant le sien, je me demande quelle mouche m'a donc piquée !? Je n'ai jamais été aussi près d'elle je crois. Je retiens mon souffle tandis qu'elle reste silencieuse. Je m'attendrais presque à ce qu'elle me dégage avec sa fougue habituelle. J'inspire à fond.

_ Y a un problème ?, je m'enquiers à nouveau.

_ Non je…, murmure-t-elle, je n'aime juste pas être au centre de l'attention.

Je n'ai jamais eu de si longue conversation en tête à tête avec elle- je n'ai jamais eu de conversation tout court en tête à tête avec elle- ni de moments comme celui-ci. Je passe ma main dans mes cheveux pour essayer de masquer mon trouble. J'ai l'impression d'être dans une espèce de bulle, partageant avec elle un étrange moment. Elle soupire encore, je la sens soudain nerveuse, elle se met soudain à renifler, brisant la magie de l'instant.

_ Tu sais que tu pues ? me lance-t-elle soudain.

Je ne peux m'empêcher de sourire et de porter mon regard sur ma tâche de champagne en tirant sur ma chemise de ma main droite, ma main gauche toujours appuyée sur les bords de la baignoire, à quelques millimètres de la mienne, je peux presque sentir a chaleur qui émane d'elle. Je suis de plus en plus troublé.

_ Ça c'est un cadeau de ton cher fiancé !, je rigole en gigotant.

Je ne saurais le jurer, pourtant, j'ai la sensation fugace que nos doigts se frôlent. J'ai soudain très chaud. Il me semble voir l'ombre d'un sourire passer sur ses traits qui disparait aussitôt.

Je ne sais pas pourquoi mais elle se tend soudain et se lève brusquement en remettant quelques mèches derrière ses oreilles.

_ Je dois y aller ! dit-elle abruptement en refusant de croiser mon regard.

Je fronce les sourcils tandis qu'elle sort en coup de vent, ne me laissant même pas l'occasion de comprendre ce qu'il se passe. Surpris, je me lève en m'appuyant sur mes mains, je dois avoir rêvé ce contact. Je secoue mes cheveux pour essayer de retrouver un peu mon calme et regarde mon reflet dans le miroir. Pathétique. C'est le mot qui me vient à l'esprit en me regardant dans la glace…

Quelques minutes plus tard, une tâche toujours énorme sur mon torse -l'eau pétillante de Delly n'y aura rien fait- je rejoins les autres dans le salon. L'ambiance est toujours festive, je cherche du regard Delly et me dirige vers elle. Finnick Odair me choppe au passage et me tend une coupette. D'humeur toujours égale et un brin taquin, il fait partie de mes amis les plus proches, rencontré comme Gale dans l'enceinte de l'Université.

_ Alors, nous voilà co-témoins !, s'exclame-t-il en trinquant avec moi. J'ai hâte de préparer son enterrement de vie de jeune homme ! On va se fendre la gueule !

Je souris en approchant mon verre à ma bouche.

_ Comme j'ai hâte, j'ironise.

Mon ami ne remarque rien et avale son verre d'un trait. Je fais mine de l'imiter mais je n'y trempe que mes lèvres. Gale arrive alors vers nous avec un large sourire, une bouteille de champagne à la main. J'observe quelques secondes les alentours et remarque qu'il n'y a presque pas d'amies de Katniss : il n'y a que Madge et Delly. Le reste des convives sont les amis ou les connaissances de Gale. Je n'en connais pas beaucoup non plus, il semblerait que Gale aime avoir du monde autour de lui.

_ Ahhh Peeta, s'excite-t-il en me tapant dans le dos. Je te cherchais justement !

J'ai failli une nouvelle fois recevoir du champagne sur ma chemise, cette fois de ma coupe : heureusement que je me suis reculé à temps.

_ Ah bon ?, je m'étonne, un peu coupable du moment que je viens de partager avec Katniss.

Finnick prend la bouteille des mains de Gale et s'en sert une bonne rasade dans son verre.

_ Les mecs, je vous laisse, je vais aller secouer Paupaul, intervient Finnick, toujours aussi classe. Et peut-être même déposer une buche, je sais pas encore !

_ Merci de cette précision, je glisse dans un demi-sourire.

Il nous laisse en tête à tête Gale et moi. Il jette un coup d'œil autour de nous et approche son visage du mien.

_ J'ai un petit service à te demander Mellark…

_ Encore !?, je m'étonne.

J'appréhende un peu ce qu'il va me demander : je suis déjà son témoin, il veut pas non plus que je fasse le wedding planner en plus ?

_ Comme tu le sais, m'explique-t-il sur un ton de conspirateur, nous entamons nos derniers mois à la fac. Et donc, ce sera mon dernier Spring Break. Catnip ne vient pas avec moi…

_ Comme d'habitude, je précise.

Il sourit et boit une lampée de champagne.

_ Exact, sourit-il. Je compte bien en profiter si tu vois ce que je veux dire !

Il me fait un clin d'œil insistant, et à mon grand désarroi je vois très bien ce qu'il veut dire : le seul Spring Break que j'avais fait avec lui et ses copains de beuveries pendant ma première année, il avait passé ses semaines à enchaîner les filles en arguant que « ce qu'il se passe au Mexique, reste au Mexique ! ». N'étant pas d'accord avec ces façons de faire, je n'avais pas réitérer l'expérience, essayant de mettre mon indignation au vestiaire et de ne plus y repenser : c'est mon ami, je n'ai pas à le juger.

_ Bref, continue-t-il, pendant ces deux semaines, je voudrais que tu surveilles ma moitié.

Je reste bouche bée devant ce qu'il me demande : monsieur a le droit de butiner à droite et à gauche mais elle, elle doit rester fidèle et je dois même la surveiller, bonjour la confiance !

_ Humm… Tu es sûr qu'elle a besoin d'un chaperon ? Elle est assez grande non ?

Il secoue son index sous mon nez.

_ On ne sait jamais, elle est à moi, je ne veux pas que d'autres s'en approchent !

Je ravale ma réplique et hoche la tête en serrant les lèvres.

_ Je suis un peu mal à l'aise de faire ça, je lui explique.

Il fait sa moue de chien battu, celle qui enjôle toutes les minettes, qui me laisse de marbre.

_ Gale, j'insiste, c'est un peu dégueulasse quand même…

_ Peet'…, me supplie-t-il.

Je hausse les épaules. Je suis super mal à l'aise. Il insiste encore et je finis par céder.

_ Tu es un super pote Mellark !

Il me tape un peu trop fort sur l'épaule pour marquer son enthousiasme. Il cogne son verre contre le mien et l'avale d'un trait, je grimace en avalant mon champagne.

Dans quelle galère je me suis encore fourré ?

Gale finit par s'éloigner, un sourire encore plus large, et je reste sur place, essayant d'assimiler tous les événements de cette soirée, caressant le pied de mon verre négligemment. J'observe les autres : souriants et heureux, alors que moi je suis au trente-sixième dessous, gêné au possible… C'est vraiment une étrange sensation… Je pose mon verre sur la table juste à côté de moi. Je décide ensuite d'aller prendre un peu l'air sur le balcon et par la même occasion, fumer une clope –même si j'avais promis à Delly que j'allais arrêter- histoire de me détendre. Je me faufile à travers les gens et me glisse à l'extérieur. L'air frais de ce début d'Avril me requinque un peu : le soleil tape encore un peu sur le balcon et l'air embaume le printemps. Je soupire en cherchant mes cigarettes dans mes poches. J'entends alors la porte s'ouvrir derrière moi et Delly me rejoint avec un petit sourire en secouant mon paquet.

_ C'est ça que tu cherches ?, me demande-t-elle malicieusement en arrivant à mon niveau.

Elle me sourit en me le tendant, je l'attrape un peu désabusé. Elle est vraiment toujours là quand je me sens pas bien.

_ Pour cette fois, tu as une excuse, m'explique-t-elle en me frottant gentiment le dos.

Je hausse les épaules et sort fébrilement une cigarette du paquet suivi du briquet. Nous restons silencieux tous les deux. Je ne dis rien, me contentant de tirer sur ma clope et d'expirer rapidement la fumée par les narines.

_ Alors, quand est-ce que tu vas te décider à exprimer ce que tu ressens ?, me titille mon amie.

Je glousse en tournant les yeux vers elle.

_ Tu connais très bien mes sentiments…

_ Oui, mais ça fait toujours du bien de les dire à voix haute.

Elle m'attire à elle tandis que je pose instinctivement ma tête sur son épaule, elle a toujours été à mes côtés dans les bons et les mauvais moments.

_ Ça me tue à petits feux, je commence. Je n'arrive pas à me réjouir pour mon ami et je me sens comme une merde de penser ce genre de choses : il ne la mérite pas…

_ Je ne peux que te rejoindre sur ce point, murmure-t-elle. Katniss est trop bien pour lui.

Je me remets droit et tire un peu fort sur ma cigarette. Je soupire en essayant de faire des ronds de fumée.

_ Mais qu'est-ce que tu veux que je fasse ?, je me lamente. Je ne peux pas dire à Katniss que son fiancé est un salop, parce que c'est mon meilleur ami, et je ne peux pas dire à Gale que je suis éperdument amoureux de sa fiancée, parce que c'est mon meilleur ami !

Je prends une dernière taf de ma cigarette avant de la jeter par-dessus la rambarde d'une pichenette du doigt.

_ Je suis certaine que tout va s'arranger, me rassure Delly.

Elle se touche le nez en me regardant avec complicité avant de prendre mes doigts.

_ Tu sais bien que l'avenir est plein de surprises !

Je ne peux retenir de sourire en la voyant si positive : c'est tout ce que j'aime chez elle, sa jovialité et sa façon de toujours voir le bon côté de chaque situation.

Le soleil a complètement disparu derrière les immeubles et une fraîcheur s'est installée assez rapidement, je fourre mes mains dans mes poches tandis qu'elle serre ses bras contre elle en frissonnant.

_ Bon, et si nous rejoignions la fête ?

Je secoue la tête en m'emparant à nouveau de mes cigarettes.

_ Je crois que je vais m'en griller une autre, je lui réponds.

Elle grimace un peu mais ne dit rien, se contentant de repartir à l'intérieur.

Je n'ai nullement envie de rejoindre les autres et de voir le petit couple rayonner de bonheur. Je déteste être dans cet état d'esprit, je ne suis pas de nature à me lamenter en plus. J'allume ma deuxième cigarette et me morigène. Je ne vais quand même pas arrêter de vivre parce que celle qui fait battre mon cœur se marie ? En plus, elle ne sait même les sentiments que j'éprouve pour elle, c'est complètement stupide comme comportement. Je prends une dernière bouffée de ma cigarette – la toute dernière cigarette j'espère – et l'écrase sur ma chaussures avant de mettre mon mégot dans mon paquet, comme un symbole.

Je pénètre dans l'appartement dans un nouvel état d'esprit – du moins, j'essaie- et me dirige vers le futur marié avec ce que j'espère être un grand sourire. Il se tient à côté de sa fiancée de qui je croise le regard, je sens mon cœur se serrer, je l'ignore et me plante à côté de lui en m'emparant de a dernière coupe de champagne posée sur le plateau. Je la tends vers lui pour qu'il trinque avec moi. Ce qu'il fait avec un grand sourire. Je sens mes yeux qui papillonnent d'instinct vers Katniss mais je me force à garder mon attention focalisée sur Gale. J'avale ma salive avec peine.

_ Alors, vous avez choisi la date pour convoler ?, je fais semblant de m'intéresser.

Gale avale une lampée de son breuvage et entoure Katniss de son bras pour la coller contre lui, elle grimace et se tortille pour s'échapper. Elle s'éloigne sans un mot, Gale ne se vexe pas une seconde – i est habitué après tout- et continue la conversation, je n'arrive pas à m'empêcher de la suivre du regard.

_ On avait envie de le faire juste après la remise des diplômes, comme un symbole.

Ouch, moins d'un mois pour organiser un mariage, elle est enceinte ou quoi ?!

_ C'est pas un peu rapide ?, je demande, sceptique.

Gale hausse les épaules et élude la question.

_ Va falloir vous dépêcher pour mon enterrement de vie de garçons !, s'esclaffe-t-il en me tapant sur l'épaule. Et…

Il baisse la voix, conspirateur et se rapproche de mon oreille, c'est pas possible toutes ces cachotteries…

_ … je veux de la gonzesse hein !

Je me contente de sourire en reniflant par le nez, un peu gêné.

_ Tu m'emmènes à l'aéroport demain ?, m'interroge-t-il tout à coup, changeant complètement de sujet.

Je le regarde sans comprendre.

_ Euhh… si tu veux…Mais… C'est pas Katniss qui t'emmène ?

_ Si mais je voudrais que tu la gardes à l'œil un maximum. Je te l'ai dit tout à l'heure.

_ Tu veux carrément que je sois son ombre quoi !, je m'étonne.

Il me regarde droit dans les yeux, soudain sérieux comme un pape.

_ Exactement.

Je suis de nouveau mal à l'aise et avale mon verre cul-sec. Je le repose et m'empare de la bouteille qui traîne à côté de Gale sur le buffet pour me resservir : la pilule a du mal à passer.

_ Peet'… Je te fais absolument confiance pour ce rôle.

Je n'arrive pas à le regarder en face. Je me sens comme une merde…