Chapitre 1

POV Bella

« Respire, Bella, respire. Tu ne vas pas à l'abattoir, juste dans un lycée. Un nouveau lycée. En plein milieu du semestre. L'horreur. Merci Maman. Merci du fond du cœur. »

J'ouvrai d'un coup sec la portière de la vieille Chevrolet rouge que m'avait offert mon père pour fêter mon arriver à Forks. J'étais littéralement sous son charme. Elle me semblait indestructible et terriblement familière dans ce paysage inconnu. Je veux dire, totalement inconnu. Mon père avait déménagé ici il y avait peu de temps et j'avais rapidement suivi. Ce n'est pas que je gênais ma mère, à Phoenix, mais… bon d'accord, j'admets, je la dérangeais.

Ma mère m'aime. C'est une certitude. Elle me le répète à longueur de temps et me le prouve. La plupart du temps. Mais elle aime Phil, également. Et Phil ne peut se contenter de vivre toujours au même endroit. S'il pouvait, cet homme achèterait un camping-car et changerait de coins toutes les semaines. D'ailleurs, je crois que c'est un de leurs projets pour l'été prochain. Partir. S'évader. Et me laisser dans ce trou paumé, perdu et humide.

«Attention, Bella, tu verses dans le mélo ! »

Merci de me rappeler à l'ordre, Voix Intérieure. Bien sur que je n'étais pas si malheureuse. Il y avait Charlie. Et, à présent, cette vieille Chevrolet rouge. J'esquissai un faible sourire à cette pensée, tout en traversant le parking à la recherche du secrétariat. Je passai devant une Volvo argentée rutilante, qui faisait tâche dans cet amas de voitures rouillées et grinçantes. Je continuai ma marche, m'aperçu qu'une fois encore je n'étais pas devant le bon bâtiment et décidai de sortir le plan du lycée pour situer le secrétariat. D'un geste précis, je fis apparaître mon plan, faisant par là-même tomber mes clés de voiture. Je les rattrapai rapidement en continuant d'avancer. Qui avait dit que j'étais maladroite ?, souriais-je intérieurement avant de percuter de plein fouet le torse parfaitement musclé d'un inconnu. Sous le choc je le vis partir en arrière et sentis ses mains agripper fermement mes poignets pour se rétablir. Des mains douces, fermes et chaudes. Parfaites. Je relevai doucement la tête pour m'excuser mais restai sans voix devant lui. Je sais, c'est pitoyable. Mais ce mec n'était pas un mec. C'était un Dieu. Ses yeux d'un vert éclatant me dévisageaient, goguenards, tandis que sa bouche aux lèvres pleines et entières s'étirait en un lent sourire séducteur. Ses traits étaient parfaits, son nez aquilin et ses cheveux bronzes légèrement décoiffés pas le vent et la pluie lui donnait un je ne sais quoi de sexy. Magnifique, je n'avais pas d'autre mot. Il n'avait toujours pas lâché mes poignets et me dévisageait avec amusement. Trop occupée à le contempler, je ne m'aperçu qu'avec un temps de retard que ce mec me déshabillait du regard. Littéralement.

Je me dégageai brusquement, fermai la bouche et m'excusais du bout des lèvres. Des hommes comme lui, j'en avais déjà rencontré. Arrogants, surs d'eux et machos au possible, ils me donnaient la nausée. Mais le pire, c'était le regard plein de convoitise qu'ils me jetaient. Dans ces moments-là, je ne me sentais même plus une femme, même plus une humaine ; juste un morceau de viande jeté en pâture aux lions. Et je ne le supportais pas. Je ne le supportai plus depuis que James avait… Disons qu'avoir un père policier pouvait parfois se révéler positif.

Je m'éloignai donc de cet homme, qui réveillait en moi de très mauvais souvenirs et qui m'agaçait souverainement. J'avais enfin repérer le secrétariat. J'allais entrer lorsqu'il me héla, et sa voix de ténor résonna brusquement à mes oreilles.

« Hey ! Attends ! »

POV Edward

J'étais en train de téléphoner à Jasper, le petit ami de ma sœur Alice, lorsque cette fille m'avait percutée. Je vis mon Black Berry décrire une courbe parfaite dans les airs avant de s'écraser au sol dans un bruit sinistre. Du moins, à mes oreilles. Sous le choc, je me sentis partir en arrière et attrapai la fille par les poignets pour me rétablir. Je sentis immédiatement la chaleur de ses bras envahir mes mains gelées. Elle releva doucement la tête et je clignai des yeux. Au regard de beaucoup d'hommes, elle aurait pu paraître banale. Ses cheveux bruns, ses lèvres fines et pleines, ses traits fins et bien dessinés, du déjà vu, tout ça. Cependant, il y avait ses yeux ; et l'humanité profonde qui en jaillissait. Leur profondeur n'avait d'égal que leur limpidité. Je n'avais encore jamais vu cela. Son corps était légèrement incliné vers le mien et j'avais une vue plongeante sur son léger décolleté. Sa poitrine était ronde et ferme. Parfaite. Je rougis intérieurement. Pas que cette vision me déplaisait mais je n'avais pas été éduqué à reluquer d'aussi près la poitrine de demoiselles inconnues. Je la dévisageais de nouveau et, presque instinctivement, affichai un sourire charmeur sur mes lèvres. C'était tout simplement plus fort que moi. Je remarquai qu'en cet instant, elle n'était même pas maquillée. Et elle était déjà superbe. Qu'est-ce-que cela donnerait si j'osais laisser Alice opérer quelques menus changements sur elle ! Ma sœur était vraiment une pro concernant le relooking et, avec cette fille, elle aurait déjà un bon matériel de base. Si seulement je…

Ce fut à cet instant-là que j'aperçus la fureur et la haine briller dans ses yeux. Ses lèvres rouges se fermèrent brusquement et ses excuses concernant son inattention me parvinrent de très loin. Elle se dégagea presque brutalement de mon étreinte et, étrangement, je me sentis en manque de sa chaleur. Cela s'expliquait sans doute par le fait que la température avoisinait les 6°C. Je la vis s'éloigner vers le secrétariat et observai sa démarche élégante, d'une grâce et d'une beauté qui lui échappaient sans doute encore.

« Wow »

Ce cri muet fusa dans ma tête et rien de ce que j'aurai pu faire ne l'aurait réprimé.

Je ne connaissais pas cette fille. Le lycée de Forks ne comptabilisait au total que 352 élèves et je ne l'avais encore jamais vue ici. Ce devait être la nouvelle, la fille du Chef de la police, Charlie Swan. Soudain, je la vis se pencher en avant et épousseter légèrement son jean, inconsciente de la simplicité de son geste, de sa grâce et de l'effet foudroyant qu'il eut sur moi. Incroyable.

Je désirai une fille que je ne connaissais pas, et je la désirai parce qu'elle venait de dépoussiéré le bas de son pantalon.

C'était officiel : j'étais dingue. N'empêche…

« Hey ! Attends ! », l'interpellais-je.

Je la vis se retourner lentement, sans un mot. Je la rejoignais rapidement, sans un regard pour mon portable bel et bien décédé. Je tendis ma main à la fille et me présentai :

« Salut, je m'appelle Edward Cullen. Tu es nouvelle ici ? »

C'était plus une affirmation qu'une véritable question mais j'attendais tout de même une réponse. Qui ne vint pas. Elle hocha simplement la tête, ignorant délibérément ma main. La situation devenait assez gênante pour moi.

« Lorsqu'on rencontre une personne, généralement, on lui sert la main », l'informais-je.

Ses grands yeux bruns rencontrèrent les miens et je lus dans les siens un mépris accablant. Pour qui ? Pour moi ? Allons bon, qu'avais-je fait de travers cette fois ? Je baissai finalement la main et, après un bref silence, la fille se retourna et voulut pénétrer dans le secrétariat. Je ne lui en laissai pas la possibilité. Je posai tranquillement ma main sur sa taille pour la faire pivoter vers moi. Elle ne me connaissait pas, n'avait pas à me traiter comme ça. Si elle avait quelque chose contre moi, elle n'avait qu'à me le dire à haute et intelligible voix.

« C'est quoi ton problème ?, demandais-je presque durement.

Elle me fixa longuement puis répondit en articulant chaque mot comme si elle avait peur que je ne les comprenne pas. Sans doute me prenait-elle pour un demeuré. Je n'en avais aucune idée. Cette fille était étrange.

-Je ne te connais pas et je n'ai pas envie de te connaître, ni de te serrer la main ni quoi que ce soit d'autre. C'est clair ?

Hum… Cette fille était assez…directe. Je la relâchai, surpris. Elle en profita pour se faufiler dans le secrétariat.

Je continuai de fixer stupidement la porte du bâtiment, comme si cela allait me permettre de revoir ma splendide apparition. Elle m'intriguait. C'était la première fois depuis deux ans que je vivais ici avec ma mère, que quelqu'un m'intriguait ainsi. Ce n'était pas une curiosité intenable, loin de là, mais la réaction de la fille m'étonnait.

Elle ne voulait pas me connaître ? Très bien. Cependant, moi je voulais faire sa découverte.

Et je n'étais pas particulièrement connu pour mon manque de ténacité.

Bonjour à tous!

Juste pour préciser que tous les personnages appartiennent à Stéphanie Meyer. Je ne sais pas ce que vous avez pensé de ce chapitre; moi je n'ai pas d'avis sur la question; c'est ma première fanfiction et je rame déjà assez pour gérer tous les paramètres... =)

Faites moi part de vos opinions, sérieux, il n'y a rien de plus gratifiant (enfin je crois XD)

Bye

Morgane