Bien le bonjour, doux lecteurs !
J'ai le plaisir de vous présenter ma première histoire avec les personnages de la série Sherlock, dont je suis tombée amoureuse il y a peu. Me passionnant d'écriture j'ai donc décidé de mélanger ces deux passions.
Je précise que [malgré mon désir ardent] aucun personnage ne m'appartient et je ne tire aucun bénéfice de la publication de ce texte. Les personnages appartiennent donc à Sir Arthur Conan Doyle, puis repris plus récemment par Steven Moffat et Mark Gatiss.
Un dernier petit mot avant de vous laisser à la lecture [ou cliquer sur la petite croix rouge] j'ai ajusté les personnalités des personnages au besoin de l'histoire.
Par ailleurs, pour ce premier chapitre, j'ai hélas travaillé sans ce que je nomme affectueusement 'Premiers Lecteurs d'Amour'. S'il y a des fautes, voir des incohérences, je vous invite à laisser un commentaire ou à m'envoyer un message.
Chapitre 1 : Je ne suis plus
*Dreams come true*
Les rêves deviennent réalité. C'est ce qu'on explique dans les belles histoires. Que tout est possible. Qu'il suffit d'y croire.
Foutaises !
Cette histoire n'est pas une jolie histoire. C'est mon histoire. Guidée par l'horrible fil du destin. Moi-même je n'y croyais pas. Le fait que tout soit tracé. Que nous ne faisons que marcher sur un chemin déjà balisé. J'ai toujours pensé que c'était l'être humain, et tout ce qui le composait, qui avait le pouvoir de décision. Que la liberté nous appartenait.
Liberté ?
Non elle n'appartient à personne. Tout le monde est esclave. Au sens propre ou au figuré. Nous appartenons tous à quelque chose, ou à quelqu'un. Qu'importe ce que nous pensons ou faisons, tout est déjà terminé, à partir même du moment où la vie nous est accordée. Une vie livrée sans liberté, sans pouvoir. Il n'y a qu'un destin imposé. Et nous devons pourtant marcher dans cette direction que nous n'avons pas choisie.
Qui aurait choisi de finir ainsi en cage ?
C'est ce à quoi je pense, lorsque je me retrouve là, exposé à tous ces potentiels acheteurs. Défilant devant ma cage, si petite qu'elle ne me permet pas de rester droit. Ce que j'ai fini par comprendre, c'est que la taille de la cage n'est pas due au hasard. Cette immondice est toujours plus petite que son contenu, afin que la marchandise ne se redresse pas de toute sa hauteur afin de tenir tête aux acheteurs, pour ne pas les effrayer. Il faut qu'ils voient que nous sommes soumis, que notre volonté est brisée.
Le destin …
Qui aurait pensé que le mien me conduirai là, sur un marché, en tant que marchandise. J'aurais tout fait pour rentrer d'Afghanistan, et fuir le sang, le sable, le soleil massacrant. Enfin c'est ce que je pensais. Mais devenir esclave, non je n'y étais pas préparé. Qui pourrait l'être ? Lorsque j'étais là-bas, Londres me manquait. Maintenant que je la vois à travers des barreaux, je ne reconnais pas la ville tant désirée.
Londres.
J'aperçois la Tamise malgré la foule. L'eau me semble noire, menaçante. En fait tout me semble effrayant depuis mon retour, forcé. Le fleuve, les bâtiments, le ciel, même les gens … peut-être plus effrayant encore, que l'ennemi auquel j'ai été confronté durant la période où j'étais au front. Les yeux sont éteints, la peau est pâle, les mains sont hésitantes, les cheveux et les vêtements sont trop bien soignés. Et puis … il y a cet intérêt grandissant pour l'argent, pour les intérêts. Les gens veulent toujours plus d'argent, mais ne veulent pas travailler. Du moins pas d'eux-mêmes.
Alors il y a les esclaves.
Le plus grand commerce au monde. Les marchands d'esclaves savent où les trouver, et pour pas très cher. Ils savent où sont les désespérés. Puis, ils connaissent les moyens de pression. Ils sont perfides, sals. Et pourtant ce ne sont pas eux qui sont en cage.
« Allez Jonny debout ! Et fais-toi beau, tu as un acheteur plus qu'important aujourd'hui. »
Sebastian … c'est lui qui m'a ramené ici. C'est mon 'tuteur'. C'est ainsi qu'ils se font appeler. Implicitement cela signifie que c'est la personne qui t'a soumise et brisée. Qui t'a privée de tout espoir de revoir un jour le soleil en homme libre. Si je peux encore m'appeler homme.
« Tu te comporteras bien ? C'est un marché important pour Monsieur. Tu comprends ? Tu seras bien sage n'est-ce pas ? »
Sa question n'appelle pas de réponse, évidemment. Je suis dressé, j'obéis. Mon tuteur est souriant. C'est donc un client très important. Beaucoup plus que ceux qui sont dans la rue. Les négociations les plus importantes se font à l'écart, loin des regards trop curieux. Si le client est réellement important, et le contrat essentiel, l'esclave qui sera montré aura même le droit à une toilette correcte. Evénement inconcevable quand on voit à quoi je ressemble en ce moment. Ma peau est noircie de poussière, mes cheveux sont de pailles, et mes vêtements ne se composent que d'un vague morceau de tissus qui avait dû être bleu autrefois.
Et puis il y a ces bracelets et ce collier en cuivre. Lorsque mon tuteur a enfin réussi à me les enfiler, après une bataille de près de six mois, il m'a regardé avec cette lueur de fierté. J'étais à genoux devant lui, j'étais brisé, et de sa voix sombre il m'a dit cela : 'Voici la preuve que tu n'es plus humain, que tu ne t'appartiens plus. Voici les symboles de ta honte, mais de ma fierté'. Je n'avais pas tout de suite compris. Puis le poids a commencé à peser. Le poids de la honte.
Sur ces bracelets et ce collier juste un nombre. Le mien, mon nom. Et puis il y a un espace réservé au nom du propriétaire.
« Allez je t'emmène à la toilette mon Jonny ! »
Donc vraiment important.
*Dreams come true*
De nouveau en cage. J'avoue que j'ai apprécié cet échantillon de toilette. J'ai eu la faible impression d'être de nouveau un être humain. Et puis l'assistant a commencé à réajuster mon collier et mes bracelets. Le poids s'est de nouveau abattu. Il m'a ramené à ma cage, et j'étais de nouveau replié sur moi-même.
Attendant dans une salle à part, dans le noir. Mes yeux pourtant fixés sur la porte, d'où je sais qu'ils viendront. Le patron et le client. Dans pas longtemps.
Je ne veux pas. C'était la première fois que je rencontre un véritable client. Pas comme ceux qui passaient dans la rue. Non. Là je vais le voir, droit dans les yeux. Pas longtemps parce qu'on m'obligera à les baisser très vite, mais ce n'est pas grave. Rien n'est plus vraiment grave.
J'ai fermé les yeux, essayant de stopper le flot de larmes qui arrivaient. Un flash de ma vie avant ça m'est apparu. Ma vie d'avant tout. Avant la guerre, avant ma blessure, avant le chantage, avant la cage. Un visage paisible, encadré de mèches noires, un mot affectueux au bord des lèvres comme une promesse. Une promesse que je ne pourrais plus jamais tenir. Je ne serais plus moi, je ne serais plus à moi.
La porte a grincé. Mes larmes ont failli couler, mais non, pas devant ça. La lumière a envahi la pièce, et ils étaient là, au pas de la porte. Il y avait Sebastian (le patron avait dû rester dans le bureau, attendant le retour de son client satisfait, ou non), et puis il y avait un client. Petit, trapus, le peu de cheveux plaqué sur le crâne. Il ne paraissait pas soigneux, ou du moins peu soigné. Il n'avait pas vraiment l'apparence d'un riche propriétaire.
Qu'importe.
Je devais faire quelque chose, mais quoi ? Comment devrais-je me comporter ? Je ne voulais pas rester esclave. Mais si j'échouais à cette rencontre, qu'est-ce que Sebastian allait-il me faire ? Je ne pensais pas qu'il pouvait me faire subir pire qu'il n'avait déjà fait, mais à la lueur qu'il y avait dans ces yeux, ma certitude s'estompa.
Le petit homme s'approcha, et m'inspecta. Commença alors les questions sur ma condition.
« Avez-vous mis longtemps à … le dresser ?
- Pour être honnête avec vous, Monsieur Holmes, pas moins d'une demie année. Mais il est entièrement docile à présent. »
L'homme, un certain Monsieur Holmes, sembla hésiter un instant. Il fit le tour de la cage.
Une fois.
Deux fois.
Trois fois.
Puis il revint devant moi, un sourire étrange défigurant son visage rond.
« Je veux le voir en-dehors de la cage.
- Monsieur Holmes … Je crains devoir vous refuser cela.
- N'aviez-vous pas dit qu'il était 'docile' ? »
Sebastian ne répondit pas. Il hocha la tête très lentement. Il pria Holmes de se reculer un instant. Puis il vint se planter devant moi, avec des yeux que je ne connaissais que trop bien. Il murmura de sa voix glaciale : « Jonny Jonny … fais très attention ». Les battements de mon cœur s'accélérèrent, et le cliquetis de la serrure retentit. Et d'un geste de la main, se voulant bienveillant, il m'invita à sortir.
Alors à ce moment j'ai pu enfin me redresser. Bien que je ne fusse pas très grand, je pouvais dominer mon acheteur beaucoup plus petit. Il recommença à effectuer des tours autour de moi.
« Bien. Je dirais que c'est une excellente marchandise mon cher.
- Nous prenons toujours très soin de nos biens. Après tout nous garantissons toujours la qualité. »
Ledit Holmes hocha la tête, satisfait.
C'est sans rien dire de plus que les deux visiteurs repartirent par la même porte. Me laissant là, dans la pièce redevenue noire, mais hors de la cage. J'étais presque libre. Je pourrais juste emprunter la même porte qu'eux … et avoir, même une ridicule, chance de fuir. Mais je restais là, debout, stoïque, paralysé.
C'est à ce moment-là que je me suis rendue compte d'à quel point j'étais cassé. Juste un jouet dans les mains d'hommes très peu recommandables. J'avais peur de désobéir. Depuis mes 18 ans et mon entrée à l'armée, je n'avais fait qu'obéir. Marcher sur un chemin déjà tracé. Ce que je redoutais le plus au monde venait de s'abattre sur moi.
Je n'étais plus John Watson, réellement plus. Je n'étais qu'un numéro. Le numéro 221.
*Dreams come true*
Voilà le premier chapitre est à présent terminé. J'espère qu'il vous aura plus ! En tout cas la suite arrive le plus vite possible, mes adorés !
Ah ! Et j'adore travailler un équipe généralement. Si parmi vous certains sont intéressés/motivés pour travailler en coopération avec moi, en tant que Co-Auteur, Premier Lecteur d'Amour ou encore Correcteur, je vous invite à m'envoyer un petit message !
Je vous embrasse tous très fort 3
M.N.
