Tout se perd, rien ne s'oublie
Résumé :
Suite à sa victoire contre Voldemort, Harry s'enfuit dans le monde moldu. Cinq ans après son départ il réapparait à Pré au lard. Le survivant y ouvre une petite boutique de potion. Cependant, ce retour dans le monde sorcier semble raviver de douloureux souvenirs. Résistera-t-il à la tentation de le revoir ? Alors que son corps, son cœur et son âme ne réclame que lui ? HPSS rated M.
Disclaimer :
Les personnages et l'univers ne m'appartiennent pas, même pas Severus snif. Tout est de JKR.
Avertissement :
Rated M. Ceci est un slash (relation homosexuelle citronné). Cette histoire n'est pas pour les petites natures et les homophobes. Pour les autres je vous souhaite une bonne lecture.
Note de l'auteur :
Bonjour à toutes et à tous, ceci est ma première fiction. Je me lance avec mon pairing préféré. N'hésitez pas à me laisser une petite review !
Bonne lecture !
Chapitre 1 Réminiscence
Cinq ans. Cinq ans que ce regard me hantait. Cinq années que je n'avais pu voir cette étincelle dans ses yeux. Un regard emplit de confiance et d'adoration que moi, Severus Snape, professeur de Potions et terreur des cachots n'avais jamais vu auparavant. Je n'avais pas compris à ce moment-là, lorsque Potter s'était tourné vers moi un léger sourire s'affichant sur ses lèvres.
Le petit arrogant était parti affronté son destin sans un mot de plus. Me laissant à un désarroi le plus total.
HPSS
Ils s'étaient entrainés tous deux durant l'année qui avait précédé la bataille finale. Severus essayant d'inculquer l'occlumantie et des sorts de magie noire à ce Gryffondor têtu. Au fil des semaines, Potter semblait plus calme, plus mature et cela avait bouleversé le professeur de potion.
L'enfant c'était transformé sous ces yeux en homme. Harry avait grandi et s'était étoffé grâce aux entrainements intensifs que Severus lui faisait subir depuis plusieurs mois. Le professeur de potion n'en n'avait réellement pris conscience qu'un jour ou Harry, transpirant abondamment après un leur exercice, avait retiré sa robe ainsi que son t-shirt pour s'éponger le visage.
Severus découvrit des muscles bien dessinés et une peau dorée qui lui avait donné, sur le moment, envie de toucher ce corps bien fait. Il remercia le ciel d'avoir acquis au cours de ses longues années d'espionnage une maitrise de lui-même à faire pâlir de jalousie le seigneur des ténèbres lui-même.
Sous le regard intense de son professeur, Harry rougit furieusement, se lança un sort de rafraîchissement et enfila son t-shirt dans la hâte. Se sentir détaillé ainsi par un autre homme, qui plus est son professeur de potion tant détesté, l'avait quelque peu remué. Cependant Harry n'avait eu le temps de s'en formaliser car Snape avait déjà remis son masque de froideur implacable. Les séances devenaient de plus en plus intenses et difficiles aussi bien physiquement que mentalement.
Snape devait admettre que son élève avait atteint tous les objectifs qui lui avaient fixé. Les surpassant même. Il avait ressenti une certaine fierté à l'égard de Potter ainsi qu'une légère tendresse. Il s'était rendu compte au contact du Gryffondor, qu'il n'était pas aussi arrogant et présomptueux qu'il ne l'avait pensé. Ces certitudes et ces préjugés avaient été mis à mal depuis qu'il côtoyait le jeune homme pour ses entrainements particuliers.
Le professeur réalisa alors que lui-même était en train de changer. Les piques habituelles n'avaient plus le même mordant et les joutes verbales avec son élève n'étaient plus aussi venimeuses.
Un soir, dans ses appartements aux cachots, Severus se regarda dans le miroir de la salle de bain et fut surpris de ne pas se reconnaitre. Depuis quand ses traits s'étaient autant adouci ? Quelle était cette lueur qu'il apercevait dans ses yeux noirs ? Secouant la tête pour chasser ses pensées dérangeantes, il se dirigea vers son salon pour se servir un verre de Whisky Pur Feu et s'installa dans son fauteuil près de la cheminée.
Les reflets des flammes dansaient dans ses obsidiennes. La chaleur réconfortante du foyer et de l'alcool semblaient apaiser son âme tourmentée. Il commençait à se détendre quand il entendit trois petits coups timides à la porte de son appartement. Grognant et pestant contre l'intrus il ouvrit la porte d'un geste brusque, le visage haineux. Il tenta de masquer sa surprise quand il découvrit que l'impudent n'était autre que sa Némésis.
Monsieur Potter, le couvre feux est passé depuis longtemps, j'ai conscience que votre votre arrogance vous empêche de suivre un simple règlement mais oser frapper à la porte d'un professeur à une heure avancé de la nuit est une preuve flagrante de votre grande stupidité, attaqua Snape.
Harry serra les poings, il savait que c'était une mauvaise idée de venir voir son professeur en dehors de ses entrainements mais il fallait qu'il le voie. Il fallait qu'il lui parle avant qu'il ne soit trop tard. Harry sentait que la bataille finale approchait, il le sentait à travers sa connexion avec Voldemort. Bientôt son destin serait scellé. Avant cela il souhaitait plus que tout mettre certaines choses au point avec son professeur honni.
-Professeur, excusez-moi de vous déranger aussi tard mais il…commença Harry.
Soudain une chose frappa Harry, Snape ne portait pas c'est sempiternelles robes noires, il ne portait qu'une simple chemise noire déboutonnée négligemment à l'encolure. Le jeune homme déglutit fasse à cette vision, cette tenue était synonyme de nudité pour Snape.
-Professeur puis-je entrer un moment ? Harry rougit devant sa propre demande mais se pressa d'ajouter : Je ne veux pas que des oreilles indiscrètes entendent ce que j'ai à vous dire.
Snape se demanda alors si c'était les effets du Whisky ou bien peut-être avait-il perdu l'esprit mais son corps se plaqua contre la lourde porte en bois laissant le passage libre pour que le jeune Gryffondor pénètre dans son domaine. Voyant le trouble de son professeur, Harry reprit la parole afin d'apaiser cette soudaine tension dans la pièce.
-Dumbledore vous a-t-il parlé de mes cauchemars ?
Severus acquiesça silencieusement en reprenant place dans son fauteuil, verre de nouveau en main.
-Il semblerait que je doive affronter Voldemort plutôt que prévu, Professeur. La nuit dernière je les ai entendus dans un de mes cauchemars planifier une attaque à Pré au Lard ce week-end.
Severus frissonna malgré la chaleur présente dans la pièce. Il fixait désespérément les flammes et se concentrait pour que son inquiétude à l'égard du jeune Potter ne transparaisse pas sur son visage.
-Je vois…Dumbledore est-il informé de ce revirement de situation ? demanda Severus plus durement qu'il ne l'avait voulu.
Harry qui était resté debout depuis le début de cet étrange interlude, s'approcha d'un pas vif jusqu'au fauteuil de son enseignant.
-Dumbledore a été averti dès que j'ai eu la vision. Je voulais simplement remettre les choses dans leur contexte. Dans peu de temps, j'irais me battre contre ce monstre. Et sans doute n'aurais-je plus l'occasion de vous le dire.
-De me dire quoi Potter ?
-Vous dire que je ne vous rends plus responsable de la mort de Sirius, que j'ai finalement compris que vous étiez vraiment de notre côté et que je vous apprécie beaucoup, Professeur.
Le visage de Potter devint encore plus rouge, visiblement très gêné par cette dernière révélation. Snape sentit sa tête vaciller, que venait de lui dire l'horripilant gamin ? Qu'il l'appréciait ? Le morveux ne pouvait pas l'apprécier, il était le batard graisseux, la chauve-souris des cachots, la terreur de Poudlard ! Personne ne pouvait l'apprécier et surtout pas ce Gryffondor têtu ! Etait-ce l'approche du combat contre le seigneur des ténèbres qui lui avait chamboulé l'esprit ?
-Ne dites pas n'importe quoi Potter !
-Je vous dis ce que je pense sincèrement Professeur, je n'attends pas de vous que cela soit réciproque. Je voulais que vous le sachiez avant que…
-Potter, arrêtez immédiatement ce discours mélodramatique ! A vous entendre on croirait penser que vous ne comptez pas vous en sortir !
Harry fut surpris par la virulence de cette remarque, il se demanda une bref instant s'il était possible que Snape s'inquiète pour lui. Le jeune brun garda le silence en fixant un point imaginaire dans l'âtre de la cheminée. Que pouvait-il répondre à Snape ? Que oui il ne se faisait pas d'illusions.
Qu'il s'était résigné à devoir se sacrifier pour le bien de la communauté sorcière. Qu'il n'aurait pas d'avenir et qu'il ne connaitrait sans doute jamais l'amour ? Se rendant compte de la tournure de ses pensées, Harry appela d'un Accio un verre et la bouteille de Whisky que reposait sur la petite table d'appoint à côté de Snape.
Severus se rendit compte que son esprit devait être trop embrumé car il ne réagit pas et laissa le jeune homme se servir. Le professeur de potions se morigéna et se redressa dans son fauteuil. Le silence lourd commença à exaspérer Harry qui souffla et s'installa dans le fauteuil en face de Snape, le surprenant une nouvelle fois par son audace.
Soulevant un sourcil narquois, Severus se dit que c'était la soirée la plus étrange qu'il n'ait jamais vécu. Ce n'était pas tant la nouvelle attitude audacieuse du jeune homme qui l'intriguait mais la sensation étrange qu'il sentait au creux de son estomac depuis que le garçon lui avait avoué qu'il l'appréciait.
C'était comme un fourmillement, Severus ne put s'empêcher de lever les yeux vers Harry. Les joues légèrement rougies par l'alcool, le col de chemise ouvert, la cravate négligemment dénouée et la robe de sorcier totalement ouverte, Harry représenta à cet instant tout ce que Severus désirait chez un homme. Une beauté à la fois juvénile et virile. Cela lui sauta aux yeux avec tant de force qu'il ne put s'empêcher de respirer fortement. Visiblement l'alcool ne lui réussissait pas ce soir.
Harry entendit la respiration soutenue de son professeur et tourna son regard vers lui à son tour. Leurs regards se croisèrent, la tension était à son comble, chacun pris dans le tourment de ses pensées. Le jeune brun se leva, les jambes légèrement engourdie, il n'avait pas l'habitude de boire de l'alcool aussi fort, trop habitué aux bières au beurre des Trois Balais. Il déposa son verre désormais vide sur la table d'appoint et se retrouva à un pas de Snape.
-Professeur, je…
Harry déglutit ne sachant quoi dire pour faire descendre cette tension qui devenait intenable.
-Vous devriez retourner à votre dortoir Potter avant de faire des choses que vous pourriez regretter.
-Et si c'était ce que je veux Professeur ?
-Alors vous n'êtes qu'un imbécile. Snape souffla.
Harry se rapprocha lentement, ses genoux touchèrent ceux de Snape et il attendit. Severus sembla indécis, le gosse avait fait le premier pas. Devait-il faire le suivant, tout en sachant où cela les mèneraient ? Severus sentit une main douce effleurer sa joue et la chaleur se dégageant de ses doigts envoya directement une décharge dans son bas ventre. Harry souleva gentiment le menton de Snape, l'obligeant à le regarder.
-Potter, nous ne devrions vraiment pas continuer cette discussion…
Severus se leva à son tour, il dépassait Harry d'une bonne tête. Leurs corps se frôlaient, leurs souffles se mélangeaient. Le Survivant fixa avec intensité ce visage qu'il avait tant haï. Les traits de Snape étaient détendus, ses yeux brulaient d'un désir douloureusement contenu. Il bénit sa robe d'être suffisamment ample pour cacher l'état dans lequel il se trouvait, son pantalon commençait à être étroit et chaque léger frôlement ressemblait à de la torture.
Harry n'en menait pas large non plus, il se sentait à cet instant tellement serré dans son boxer, qu'il décida de se rapprocher encore plus de Snape jusqu'à coller son corps au sien. Harry gémit. Severus trembla.
Le peu de contrôle qu'il lui restait sur lui-même sembla s'évaporer lorsque le foutu gamin colla son érection contre la sienne. Pour ne pas s'effondrer sous la rafale de sensations qui l'envahit, Harry enroula ses bras autour du coup de son professeur en rapprochant son visage du sien. Leurs lèvres n'étaient qu'à un souffle l'une de l'autre.
Puis soudain s'en fût trop pour Severus, lui qui avait réprimé son désir envers le jeune Gryffondor depuis trop longtemps se sentit submergé par les sensations de ce corps chaud pressé contre le sien. Il lui sembla alors que les deux émeraudes en face de lui, lui criaient d'éteindre ce feu qui les embrasait.
-Harry…
Severus plongea sur le jeune homme. Harry se retrouva plaqué fermement contre son corps fiévreux tandis qu'il était profondément et avidement embrassé par le professeur Snape. Harry attrapa alors la chevelure de Severus et lui rendit sauvagement son baiser profitant pour commencer à fouiller de ses mains sous les robes de Snape. Jamais il n'avait reçu un tel baiser.
La langue de Snape était dans la bouche d'Harry et celle d'Harry était dans celle de Snape. Avec corps fort pressé contre lui, Harry pu sentir l'érection de son professeur contre sa hanche. Manquant d'air Harry se recula en haletant. Snape le regarda, troublé.
Inconsciemment Harry passa sa langue sur les lèvres gonflées. Ce geste sembla échauffer encore les reins du professeur de potions. Cependant lorsqu'il réalisa ce qu'il venait de faire, il se recula de plusieurs pas, comme si une distance entre eux pourrait apaiser son corps enfiévré.
-Je…Ca n'aurait pas dû arriver. Cela n'arrivera plus jamais.
Le ton de sa voix s'abattit comme une chape sur Harry qui déglutit.
-Mais pourquoi Professeur ?
-Cela ne se reproduira plus, je suis désolé.
Snape entra finalement dans sa chambre et claqua la porte, laissant Harry tremblant s'effondrer sur le sol du salon.
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Harry enfila sa cape d'invisibilité et prit la direction de la tour Gryffondor encore sonné par cette confrontation avec Snape. Il arriva devant la grosse Dame, murmura le mot de passe pour ne pas se faire attraper par quelqu'un à cette heure avancée de la nuit. Lorsqu'elle daigna finalement lui ouvrir, Harry se faufila à l'intérieur et pénétra dans la salle commune.
Harry s'assit finalement quelques instants sur l'un des larges canapés rouges devant la cheminée. Il prit appuie sur ses mains pour y cacher son visage. Le trouble qui le parcourait était nouveau pour lui. Jamais il n'avait ressenti une telle excitation et un tel désir pour quelqu'un.
Finalement le survivant prit l'escalier menant aux dortoirs des garçons et poussa aussi doucement que possible la porte en bois. Il entendit ses camarades ronfler légèrement. Personne ne semblait avoir remarqué son absence. Ron dormait la bouche ouverte et semblait marmonner des choses incompréhensibles. Harry s'installa dans son lit après s'être débarrassé de ses vêtements encombrants et ferma les rideaux de son lit d'un sort informulé.
Harry fut agité cette nuit-là, ne cessant de se retourner dans son lit en repensant aux évènements survenus quelques heures plutôt dans les cachots. Snape le désirait et il désirait Snape. Etait-ce l'urgence qui l'avait poussé dans les bras de son professeur ? Ou est-ce que cela datait de bien avant ? Il n'avait jamais ressenti aussi fortement le besoin d'être physiquement lié à quelqu'un. Il avait bandé tellement fort alors qu'ils s'étaient à peine touchés.
Le baiser avait été la goutte d'eau qui avait débordé le chaudron. Harry se rappela de la passion donné par Snape au moment où leurs lèvres s'étaient enfin touchées. Y penser, ralluma le désir chez Harry. Ce dernier plus frustré que jamais, chercha involontairement son sexe.
Il s'imagina l'embrasser à nouveau, le presser contre un mur et sentir caresser par ses mains élégantes. Harry se caressa lentement puis fermement. Son sexe réclamait libération. Des images de Snape dansaient derrière ses paupières closes, Harry…, Snape avait prononcé son nom d'une voix tellement roque et chaude qu'Harry jouit soudainement dans sa main.
Harry se sentit honteux, il venait de se masturber en pensant à son professeur de potion.
Mon dieu mais comment je vais faire pour le regarder à nouveau en face ?
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Quand Severus entendit la porte de son appartement claqué, il poussa un long soupire et se laissa glisser le long de la porte en bois de sa chambre.
Maudit Whisky! Maudit Gamin! Maudite érection! Mais qu'est-ce qu'il m'a pris ? J'aurais dû lui ordonner de foutre le camp avant même qu'il ne pose un orteil chez moi ! Il finira par avoir ma peau ! D'ailleurs sa réaction n'était pas du tout normal !
Il aurait dû être dégouté et fuir aussi loin que possible de moi, l'immonde batard. Mais au lieu de voir de l'aversion dans son regard, je ne voyais que du désir se refléter dans ses magnifiques émeraudes. Le gosse me voulait, en fait, à bien y réfléchir, ce n'était plus un gosse vu la taille du sexe que j'avais senti se presser sur ma hanche. Mais comment le pouvait-il ?
On ne passe pas d'une haine viscérale entretenue pendant plusieurs années à un désir aussi palpable !
Je repensais à ce que m'avais dit Dumbledore un jour : Entre l'amour et la haine il n'y a qu'un pas. Potter avait bien affirmé qu'il m'appréciait, mais on ne pouvait pas parler d'amour ! L'amour ça n'existe pas ! En tout cas pas pour moi, le seul amour que je n'ai pu recevoir un jour venait de ma mère, et c'est à cause de cet amour maternel indéfectible qu'elle est morte.
Mon père devenait de plus en plus violent avec nous, prétextant que nous avions besoin de discipline pour maintenir l'honneur des Snape.
Je me rappelle que lors de ma septième année à Poudlard alors que je rentrais chez moi, pour les vacances de Noël, j'y avais retrouvé ma mère de plus en plus faible. Cependant elle gardait toujours un sourire tendre et affectueux pour moi. Je voyais la fatigue dans ces traits et dans ses mouvements, comme si elle portait sur ses épaules toutes les peines du monde.
C'était durant ses vacances là que je l'avais vu pour la dernière fois. J'avais reçu un hibou de mon père qui m'expliquait succinctement qu'elle avait succombé à une maladie moldue. Qu'elle s'était éteinte dans son sommeil.
Je n'arrivais pas à le croire. Je savais qu'il l'a battait encore plus depuis que j'étais entré à Poudlard ne pouvant me toucher tant il avait peur de Dumbledore. J'avais serré la courte missive dans ma main tremblante. Les larmes aux yeux, je m'étais mis à courir vers le bureau de Dumbledore Il m'avait accueilli chaleureusement, m'invitant à prendre place sur l'une des chaises devant l'immense bureau en bois brut.
Nous avions beaucoup discuté ce jour-là. J'avais pu mettre des mots sur ce que mon père nous avait fait subir depuis des années. Dumbledore m'écoutait et ne posait aucune question. Lorsque que j'eu finis de parler, Dumbledore me mit cependant en garde.
-La vengeance ne te ramènera pas ta mère Severus.
-Mais il ne peut s'en sortir comme ça Professeur !
Dumbledore avait acquiescé, le regard pétillant légèrement derrière ses lunettes en demi-lune.
-Il y a bien une solution Severus, mais cela demandera de la patience et surtout cela sera très dangereux…
-Je ferais n'importe quoi pour cette pourriture paye ce qu'il a fait !
-Je l'entends mon petit, mais peut être devrais-tu écouter ce que j'attends de toi avant de prendre une décision qui sera je le crains définitive.
-Je vous écoute Monsieur.
Et Dumbledore avait commencé à parler. Au fil de son discours j'avais commencé à déchanter, je comprenais l'impact qu'aurait sa proposition sur mon avenir. Il m'avait parlé d'un certain lord noir, qui commençait à réunir autour de lui des partisans pour la cause des Sangs-Purs. Ce Tom Jedusor semblait s'être mis en tête d'éradiquer les Sangs de Bourbes et les nés moldus, afin de préserver la pureté du sang sorcier. Mon père, qui de toute évidence partageait les idéaux de ce mage noir, l'avait rejoint en tant que Mangemort.
Dumbledore me confia alors une mission : m'infiltrer parmi les fidèles de Jedusor afin d'informer Dumbledore sur les évènements en marche. A l'époque l'Ordre du Phoenix n'avait que très peu d'information sur celui que l'on appela bientôt Voldemort. Cependant le directeur me mis en garde. Je ne pourrais faire de faux pas dans cette mission, ma vie en dépendait. Implicitement, il m'avait demandé de me tenir loin de tout danger potentiel.
L'amour était l'un d'eux. S'attacher, dépendre d'une personne, faire confiance. Tout cela m'avait été interdit pendant des années. Je devais éloigner tous ceux qui essayaient de s'approcher. Mon masque imperturbable et neutre était devenu comme une seconde peau. Etre froid et distant était un de mes principes. Je m'étais forgé une carapace d'acier pour que personne ne puisse jamais m'atteindre.
Pourtant ces derniers mois, avec Potter, j'avais senti que quelque chose en moi était en train de changer. Ma carapace d'implacable maître des potions commençait à se fissurer. Sa vitalité et son entêtement à vouloir me défier sans cesse, m'était devenu essentiel pour continuer cette mission suicide débuté alors que je n'avais que 17 ans. Il me rappelait que tout ceci serait bientôt fini. Je n'aurais plus à me cacher derrière cette façade qui avait fait fuir tout le monde autour de moi.
Je venais de repousser Potter alors que mon corps brûlait encore de son contact, mes lèvres portaient encore le goût de sa bouche. L'imbécile, j'ai deux fois son âge et je ne suis ni agréable ni beau. Etait-ce l'alcool qui lui avait retourné la cervelle ? Je dois avouer que ne suis pas vraiment dans un meilleur état. Je suis là, affalé contre la porte de ma chambre à cuver mon Whisky Pur Feu comme un ivrogne.
Classe Severus !
Severus tenta de se relever aussi dignement que possible et se dirigea vers son lit en titubant. Il ne prit pas le temps de se dévêtir et s'endormit dès que sa tête toucha l'oreiller.
Le lendemain, le réveil fût pour Snape particulièrement désagréable. Il se rendit compte qu'il avait dormi avec ses robes de sorciers et qu'il portait encore ses chaussures. Il grogna. Maudit Whisky !
Il se leva en direction de la salle de bain, il fit disparaitre ses vêtements magiquement et entra dans la cabine de douche. Dieu que c'était bon de sentir l'eau bouillante sur ses muscles tendu. Il attrapa sa bouteille de shampoing aux extraits de pêches naturelles et se frotta énergiquement les cheveux.
Ses cheveux n'étaient pas gras, contrairement à ce que tout le monde pensait à Poudlard. Les reflets huileux de sa chevelure étaient dû à une lotion concocté par ses soins afin d'empêcher les vapeurs de se potions de le faire devenir chauve.
Soigneusement lavé, Severus sortit de la cabine et s'enveloppa dans une serviette moelleuse et chaude. Il s'habilla de ses éternelles robes noires boutonnées jusqu'au cou et sortit de son appartement d'un pas décidé en direction de la grande salle.
Il s'installa à sa place habituelle entre Chourave et McGonagal et commença à boire son thé en jetant des coups d'œil agacé vers la table de la maison Gryffondor. Potter était en train de murmurer à l'oreille de Finnegan. L'irlandais rougit puis rit aux éclats.
Snape sentit brusquement la rage montée en lui en voyant la proximité des deux jeunes, que pouvait bien murmurer le jeune infidèle à cet imbécile de Finnegan ?
Infidèle ? Severus, le gosse ne te doit rien. Il n'est pas à toi. D'ailleurs c'est bien toi qui l'a repoussé hier non ?
Il commença à serrer nerveusement sa serviette tout en fusillant Potter du regard. Harry sentant un regard persistant lui brûler le visage, leva son regard vers la table des professeurs et vit Snape lui lancer une œillade meurtrière. Le visage de son professeur lui sembla transcendé par la rage. Pensant que le soudain élan de haine du maître de potion venait de le rencontre tardive de la veille, Harry baissa le regard, penaud.
Severus fulmina, Potter avait baissé les yeux avec un air honteux. S'en fût trop pour lui. Un grincement de chaise caractéristique se fit entendre tandis que Severus quittait la grande salle par la petite porte réservé aux professeurs. Dumbledore sourit, les yeux pétillants de malice. Harry observa Snape sortir et se demanda un instant s'il ne devait pas le suivre.
-Harry ? Tu te sens bien ? lui demanda Hermione.
-Comment ? Euh oui, oui Hermione tout va bien.
- Hey Harry tu ne finis pas tes pancakes ?
-Ron ! Finis déjà les tiens avant de baver sur les assiettes des autres.
-Mais Hermione !
-Tien Ron prends les, je n'ai plus faim de toute façon, fit Harry. J'ai besoin de prendre l'air avant le cours de potion.
-Ne sois pas en retard ! s'écria Hermione alors qu'Harry disparaissait déjà derrière les lourdes portes de la grande salle. Tu ne trouves pas qu'Harry à l'air étrange ce matin Ron ?
-Mhgmh…
-Ne parle pas la bouche pleine !
-Je n'ai pas remarqué Mione, après tout on a double cours de potion avec les Serpentards c'est normal qu'il veuille prendre l'air avant se faire massacrer. D'ailleurs tu n'as pas vu la tête de Snape ce matin ? Il avait l'air plus hargneux que d'habitude.
-J'ai vu oui, j'espère qu'Harry n'aura pas trop d'ennui, répondit Hermione songeuse.
-De quoi vous parlez ? Intervint Seamus
-D'Harry, on espère qu'il n'aura pas trop de problème vu l'humeur de Snape depuis qu'il est entré dans la grande salle. Ce type est un vampire, je vous le dis vous n'avez pas vu cette aura noire qu'il traine partout où il va ?
-Arrête de dire des bêtises Ronald Wesley, conclut Hermione en lui donnant un coup de coude.
-Aïe ! Mione.
-C'est vrai que Snape avait une sale tronche ce matin, et comme Harry est sa victime toute désignée, je crains aussi le pire pour lui, acheva Seamus.
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Harry marcha jusqu'au lac en se demandant comment se passerai le cours de potion avec Snape. Son désir pour son professeur était maintenant une évidence mais le rejet qu'il avait essuyé la veille était encore à vif dans son esprit. Harry se dit qu'il pourrait supporter la colère et les sarcasmes de Snape mais pas son indifférence.
Ils avaient fait tellement de chemin ces derniers mois, passant d'une haine virulente à une entente plutôt cordiale. Harry s'avoua même qu'il avait aimé ses cours particuliers avec Snape, ne rechignant plus à être à l'heure lors de leur rencontre dans la salle sur demande.
Cependant, le jeune Gryffondor sentit au fond de lui que l'entente cordiale était maintenant du passé. En ce mois de décembre, l'air était particulièrement frais et piquant. Il enfonça son nez dans son écharpe et resserra sa cape autour de lui. La chaleur qu'il avait ressentie dans les bras de son professeur ne semblait plus n'être qu'un vague souvenir. Il poussa un soupir à fendre l'âme et se rentra au château pour rejoindre ses camardes dans les cachots.
A suivre…
