Disclaimer: Tout appartient bien évidement à J.K. Rowlings, je ne fais que m'amuser un peu.

Warning: Cette histoire contiendra une aventure homosexuelle, si cela ne vous plait pas je le conçois mais je n'admettrais aucune critique à ce sujet.

Précision: Il m'arrive de faire des références aux aventures contenues dans les livres (mais attention, j'ai décidé d'ignorer complètement l'épilogue du tome 7) sans pour autant entrer dans les détails. J'espère que mon public sera aussi fan que moi et saura les reconnaitre!

Bonne lecture!

La nuit se couchait sur Londres, une de ces nuits brumeuses où la lune pâle n'était qu'un halo offrant plus de mystère que de lumière. Toute la ville prenait alors des airs antiques, comme si elle rejoignait tout à coup des temps anciens, inconnus, où tout peut arriver et où tout devient possible. Les arbres dénudés ressemblaient à des squelettes, lançant leurs branches comme des crochets vers le ciel, et les lumières aux fenêtres des immeubles avaient du mal à percer la nuit, voilées de brouillard.

Bien que la soirée soit encore jeune, les promeneurs étaient rares. Les nounous aux landaus avaient depuis longtemps quitté les rives de la Tamise, et ce n'était pas une nuit agréable pour prendre un verre à la sortie du bureau. Pourtant en ce début d'Octobre il y avait raison de se réjouir, mais une grande majorité des habitants de la ville l'ignorait.

Poudlard rouvrait.

Cela n'avait pourtant pas été chose facile. Les dégâts matériels étaient considérables et même si tout le monde avait mis du cœur à l'ouvrage, sorciers et créatures magiques travaillant pour une fois côte à côte, finir les travaux dans les temps avaient tenu de l'exploit même dans le monde de la sorcellerie. Il s'en était fallu de peu, et certains couloirs étaient encore interdits au public, mais ce soir là la grande salle était illuminée, le plafond magique reflétant mille chandelles et les rires des enfants.

Il y avait encore beaucoup à faire. La guerre avait amputé la société magique d'un bon nombre de ses élites, et ceux qui auraient pu les remplacer avaient souvent été contraints de suivre une voie plus martiale qu'intellectuelle. On avait voulu nommer les héros de la guerre aux postes clefs de la politique et de l'enseignement, mais presque tous avaient refusé. Seul Draco Malefoy avait accepté avec joie, mais il fallait bien reconnaitre qu'il avait la formation requise pour devenir le plus jeune directeur que Poudlard ait jamais connu. Dans son cas, on ne pouvait même pas parler de faveur.

Certains jugeaient qu'il était encore trop tôt pour rouvrir l'école, que c'était indécent de tourner la page aussi vite, qu'il aurait mieux valu attendre la fin des cérémonies et des deuils. Mais Mr Malefoy, une fois nommé Directeur, avait été clair: remettre les choses à la normale le plus vite possible, quand autant de gens étaient morts pour les protéger, était le meilleur hommage que l'on puisse leur rendre. Harry Potter l'avait soutenu.

En ce soir de 1er Octobre, il y avait donc foule dans le château. Les professeurs, anciens et nouveaux, avaient tous étaient présentés un peu plus tôt, le Directeur aillant choisi de conserver les professeurs encore en vie -et n'ayant pas trempé avec l'ennemi- à leurs postes. Il n'y avait jamais eu autant de candidats pour enseigner la Défense contre les Forces du Mal, comme si c'était devenu la spécialité de la moitié de la population. Malheureusement, c'était presque le cas. Contre toute attente, ce n'était pas Harry Potter qui l'avait décroché. Il se murmurait qu'il n'avait même pas candidaté. Mais Charlie Weasley, ayant dit au revoir à ses dragons, était un excellent compromis.

Il était assis à la Grande Table, regardant la foule, ses cheveux comme un incendie à la lumière des bougies. De chaque côté, les autres professeurs discutaient de l'école, de la guerre, des changements. . . Une seule personne avait l'air peu à l'aise, exprimant ce que lui-même ressentait, la nouvelle professeure de Potion Cho Chang. A peine sortie de l'école, devant déjà y retourner, par talent mais aussi parce que personne d'autre ne pouvait y prétendre. . . Il y avait là quelque chose de dépriment, de désespéré, et on y pouvait rien.

Charlie comprenait très bien pourquoi Harry Potter n'avait pas voulu revenir dans l'école. Il avait participé à la reconstruction, entrainant même dans son sillage la moitié des créatures de la Forêt Interdite, mais une fois cela fini avait refusé d'en franchir les portes. Poudlard n'était plus sa maison. Et même si on le lui avait reproché, si certains -sa mère- pensaient que c'était nécessaire à sa santé mentale, il avait tenu bon. Harry Potter n'avait plus sa place à Poudlard, il avait accompli sa part de travail, il devait à présent se tourner vers autre chose, l'avenir.

Et pendant que les sorciers et sorcières dansaient dans la Grande Salle, tournant le dos aux années noires, pendant que les professeurs prenaient connaissance, discutant déjà des nouveaux programmes, pendant que ses amis commençaient à imaginer leur futur, préparant leurs mariages, Harry Potter ne pensait qu'à une chose, le passé.