NTRODUCTION
Salle de banquet de Kaamelott. Toute la cour est présente. Au premier plan Guenièvre, Arthur, Léodogan, Yvain, Bohort et Lancelot.
SELI – Ben qu'est-ce que vous faites tous là. Ca fait une heure que je crapahute à travers tout le château en tombant que sur des loufiats.
TOUT LE MONDE sauf Arthur et Léodagan – Surprise !
SELI – Mais qu'est-ce que c'est que ce bazard ! Vous allez m'expliquer à la fin !
GUENIEVRE s'approche – Mère, Arthur et moi…
ARTHUR l'interrompt – Surtout vous. Parce que moi en fait je m'en fout un peu et même complètement, pour dire la vérité.
GUENIEVREreprend– Je disais donc, Arthur et moi avons décidé d'organiser cette petite surprise à l'occasion de votre anniversaire et pour vous remercier de tout ce que vous faites au château.
ARTHUR – Moi c'était surtout pour que votre fille arrête de me casser les pieds.
GUENIEVRE – Alors vous êtes contente ?
SELI – Et vous, quand vous aurez-mon âge, vous serez contente que chaque année on vous rappelle que vous vous rapprochez un peu plus de la tombe ?
Guenièvre prend une expression contrite
ACTE UNIQUE
Les mêmes, au même endroit, mais attablés. Bohort officie en tant que maître de cérémonie
BOHORT – Dame Séli, pour vous rendre hommage, j'ai eu l'idée d'inaugurer à Kaamelott une nouvelle pratique, inspirée d'une coutume grecque et qui je l'espère deviendra très vite une tradition.
Il fait signe à un serviteur qui apporte un gâteau surmonté d'une multitude de bougies allumées qu'il dépose devant Dame Séli.
SELI - Et les chandelles, c'est pour le cas où je réussirais pas à voir ce qu'il y a en dessous ?
BOHORT - Chacune de ces bougies représente une des années de votre vie déjà écoulées. gêné Personne n'a hélas été en mesure de me donner votre âge exact. Je me suis donc permis une estimation.
SELI jette un œil circonspect sur le gâteau– Vous avez l'estimation plutôt généreuse mon petit Bohort.
LEODAGAN – Ben je trouve pas moi ! J'ai même l'impression qu'il est en dessous de la réalité…
SELI – Oh vous on vous a pas sonné ! - à Bohort - Et maintenant qu'est-ce que je fais avec ce truc. Parce que je vous préviens il est hors de question que je crame quoique ce soit à part éventuellement votre figure.
BOHORT – Il faut que vous formuliez un vœu dans votre cœur qui se réalisera si vous parvenez à éteindre toutes les bougies d'un seul souffle.
Dame Séli, de mauvaise grâce prend le temps de formuler un vœux intérieur puis souffle toutes les bougies.
Bohort applaudit, immédiatement imité par le reste des invités, à part Arthur et Léodagan
SELI – Bon ça va maintenant ! On n'est pas au spectacle… Manquerait plus que vous vous mettiez à chanter une chanson !
BOHORT – Remarquez une chanson ce ne serait pas une si mauvaise idée… devant le regard assassin de Séli, il poursuit d'un ton enjouéQue diriez-vous de passer aux cadeaux à présent.
SELI – J'en dis que c'est la première chose intelligente que vous sortez depuis le début de cette mascarade.
BOHORT à Arthur– Sire, je pense que c'est à vous que revient l'honneur d'être le premier à gratifier notre invitée d'honneur.
ARTHUR– Bon ben comme on a décidé d'offrir leur âge en pièces d'or aux résidents du château, j'allais pas faire exception pour vous. tend sèchement une bourse de velours brodé à Séli
GUENIEVRE – La bourse c'est moi qui l'ai brodée, ça m'a pris une semaine tout les soirs avant de me coucher.
Séli ignore la remarque de sa fille elle est déjà en train de compter les pièces dans la bourse
LANCELOT – Je dois dire que c'est vraiment très joli Majesté, on voit que vous y avez mis tout votre cœur. Guenièvre lui répond d'un sourire qui le met en joie
ARTHUR précisant à Séli– J'ai été confronté à la même problématique que Bohort. Pas foutu de trouver votre âge, alors comme lui, j'ai fait une estimation.
SELI – Pas dans le bon sens il semblerait, mon gendre.
ARTHUR – Ah, mais pas du tout ! Y'a deux fois plus de pièces dans la bourse que de bougies sur le gâteau. J'ai deux trois notions de mathématiques et je vous assure que …
SELI l'interrompt – C'est bon, on a compris je crois ! puis à Léodagan Bon et vous ?
LEODAGAN – Quoi moi ? J'ai pas reçu de pièce.
SELI – Votre cadeau !... J'attends !
LEODAGAN – Ah ! Oui, mais non… Mon cadeau il est chez nous… En Carmélide
SELI – Vous voulez dire qu'on passe les trois quart de l'année ici et vous avez rien trouvé de mieux que de l'envoyer en Carmélide ?
LEODAGAN – Non, mais c'est parce que c'est un truc qui sert que là bas…
SELI – Et bien dites ce que c'est !
LEODAGAN – C'est que je voudrais pas vous gâcher la surprise.
SELI – Vous me prenez vraiment pour un perdreau de l'année ! Dites simplement que vous n'avez rien et puis c'est tout.
Yvain bien involontairement vient au secours de son père en interrompant l'échange
YVAIN – Moi aussi j'ai quelque chose pour vous Mère.
LEODAGAN – Oh non ! Vous n'allez pas encore nous bassiner avec un de vos poèmes pourris ?
SELI à Léodagan– Si j'étais vous je la ramènerais pas ! Lui au moins il y a pensé… à Yvain, aussi maternelle qu'elle peut l'être Je vous écoute.
YVAIN gonflé d'orgueil– Cette année Mère, j'ai innové avec l'aide du seigneur Bohort lance un regard reconnaissant à Bohort, qui lui répond par un sourire J'ai donc confectionné moi-même un cadeau pour vous.
Il enfile des gants puis se tourne pour saisir un objet derrière son siège. On découvre alors un amoncèlement végétal
SELI – Mais qu'est-ce que c'est que ce machin ?
YVAIN – Et bien c'est une sorte de poème végétal, qui vous représente. Un genre d'hommage. C'est pas trop super ?
SELI – Parce que vous appelez-ça un hommage vous ? Des chardons avec trois branches de ronces et un feuillage d'orties ! Même pas une rose ! Pour vous je ressemble à ça !
ARTHUR – Il faut avouer que la métaphore est plutôt réussie.
LEODAGAN – Sur ce coup là, je peux pas vraiment vous contredire.
BOHORT – C'est vrai que c'est plutôt singulier, mais il y dans l'idée une certaine cohérence.
SELI aux trois commentateurs – Alors vos opinions, vous les gardez, votre avis je le demanderais quand j'aurais besoin d'un jardinier. à son fils Mais expliquez moi qu'est-ce qu'il y de commun entre moi et cette chose ?
YVAIN – Ben ça pique, comme vous.
SELI – Parce que je pique maintenant ? Mais qu'est-ce qu'il faut pas entendre, je vous jure ! On souffre à les mettre au monde et les élever et voilà comment ils vous récompensent !
YVAIN – Ah, oui j'ai compris ! C'est le côté piquant qui transperce qui vous dérange… Mais c'était parce que c'est des plantes qui piquent et que vous, et bien vous êtes Pic.
SELI – Picte ! Pas Pic bougre d'andouille !
LEODAGAN – Après, ça enlève rien à la cohérence.
CONCLUSION
GUENIEVRE la bouche pleine – En tout cas le gâteau est drôlement bon.
ARTHUR – Mouais, c'est vrai qu'il est bon, mais vous avez vu un peut-être un peu grand Bohort non ? il jette un regard sur les restes généreux
LEODAGAN – Ben fallait bien ça pour caser toutes les bougies. à sa femme Tiens ! En parlant de bougies, votre vœux, c'était quoi ?
SELI - A votre avis ? Qu'est-ce que je souhaite le plus au monde d'après vous ?
LEODAGAN – Qu'est-ce j'en sais moi ! Que je casse ma pipe dans l'année qui vient ?
SELI – L'héritier imbécile !
BOHORT à Dame Séli l'air catastrophé – Mais il ne faut pas dévoiler votre vœux, sinon il ne se réalisera pas !
A peine a-t-il fini sa phrase que le reste de gâteau viens s'écraser sur son visage.
NOIR
LEODAGAN – Et estimez vous heureux mon vieux qu'elle ait pas fait le gâteau elle-même. Parce que là, c'était un coup à y perdre un œil. Croyez-moi !
