Title : Instincts Nocturnes. Merci à Amazing-Destiny pour m'avoir aidé à trouver ce titre (et pour son aide précieuse d'une façon générale). Girl, you're so great.

Disclamer : Sanctuary ainsi que les personnages et les lieux présents ne m'appartiennent pas. Si ça avait été le cas, croyez-moi que vous l'aurez sut depuis longtemps et que la série ne serait pas terminée ainsi. Propriété exclusive de leurs auteurs, je ne touche aucun argent pour écrire cette chose. J'écris pour le plaisir (et sous la menace de mon imagination).

Characters : Nikola Tesla (toujours lui - vous allez en bouffer), Helen Magnus. Si peu de James Watson et John Druitt...

Note de l'auteur : Je vais aller brûler en Enfer. Ahem. Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi les Five et particulièrement Helen, semble en vouloir autant à Nikola ? Moi si. Tout le temps. J'ai toujours trouvé injuste que le mauvais rôle soit distribué à Nikola quand on sait que le tueur prolifique du groupe est John. J'ai tapé du pied, pleurniché et finalement, j'ai boudé Helen (well, je l'ai boudé quand j'ai sut qu'elle aimait John-le-chauve). Du coup, ceci est ma vision du "pourquoi Helen en veut à Nikola d'être un vampire". Je crois que les perso sont tous un peu trop OOC, que j'ai perdu mon truc avec l'ère victorienne (faut dire que j'ai écrit cette partie avec un mal de tête carabiné et à 1h du matin - oui je me cherche et trouve des excuses). Elle sera divisée en trois parties. J'ai pas encore écrit les deux autres, mais elles vont suivre d'ici la fin de semaine, so don't worry. J'ai décidé de les faire se tutoyer parce que c'est venu naturellement et que voilà. Et je parle du Source Blood façon VO parce que Sang Originel, c'trop laid. Enjoy!


Instincts Nocturnes

Ah ! qu'il était bon de pouvoir sentir la vie parcourir ses veines purifiées. Comme un regain d'énergie soudain, il se sentait revivre. Relâchant le corps inanimé dans un geste plein de dédain, l'homme, savamment glissé dans la pénombre de la ruelle, balança sa tête en arrière. Un à un, les os de son cou craquèrent et un sourire étira ses lèvres déformées. Dans sa gueule, ses longues canines retrouvaient une taille humaine mais sa soif n'était pas étanchée. Ce misérable gueux n'avait aucun goût si ce n'était celui de l'alcool qu'il avalait goulûment à longueur de journée et le tabac qu'il s'empressait de fumer dès que l'occasion se présentait. Il était loin d'être un met de qualité plus loin encore d'être un repas suffisant pour le sombre homme.

Il lui fallait se remettre en chasse.

Sans quitter la sécurité de sa ruelle, il ferma les yeux et se concentra. La vie nocturne lui apparaissait sous son véritable jour les chants voisins d'une réception tardive de la belle société, les cris hystériques du couple Harrington, deux rues plus loin, sur des propos des plus anodins le roucoulement d'une colombe immaculée, perchée sur le toit de l'église, les pièces qui roulaient sur le sol à mesure qu'elles étaient balancées dans un geste mélangeant pitié et dégoût. Inspiration profonde. Il lui semblait à présent qu'une douce mélodie se jouait, dans les rues alentours. Il pencha la tête sur le côté, les paupières toujours closes. Ses traits marqués s'approfondir davantage encore alors qu'un air ravi se peignait sur son visage grisâtre. De tous les sons que son ouïe sur-développée parvenait un capter, seul celui d'un cœur effrayé semblait parvenir à l'apaiser et le contenter. Et c'était précisément ce qu'il venait de trouver.

Rien n'était plus excitant que de suivre l'adrénaline venir empoisonner l'esprit et le sang de ses futures victimes. Il s'en amusait, avançait d'un pas à chaque battement de cœur avant de surgir. Silencieux. Affamé. Jamais il ne cherchait à dissimuler sa fausse filature parfois même lui arrivait-il de renverser quelques cartons nonchalamment disposé afin de faire connaître sa présence. James, dans toute la vanité de son esprit, aurait sans doute appelé cela un modus operandi. Mais lui, il nommait ça, son jeu. Effrayer la proie rendait son sang bouillant et riche en vitamines. Riche en fer. Un goût particulièrement savoureux sur la langue, plus encore dans la gorge. Quelque chose qu'aucun d'eux ne pouvait comprendre.

La femme qu'il suivait finit par s'arrêter au détour d'une rue bondée en cette chaude soirée. Si ses tremblements seraient passés inaperçus pour de simples mortels, il n'en était pas de même pour cet illustre personnage. Il avait repris forme humaine mais ses capacités extra-sensorielles n'en étaient pas amoindries pour autant.

« Que... Que voulez-vous ? »

Il préféra conserver le silence et s'avança d'un pas. La lune éclairait son visage anguleux et ses yeux bleus brillèrent d'un éclat malsain. Elle dut l'apercevoir puisqu'elle recula.

« La peur est un sentiment si... Humain. Et primitif. Une succession de pulsions du cerveau purement irrationnelle qui parvient tout de même à prendre possession de l'entièreté du corps. Ce serait intéressant à observer, si ce n'était pas d'une simplicité aussi affligeante. »

Un nouveau pas en avant. Toujours entendait-il le cœur de sa proie frémir et il ne pouvait que deviner ses pensées. Et si c'était lui, le tueur qui était dans tous les journaux, sur toutes les lèvres. Et s'il avait décidé de ne plus s'en prendre aux prostituées, mais bien aux filles de bonne famille.

Un soupire manqua de s'échapper mais l'homme venait de reconnaître un pas pressé. Familier.

Le temps n'était donc plus à l'amusement. Quel dommage.

D'un bond, il s'élança. La pauvre fille n'eut pas le temps de bouger, moins encore de pousser un cri. Il était déjà sur elle, transformé en cette bête qu'il abritait. Ses canines s'étaient plantées dans la chaire blanche de ce cou délicat et il se délecta de ce sang si aristocratique. Autrement plus savoureux que celui du gueux d'un peu plus tôt.

Lorsque les pas s'arrêtèrent, sa victime gisait déjà au sol et il avait repris forme humaine, les mains croisées dans son dos droit.

« Helen, » salua-t-il d'un ton à la fois langoureux et glacial.

« Nikola, » se contenta-t-elle de répondre.

Un sourire mystique plaqué au visage, le serbe lança un rapide coup d'œil aux alentours, surpris de ne pas trouver les autres membres du groupe.

« Les autres n'ont pas jugé utile de venir te prêter main forte ? Comme c'est regrettable. Ils savent pourtant quel danger je représente. »

Comme elle ne répondait pas, il enchaîna :

« A moins qu'ils ne se soient perdus ? Ce ne serait guère la première fois que les talents de James lui fassent défaut. Quant à ce pauvre Johnny, si tu n'es pas là pour lui tenir la main, il est perdu. »

« Assez, Nikola. Nous pouvons t'aider. »

« Et en quoi veux-tu m'aider ? Je ne suis pas celui qui a besoin d'aide, Helen. Au contraire. Ce que le Source Blood m'a donné m'a rendu... Meilleur. Dans tous les domaines. »

« Il t'a rendu fou... »

« Non ! » trancha-t-il violemment.

Au fond de lui, la bête rugissait, prête à surgir. Ses ongles avaient poussé jusqu'à atteindre une longueur inquiétante et ses yeux s'étaient recouverts d'un voile sombre. Helen ne comprenait pas ce qu'il était devenu aucun d'eux ne le pouvait.

La victorienne avait tenté de retenir un sursaut à ce cri. Elle ne reconnaissait plus l'homme qui avait été son camarade et ami durant toutes ses années. Leur expérience les avait tous changé, mais les effets sur Nikola avaient été différents. Il ne s'était pas contenté de se découvrir de nouvelles capacités. Il avait découvert une nouvelle existence et avait finit par s'éloigner. L'humanité dont il avait toujours fait preuve et la passion pour la science avaient disparus pour laisser place à un monstre assoiffé de sang.

« James et moi pouvons trouver une autre façon pour toi de t'alimenter. Tu n'as pas besoin de faire toutes ses victimes Nikola... »

Il ne l'écoutait pas. L'avait-il seulement déjà écoutée ?

« Tu as peur, Helen. »

Ce n'était ni une question, ni une réelle affirmation. Un fait. Lancé sur un ton anodin mais elle le connaissait suffisamment pour retenir le sourire dans le ton de sa voix rocailleuse. Oui, elle avait peur. Pour sa vie, même si elle le savait rassasié pour la soirée. Pour lui, l'homme derrière le vampire, qui disparaissait. Pour tous les Londoniens qui vivaient dans la terreur de deux fléaux qu'elle ne pouvait arrêter. Et l'un d'eux se tenait devant elle, à sa merci et à celle de l'arme qu'elle tenait dans la main. Allait-elle tirer ? Oui. S'il lui en donnait l'occasion. Oui. S'il ne lui laissait pas le choix.

« Sais-tu que les sentiments interviennent sur le goût du sang ? Et de tous, la peur est celui qui est le plus succulent. Même si je ne doute pas que ton sang n'a guère besoin de cela pour être savoureux... »

Il fit mine de vouloir s'avancer, elle raffermit ses doigts autour de son arme. Elle ne voulait pas en arriver-là. Ni ce soir, ni jamais. Ni contre lui, ni contre personne.

Mais son arme ne lui fut d'aucune aide lorsqu'il se précipita sur elle. Le coup de feu qu'elle parvint à tirer se répercuta dans le vide, la balle alla s'enfoncer dans un mur. Et elle déjà plaquée contre la porte de la vieille épicerie abandonnée, son corps bloqué par celui de Nikola, l'arme au sol. Un simple rayon lunaire lui permettait d'apercevoir le visage changé du serbe avec ses veines saillantes, ses dents longues et ses yeux noirs.

« Tu ne peux pas m'arrêter, Helen. Rien ne le pourra. »

Et la pression disparut. Le souffle coupé, elle tomba à genoux, peinant à respirer. Ses mains tremblantes tâtonnèrent jusqu'à trouver le pistolet. Mais quand elle releva la tête, il était trop tard.

Nikola avait déjà fuit dans la nuit noire.