La mer sombre, plus noire que bleu, se mêle au ciel illuminé de milliers d'étoiles, qui scintille joyeusement, et d'une lune ronde, à l'éclat laiteux.
Sa lumière semble épaisse, crémeuse, satiné, et elle donne à ma peau pâle l'éclat majestueux de la sienne, mon aimé, en contraste avec la manche rouge de son manteau de cuir. Dessous c'est une robe blanche ourlée de gris perle, en coton délavé, qui me couvre légèrement. La chaleur estivale ne se dissipe pas la nuit, et même la fraicheur marine, ne refroidit en rien l'atmosphère, qui semble duveteuse.
Au loin, couvert par le léger clapotis des vagues, il y a de la musique, un air mélancolique et romantique, un slow sur lequel j'ai dansé avec lui, dans le temps.
Genesis… Je murmure son nom mais, le vent doux l'emporte le noyant dans l'écume blanche de la vague sombre qui vient de rouler sur la plage de sable noir. Une plage déserté en cette nuit pourtant propice à l'insomnie. La lune si pleine accompagne les festivités locales, où sont vénérés les dieux d'un temps ancestraux.
Je marche sur le sable, mes sandales aux nuances argent à la main, les cheveux ébène entremêlé de souffle tiède, de sable volatile et de sel marin. Une vague me surprend dans ma rêverie, et l'eau tiède submerge mes pieds puis mes mollets, avant de venir menacer les pans de cuir cramoisis, sans pour autant le toucher.
La chaleur régnante colore mes joues de rose-rouge, et je dois me convaincre d'ôter le précieux présent de Genesis, enfin présent…
Je lui plus ou moins garder, quand il a dus partir précipitamment. Une mission, de premier ordre, qui la mener, à ce que j'ai compris à la folie, et depuis je ne l'ai jamais revus. On m'a toujours dit qu'il était mort… mais je n'y crois pas trop.
Il s'est juste évanouis dans la nature hostile, tout comme je pourrai disparaitre dans l'eau de l'immense océan dont les vagues, sous l'effet de la marée, menace de plus en plus vite de me submerger, bien que je me sois déjà éloigner du bord.
La tête pleine de souvenirs heureux, délicat et légèrement candide, je marche, sur le sable noir sec, fixant un point invisible, au loin, tout en gardant une oreille sur le bruit agréable des vagues. Et derrière le bruit de vague, je perçois un chant aigu, envoutant et lointain, comme un chant de sirène.
L'image d'une jeune fille doté d'une queue écailleuse, d'une chevelure rousse comme le feu, et de yeux bleu comme le ciel en plein jour, chantant sous la lune me séduit vite, et la voix chantonne un hymne à l'amour. Transporté par le vent iodé.
Il y'a aussi la musique du rivage, typique, un homme à la voix grave, un peu enroué, accompagné d'un chœur de femme, notes harmonieuse bien qu'aigus, chantant un chant religieux ancien dans une langue oublier.
Et un troisième chant, une récitation, dans une voix chaude, douce et velouté, accompagné de crissement de sable, dans mon dos.
Lentement je me retourne, les yeux bleus que je croise de mes pupilles rouge me sont familiers, tout comme la voix et le visage. Et sous l'éclat blanc de la lune, je reconnais Genesis.
Ils me l'ont rendus, non, il est juste revenus vers moi, il n'a jamais péri.
Je me jette dans ces bras, contre lui, je me sens bien, entière. Ces bras chaud m'entoure, preuve que je ne rêve pas. Il est là, à tout jamais.
Il m'a tant manqué.
