Titre : Ael

Auteur : Gwenetsi

Statut : Complète

Série : Merlin

Saison : Après la saison 4

Résumé : Camelot n'a pas encore retrouvé sa stabilité. Profitant de sa vulnérabilité, bandits et voleurs déferlent sur le royaume. En poursuivant un groupe plus violent que les autres, Arthur, Merlin et Gauvain se retrouvent en mauvaise posture. L'aide d'Ael, une vieille connaissance du chevalier, n'est que le début d'une série de bouleversements. Car Camelot attend la venue de la délégation d'Ehbi, un royaume où se pratique la magie et le Gardien de ce temps n'y serait pas étranger. Merlin va vite l'apprendre, le Gardien a des projets pour Camelot !

Disclaimer : L'univers et les personnages de Merlin ne sont pas ma propriété.

Note de l'auteur : Première fic dans l'univers de Merlin. Tous les personnages devraient apparaître, mais certains seront plus présents que d'autres. J'espère que ça vous plaira. Arthur/Merlin amical, donc aucun slash (Et là, j'ai perdu 90% des lecteurs...), mais rien ne vous empêche d'y voir autre chose. ^^

Bonne lecture !


Ael

Ce que nous avons fait ne sera pas perdu à tout jamais. Tout mûrit à temps et devient fruit à son heure.

Divyavadana

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Chapitre 1 – Des bandits et des herbes

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- Les geôles sont pleines, votre majesté, termina Léon après avoir rapporté les faits de ces derniers jours.

- Qu'on envoie les responsables des délits mineurs dans les villages autour de Camelot. Les récoltes commencent, davantage de bras sera le bienvenu. Que les autres soient condamnés comme les lois l'exigent.

- Ce sera fait, Sire.

Arthur fit signe au chevalier et aux autres personnes présentes qu'ils pouvaient se retirer. Debout, penché sur la carte du Royaume, il réfléchissait à la situation actuelle.

Malgré la reprise de Camelot quelques mois auparavant, rien n'avait été réglé. Profitant de la brève instabilité du royaume, bandits, voleurs et autres criminels du même acabit s'étaient multipliés. Des semaines de traques avaient permis de venir à bout de la plupart des bandes organisées. Trop exposés, ceux qui travaillaient seuls avaient rapidement repassé la frontière. Il ne restait aujourd'hui qu'une poignée de groupes dispersés dans le royaume que les chevaliers s'escrimaient à attraper. Encore de longues heures de traques en perspectives pour ses hommes et autant de travail pour lui au château. Il n'était pas sorti à cheval depuis des jours, accaparé par des réunions à n'en plus finir et de multiples décisions à prendre.

Le roi se laissa tomber sur son siège, épuisé. Il n'avait pas pu se reposer correctement depuis des jours. Son corps commençait à le lui rappeler. Il ne tiendrait plus très longtemps à ce rythme là.

Près de lui, Gwen posa une main réconfortante sur son épaule.

- Ce sera bientôt terminé, Arthur.

- Terminé ?

Il souleva une feuille couverte avec les ordres du jour sur chaque face, puis indiqua une pile de rapports.

- Il reste tant de choses à faire que je me demande comment nous en viendrons à bout.

- Nous ferons ça ensemble, comme toujours.

Le sourire de sa femme l'apaisa. Il prit sa main entre les siennes et y déposa un baiser.

- Que ferais-je sans toi, Guenièvre ?

Elle rit, amusée.

- Tu pesterais contre Merlin.

L'absence de son serviteur le ramena soudain à d'autres considérations

- Où est-il encore passé celui-là d'ailleurs ?

- Gaius avait besoin de lui, il te l'a dit ce matin.

- Ah, oui. Les herbes machin-choses à aller chercher.

- C'est ça.

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Merlin en avait marre. Les herbes que lui avaient demandé de chercher Gaius auraient pu attendre une journée de plus. Il n'avait pas vraiment envie de crapahuter dans la forêt aujourd'hui.

- Fichues...

Mais il était incapable de se rappeler le nom des plantes qu'il était venu chercher. Il se souvenait en revanche parfaitement de leur apparence, ce qui suffisait pour remplir sa mission.

Cueillir des herbes, voilà une mission passionnante s'il en était. Mais le médecin avait été intraitable, il irait aujourd'hui. Sauf s'il préférait récurer leurs appartements de fond en comble. Merlin avait choisi les herbes.

À être dehors, il échappait au moins au courroux d'Arthur. Le roi était d'une humeur massacrante en ce moment. Il pouvait comprendre. Il y avait tant à faire que le sommeil était un luxe qu'il ne pouvait plus se permettre. Gérer tous les problèmes était aussi épuisant pour son corps que pour ses nerfs. Il n'en voulait pas à Arthur, mais il avait hâte que tout soit terminé.

Le soudain silence lui fit lever ses yeux jusque là fixés au sol. Les oiseaux ne se taisaient pas comme ça d'habitude. Le vent semblait lui-même avoir décidé d'éviter l'endroit. Pas une feuille ne s'agitait. Il fronça les sourcils, quelque chose n'allait pas.

Merlin avança prudemment jusqu'au sommet de la colline à la pente douce qu'il était en train de grimper. Il se figea en découvrant l'autre versant.

Des corps jonchaient l'herbe rase de la clairière. Il en compta cinq baignant dans une mare de sang. Personne d'autre n'était présent aux alentours, il s'approcha.

Ce n'était plus que des cadavres. Les corps des cinq hommes étaient froids. Il reconnut aux entailles les marques d'épées sur trois d'entre eux. Les autres étaient percés de flèches. Il frissonna.

Un rapide examen lui confirma qu'ils avaient été dépouillés de tous leurs biens. Aucune bourse ou objet de valeur n'était visible nulle part. Il reconnut l'un des visages et devina à leurs vêtements leur identité. La bande de voleur avait sévi dans les villages autour de Camelot récemment. C'était une des rares qui ait échappé aux chevaliers. Et à lui même, puisqu'il les avait accompagnés lors d'une de leur sortie pour les capturer. Il les avait ratés de peu.

Tel est pris qui croyait prendre. Les voleurs s'étaient faits volés à leur tour. Mais leurs adversaires étaient bien plus agressifs qu'eux, plus que la plupart des occupants des cachots au château.

Merlin soupira. Il devait rentrer à Camelot avertir le roi au plus vite. Si des assassins se baladaient dans les environs, il fallait au plus vite les arrêter. Sauf qu'il n'avait toujours pas les fichues herbes de Gaius et qu'Arthur ne le laisserait pas aller les chercher après son rapport.

Il réfléchit. Il pouvait bien faire un petit détour pour aller les chercher avant de regagner le château. Les voleurs étaient morts après tout, rester plus longtemps ici ne leur ferait rien. Leurs meurtriers ne devaient pas se trouver encore dans les parages, ç'aurait été stupide. De toute façon, il saurait se défendre s'il les croisait.

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- Léon !

- Oui, Sire ?

- Je veux qu'une escouade armée se tienne prête à m'accompagner. Nous allons débusquer ces hommes.

- Sire, je ne crois pas...

- T'ai-je donner la permission de parler, Merlin ?

- Non, mais...

- C'est ce que je me disais aussi.

Merlin leva les yeux au ciel. Quand il était comme ça, autant parler à un mur. Près de lui, Gwen eut un air compatissant.

- Ne t'en fais pas, il ne lui arrivera rien.

- Ce n'est pas pour lui que j'ai peur, Gwen. C'est pour moi ! Je n'ai pas envie de...

- Merlin ! tonna Arthur depuis l'entrée de la salle. Je ne te paye pas à rêvasser !

- Vous me payez ? répliqua le serviteur d'un ton faussement surpris.

Gwen retint un rire tandis que Merlin rejoignait Arthur et que continuait la joute verbale. S'il n'existait pas, il aurait fallu l'inventer.

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Ce n'était qu'une ombre. Elle se mouvait entre eux sans qu'ils la voient, sans qu'ils lui prêtent attention. Une femme ? Un homme ? Ils auraient été incapable de le dire. Ils ne voyaient qu'une silhouette qu'ils oubliaient bien vite.

Elle poursuivit sa route au milieu des villageois. Les uns haranguaient les autres. Les enfants courraient. Le soleil tapait fort. Elle n'apercevait rien de tout ça.

Des années avaient passé depuis son dernier séjour dans le royaume de Camelot. Cela aurait bien pu faire quelques jours tant les souvenirs étaient vivaces. L'ombre se rappelait de tout, des bonnes comme des mauvaises choses. Surtout, elle se souvenait de l'arrivée d'Emrys.

Quelques battements de paupière chassèrent ses pensées. L'ombre n'était pas là pour ça. Pas seulement. Emrys n'était qu'une partie de l'équation. L'importance du jeune homme, bien que supérieure à d'autres personnes, n'était pas la raison de son retour. Ou pas la seule.

Une silhouette se dessina au milieu de chemin, produit de son imagination. L'ombre la chassa. Elle n'avait pas besoin d'être distraite par une chimère quand ils se rencontreraient bientôt.

Ses yeux se levèrent vers l'horizon. En proie à un sentiment d'urgence, elle obliqua vers l'est. Ils avaient besoin d'elle.