Auteur : Sehaltiel l'Eternel

Disclaimer : Certains des personnages m'appartiennent comme Heaven Emptiness et Akira Steel pour ce premier chapitre. D'autres viendront un peu plus tard dans les chapitres suivants. Pour le reste, l'univers et les personnages ne sont malheureusement pas à moi * sigh *

Note : L'histoire se déroule dans l'univers de Final Fantasy VII Crisis Core

Note 1 : Je mets des mots volontairement en anglais tels que SOLDIER ou SHINRA COMPAGNY ou encore 1ST CLASS pour la bonne raison que je trouve ses mots superbes en anglais 8D alors soyez gentils, m'en voulez pas trop =D

Note 2 : Je ne développe que ma vision de l'histoire car comme je l'ai précisé au départ, il ne s'agit que de rêvasseries mises sur papier ou ordinateur " alors ne vous étonnez pas si certains personnages n'apparaissent que pour être mentionnés -"

Note 3 : C'est la première fois que je poste une fiction alors j'ai un peu voir beaucoup peur car jusqu'à présent une seule amie lisait mes fics, et encore c'était celles que j'écrivais pour elle. Et même si elle m'a assuré et m'assure encore aujourd'hui que c'est pas mal ce que j'écris je reste sceptique. Les rêves ne sont pas faits pour être racontés mais pour être vécus alors c'est dur de mettre tout ce qu'on imagine avec des mots!

Chapter I - La fin et le renouveau

Je m'appelle Akira Steel et je suis, enfin j'étais plutôt, Soldier 1st Class à la Shinra Compagny.

Je pourrais vous raconter mon histoire, mais elle n'a rien de particulier. Une vie banale ponctuée par l'absence d'un père, par une mère emportée par la maladie et deux frères décédés à la guerre. Je suis donc entrée très tôt dans ce qu'on pourrait appeler les ordres, ou plus communément l'armée.

Je ne regrette pas mon village, je suis originaire de Gongaga, car les souvenirs finissent par mourir avec le temps.

Voilà ce qui pourrait la résumer, ma vie, en quelques phrases.

Alors que celle de ma protégée est beaucoup plus…intéressante ?

Oui, c'est de ma protégée que je veux vous parler, Heaven Emptiness. J'ai toujours su qu'elle deviendrait une personne exceptionnelle.

Dès le moment où je l'ai rencontré, alors que sa vie venait de basculer et qu'elle n'était qu'une jeune adolescente…

« - Heaven ! Otousan te demande ! »

Perchée sur l'une des branches du cerisier familial, l'adolescente observa son frère au pied de l'arbre.

« - Il t'a dit ce qu'il voulait ? »

Ryûki hocha négativement la tête et poursuivit :

« - Tu ferais bien de te dépêcher, ca avait l'air urgent. »

Agacée, Heaven referma sèchement le livre qu'elle lisait, puis le rangea avec soin dans sa sacoche. Il fallait toujours se dépêcher avec père. Il ne prenait jamais le temps comme mère. La jeune fille attrapa une branche à sa portée, puis redescendit avec souplesse pour atterrir accroupie aux pieds de son jumeau.

Ce dernier fronçait les sourcils et avait croisé ses bras pour adopter une attitude de reproche.

« - Tu as encore piqué un livre dans la bibliothèque d'otousan.

- Il ne remarquera rien, je l'aurais rendu avant qu'il s'aperçoive de sa disparition.

- Tu ne devrais pas,'Ven.

- Ne va pas cafter surtout ! »

L'aîné s'empourpra et s'insurgea violemment :

« - Tu me prends pour qui ? Tu sais très bien que je ne dirais rien. »

Heaven sourit alors, ce qui calma son frère, puis elle planta un baiser sur sa joue en murmurant :

« - Mais non bêta, je sais très bien que tu ne diras rien. »

Puis elle s'enfuit en direction de la maison en riant, alors que son frère brandissait son poing vers elle dans un geste vengeur.

« - Okaasan ?

- Oui ma chérie ?

- Où sont otousan et Ryûki ?

- Ton père voulait parler très tôt à ton frère.

- Quand est-ce que je pourrais passer du temps avec lui ?

- Il te manque à ce point ?

- Enormément.

- Je verrais ca avec ton père dans ce cas. »

Heaven termina de déjeuner, plongée dans ses pensées, pendant que sa mère lui tournait le dos, finissant la vaisselle. A leur treizième anniversaire en octobre, les jumeaux avaient été séparés par leurs parents, afin de recevoir une éducation différente. Cela faisait maintenant un an et six mois qu'Heaven n'avait pas partagé autre chose que des repas avec son jumeau. Et tout lui manquait. La complicité, les chamailleries, tout de son frère lui manquait, jusqu'à son visage si semblable au sien mais en version masculine.

« - Heaven ? Tu veux bien finir de t'occuper de la serre ce matin ? Je voudrais que l'on plante les bulbes de tulipes cette après-midi. »

L'adolescente acquiesça, débarrassa sa table avant d'embrasser furtivement sa mère et de se diriger vers la serre familiale, à une centaine de mètres de la maison.

Elle aimait l'atmosphère de la serre. Cela sentait la terre, les fleurs et l'eau. Des parfums qu'elle connaissait par cœur depuis son tout jeune âge, lorsqu'Arya, sa mère, l'amenait ici pour lui faire découvrir la nature. Personne d'autre qu'elle ne savait mieux s'occuper des plantes. Elle avait un don pour ca. Pour elle, chaque fleur, chaque plante était une entité à part que l'on se devait de respecter et de s'occuper soigneusement.

Quand Heaven eut cinq ans, sa mère avait posé dans sa paume, un bourgeon de rosier.

Elle lui avait alors confié en souriant que si la petite fille s'occupait bien ce cette plante, elle deviendrait une aussi belle fleur que sa fille.

« - Si tu la soignes comme je m'occupe de toi, elle grandira aussi vite et tu pourras contempler pendant longtemps sa beauté. »

Heaven avait alors prit très au sérieux sa mission, et aujourd'hui, la serre possédait un magnifique rosier couleur perle noire. C'était un très beau rouge sombre qui diffusait une odeur délicieuse.

Plongée dans ses activités, absorbée par ses souvenirs, elle ne remarqua rien d'anormal. Pourtant elle aurait dû.

Quand elle entendit les cris du voisinage, Heaven posa le sécateur qu'elle tenait à la main, et sortit de la serre.

Pour en rester ébahie d'horreur. Sa maison était en proie aux flammes. Des flammes violentes, brûlantes, qui léchaient chacun des murs de la bâtisse. D'abord tétanisée, l'adolescente se ressaisit et se mit alors à courir en direction de chez elle, suivit de loin par des voisins apportant de l'eau et des couvertures.

Quand elle arriva, un homme essaya de lui barrer le passage. Elle l'évita sans difficultés et s'approcha de la maison dévorée. Mettant un bras devant son visage pour se protéger de la chaleur, elle appela ses parents et son jumeau, toussant, crachant alors que des cendres s'insinuaient dans ses narines et lui brûlaient la gorge.

Une vitre explosa, Heaven évita d'un bond les éclats en se déplaçant sur le côté.

« - OTOUSAN ! OKAASAN ! RYUKIIIIIII ! »

Elle n'entendait aucune réponse, seul le craquement des poutres lui répondit. Affolée, elle ne se découragea pas pour autant et se dirigea vers la porte d'entrée, celle-ci encore épargnée, et tenta de l'ouvrir en donnant des coups de pieds dedans. En vain. Suffocant, elle voulut poursuivre, mais deux bras lui enserrèrent la taille et l'éloignèrent de la maison. Elle voulut protester, se débattre, mais une quinte de toux la prit subitement, et elle manqua d'oxygène.

Privée de son souffle vital, les images devinrent floues, les hurlements se turent et Heaven sombra dans le coma, en ayant pour dernière vision, sa maison ravagée et s'écroulant sous la violence de l'incendie.

La brise légère de juin soufflait sur les ruines de ce qui avait été un jour sa maison.

Debout, impassible et le regard fixe, Heaven contemplait ce qui n'était plus que cendres et débris.

Deux mois après le drame qui avait emporté sa famille, elle avait trouvé refuge chez des voisins généreux qui prenaient soin d'elle comme de leur fille. Elle avait été très malade et alitée pendant plusieurs semaines en partie à cause de son intoxication, mais aussi à cause des légères brûlures qu'elle avait sur les bras. Et aujourd'hui n'était que la première fois qu'elle revenait sur les lieux. Heaven s'avança alors dans le terrain, ses pas crissant sur les restes de poutres ou de pans de murs. Rien, rien n'avait été épargné, à part la serre. Même le cerisier n'était plus qu'un tronc d'arbre calciné.

Il n'y aurait plus d'entraînements avec son père, plus d'apprentissage avec sa mère, plus de sourires ou de rires, plus de chamailleries et de complicité avec son frère, plus d'affection et de tendresse, plus d'odeurs si familières comme le parfum au muguet que sa mère portait. Cette senteur si particulière qu'elle connaissait depuis longtemps. Plus rien. Juste le néant.

Un bruit de verre écrasé attira son attention et la jeune fille baissa les yeux pour tomber sur un cadre photo épargné miraculeusement. Elle se baissa, le ramassa et le contempla. La photo de famille du jour de l'an. Un jour comme beaucoup d'autres pendant ses années où elle pensait que son bonheur grandirait avec elle.

Une larme s'écrasa sur le verre brisé, puis une autre la rejoignit, et encore une autre.

Heaven se laissa aller pour la première fois depuis l'incendie. Pas une fois elle n'avait pleuré. A l'enterrement elle s'était enfermé dans son mutisme, gardant au plus profond d'elle-même sa peine. Mais là, là tout jaillissait, ses sentiments fissuraient sa coquille et la submergeaient.

Les sanglots s'estompèrent, Heaven avait du mal à respirer, elle n'arrivait plus à s'arrêter, elle ne contrôlait plus rien. Elle ne sentit même pas ses genoux heurter le sol. Sa vue se brouillait sous le flot de ses larmes. Jamais elle n'aurait pu penser qu'un humain pouvait contenir autant d'eau en lui.

Mal, elle avait mal, si mal. De la colère se mélangeait à cela. Elle en voulait au monde entier et surtout au responsable de cette horreur. Tout bouillonnait en elle, un flot de sentiments qu'elle n'avait jamais ressenti ou qu'elle avait toujours su garder pour elle. Elle serra contre elle la photo, son cœur hurlant à sa place. On l'avait amputé, oui on lui avait arraché cette partie d'elle-même qu'elle ne retrouverait pas.

Et puis soudain, une main vint se poser en douceur sur son épaule. Heaven ne savait pas de qui il s'agissait, mais cette présence l'apaisa et la fit se calmer. Lentement, elle tourna la tête pour rencontrer le visage d'une jeune femme qui la regardait avec un sourire triste. Elle avait des yeux bleus, pétillants de vitalité, une masse de cheveux longs et bouclés couleurs or, sertis de mèches blanches qui encadraient son visage à la peau laiteuse.

Heaven la prit pour une ange. Ce ne fut qu'en remarquant sa tenue et ses armes accrochées à sa ceinture qu'elle compris qu'elle avait une soldier devant elle.

Heaven se releva alors péniblement, essuyant le reste de ses larmes sur sa manche.

« - Qui êtes vous ? Je ne vous ai jamais vu au village.

- Je m'appelle Akira Steel, et je viens de Midgar.

- Vous êtes une Soldier ?

- Tu m'as l'air bien renseignée jeune fille. Comment t'appelles-tu ?

- Heaven Emptiness.

- C'est un joli prénom. Je suis enchantée de te rencontrer Heaven. »

Akira lui tendit une main qu'Heaven serra machinalement.

« - Qu'êtes-vous venue faire ici, si vous êtes de Midgar ? Vous êtes en mission ?

- Tu es très curieuse pour ton âge… Mais comme tu me plais, je veux bien te répondre. »

La jeune femme se pencha et lui murmura :

« - J'ai pris un jour de congé sans prévenir, alors je suis venue me réfugier ici. »

Puis elle lui adressa un sourire plein de malice, avant de regarder derrière Heaven.

« - Tu pleurais quand je suis arrivée… Tu habitais ici ? »

Le visage d'Heaven se rembrunit mais elle acquiesça silencieusement.

« - Que c'est-il passé ? »

L'adolescente n'aimait pas quand des étrangers lui posaient la question. Pourtant elle se sentait en confiance avec la jeune femme. Elle se confia donc à elle, en remarquant que ca lui faisait du bien de parler, beaucoup de bien même, comme si un énorme poids qu'elle avait sur le cœur s'envolait, emporté par la sympathie d'Akira.

Cette dernière hocha la tête quand Heaven eut fini son récit.

« - Je suis désolée pour toi. Cela a dû être très dur, et même encore aujourd'hui … Mais que vas-tu faire maintenant ? »

Heaven haussa les épaules et répondit :

« - A vrai dire je ne sais pas. Mes voisins prennent soin de moi mais je ne veux pas rester indéfiniment une charge pour eux.

- Tu es allée à l'école ?

- Mes parents se chargeaient de notre instruction.

- C'est-à-dire ?

- Arts martiaux, apprentissage de la lecture et de l'écriture, du déchiffrement et du maniement des armes entre autres. »

Akira écarquilla alors les yeux : mais d'où sortait cette famille ? En treize années, la gamine avait sûrement plus appris au contact de ses parents que les 3d Class en une année auprès de mentors !

La jeune femme observa alors Heaven devant elle : grande pour son âge, élancée, les cheveux bruns coupés en un carré régulier, les yeux d'un noir de jais, la peau légèrement hâlée, elle ressemblait à n'importe quelle fille de son âge et pourtant …

Une idée germa alors dans l'esprit de la Soldier…

Pourquoi ne pas en faire son élève ? Privée de repères, elle avait besoin de recouvrer un rythme de vie stable. De plus, la Shinra la pressait pour qu'elle forme un 3d Class depuis quelques temps déjà. Et surtout, Akira pensait que ca serait du gâchis de la laisser perdre tous ses acquis. Elle avait un potentiel, et Akira voulait le développer.

« - Heaven… Que dirais-tu de partir avec moi ? »

Deux jours plus tard, Heaven s'embarquait pour Midgar avec Akira.

La jeune femme n'avait eu aucun problème à convaincre les voisins de l'adolescente de lui laisser la tutelle de cette dernière, en leur proposant un dédommagement financier. Heaven ne réalisait pas, Akira était revenue pour elle. Et pour la première fois depuis quelques mois, elle avait l'impression d'être autre chose qu'une orpheline aux yeux d'une grande personne. Alors ce fut sans un regard en arrière qu'elle suivit celle qu'elle désignerait désormais comme étant sa mentor…