Bonjour à tous!
Me revoici avec une nouvelle histoire. Elle sera très courte. Deux ou trois chapitres, ou plus si je pars en sucette.
Pour l'attitude de Stiles et sa façon de parler, je me suis inspirée de la saison 3B quand il est possédé par le Nogitsune.
J'espère que vous apprécierez, au moins un peu.
Bonne lecture!
« Aimer, c'est vouloir posséder l'objet du désir. Mais cette possession est une forme de violence qui se transforme vite en haine dès l'instant où cet objet contrarie la réalisation de ce désir ».
§§§§§§§§§§
- Baise-moi Derek !
Stiles avançait au cœur du loft sans jamais quitter Hale du regard.
- Touche-moi !
La voix, fielleuse, résonnait amèrement aux oreilles de l'ancien alpha comme une odieuse ritournelle.
- Touche-moi ! Baise-moi ! Réitéra le jeune homme accentuant le début de chaque mot, tandis qu'il jaugeait Derek de ses yeux glacials.
- Arrête Stiles ! Gronda le loup, dents et poings serrés, soutenant les prunelles hypocrites de son petit ami.
- Pourquoi ? Tu n'as pas envie de moi ? Interrogea l'hyperactif d'une voix imperturbable, comblant la distance entre eux. J'en ai envie. J'ai envie de te sentir au plus profond de moi.
- Ne fais pas ça, je t'en prie ! Le supplia le brun saisissant la main que Stiles venait de plaquer sur son entrejambe dans un geste bourru.
- Pourquoi pas ? Souffla ce dernier s'approchant des lèvres séductrices. J'ai envie que tu me prennes Derek. J'ai besoin que tu me baises comme tu l'as baisé, Elle. Cracha-t-il ensuite s'arrachant à son emprise. Est-ce trop te demander ?
- La ferme Stiles !
- La ferme Stiles ! Répéta l'hyperactif d'un ton railleur. Tu n'as que ces mots là à la bouche. Tu manques cruellement de vocabulaire mon loup. Poursuivit-il, ironique, l'œil brillant. Tu baises cette chienne depuis des jours, mais tu ne veux pas me baiser, moi ?
- Ne parle pas comme ça ! Le tança Derek dont le cœur, meurtri à jamais, battait à tout rompre dans sa poitrine. On a déjà parlé de cette histoire, tu ne crois pas que ça suffit maintenant ?
L'ancien alpha regarda son compagnon lui tourner le dos, s'écarter et renifler de manière dédaigneuse, avant de se planter à nouveau devant lui. Stiles le fixa alors intensément, les yeux dans les yeux, comme s'il cherchait à lire au plus profond de son âme. Comme s'il cherchait les réponses à ses questions. Mais Derek détourna la tête, vaincu. Il ne voulait pas qu'il puisse lire dans son regard l'immense désespoir qu'il ressentait. Son visage portait à jamais les vestiges de son erreur et de sa culpabilité, et une boule de terreur était depuis bien trop longtemps bloquée au fond de sa gorge.
- Regarde-moi Derek ! Exigea le jeune homme frappant de son poing le torse du loup. Regarde-moi ! Affronte-moi !
Le loup ferma les paupières, inspira profondément, puis, doucement (bien trop lentement au goût de Stiles), reporta son regard dans la couleur chocolat, ses mains le démangeant d'accorder à l'humain ce qu'il attendait de lui. Il crevait du besoin irrépressible de le toucher (ses doigts sillonnant la douceur de sa peau), de l'embrasser (ses lèvres le parsemant de baisers humides), de l'envelopper de ses bras rassurants, protecteurs et impatients pour le baiser avec fureur.
Il soupira une nouvelle fois. Il désirait Stiles. Oh oui, il le désirait si éperdument qu'il en perdait presque la tête. Son amour pour cet humain était si fort que ça le dévastait. Mais il n'était qu'un enfoiré, il ne le méritait pas. Il ne l'avait jamais mérité. Il avait échoué en tant que loup mais également en tant que petit ami. Il n'y avait qu'à voir la rancune du jeune homme qui le percutait de plein fouet, le marquant à jamais. Sans le vouloir, il détruisait son compagnon qui se mourrait à petit feu par son manque d'attention.
Le cœur battant, le brun l'étudia en silence, mesurant son attachement pour lui. Il frissonna en pensant qu'il chérissait Stiles plus fort chaque jour, réalisant que le goût de son amour, érotique, ravageur et toxique s'infiltrait dans ses veines comme la plus puissante des drogues. Bordel ! Il l'aimait tellement que ça lui faisait mal. Comment pouvait-on aduler autant une personne ? Était-ce seulement permis d'aimer à ce point ? Mais comment pourrait-il faire taire son cœur quand, nuit après nuit, il lui faisait l'amour avec une passion indéfectible ? Quand jour après jour il lui criait son envie de lui ?
- Stiles ! Murmura-t-il le cœur au bord des lèvres, ses yeux ancrés dans les siens.
- Non, pas maintenant ! Le coupa l'hyperactif l'agrippant férocement par le col. Je ne veux pas entendre tes excuses, elles sont irrecevables.
Derek fronça les sourcils, inquiet du comportement du plus jeune. Jamais encore il ne l'avait vu dans un état comme celui-là. Mais cette lueur satanique qui brillait au fond de ses yeux, il ne l'a connaissait que trop bien. Stiles paraissait comme possédé. Le Nogitsune l'avait pourtant quitté depuis plus de deux ans, mais tous, aussi bien Derek que Scott, le Shérif, ou encore Lydia et tous les autres, savaient qu'il en porterait à jamais les séquelles. Stiles était damné.
Peu nombreuses étaient les fois où l'humain perdait le contrôle, rare étaient ces instants où il ne parvenait à distinguer la réalité de ses rêves maudits. Et dans ces moments là, Derek répondait toujours présent, redoublant de patience et d'amour. Il était l'ancre qui permettait au jeune homme de reprendre pied, le seul à pouvoir le faire sortir de cet enfer. Il irait jusqu'à donner sa vie pour permettre à Stiles de retrouver une vie normale, sans cauchemars, sans douleurs, sans peurs… Mais cette fois, les choses allaient trop loin. Beaucoup trop loin.
- Stiles !
- Je ne veux rien entendre ! Enchaina l'hyperactif resserrant sa main autour de son cou. Je veux juste que tu me fasses l'amour Derek. Que tu me baises froidement, violemment. Je veux sentir tes mains sur mon corps, tes lèvres sur moi, que tu me prennes dans ta bouche, que tu te perdes en moi. J'en ai besoin. Alors fais-le !
Stiles n'était pas lui-même. Il ne fallait pas être prophète pour le deviner. Mais comment ne pas comprendre le mal qui le rongeait ? Comment ne pas flairer le chagrin et l'animosité qui émanaient de tout son être ? Cela durait depuis des jours…
Derek posa sa main sur celle de l'hyperactif ses doigts se refermant sur les siens. Il devait se libérer de cette étreinte avant de commettre une bêtise. Stiles le suppliait de le prendre mais les raisons qui le poussaient à agir de cette façon étaient vouées à davantage de souffrances et de tourments. Leurs ébats ne seraient que désolation et frustration.
- Non ! Cria Stiles refusant de se laisser faire. Je t'interdis de me repousser. Baise-moi je te dis, prend-moi ! Rugit-il plus fort plaquant brusquement ses lèvres aux siennes dans une accolade si agressive qu'elle en ébranla le loup, ses mains se perdant déjà dans ses cheveux.
Derek ouvrit grand les yeux, estomaqué par la force que déployait le jeune homme à se coller si fermement à lui, l'obligeant à fléchir. Il sentait ses doigts tirer sur ses cheveux, sa langue se frayer un passage aux travers de ses lèvres serrées. Mais il était celui qui possédait les pouvoirs : il n'eut aucun mal à s'arracher à ce baiser si étourdissant et ensorceleur soit-il.
- Ça suffit ! Hurla à son tour Derek le repoussant méchamment. Je ne te prendrais pas Stiles. Je ne te ferai pas l'amour ce soir, il en est hors de question.
- Pourquoi ? Vociféra l'humain sans plus chercher à le toucher. Pourquoi Derek ?
Le ton n'avait même pas eu le temps de monter crescendo. Ils en étaient déjà à se gueuler dessus à gorges déployées. Bientôt, viendraient les coups, les larmes et les remords. Leurs nerfs étaient à vifs, la brûlure de leurs émotions émanait de tous leurs pores. 'L'erreur' de Derek avait conduit Stiles à le mépriser, à confondre haine et amour, peur et désir, songe et réalité…
- Pourquoi Derek ? Pourquoi est-ce que tu refuses de me toucher ? Poursuivit Stiles si virulent qu'il avait de plus en plus de mal à se contrôler.
Tout son corps tremblait et une pellicule de sueur faisait briller sa figure.
Derek serra les poings se battant avec ses démons, se maudissant d'être le pire des salopards. Il devinait aux battements de cœur précipités et à la flagrance de douleur qui dévorait le visage de l'hyperactif que ce dernier était sur le point de capituler, de fondre en larmes. Mais il savait qu'il tiendrait bon. Stiles était bien trop fier dans ses moments d'inconscience.
- Pourquoi est-ce que tu me fais ça ? Est-ce que je te dégoûte à ce point ?
- T'en as pas marre de dire n'importe quoi ? Enragea le loup. Est-ce que tu réalises au moins c'que tu dis ? Ce n'est pas moi qui perd la raison, Stiles. C'est toi ! Dit-il le pointant du doigt.
- Je veux savoir pourquoi tu couches avec elle. L'ignora l'hyperactif. Elle est si bonne que tu ne peux plus t'en passer ? Tu l'as dans la peau, c'est évident. Et quand tu baises avec moi, c'est à elle que tu penses ? Cracha-t-il, venimeux.
Derek secoua la tête un grondement querelleur galopant le long de sa gorge. Il n'en pouvait plus. Ils avaient déjà parlé de cette histoire. Ils en discutaient tous les jours depuis près de deux semaines. Pourquoi remettre ça sur le tapis une fois de plus ? Le loup avait beau lui expliquer la situation, tenter de lui ouvrir les yeux sur leur réalité, le jeune homme ne l'écoutait pas.
- Ça suffit Stiles ! Je ne veux pas parler de ça avec toi. Trancha Derek le bousculant d'un revers de main.
Le brun tourna les talons pour s'éloigner, agacé et torturé. Il ne supportait pas de voir le jeune homme dans cet état. Ça le déstabilisait beaucoup trop et il ne savait plus quoi faire. Il se haïssait de le laisser se consumer de colère et de chagrin, mais quelle solution avait-il ? Il avait tout risqué pour calmer la tempête qui grondait en lui, tout essayé pour apaiser le feu de la haine qui le rongeait jusqu'au cœur, mais rien n'y faisait. Stiles se perdait un peu plus chaque jour confondant mensonge et vérité, haine et amour. Derek avait beau lui assurer que quoiqu'il puisse arriver, il l'aimerait toujours, qu'il était la prunelle de ses yeux, le compagnon que son loup avait choisi, mais il se confrontait à un mur, et depuis déjà quinze jours, ils enduraient tous deux les pires tourments. Alors, sur les conseils de Scott et Lydia, Derek avait finalement décidé d'opter pour l'ignorance et le déni. Peut-être que s'il ne ripostait plus à ses attaques, le jeune homme se lasserait et abandonnerait, mais Stiles était tenace et ses crises chaque jour plus fortes et opressantes. Derek ne comprenait pas ce qui se passait, ni pourquoi cela n'arrivait que maintenant.
Dans son dos, il entendit l'humain souffler de mécontentement.
- Derek ! Appela ce dernier.
- J'ai dis, ça suffit ! Pesta le loup sans se retourner.
Le brun ne voulait plus à avoir à affronter ce regard empli de haine non justifiée à son égard. C'était trop douloureux. Il avait la déplaisante sensation qu'ils évoluaient sur le bord instable d'un précipice et que Stiles serait le prochain à y tomber pour ne jamais se relever.
- Puisque tu refuses de me répondre, je vais te rendre la monnaie de ta pièce. Le menaça soudainement le jeune homme.
Derek tiqua. Il se retourna vivement pour rencontrer le regard déterminé de son compagnon.
- Puisque tu me trompes, je ne vois aucune raison pour que je n'en fasse pas autant. Énonça-t-il froidement, un sourire facétieux étirant ses lèvres.
- Qu'est-ce que tu dis ?
Derek avait peur de comprendre.
- Tu as très bien entendu. A partir de maintenant, nous serons deux à jouer. Et tu verras, la prochaine fois, c'est toi qui me supplieras de te faire l'amour.
Sur ces mots, Stiles pivota sur ses talons bien décidé à quitter cet endroit, se fichant pas mal de l'air atterré de Derek Hale, l'homme qu'il aimait plus que sa vie mais qu'il méprisait tout autant de lui faire vivre l'enfer.
"L'amour peut-il côtoyer la haine sans risquer de s'y perdre"?
Un peu sombre comme histoire, je l'admets, mais ça faisait un moment que ça me trottait dans la tête.
