Salut à tous ici MinuitBronze ! Me voilà de retour sur ce site après de longs mois d'absence pour une toute nouvelle fanfiction qui s'annonce relativement longue :D Et également très différente de ma dernière fiction, And We Run, pour ceux qui l'ont lu. Je tiens au passage à remercier une fois de plus tous ceux qui ont aimé et partagé ou parlé de AWR parce que je suis toujours encore sidérée par le joli succès qu'elle a eu ^^

Voici donc une nouvelle fiction, basée sur un (des) OC. Une première pour moi, j'espère ne pas tomber dans les clichés. Mais la fic reste tout de même dans la catégories Web Shows pour des raisons que vous allez vite comprendre ;)

Voilà voilà ! J'espère sincèrement que ce premier chapitre vous plaira !

Cœur sur vous.

Disclaimer : les vidéastes cités dans cette fiction ne m'appartiennent pas. Si cette fiction les dérange, je la supprimerai. Les autres personnages sont des créations de ma part et m'appartiennent. Je crois. Enfin plus que les youtubeurs, quoi.


Chapitre 1 : Nouveau départ ?

Une rentrée, encore une.

Comme si je n'en n'avais pas subi assez. J'ai l'impression que ça ne s'arrêtera jamais. Et pourtant, je continue à marcher, un pas après l'autre.

Je m'appelle Liv. J'ai 17 ans, je vis dans une petite ville dont le nom ne vous intéresse probablement pas, et aujourd'hui, c'est la rentrée.

Encore une.

Retenant un énième soupir, je m'allumai une clope sans prendre le temps de m'arrêter tout en lançant un regard méprisant à un chien qui marchait sur le trottoir d'en face. Paradoxalement, si j'ai toujours détesté les cours, j'ai toujours adoré le chemin pour y aller. Seule, le silence du matin pour seule musique, dans la rue déserte, sans personne pour me déranger, personne pour me...

- Hé ! Liv !

Reconnaissant la voix, je ne pris pas la peine de me retourner ni de ralentir le pas. La jeune fille qui m'avait appelée arriva à côté de moi, légèrement essoufflée, et ses yeux croisèrent les miens, affichant une colère qu'elle tentait de dissimuler.

- Tu pourrais m'attendre, bougonna-t-elle.

- Tu sais bien que je ne le fais jamais, Cilia, répliquai-je sans ralentir le pas.

- Non, mais tu pourrais faire un effort.

Cécilia est ma meilleure amie. Enfin, plus précisément, elle est ma seule amie. Je ne suis pas ce qu'on pourrait qualifier de très sociable et, pour des raisons qui me sembleront toujours inexplicables, elle non plus.

Cécilia, que j'appelle Cilia la plupart du temps, est une gentille fille de mon âge. Elle a les cheveux courts, roux caramel, et de jolis yeux verts. Elle est plutôt petite mais très droite, et son regard semble rond, presque enfantin. De mon côté, je ne suis pas très grande non plus, et plus mince. J'ai les cheveux mi-longs, ébouriffés, d'un brun foncé tirant sur le violet, et mes yeux sont plus grands, et bleu clair.

Il est étonnant de constater que nos caractères sont aussi différents que nos physiques. Cilia est une fille très douce, gentille, très timide, et pas vraiment courageuse. Certains disent même qu'elle est coincée (en général, ils changent d'avis quand je croise leur regard avec suffisamment de promesses de mort au fond des yeux pour qu'ils décampent en vitesse). Elle est plutôt peureuse, c'est vrai, mais elle essaye d'arranger ça du mieux qu'elle peut. Cilia est très douée en cours, elle est curieuse et s'intéresse à absolument tout, du moins sur le plan intellectuel. Les commérages de lycéennes ne l'ont jamais intéressée. Elle aime surtout les sciences et les langues elle a même appris le russe.

Je n'ai jamais compris pourquoi elle n'avait pas d'autres amis que moi au lycée. Elle était gentille et tolérante. N'importe qui de censé pouvait l'aimer. Et pourtant, les autres la regardaient mal, elle était « l'intello », la fille trop intelligente, celle qui ne parlait que des cours (ce qui était faux), qui s'habillait mal, qui était toujours trop sérieuse. Non, je n'ai jamais compris ce qu'on lui reprochait. Si ça se trouve, c'était aussi parce qu'elle apprenait le russe, ce qui n'améliorait pas sa réputation.

Ou peut-être que c'était parce qu'elle passait son temps avec moi.

Moi, je ne suis pas vraiment comme ça. Je ne suis pas très douée en cours, j'ai un caractère étrange, à la limite de l'explosif. Côté caractère, oui, je suis sauvage. Côté physique... J'ai un style vestimentaire que l'on pourrait qualifier d'indéterminé. Je ne suis même pas une gothique, une emo ou aucun de ces trucs bizarres qui te collent un rôle que tu veux ou dois tenir. J'ai un maquillage un peu sombre, mais je reste modérée, et je n'ai ni piercing, ni tatouage, ni symbole reflétant une quelconque appartenance à un groupe. En résumé, je ne rentre dans aucune case pré-définie.

Personne ne m'aime vraiment, mais ça, je m'en fous. Contrairement à Cilia, le regard des autres ne m'a jamais vraiment affectée et je me fiche que la moitié des passants me dévisagent dans la rue. Au début, ça me perturbait un peu, c'est vrai. Non pas que ça me dérangeait, mais je ne comprenais pas quel intérêt on pouvait trouver à une fille aussi quelconque que moi. Et puis j'ai compris que je m'en foutais, quand j'ai remarqué que tous ces regards étaient méprisants. Tous, sauf un.

Celui de Cilia.

C'est elle qui est venue vers moi, il y a des années de ça. Comment on est devenues amies, je l'ignore, toujours est-il que depuis, on ne se lâche plus. Ce qui peut être étonnant, vu ma personnalité incontestablement solitaire. Mais avec Cilia, ça va. Et elle essaye de me contrôler un peu et de m'empêcher d'arracher les yeux de tous ceux qui disent du mal d'elle. Il faut dire qu'ils étaient bien cons, ces...

- ...Liv, tu m'écoutes ?

- ...hein ? Pardon ?

Ah, oui, ça. Toujours encore ce trait de caractère solitaire, cette façon que j'ai de partir dans mon monde d'un coup, même s'il y a une personne à côté de moi. Mes pensées doivent être incroyables pour que je les préfère aux paroles de mon amie.

Ou peut-être que je suis tout simplement égoïste.

Cilia soupira, comme toujours lorsqu'elle voyait que je partais un peu trop loin dans mon monde.

- Désolée, m'excusais-je, et je le pensais vraiment.

- Laisse. Je disais que j'avais hâte de voir les nouveaux profs. Il paraît qu'il y en a des nouveaux qui...

- Pitié, je la coupe, ne commence pas à parler de ça. On n'est pas encore arrivées, je voudrais penser à autre chose pendant le temps qu'il me reste.

- La rentrée n'est pas un mauvais moment à passer, protesta la rouquine. Tu vas pouvoir reprendre les cours de littérature...

La littérature. L'une des rares matières que j'appréciais, surtout la littérature ancienne. Mais il fallait l'avouer, je n'étais pas brillante. C'était l'une des raisons pour lesquelles je détestais les cours : je n'y arrivais pas. Même dans les rares domaines qui daignaient éveiller un quelconque intérêt chez moi. Je n'avais pas le feeling, la méthode, je ne comprenais pas ce que les profs voulaient. Il m'arrivait même de penser parfois que j'étais tout simplement stupide.

Ce à quoi Cilia répondait toujours : « Tu n'es pas stupide, tu as simplement du mal avec le monde extérieur ». J'ai toujours eu du mal à saisir le sens de sa phrase et elle ne me l'a jamais clairement expliquée.

- Ouais, la littérature...et toi les sciences, j'imagine...

- Et la musique, ajouta-t-elle, des étoiles dans les yeux.

La musique. Encore une chose qui nous différenciait, Cécilia et moi. Elle adore la musique, dans tous ses genres, mais surtout classique. Elle joue du violoncelle depuis longtemps, et a selon moi un bon niveau.

Cependant, mon avis ne vaut absolument rien étant donné que je n'aime pas la musique. Je n'en n'écoute jamais, je n'ai jamais d'écouteurs sur moi. Ça ne me fait rien, ça ne me donne aucun frisson, aucune de ces sensations que Cilia me décrit quand elle en parle avec une passion proche du ridicule.

Je n'aime pas la musique.

Sauf quand c'est Cilia qui joue.

- Il faudra que tu viennes jouer chez moi, un de ces jours, dis-je. Ça fait longtemps que tu ne m'as plus présenté un morceau. Et tu n'as pas vu Sen depuis longtemps, il commence à te réclamer.

- Ne le prends pas mal, mais je lui dirai bonjour de loin...

Sen, c'est mon chat, un matou gris aux yeux verts que j'ai recueilli un jour et qui n'est pas reparti de chez moi. Cilia déteste les animaux encore plus que je déteste la musique, et le fait qu'elle tolère la présence de Sen dans la même pièce qu'elle relève de l'exploit. Lorsque j'ai recueilli le chat, j'ai bien fait comprendre à Cilia qu'il fallait qu'elle s'y habitue en venant chez moi et que je ne le mettrai pas dehors pour elle. Ça aura pris du temps, mais elle a fini par plus ou moins accepter la présence de l'animal.

Je me dis souvent qu'avec son frère (trois ans de plus que nous, une brute imbécile qui la traite d'intello et ne s'intéresse pas le moins du monde à elle) dans la maison, elle devrait avoir l'habitude des bestioles sales et mal élevées, mais je garde ce genre de réflexions pour moi. Cilia n'aime pas que je parle de son frère.

Nous continuâmes à marcher en silence dans la rue, et je me remis à ruminer dans mes pensées, quand Cilia me ramena une fois de plus à la réalité.

- On arrive.

La façade des bâtiments se dessinait à travers les arbres. Le lycée n'était pas vieux, mais sobre, les bâtiments étaient gris, carrés, rien qui invite à passer un bon moment. Mais de toute manière, changer la couleur des murs ou le nombre de fenêtres n'aurait pas réussi à me donner envie d'y entrer. Je retins un frisson et tentai de me contrôler.

- Calme-toi, Liv, murmura Cilia.

- Je suis calme, marmonnai-je.

- Tu parles.

Cilia était également la seule personne au monde à ressentir la plupart de mes émotions. D'habitude, personne ne sait jamais ce que je pense, comment je me sens. J'ai toujours été très réservée vis-à-vis de mes sentiments et de mes émotions. Et pourtant, Cilia lit parfois en moi comme dans un livre ouvert. Ça a d'ailleurs parfois le don de m'agacer, et il m'est déjà arrivé de m'énerver contre elle lorsqu'elle savait ce que je ressentais. Ce que je regrettais presque aussitôt.

Encore une fois, elle avait raison. Tout mon corps s'était tendu et je sentais mon cœur battre un peu plus vite, même si je savais que rien ne paraissait sur mon visage. Mais, au moins, je n'étais pas la seule. Elle avait beau vouloir le cacher, Cilia tremblait comme une feuille.

- Toi aussi, détends-toi, Cilia, lui répondis-je. Ça ne se passera pas plus mal que les autres fois.

- Peut-être, répliqua-t-elle, la voix légèrement sourde. Mais ils seront tous là...

La grande peur de Cilia. « Ils ». Je trouve comique que nous soyons toutes les deux dans le même état d'angoisse lors de notre rentrée, mais pour des raisons complètement différentes.

Cilia n'a pas de problème avec les profs, les devoirs, les cours en général. Elle gère très bien la chose et à vrai dire, la seule chose qui peut la freiner sur le plan intellectuel, c'est moi. Mais elle a une peur bleue des autres, du regard des gens, de ce qu'ils pensent d'elle et ce qu'ils disent dans son dos. Elle est très timide, et elle a beaucoup de mal à parler aux gens. Je trouve ça très triste, parce qu'elle a réussi à nouer des liens avec moi alors que je suis la personne la plus insociable et sûrement la moins amicale de ce lycée -sérieusement, j'ai un vrai caractère de merde. Elle a simplement peur, parce qu'elle pense que personne ne veut lui parler. Et le pire, c'est que, d'une certaine manière, elle a raison d'avoir peur. On chuchote beaucoup sur nous, ça murmure dans les coins, ça jette des regards furtifs, ça raille par SMS dans notre dos. On le sait, même si on ne l'entend pas. Je fais ce que je peux pour la rassurer, mais c'est difficile car je n'arrive pas vraiment à me mettre à sa place.

Le regard des gens, rien à foutre. Pareil sur ce qu'ils peuvent dire de moi. J'ai assez entendu de commérages et de fausses informations sur moi pour écrire un livre – peut-être même deux. Ce genre de conneries de m'atteint plus et c'est à se demander si ça m'a déjà atteint. Je me fiche des autres. J'ai toujours essayé de vivre ma vie comme je le pouvais, seule, avec Cilia pour seule amie, et ça me va très bien. Moi, ce qui me fait peur, c'est les cours, les bâtiments, la structure du lycée. C'est un système auquel je ne me fais pas. Je n'arrive pas à regarder les profs autrement que comme des ennemis. Je n'arrive pas à m'intéresser réellement à des choses, en tout cas pas assez pour être douée. Le pire, c'est que les profs en ont bien conscience. Souvent, ils disent à certains élèves turbulents « Vous avez des capacités, mais vous ne les exploitez pas, ou pas de la bonne manière ». Moi, on ne m'a jamais tenu un discours de ce genre. Comme si les profs se rendaient compte que je n'avais aucune capacité, aucun talent particulier. J'ai fini par m'y faire, même si je ne sais pas trop au fond de moi si je suis d'accord avec cette théorie ou pas. Toujours est-il que je hais ce système. Je hais la compétition entre les élèves et même celle entre les profs, même si elle n'est pas apparente. Je hais ces couloirs et ces salles de classes identiques qui reçoivent des centaines d'élèves par jour, comme si le lycée était une sorte d'usine donc le but était de refiler à la chaîne des connaissances aux élèves qui passent. Je hais ces emplois du temps structurés, qui me font aussi penser à des manuels pour machines, telle heure à tel cours, telle heure à un autre, et rebelote la semaine prochaine. J'ai souvent le sentiment que ces cours nous transforment en robots.

Je retins un énième soupir. On arrivait près du lycée, il fallait essayer d'être positive, pour tenir la journée. Au moins pour Cilia. De toute façon, on allait faire comme on l'avait toujours fait : en se serrant les coudes et en attendant que ça passe. Comme quand on retient sa respiration sous l'eau en fermant les yeux, puis en sortant la tête de l'eau pour respirer à nouveau.

La rouquine et moi contournâmes les grilles pour entrer dans la petite cour du lycée qui donnait sur les bâtiments d'entrée. Je jetai à regret ma clope par terre, sous l'œil désapprobateur de Cilia qui m'avait toujours reproché de fumer, même si elle ne me le disait pas directement. Nous échangeâmes un regard pour nos motiver un peu, et franchissons les grilles.

Une foule d'élèves était déjà agglutiné devant les murs extérieurs où étaient placardées les listes des classes. Déjà quelques regards se tournaient vers nous, et je ne pus retenir un sourire en coin méprisant. Ils m'avaient presque manqué.

Cilia avait pâli à côté de moi, et je lui adressa un sourire que j'espérais rassurant. Un détail me frappa soudain.

- Cilia... Tu penses qu'on est dans la même classe ?

Elle me lança un regard inquiet.

- Oui...oui bien sûr, on a toujours été dans la même classe.

- On a pris des options différentes.

Cilia et moi suivions les mêmes cours généraux, mais il y avait une option obligatoire et une option artistique facultative. Cilia allait continuer les sciences et la musique, moi j'allais me mettre à l'économie et à l'option cinéma.

Elle ouvrit la bouche et la referma sans rien dire et mon estomac commença à se nouer. S'ils nous séparaient, ce serait la mort assurée pour nous deux.

- Non... murmura-t-elle. On sera ensemble, tu verras.

Son regard était toutefois toujours aussi inquiet, et je ne m'étais pas détendue le moins du monde. On échangea un dernier regard et on se fraya un passage jusqu'aux affiches. Cilia se prit un coup d'épaule que je savais délibéré, elle retint mon poing, et nous nous trouvâmes en face des listes. Silence.

- Je suis ici, lança tout à coup Cilia en montrant du doigt son nom sur la cinquième liste.

Je parcourus les noms de ladite liste en retenant ma respiration... pour finalement trouver mon nom au bas de la feuille.

Nous poussâmes un soupir de soulagement à l'unisson. Au moins, on aurait chacune quelqu'un pour nous aider à survivre une année de plus.

Avant que j'aie le temps de me remettre de mes émotions, Cilia me héla à nouveau :

- Tu as vu ? On a des nouveaux profs apparemment.

Un panneau indiquait en effet un « renouvellement du personnel enseignant ». Je haussai les épaules d'un air indifférent. Pour moi, un prof, c'est un prof.

- Ah, ouais. Un peu de changement, pourquoi pas, répondis-je sur un ton neutre.

- Notre professeur principal a un nom étrange, continua la rousse. Je ne sais même pas comment ça se prononce.

La feuille de notre classe indiquait en effet comme professeur principal un certain M. Benzaie. Je haussai à nouveau les épaules, effectivement ce n'étais pas un nom très courant, mais je portais peu d'intérêt à ce genre de chose -le nom et le caractère de mes professeurs-, contrairement à Cilia.

Tout à coup, la sonnerie retentit et tous les élèves entrèrent dans le bâtiment.

- Allez viens, me dit Cilia en me tirant légèrement par la manche. On y va.

Je la suivis, en espérant que tout se terminerait très vite.


Et voilà, j'espère que a vous a plu ! J'essayerai de mettre à jour mon profil assez régulièrement pour vous tenir au courant de l'avancée des chapitres. Pas d'annonce de délais vu mon emploi du temps bien chargé :/

Gros bisous !