PETALES :
« Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir. »
Charles Baudelaire
Les Fleurs du Mal
-47-Harmonie du soir
Note : Ce coup-ci, je vais me faire tuer. Excusez-moiiiii, ceux qui lisent The Storm, je vous promets que le chapitre arrive bientôt ! Mais j'ai un bac blanc de français à la rentrée, donc ça risque d'être un peu la galère... *déprime*. Bref, j'avais envie d'écrire quelque chose d'autre, pour me détendre. Quelque chose de court et de vite "finissable". Et voilà le résultat. Le premier texte d'une série de one-shots, tous sur les fleurs... Et probablement en grande partie centrés sur Beyond Birthday (par pitié, fans français, écrivez sur lui, j'ai épuisé la partie anglophone et je suis au désespoiiiiir !). Qui a dit que les deux étaient incompatibles ^^? Pour ceux qui doutent, vous verrez bien que les fleurs et les meurtres vont parfois de paire...
Rating : K+. Parce que comme le dit si bien Eva-oneechan, ma fabuleuse bêta-lectrice (ze t'aime trèèèèès fort, Eva !), il est impossible de faire du K avec Beyond^^.
Pairing : L et BB. Cela confirme, impossible de faire du K !^^
Disclaimer : Tout appartient à Oba, Obata et Nishio Ishin, auteure de Death Note : Another Note. Snif.
Dédicace : Il y a du monde ! Pour le recueil en général, il est pour Eva-oneechan, car il inaugure ses corrections, Maman qui adore les fleurs, Lilium la geek qui aime beaucoup BB, Patte de velours et son très beau texte sur les roses bleues (filez lire son profil, c'est une merveille !) et enfin et surtout, Miss folle du train, alias Mimi. Ce premier one-shot t'est entièrement dédié, puisque TU en as trouvé le concept. Poutoux !
C'est tout ? Super ! Bonne lecture à tous !
Première fleur : Blanche
« La vie est une rose dont chaque pétale est une illusion et chaque épine une réalité. »
Alfred de Musset
La rose était rouge.
« Amour passionnel », c'était là sa signification. Et cela mettait L mal à l'aise. Non pas qu'il doutât des sentiments de la personne qui lui avait offerte cette fleur, la déposant à son attention à côté d'une part de tarte aux fraises. Non, cette sourde impression d'angoisse, il ne savait pas à quoi elle était due. Elle était juste là, sournoise et perfide, lovée dans ses entrailles, s'étirant au creux de son ventre et rongeant son âme. Il pencha sa tête sur le côté pour étudier la plante.
Elle était belle, pourtant, cette fleur.
Oui, elle était belle, duvetée, ses pétales semblables à des coupons de velours, des pans soyeux déchiquetés sur les bords parce que son cueilleur l'avait ramassée trop précipitamment. À la base de sa longue tige souple et suintante encore de sève, d'un vert frais et neuf, une feuille avait tout juste fini de se dérouler, encore tendre et vaporeuse.
Elle était éphémère. Éthérée.
Une très belle rose.
Pourtant. Pourtant, en la prenant entre deux doigts, il ne put se défendre d'un frisson inexplicable, un nouveau. Il ne grimaça pas, ni ne la lâcha lorsque les épines s'enfoncèrent dans sa chair, bien que le pincement soit très désagréable. Dérogeant à son habitude de fuir systématiquement les contacts, il resserra ses doigts autour d'elle, la tenant fermement même lorsque les piquants se fichèrent profondément dans sa paume.
Elle était magnifique cette fleur pourpre, ce bouton à peine éclos et dont quelques pétales vermeils n'avaient pas fini de s'épanouir. Une corolle de grenats et de rubis. Il se demanda si elle sentait bon également, et pencha de nouveau la tête pour inspirer sa fragrance. Il garda toutefois son nez à une distance respectable, comme si un serpent minuscule mais mortel était caché dans le pistil et sinuait entre les étamines, prêt à enfoncer dans sa chair ses crochets enduits de venin. Ses narines frémirent. Il tressaillit. L'arôme était merveilleux. Sublime. Artificiel.
Du parfum.
Interloqué, presque choqué il inspira de plus belle. Pourtant, la fleur n'avait pas l'air fausse... Alors... Pourquoi... ?
Il ne comprit que lorsqu'il perçut enfin, ténue, l'odeur que le cueilleur avait tenté de cacher avec ce déguisement olfactif. Une odeur âcre, âpre, écœurante. Une odeur de fer. Une odeur de mort. Une odeur de meurtre.
Une odeur d'Injustice.
Il était tellement tétanisé par cette découverte qu'il ne réagit pas lorsqu'une paire de bras familiers l'enlacèrent par-derrière, chaud et cajoleurs, aimants. La tête ébouriffée de Beyond Birthday vint se nicher paresseusement sur son épaule, ses lèvres livides embrassant furtivement sa nuque, si près de la jugulaire qu'il aurait pu la trancher d'un coup de dents. Puis, avec un sourire entre gouaille et réelle tendresse, il ficha ses pupilles cramoisies dans les siennes, riant doucement de son air affolé.
« -- Joyeux anniversaire, Lawli-Lawli... » Murmura-t-il, mutin en effleurant du bout des doigts la corolle écarlate.
Les pétales y laissèrent une trace sanguinolente.
La rose était blanche.
Voilà ! Le suivant est en préparation. J'espère que vous avez aimé !
Bisous,
Mauguine.
