Il était assez tard, le froid commençait à envahir ma gorge, la piquant légèrement et paralysait mes oreilles. Je frottai mes mains l'une contre l'autre afin de les réchauffer et attendis mon bus. Il devait être dix-neuf heures, j'avais encore mon sac de cours ainsi qu'un sac remplit de choses variées, ce n'était pas mon père qui allait se presser de faire les courses …
Mon bus était censé arriver depuis quelques minutes déjà. Les gens s'agglutinaient devant l'arrêt, menaçant de me bousculer à tout instant, je vous jure que si l'un d'entre eux me pousse, je le mords.
J'étais debout depuis six heures trente ce matin, mes jambes tremblaient de fatigue et me suppliaient de m'asseoir. Le bus arriva, et comme si la chance avait soudainement décidé de me faire plaisir, les portes s'ouvrirent devant moi, j'entrais le plus vite possible et cherchais une place libre. Dès que j'en vis une, je m'y installai, morte de fatigue et laissais tomber mes affaires à mes pieds.
J'enfilais mon casque et somnolais légèrement en attendant d'arriver. Je me repassais en boucle la musique de fin du film « Le Royaume des Chats », elle était reposante, et enlevait tout le stress accumulé dans la journée.
Après dix minutes de trajet, j'arrivais enfin à mon arrêt et étais plus qu'à quelques minutes de ma résidence. J'avais emménagé dans ce nouvel appartement depuis environ deux semaines, durant les vacances de Noël. Après quelques problèmes dans mon ancienne ville, nous avions dû partir rapidement. Demain je devais donc faire, ma rentrée dans un tout nouveau lycée. Je marchais le long du trottoir encombré de voitures mal garées, il n'y avait personne à cette heure-ci, tout le monde était chez soi, au chaud.
Tout à coup, je sentis une goutte d'eau se poser sur ma main, en vis une tomber sur mon sac, et pour finir sur l'appareil photo qui entourait mon cou. Je le cachais vite sous ma veste et partis en courant jusqu'à mon appartement. Je manquais de tomber à plusieurs reprises.
Arrivée, j'étais essoufflée, je pris une grande inspiration et insérai la clef dans la serrure.
La porte s'ouvrit, mes yeux étaient fermés, comme à chaque fois j'avais peur de voir ce qui allait se dérouler sous mes yeux.
Je les ouvris tout de même, et, il n'y avait personne, seulement quelques bouteilles de whisky éparpillées par terre. Je refermais la porte et m'avachis sur un des fauteuils, j'étais soulagée.
