Un petit one shot sur un fait divers dans Harry Potter auquel, je pense, les gens n'attachent pas l'importance qui lui est due.
Harry avait quarante trois ans, maintenant.
Il avait progressé dans la vie : il était un auror très réputé, et ses enfants s'engageaient visiblement dans la même voie que lui . Ses enfants, qu'il adorait plus que tout, et Ginny, qui ne cessait de lui rappeler quelle chance il avait d'être encore vivant. Les événements de la guerre contre Voldemort lui paraissaient loin, maintenant, et tout le monde en parlait presque sur un ton détaché. Bien que les anciennes plaies soient toujours présentes, le temps faisait peu à peu son long travail de réparation.
Avec Ron, Hermione, et beaucoup d'autres amis de Poudlard, ils avaient coutume de se rejoindre au Chaudron Baveur, ni trop près ni trop loin de leur quotidien, et de parler ainsi pendant des heures du temps qui passe, de s'échanger les derniers ragots, et ils s'autorisaient même parfois quelques excursions dans les secteurs "secrets" du ministère pour assouvir leur soif encore débordante de mystères malgré leur âge.
Cet événement fut très spécial. Il se passa une douce journée d'Avril. Rien n'aurait pu ni prévoir ni empêcher cette rencontre qui, pourtant, avait eu lieu des années auparavant. Harry, arrivé premier, parlait au barman en attendant les autres lorsqu'elle arriva. Il se souvint parfaitement de leur première rencontre, il y avait plus de trente ans de cela ; une rencontre sensuelle, pleine de bonne volonté, qui se voulait entreprenante et pourtant si réservée (surtout pour Harry, qui avait perdu à ce moment là ses moyens).
Ils se regardèrent dans les yeux un long moment, regard qui en disait tellement long sur le gouffre qui séparait leurs deux entrevues.
Finalement, ce fut elle qui se décida à agir, forçant Harry à révéler au grand jour et à faire ici même ce qu'il avait refoulé des années durant.
Elle lui prit la main, la serra, la secoua, et lui déclara avec un grand sourire sénile :
-Doris Crockford, monsieur Potter ! C'est moi Doris Crockford, vous vous souvenez ? Je vous rencontre à nouveau, je suis tellement heureuse, tellement...
Il lui mit un uppercut qui aurait fait trembler les plus terribles des boxeurs : une droite magistrale sous le menton qui envoya rouler Doris et ses innombrables "bonjour" et "enchantée" sous une table proche.
Oui, ça faisait des années qu'il attendait ce moment.
Et c'était BON !
