Titre : L'homme en noir
Auteur : violette88
Prairing : Slash yaoi (le couple est à découvrir par soi-même)
Rating : T ou M
Disclaimeur : Rien ne m'appartient, tous est à J.K.R.. Je ne touche pas d'argent en écrivant ces lignes.
Code de lecture : italique = pensées des personnages ou monde des rêves.
- Bonsoir Annabelle.
- Bonsoir monsieur Evans. Passez une bonne soirée.
- Vous de même.
19h10.
Je rentre à la maison.
Les portes de l'ascenseur s'ouvrent. Niveau –1, parking réservé aux employés de l'immeuble.
J'avance d'un pas rapide, ma sacoche à la main. L'odeur de pneus chauds et de carburant m'agresse le nez.
Je tourne la tête à gauche. Un mouvement a attiré mon attention.
Tient ! Mon homme en noir est encore là. Je devrais le saluer un jour, peut être arrêterait-il de me regarder ?
Qu'importe ! Je suis à ma voiture. J'ouvre la porte, entre, mets le contact et démarre.
Il pleut et fait gris. Quoi de plus normal pour un mois de septembre à Londres.
19h45.
Devant le pat de ma porte. J'ouvre. Une odeur de nourriture m'enveloppe. Je pose ma mallette, enlève mon manteau et l'accroche à une patère. J'avance dans le couloir et entre dans la cuisine.
- Bonsoir.
Ginny est devant la gazinière, elle touille avec une cuillère en bois ce que l'on mangera ce soir
- Bonsoir mon chéri !
Elle tend ses lèvres pour que je l'ambrasse. Nous nous sourions.
- Comment c'est passée ta journée ?
Petite question rituelle immuable qui marque mon début de soirée.
- Fatigante.
Petite réponse rituelle immuable qui marque son début de soirée. Je développe :
- Le petit David a fait des siennes. Ça mère a du le tenir pendant que je lui massait le thorax. Madame Vilderman a fait un malaise pendant sa séance. Cette idiote avait oublié de prendre ses pilules contre son hypertension. J'ai du appeler les secours. Elle passe la nuit en observation aux urgences.
- Elle va bien quand même ?
Ça c'est ma Ginny ! Toujours à se soucier des autres.
- Oui, comme d'habitude.
Je me demande si parfois elle ne fais pas exprès de les oublier.
- Enfin, comme c'est passée la rentrer des petits ?
Parce que c'est quand même ça, LE grand événement de la journée !
- Plutôt bien. Jack et Lisa sont dans la même classe. Le début c'est parfaitement déroulé mais à 10h30 quand leur maîtresse a demandé aux parents de partir, Lisa c'est mise à pleurer et la moitié de la classe avec elle.
- C'est bien ma fille ça !
Toujours à exprimer avec conviction ce qu'elle pense.
- Arrête de rire, j'ai mis 20 minutes à la calmer et j'ai du lui promette d'aller au manège ce week-end pour qu'elle me laisse partir.
- Là, je reconnais le côté négociateur de sa mère.
Pour éviter de dire manipulateur
- Ou de sa grand-mère !
- Ou de sa grand-mère.
A bien y réfléchire, Molly est de la même trempe.
- Et Jack ? Comment a-t-il réagi ?
- Comme à son habitude, tout le contraire de sa sœur. Il est resté à côté d'elle pendant qu'elle pleurait et que j'essayait de calmer la situation. Il lui tenait la main et suçait son pousse. Je pense qu'il avait aussi peur qu'elle mais elle faisait suffisamment de bruits pour deux.
Je visualise parfaitement la scène. Mon petit Jack imperturbable à côté de sa sœur hurlant de toute la puissance de ses cordes vocales.
Ça me fait encore penser à ma théorie. Peut être que Ginny serra plus enclin à l'écouter ce soir ? Tentons le coup !
- Tu sais, parfois, je me demande si les jumeaux ne sont pas un peu magique.
Oups ! Mauvaise idée. Regard noir puissance 10.
- Qu'est-ce que tu racontes chéri, la magie n'existe pas !
Sensation du petit coup de poignard dans le ventre comme à chaque fois qu'elle prononce cette phrase.
- Je sais, je sais. Mais j'ai souvent l'impression qu'ils se comprennent sans avoir besoin de se parler. Comme s'ils pouvaient communiquer rien qu'en restant l'un à côté de l'autre.
- Tu regardes beaucoup trop la télé Harry. De la télékinésie franchement. Les histoires de fées et de sorcières que tu leurs lis le soir te montent à la tête.
Appel moi débile tant que t'y est !
- Ne t'énerve pas voyons. Evidemment que c'est juste du fantasme. Je ne faisais que remarquer quelque chose. Ça ne t'a jamais interpellée ?
- Si, bien sur.
Quand même !
- Mais on dit que les enfants jumeaux ont tendances à développer un langage entre eux, qu'une personne extérieure ne peut pas comprendre. C'est tout à fait normal et naturel. La magie ou d'autres choses bizarres n'ont rien à voir là dedans.
Bon c'est pas encore pour ce soir. Repli stratégique.
- Tu as raison ma chérie. Comme d'habitude.
- Ce n'est pas pour rien que tu m'as épousée. Fallait bien que quelqu'un soit là pour te garder les pieds sur terre.
- Ma sauveuse ! Je t'en serais éternellement reconnaissant.
Elle a raison en plus. Outre le fait qu'elle est un corps plus qu'agréable à regarder, elle a toujours été là pour me garder dans le droit chemin. Je l'aime plus que tout !
Ginny s'en est retournée à sa cuisine.
Je m'appelle Harold J. Evans, j'ai 30 ans, je suis kinésithérapeute, marié depuis 5 ans, j'ai deux enfants, de 3 ans chacun, qui viennent de faire leur entrée en petite section.
J'ai rencontré Ginny par l'intermédiaire de son frère, Ron, qui est mon meilleur ami depuis la fac. Nous avons fait nos études de médecine ensemble.
J'ai choisi de me spécialiser dans le corps humain et la manière de le soigner en le manipulant, Ron s'est spécialiser dans la médecine sportive.
Il travail aujourd'hui comme médecin pour une équipe de football anglaise.
Entre Ginny et moi ça a été le coup de foudre.
La première fois que je l'ai rencontré c'était pendant l'été de mes 20 ans. Je venais de finir ma première année de médecine et Ron m'avait invité à passer quelques jours chez ses parents qui vivent dans la campagne anglaise.
Ces deux semaines de vacances ont été sûrement les plus longues de ma vie et les plus excitantes aussi.
Je me sentais coupable d'être attiré par la petite sœur de mon meilleur ami et me disant, en même temps, que c'était normal que moi, 20 ans, sois attiré par une fille super mignonne de 19 ans. On s'est tourné autour pendant une semaine jusqu'à ce que Ron me prenne entre quatre yeux et me demande se qui se passait entre sa sœur et moi.
J'ai tenté de feindre l'ignorance mais j'ai très vite rendu les armes et ai tout avoué.
Que ça sœur me faisait un effet bœuf, que je la trouvais trop belle et que je comprenais très bien qu'il ne veuille plus me voir parce que flasher sur la petite sœur de son meilleur ami c'était vraiment la loose.
Le sadique m'a cuisiné pendant une demie-heure avant de me dire qu'il était ok mais que s'il me chopait dans le lit de sa sœur je pouvais dire au revoir à ma capacité de reproduction. Après quelques petites mises aux points, Ginny et moi avons commencé à sortir ensemble et nous ne nous sommes plus quittés ensuite.
Le jour de ses 23 ans je l'ai demandé en mariage et un an plus tard on célébrait la noce.
Ginny est mon pilier, mon soutient permanent. Elle m'a donné l'envi de vivre et une raison de vivre en accouchant des jumeaux.
Contrairement à la majorité de l'humanité, je n'ai pas de souvenir d'avant mes dix-huit ans. J'ai été retrouvé errant dans un terrain vague à côté de Londres avec rien sur moi, à part un bracelet en argent autour de poignet et le souvenir de mon nom : Harold J. Evans.
Je ne sais même pas à quoi correspond le J. mais je sais qu'il fais parti intégrante de mon identité.
Les médecins qui ont travaillé avec moi pour faire revenir ma mémoire sont tous arrivés à la même conclusion : je suis un cas unique, personne avant moi n'a eu ce genre de perte de souvenirs. Mon cerveau sait comment lire, compter, écrire, faire marcher une machine à laver ou allumer un ordinateur mais est incapable de se souvenir de ma famille, des lieux où j'ai vécu, des amis que j'ai pu avoir, des écoles que j'ai fréquenté.
Lors de mes séances de thérapies, à chaque fois que j'essayais de forcer ma mémoire à se souvenir, je visualisais un grand vide noir, oppressant et étouffant qui m'englobe au fur et à mesure jusqu'à m'entourer entièrement et déclencher des crises de claustrophobie qui me laissaient à chaque fois mal et angoissé.
Une fois toutes les techniques « ordinaires » essayées, j'ai tenté des méthodes plus marginales, allant de l'hypnose à la participation à des programmes testes proposés par des laboratoires travaillant sur de nouveaux médicaments.
Je suis même allez cherché du côté du paranormal en lisant tout ce que je pouvais trouver sur les extraterrestres, les mythes, les légendes, les sociétés secrètes, les programmes gouvernementaux secrets défenses.
N'importe quoi qui aurait pu me donner ne serait ce qu'un début de solution.
Pendant toutes mes recherches Ginny a été à mes côtés, elle m'a épaulé et soutenue dans mes démarches mais elle a aussi été là pour m'arrêter quand je partais trop loin dans les délires sur les aliens ou les sociétés secrètes.
Ça a d'ailleurs un jour, failli très mal tourner.
J'avais 23 ans à ce moment là. Je faisais des recherches depuis plusieurs mois sur la magie et la probabilité de son existence.
J'avais trouvé plusieurs livres qui apportaient des preuves et des témoignages troublants sur une société sorcière vivant cachée dans notre monde, en parallèle de notre vie. Mes recherches m'avaient conduites dans un quartier peu fréquentable de Londres où j'avais réussi à prendre contact avec un homme qui m'affirmait pouvoir m'introduire dans ce monde magique.
Je suis aller au rendez-vous avec Ginny qui avait refusé de me laisser partir seul. Elle m'a sauvée la vie ce jour là en utilisant une bombe lacrymogène dans les yeux de mon contact qui avait surtout envi de me faire les poches, un couteau à la main.
Après cet épisode, elle m'a fait promettre d'arrêter de chercher aussi frénétiquement mes origines et mes souvenirs perdus et de me consacrer plus au temps présent et à notre futur commun.
C'est pour cela que maintenant, quand j'évoque des événements sortant de l'ordinaire ou pouvant avoir un lien avec les théories farfelues que j'avais pu élaborer, elle se braque et me remet les pieds sur terre.
Je suis entré à la fac à 19 ans, ça faisait un an que j'avais été retrouvé et les médecins du service où je vivais m'avaient conseiller de commencer des études pour me donner un but dans la vie et rencontrer des gens, me resocialiser.
Le choix de la médecine et de la kinésithérapie a été influencé par mon désir de contact humain et ma volonté de comprendre le fonctionnement de mon corps. Du fait de ma mémoire défaillante j'étais un étranger pour moi-même. Partant du principe que mon cerveau refusait de m'apprendre qui j'étais, j'allais apprendre à connaître dans les moindres recoins mon propre corps et pouvoir ainsi le soigner.
Mes études ont duré cinq ans, je suis sorti diplômé de l'école de kiné et j'ai ouvert un petit cabinet dans un des quartiers ouest de Londres. Cela fait maintenant cinq ans qu'il est en activité, je me suis fait une clientèle régulière et une réputation de bon praticien.
De son côté, Ginny a suivit des études en psychologie. Elle a un master d'études en pédopsychiatre et tient son cabinet à domicile depuis trois ans.
Elle l'a ouvert l'année de naissance des jumeaux. Les premiers temps ont été difficiles pour concilier vie de famille et travail professionnel. Mais la solution a été trouvée en aménageant nos horaires en fonction de ceux de la garderie et maintenant de ceux de la maternelle.
Ginny a une passion dévorante pour les enfants et leurs façons de penser et d'interagir avec le monde extérieur.
Ses études ont aussi été influencées par ma situation qui a fait que très tôt elle s'est plongée dans des livres sur le cerveau et la mémoire pour essayer de comprendre ce qui m'était arrivé. Elle a commencé la fac en voulant se spécialiser dans la mémoire mais elle a très vite dévier vers les enfants qui étaient sa première passion.
Nous nous sommes mariés l'année de son diplôme et tout de suite elle a voulu avoir un enfant.
Hélas nous avons essayés pendant deux ans sans résultat. N'ayant aucuns problèmes d'ordres physiques, nous sommes arrivés à la conclusion que quand il serait l'heure pour elle de tomber enceinte, elle le deviendrait.
Elle s'est donc plongée dans son nouveau projet, l'ouverture d'un cabinet de pédopsychiatrie dans notre maison et elle est tombée enceinte.
Elle a fait le choix de mener de front les deux événements et aujourd'hui tout ce passe bien.
22h30
Allongé dans notre lit. Elle s'est assoupi après que nous ayons fait l'amour.
Je n'arrive pas à dormir.
L'homme en noir de parking me trotte dans la tête. Cela fait 3 mois qu'il est présent tous les soirs de la semaine.
Je sais qu'il n'est pas un employé du bâtiment. J'ai demandé à la réceptionniste si un homme correspondant à sa description venait d'arriver dans un des cabinets de praticiens qui occupent l'immeuble. Elle m'a répondu formellement, non.
Je sais qu'il est là pour moi mais je n'en ai pas peur. Malgré sa haute taille, ses yeux noirs perçants et son allure sombre, je sais qu'il ne me ferra rien. Il est juste là pour m'observer, comme s'il s'assurait que j'allais bien.
Cette certitude est réconfortante et angoissante à la foie.
Pourquoi est-il là ? Pourquoi je ressens un soulagement quand je le vois debout appuyé sur le pilier ?
Je sais, par exemple, que si demain soir quand j'entrerais dans le parking, je ne vois pas sa silhouette noire, je vais paniquer. L'idée même de l'imaginer me fait paniquer.
Peut être qu'il a un lien avec ma vie avant l'Accident ? Peut être qu'il me connaît mais attend que je vienne vers lui ?
Cette idée est stupide, s'il me connaît il irait vers moi. Il ne resterait pas planté contre son pilier de béton et viendrait me parler. Au moins pour savoir si je suis bien qui je suis.
Mes pensées n'ont pas de sens. Je vais dormir et j'aviserais demain soir.
Allez le voir ou ne pas allez le voir ? Tel est la question.
Je m'endors en visualisant sa silhouette, longue et noire.
Avant de sombrer dans le noir, j'ai une image étonnant de lui.
Je l'imagine portant un grand habit comme une robe ou un manteau fermé. Il me regarde et ses yeux sourient.
8h30
Les enfants sont près pour aller à l'école. C'est moi qui les emmène, c'est sur la route de mon cabinet.
Lisa est surexcitée pour son deuxième jour.
Hier soir, à table, elle nous a expliqué en long, en large et en travers pourquoi l'école c'était la meilleur chose au monde et que sa maîtresse était la meilleure maîtresse au monde. Et que si demain matin elle n'y retournait pas, elle nous détesterait jusqu'à la fin de toujours.
Donc ce matin, à 6h30, c'est une Lisa très réveillée et déjà habillée qui est venue nous voir.
Nous lui avons conseillé d'aller réveiller d'abord son frère et de revenir ensuite.
Un quart d'heure plus tard, c'est avec un Jack très endormi qu'elle est revenue dans la chambre en disant haut et fort que si on ne se dépêchait pas on risquait d'être en retard parce qu'il y avait des bouchons le matin.
La mort dans l'âme, Ginny et moi nous sommes levés. Elle a pris Lisa, moi, Jack et nous sommes aller prendre le petit déjeuné.
C'est donc frais et dispos que nous montons dans la voiture. Il faut 5 minutes pour aller à l'école.
A 8h45, je repart et à 9h05-10, j'arrive pour mon rendez-vous de 9h15. Réglé comme du papier à musique !
Lisa est toujours aussi pressée d'aller à l'école et je vois bien que Jack est aussi heureux d'y aller même s'il le montre moins.
Bien que je ne l'avouerais jamais à Ginny, je suis persuadé au plus profond de moi que la magie existe. Il y a trop de choses étranges et non explicables rationnellement qu'il faut qu'elle existe.
Je regarde mes enfants assis sur la banquette arrière, je vois comment ils interagissent l'un envers l'autre et je ne peux me résoudre à une explication aussi banale que le langage mystérieux des jumeaux.
En ce moment Lisa vient de se taire, non parce que c'est la cinquantième fois que je le lui dit mais parce que Jack vient de lui prendre la main et de la regarder dans les yeux.
Il n'y a pas besoin de pouvoirs magiques pour faire comprendre l'envi de silence quand on fait ces gestes mais la façon dont Lisa se calme à chaque fois que Jack le fait est magique. Elle ne fait pas juste l'action de se taire mais elle se calme totalement comme si un calmant lui était injecté. Cette comparaison est forte mais je n'ai pas d'autres mots pour la décrire.
Il est arrivé aussi très souvent, surtout quand ils étaient petits, des moments où, n'étaient pas dans la même pièce, ils tournaient le regard exactement dans la direction où se trouvait l'autre. Comme s'ils pouvaient se voir à travers les murs ou du moins se sentir. D'ailleurs, lors de ces instants, Ginny était assez nerveuse et les réunissait rapidement, comme si elle sentait que quelque chose de « pas normal », comme elle dit, se produisait.
J'ai bien conscience que c'est la peur qui la fait réagir comme ça. Elle a tellement été témoin de mes obsessions et de mes délires qu'elle ne peut réagir qu'ainsi.
Mais sans comprendre vraiment pourquoi ça me blesse à chaque fois. Quand elle prononce ces mots « pas normale », « pas naturel », c'est comme si une douleur lancinante et sourde me frappait. Peut être un souvenir enfouit d'avant l'Accident.
Nous arrivons devant l'école des enfants.
Depuis que Jack a pris la main de Lisa, il n'y a plus de bruit. Je leur ouvre la porte et les aide à mettre leur cartable sur le dos.
Je les accompagne jusqu'à leur classe et Lisa me montre, avec fierté, le dessin qu'elle a fait pour marquer l'endroit où elle accroche son manteau.
Elle a dessiné une grande maison avec de hautes tours avec devant un grand jardin et un cheval. Elle m'annonce avec toute sa conviction de petite fille que se sera sa futur maison quand elle sera plus grande.
Jack me montre aussi son dessin. Et je reste sans voix.
Il a dessiné mon homme en noir ! Pas mon homme en noir comme je le vois tous les jours mais comme je l'ai rêvé hier soir en m'endormant.
Bien que se soit un dessin d'enfant de trois ans il n'y a pas de doute possible. Une grande taille, des cheveux noirs arrivant aux épaules, des yeux noirs et cet habit qui n'est pas un manteau mais bien une robe.
Je tourne la tête vers mon fils et je l'entend qui me dit de sa petite voie :
- Tu sais papa, il est gentil le monsieur. Je lui parle parfois.
Bug
- Tu lui parles ?
Cherchons une explication rationnelle !
- Tu veux dire que c'est quelqu'un que tu as déjà vu à la garderie. C'est le papa d'un autre enfant.
- Mais non papa. C'est le monsieur en noir, il a pas d'enfant.
Jack me déclare ça comme si c'était une évidence. Comme si j'avais dit une énormité.
- D'où est-ce que tu connais ce monsieur ?
Une vérité me frappe !
- Comment sais-tu que je le connais ?
Il grommèle
- J'ai pas le droit de dire.
Il a rentré sa tête dans ses épaules et fait la moue avec sa bouche.
- Pas le droit ! Comment ça !
Je commence à paniquer.
- Que veux-tu dire ? Ce monsieur t'as fait du mal ? Il t'a embêté ?
Ma voix montre clairement qu'il y a un problème.
Je commence à me demander si mon monsieur en noir est si gentil que ça. J'aurais du en parler à Ginny et prévenir la police. S'il a fait quelque chose à Jack, je me le pardonnerais jamais.
- Mais papa, puisqu'on te dit qu'il est gentil le monsieur en noir.
C'est Lisa qui vient de parler.
- Puis tu fais peur à Jack. Il aime bien le monsieur en noir et moi aussi je l'aime bien.
Elle me regarde avec ses yeux perçant et tient fermement la main de Jack. Il a baissé la tête et semble sur le point de pleurer.
- Je suis désolé Jack.
Mon bout de chou qui croit que je lui en veux.
- Je veux pas te faire pleure, je ne suis pas en colère contre toi mais j'aimerais bien savoir comme tu connais ce monsieur.
Soyons diplomate.
- Moi je le vois tous les soirs dans le parking quand je vais prendre la voiture pour rentrer à la maison.
- Tu le connais en vrai ! s'exclame Jack.
Un grand sourire barre son visage.
- Heu oui. Je ne lui ai jamais parlé mais je le vois tous les jours.
Je comprend de moins en moins la conversation.
- Tu pourras lui dire bonjour pour moi ! S'il te plais papa.
Jack et Lisa me regarde comme si j'avais annoncer que noël se déroulait exceptionnellement ce soir.
Le petit détour par l'école prend des allures de voyage dans la quatrième dimension. J'ai besoin de reprendre le contrôle de la situation.
- Ecoute Jack !
Je prends une voix autoritaire.
- Je ne comprend pas comment tu peux connaître se monsieur si tu ne l'a jamais vu en vrai. Comme peut-il, lui, te connaître ? Je ne lui ai jamais parlé !
Je crois que je viens de crier. Jack a les larmes aux yeux, Lisa c'est mise devant lui pour le protéger avec son corps et leur maîtresse s'approche de nous.
- Bonjour monsieur. Vous êtes le père de Jack et Lisa je suppose.
J'hoche la tête, rouge de honte.
- Nous allons commencer la classe. Pouvez-vous leur dire au revoir, vous les verrez ce soir.
Elle me fait un grand sourire mais je sens bien que j'ai intérêt de filer droit.
Pire que mortifier, je me tourne vers mes deux adorables bambins, je me penche pour les embrasser. Lisa me tend sa joue avec ses yeux qui lancent des éclaires et Jack répond à mon embrassade en gardant les yeux parterre.
9h30
Enfin arrivé à mon cabinet !
J'ai une demi-heure de retard et mon premier rendez-vous a commencé depuis 15 minutes. Je sens que la journée va être très longue et très difficile.
Annabelle, ma fée personnel, a prévu le coup. Quand elle me voit arriver, elle me fait un grand sourire, me tend un café, les dossiers des patients du jour et me dit de sa voix posée et professionnelle :
- Bonjour monsieur Evans. Belle journée. Madame Gramm attends depuis 10 minutes mais elle n'est pas pressée. Monsieur Tanneur a appelé, son rendez-vous de 10h30 est reculé à 13h30, il a un empêchement de dernière minute. Quand au petit David, sa mère a aussi appelé, il a fait une rechute hier soir, il est aux urgences et ne viendra donc pas à 16h15. Madame Vilderman, quand à elle, est sortie, elle a repris un rendez-vous pour demain matin.
Je me suis mis en mode professionnel. J'hoche la tête a chacune des informations qu'elle me donne et j'ouvre la porte de la salle d'attente avec conviction. Je relègue au font de ma mémoire mon monsieur en noir et mes enfants et je me concentre sur madame Gramm qui a besoin de mes soins.
Les rendez-vous s'enchaînent.
12h30 arrive, je prend une pause de 30 minutes. Annabelle vient manger avec moi.
Nous traversons la rue et allons dans le snack qui a en face de l'immeuble.
Tout en mangeant mon plat, la conversation du matin me revient en mémoire. Je me rends compte que j'ai peur. Mon monsieur en noir connaît mes enfants et mes enfants me disent qu'ils le connaissent mais qu'ils ne l'ont jamais rencontré.
Comment est-ce possible ?
Je ne peut pas remettre en cause la parole de Jack et Lisa et puis le dessin parlent pour eux.
Je relève la tête et je vois qu' Annabelle me parle.
- Vous n'allez pas bien monsieur Evans ?
- Si, si Annabelle. Juste une contrariété mais rien de grave.
- Vous êtes sur ?
Son ton me prouve qu'elle n'en croit pas un mot.
- Je vous parle depuis 10 minutes et vous ne semblez ne pas avoir écoutez un seul mot. Quand vous êtes entré ce matin dans le bureau j'ai cru que vous aviez fait une nouvelle crise. Vous n'en avez pas fait hier soir ?
Annabelle parle d'une crise de claustrophobie, j'en ai fait une un jour en arrivant au travail, il y a 3 ans.
Annabelle m'a retrouvé sur le balcon accessible de mon bureau en pleine hyper-ventilation, la tête entre les jambes. Elle a très bien réagi, a réussi à me calmer et a gérer les patients qui arrivaient au fur et à mesure en annulant les rendez-vous de la matinée et en les replaçant dans la semaine.
Après cet épisode, un lien c'est créer entre nous.
Je lui est expliqué globalement mes problèmes de mémoire et je lui est dit qu'elle m'avais retrouvé dans cette situation parce que c'était le jour anniversaire de ma découverte, de ma « naissance » comme je l'appelais. J'avais essayé, encore une fois, de forcer mes souvenirs.
C'est pour cela qu'elle était en ce moment en train de me regarder avec des yeux soucieux.
- Non Annabelle, je n'ai pas fait de nouvelle crise. C'est juste… Quelque chose de bizarre se produit tous les jours depuis trois mois et ça a amplifié ce matin.
- Quoi donc ?
Je sent la curiosité pointer dans sa voix.
- Voyez-vous, tous les soirs de la semaine, depuis trois mois, je croise un homme quand je vais prendre ma voiture au parking.
- Il doit finir aux mêmes horaires que vous.
- C'est ce que j'ai pensé au début. Je suis aller voir la réceptionniste pour lui demandé si un tel homme venait d'arriver dans uns des cabinets de l'immeuble.
- Et alors ?
- Elle a été formelle aucune personne de la description que je lui ai faite n'est arriver travailler ici ces trois derniers mois.
- Il ressemble à quoi votre homme ?
- Il est assez grand, dans les 1 mètre 80, je pense. Il a des cheveux noirs raides qui lui arrivent aux épaules. Il les portes soit attachés, soit libres. Il est toujours en noir, un pull ou une chemise ou un polo noir, toujours manches longues, et avec un pantalon noir et des chaussures noires.
- Il a l'air sinistre.
- Décrit comme ça, oui. Mais quand on voit ses yeux, je vous jure que non. Il a des yeux d'un noir. Je n'en ai jamais vu de tels. Ils font penser à de l'encre pure. Ils brillent, c'est extraordinaire.
- Je veux pas vous vexer monsieur Evans, mais la manière dont vous en parler. On pourrait croire qu'il est beaucoup plus qu'un inconnu pour vous.
Je reste soufflé. Annabelle en face de moi rie gentiment de sa blague et je sens le rouge me monter aux joues.
Je bredouille :
- Qu'est-ce que vous allez imaginer. C'est totalement faux.
Le sourire d'Annabelle double de volume.
- Je suis désolée monsieur Evans mais la blague était trop tentante. Je sais bien que vous êtes fidèle à votre femme et puis je ne pense pas que vous soyez porter sur « l'autre sexe ».
Je préfère ne pas répondre à cette question voilée et j'enchaîne sur le vrai problème.
- En fait, ce n'est pas le faite de le croiser tous les soirs depuis trois mois qui me gène. En toute honnêteté j'aime bien cet sorte de rituel qui c'est développé entre nous. Je passe devant lui tous les soirs, on se regarde du coin de l'œil, on ne dit rien, ne faisons rien montrant à l'autre qu'on l'a vu mais on sait que l'on c'est vu. Un peu comme un code tacite que nous avons établi entre nous.
- Alors où est le problème. Je trouve votre histoire étrange mais s'il est inoffensif et que ça vous amuse pourquoi cela vous perturbe aujourd'hui ?
Ma gentille Annabelle, si seulement c'était si simple !
- Justement, j'y arrive. Ce matin avant de venir travailler j'ai du amener Lisa et Jack a l'école. En arrivant dans leur classe, ils m'ont montré les dessins qu'ils avaient fait pour reconnaitre le porte manteau qui sera le leur pendant toute l'année. Lisa a fait un château avec un jardin et un cheval devant. C'est l'image de sa future maison comme elle le dit. Mais Jack a dessiné mon homme en noir.
- Oh, mon dieu !
- Oui, exactement. J'ai réagi de la même manière.
Le ton de ma voix reflète parfaitement mon amertume
- Comment est-ce possible ! Vous êtes sur de ne l'avoir jamais rencontré avant ces trois derniers mois ?
Annabelle semble vraiment inquiète.
- Sur et certain. Mais je ne vous ai pas raconté la meilleure.
- Quoi donc !
- Jack n'a jamais rencontré cet homme.
- Je ne comprend pas.
- Moi non plus voyez-vous. Mais pourtant c'est bien ce que Jack ET Lisa m'ont dit ce matin. Quand j'ai vu son dessin, je lui ai demandé où il avait rencontré ce monsieur, si c'était un parent d'un des enfants avec eux à la crèche.
- Ça pourrait être une explication.
- Jack m'a répondu avec assurance que c'était l'homme en noir et que donc il avait pas d'enfant, comme si c'était une évidence. Et puis j'ai remarqué qu'il m'en parlait comme s'il savait que je le connaissais déjà. Je lui ai demandé comment il pouvait le savoir.
- Vous avez raison. Comment est-ce possible ?
- C'est là que ça a vraiment basculé dans le n'importe quoi. Il m'a répondu qu'il ne pouvait pas me le dire. Il n'a pas le droit.
- Pas le droit. C'est insensé.
- Totalement. Je me suis énervé en entendant ça.
J'entends le son de ma voix augmenter. Il faut que je me calme.
- J'ai tout de suite pensé que Jack avait été agressé d'une quelconque manière. A ce moment là, Lisa est intervenue en disant qu'il fallait les croire, que le monsieur en noir était gentil et que je faisais peur à Jack. Puis, quand ils ont su que je voyais en vrai l'homme en noir tous les soirs Jack m'a demandé de lui dire bonjour pour lui.
Je pose ma tête entre mes mains. Le fait de raconter l'histoire me renvoie à la figure l'absurdité de la situation.
- EXTRAORDINAIRE !
J'entend au son de sa voix qu'elle a du mal à gober ce que je lui raconte.
- Je sais pas quoi faire Annabelle. La situation m'échappe totalement, comment mes enfants peuvent-ils connaître un homme qu'ils n'ont jamais vu mais que moi je vois.
Là, est vraiment le cœur du problème !
Je renchéris :
- Et alors que je ne lui ai jamais parler, eux semblent l'avoir fait et savent des choses sur sa vie. Comme le fait qu'il n'ai pas d'enfant.
Je dois sûrement renvoyer une image de quelqu'un de désespéré. Annabelle prend une de mes mains dans les siennes et me dit en me regardant dans les yeux.
- Vous savez, si j'étais vous monsieur Evans, j'irais voir cet homme ce soir et je lui parlerais. Ne l'attaquez pas, vous ne savez pas quel force il a mais essayez au moins de découvrir qui il est.
La voix de la raison a une nouvelle fois parlé.
Je souris à Annabelle et lui dit que c'est ce que je vais faire. Nous quittons le snack et remontons travailler.
Petite blagounette : Un auteur ayant un virus sur son ordinateur ne peut plus écrire. Ce genre de moyen de pression ne marche pas sur moi.
Passons aux choses sérieuses : J'ai besoin de vos impressions, soyez honnête !
Je prend tous les commentaires. Aussi bien les encensements élogieux et déclarations d'amour inconditionnelles, que les pamphlets assassins et mises à mort dans les règles.
Ceci est ma deuxième fiction, elle va contenir entre 3 et 4 chapitres et je m'attaque à un couple yaoi.
Graphique ou pas graphique, je me pause encore la question.
J'ai terriblement conscience de ma médiocrité en orthographe et en grammaire donc même en ayant relu 50 fois mon texte, je sais qu'il reste des erreurs. Donc dite moi si vous en voyez ou proposez-vous comme beta-lectrice. (envoyez un PM pour toute candidature)
La fanfiction c'est FUN ! Pour que ça le reste, ENVOYEZ DES REVIEWS AUX AUTEURS !
ÇA MOTIVE GRAVE !
Moi-mêmement moi-même,
Violette88
