Edward leva les yeux vers le miroir des toilettes et observa un instant son propre reflet. Son visage était livide, mais c'était chose constante depuis quelques temps. Depuis qu'Alphonse était partit de l'autre côté de la porte.

De l'autre côté de la porte. Il préferait le dire de cette manière plutôt que de dire "mort". Mais en fait... c'était tout comme bien sûr.

Il inspira lentement et posa son dos contre le mur opposé en fermant ses yeux. Il en avait vraiment assez. Vraiment, vraiment. De vivre ainsi. Dans l'attente pérpetuelle de quelque chose dont il ignorait lui même la nature exacte...

Il se laissa glisser le long de la paroie carrelée, et se trouva bientôt assis sur le sol dur et froid. A quoi bon rester sans raison, sans attaches, sans envie? De toute façon depuis sa naissance, le bonheur l'avait toujours fui, et une fois de plus cela venait d'être vérifié: Alphonse, sont véritable moteur en fin de compte, celui qui le comprenait véritablement, venait de lui être arraché. Autour de lui, il voyait des gens afficher un air navré en lui présentant leurs "sincères condoleances", tout en le surveillant du coin de l'oeil et en se disant qu'il était bien triste de voir un si beau jeune homme déperir de la sorte. Quelle foutaise! Le monde voulait oublier que lui se trouvait si mal, oublier qu'Alphonse était mort, oublier les choses pas très jolies...

Il ouvrit les yeux et regarda attentivement quelques secondes son automail, une idées des plus allechantes germant dans son esprit.
Il joignit ses mains dans un claquement sonore, et transmuta son bras bionique afin d'obtenir une lame aguisée et pointue. Une lame tranchante. Une lame salvatrice.

Il approcha daugereusement le metal de son poignet valide et en effleura la peau douce et tendre, là où palpitait la vie et il frissonna comme si ce simple contact lui donnait une quelquonque conscience de son acte. Il se mit à penser aux autres... Winry, Pinako. Peut-être seraient-elles tristes, peut-être pleureraient-elles, même... mais au bout d'un moment... elles oublieraient, tout comme il était censé effacer Alphonse.

Un est tout et tout n'est qu'un.

Il le savait bien. N'était-il pas tellement insignifiant, tout seul et si petit qu'il était dans ses toilettes...?

Il pressa le metal froid sur son poignet et sentit avec delices un liquide chaud couler le long de sa main. Il baissa les yeux et admira avec extase le liquide vermeil se reprendre sur le carrelage blanc immaculé.

Edward pouvait sentir la vie s'échapper par son poignet, et ne pouvait que s'en féliciter.

Enfin...enfin, il allait pouvoir savourer le goût de la délivrance tant attendue, si souhaitée. Il pouvait ressentir la souffrance parcourir tout son corps, s'intensifiant au fur et à mesure qu'il se vidait de son sang... Mais déjà les sensations physiques n'étaient plus qu'un lointain souvenir et il n'avait plus peur. Il acceptait la mort en tant qu'ultime cadeau de la vie.

C'était si doux... Tout ces êtres humais craignant la mort comme la pire des choses qui puissent leur arriver... Quelle erreur !
Mourir était lent, tranquille, délicieux... Bien plus agréble que la douloureuse et dificile naissance!

Sa vue devenait mauvaise à présent et sa vison basculait de manière aléatoire dans une spirale incertaine. Il pouvait imaginer son regard devenir vitreux... il ne devait pas être beau à voir, c'était certain...

Sa lucidité prit bientôt congé pour laisser place à l'opacité qui avait envahi tout ces sens.

Ses muscles aurent un ultime tressaillement tandis que son corps s'affaissait dans la mare de son propre sang. Vermeil.

Alphonse, Maman...