Pandore

Créée par Lex Lina

Inspirée par Twilight de S. Meyer (personnages) et Abarenbou Kareshi (chap 3) de Junko (scénario)

xoxo

Fic cadeau pour SanSarah RieNeVa

Contraintes imposées :

Thème général : Twi, couple Ed/Bee, AH, OOC, AU

Autre catégorie : un mangaka préféré, son œuvre la plus courte

Autre catégorie : 30 pages max – Pas de PWP

Délai : 03 Novembre 2013

La fiction est déjà complète. Je vous le dis tout de suite, je ne sais quand je vais publier autre chose, je m'y remets doucement.

Merci à Daria Dazzling et à LyraParleor pour leur relecture !

Bon anniversaire Sansa !


1/3


« BELLA ! ».

« BELLA ! ».

La porte d'entrée de leur appartement s'ouvre brutalement.

La main encore accrochée à la poignée, Edward Cullen inspecte les alentours afin de trouver la personne qui lui tape sérieusement sur les nerfs. « BELLA SWAN ! Où est-ce que tu te caches ? ». Son regard s'arrête immédiatement sur la silhouette vêtue uniquement de son éternel jersey de baseball blanc à rayures bleues marine où, dans le dos, sont cousues les lettres CULLEN.

Juchée sur un des tabourets de la table haute servant au petit déjeuner, la jeune femme concernée par cet emportement, tourne doucement sa tête. « Salut Ed… Ahh ma putain de tête ! ». Rien que ce geste est un effort surhumain avec la gueule de bois carabinée qu'elle se tape. Son index et son majeur retirent tranquillement sa cigarette de ses lèvres tandis que son autre main tourne une petite cuillère dans une tasse à café. Elle soupire, exhalant la fumée de ses poumons. « Quel est le problème ? ». Un de ses sourcils se redresse quand Edward lève et montre un courrier qu'il tient dans sa main. Plissant ses yeux fatigués pour décrypter le texte bien trop loin d'elle, elle hausse les épaules et grimace. « Oh ! C'est quoi ? Une lettre de créance, non ? Tu signes et c'est réglé. ».

Les pas furieux du jeune homme l'emmènent jusqu'à celle qui compte bien lui donner des cheveux blancs avant l'heure. « Tu as encore été dans ce putain de centre commercial ! C'est quoi ces conneries ?! Et qui va payer, hein ? ».

Ses épaules refont le même mouvement, laissant le col de son maillot s'ouvrir un peu plus, dévoilant subrepticement la naissance de ses seins. « Je sors beaucoup en ce moment. Il me faut de nouvelles tenues… ». Ses doigts remettent sa cigarette à sa bouche. Alors qu'elle aspire tranquillement sa dose de nicotine, son esprit fait abstraction de la fureur de son frère ainé.

Blablabla…. C'est encore à moi de payer…. Blablabla… Tu pourrais tenter de gagner de l'argent avant de le dépenser…. Blablabla… Puis, je t'ai dis cent mille fois de ne pas fumer dans la maison…. Blablabla…

Sa main libre soutient sa tête soudain devenue lourde tandis que ses yeux dorés observent entre leurs cils celui qui est à la limite de l'apoplexie dès le matin.

Ah non, il devait rentrer pour quinze heures…

Edward s'assoit à côté d'elle, fatigué de sa garde de deux jours et demi au Comer Children's Hospital. Maintenant qu'il a relâché la pression accumulée en lui passant un savon, il parvient à parler et à penser plus clairement. Les deux mains posées à plat sur la table, sa voix est calme. « Cela fait déjà cinq mois que tu es venue t'installer chez moi, sous prétexte de commencer tes cours d'éducation urbaine de l'université. Tu as promis à papa et maman que tu parviendrais à être responsable et indépendante. Et là… Je ne suis même pas certain que tu sois allée en cours plus de trois jours consécutifs… Tu dépenses ton argent et le mien sans compter… Et merde, tu sors tous les soirs ! ».

Bella l'interrompt, détournant son regard vers le coin où il n'est pas. « Ouais je sais, je suis une mauvaise fille… C'est juste que… Je m'ennuie à mourir ici. Les cours sont plus faciles que je ne pensais et les personnes que je rencontre en ce moment ne sont pas les crayons les mieux taillés de la boite, alors question sorties culturelles, je suis assez limitée… ».

Elle relève la tête quand son frère passe une main dans ses cheveux, signe clair de sa frustration. « Je me demande vraiment pourquoi tu as fait le déplacement jusqu'ici. ».

Bella soupire quand un rayon de soleil éclaire quelques-unes de ses mèches brunes qui s'illuminent d'un rouge sombre. Elle aurait donné n'importe quoi pour que ses cheveux d'un marron terne aient le même éclat mais les gènes ne se transmettent pas au travers de papiers de tutelle. « Vraiment ? Tu te poses encore cette question ? ». Se levant pour se blottir dans les bras de son frère, la jeune femme soupire de contentement quand il pose un baiser sur son front.

La main d'Edward se pose sur sa tête, juste un instant, pour la sortir de sa rêverie. « Idiote ! Tu aurais pu me le dire ! Pourquoi est-ce que tu ne m'as pas prévenu ? On peut faire des trucs ensemble ! ». Ses doigts enserrent sa joue, frisant le lobe de son oreille. « Je suis ton frère, pas vrai ? ». Son regard est si intense que l'esprit de Bella est cotonneux. « Tu sais que tu peux compter sur moi. ».

Tous deux savent très bien qu'il est quasiment impossible pour lui d'obtenir du temps libre tant qu'il est à la merci de l'emploi du temps surchargé de ses gardes à l'hôpital mais qu'est ce qu'il ne ferait pas pour sa petite sœur ?

Décidant de l'offusquer un peu, sur la pointe des pieds, elle rapproche son minois à la limite du visage de son frère adoré. Elle souffle doucement. « Edward… Je ne sais pas comment te le dire mais… J'ai un autre problème… ».

Le regard vert et compatissant du jeune homme se pose sur ses lèvres, joliment accentuées par le sillon de son arc de cupidon, avant de se reporter sur ses yeux. « Oui, dis-moi ! Qu'est ce qui ne va pas ? ».

Parfaite comédienne, ses joues prennent une teinte rosée et son visage est digne d'une ingénue. Bella mord encore sa lèvre. « Tu sais pourquoi je fais ça… J'ai tellement envie de sexe que je me taperais le premier venu alors je me défoule autrement. ».

Il manque de tomber quand Edward réalise les propos tenus par sa sœur. « BELLA ! Qu'est-ce que je t'ai déjà dit ! ».

Sautant de sa place avant de subir le courroux du futur pédiatre, la jeune femme lui fait un dernier clin d'œil avant de partir vers sa chambre.

Edward reste outré et déglutit. Mais son regard suit sa peste préférée, surtout qu'elle n'est vêtue que du maillot de baseball qu'il portait au lycée et que sa démarche juste chaloupée laisse entrevoir un petit bout de la dentelle de son boy short. Il est comme tous les mecs, l'idée de marquer son territoire est excitant même lorsqu'il s'agit de sa propre sœur.

Il secoue la tête, pour ôter toute pensée incestueuse qui pourrait lui venir à l'esprit et maugrée encore quelques instants en portant la tasse de la jeune femme dans l'évier de leur coin cuisine.

Dix minutes plus tard, quand elle revient dans le séjour, Edward est en train de lire tranquillement. Bella s'assoit à côté de lui sur le canapé, relevant ses jambes pour les poser sur les genoux de son frère. Elle l'embête en tapotant le bouquin qu'il tient avec le bout de son pied. « Tu n'as rien d'autre à faire ? ».

Elle soupire. « Je te rappelle que c'est toi qui a imposé cette règle stupide. Pourquoi est ce que je ne pourrais pas recevoir un mec dans cette maison ? Je ne vois pas ce qui te dérange. Tu n'es jamais là. ».

Son frère referme le livre médical qu'il était en train de lire et pose son regard sur elle. « Je ne suis pas là parce que j'ai encore des heures à faire au boulot. Et, j'ai failli m'énucléer après la vision d'horreur que j'ai eu la dernière fois. Puis, c'était quoi ? Le barman de l'Eclipse… Sérieusement ? D'ailleurs, j'ai toujours cru qu'il était gay. Mais, même si tu t'ennuies comme un rat mort, ce n'est pas une solution. Le sexe n'est pas tout dans la vie, Bella. ».

Elle baille et étire ses bras au-dessus de sa tête. « Désolée, mais moi j'y suis accro. Et avec toutes tes règles à la con, je suis frustrée. ». Les mouvements provoqués par ses gestes font que ses jambes ne cessent de se presser contre lui.

Edward se redresse et cela pour trois raisons.

La première étant qu'il doit, tout de suite, faire passer son envie de toucher la peau nue qui se frotte contre lui.

La seconde raison n'est qu'une réaction à la première, s'il ne le fait pas immédiatement, sa sœur risque d'être pokée et ce n'est pas par son compte Facebook.

Et enfin, ce qui le refroidit un peu plus, est que malgré son QI, Bella a vraiment oublié d'être romantique. Elle consomme l'acte sexuel comme on mange un paquet de m&m's. « Tu te rends compte de ce que tu dis ? Tu vides nos comptes en banque pour éviter de te taper le premier venu ?! Merde, mais quel genre de fille es-tu ? Est-ce que tu es stupide ? ». La jeune femme regarde tranquillement l'écran de son téléphone portable, souriant quand elle reçoit un nouveau message. Edward prend l'objet entre ses mains et grommelle une insanité quand il voit le contenu de la conversation à l'écran. « James. Sérieusement, pourquoi est-ce que tu es toujours avec cet imbécile ? Il est tellement malsain qu'il ne pourrait passer le seuil d'une église sans prendre feu. ».

Maintenant, ce sont ses ongles qui attirent son attention, mais son sourire est sournois quand sa sœur répond froidement. « Pourtant c'est bien toi qui me l'a présenté. Tu t'es tapé ses deux sœurs en plus… Bien que je ne sois pas sûre si c'était ensemble ou séparément… ».

Edward rougit, conscient qu'avant l'installation de sa petite sœur chez lui, il avait une sérieuse tendance à baiser tout ce qui bouge avec pour seuls critères que la jeune femme soit une beauté blonde, qui accepte une relation sans lendemain. Mais, c'était avant qu'il ne prenne son rôle de grand frère modèle plus à cœur. Il pose son livre, ne sachant comment faire lui comprendre la situation sans être obligé de le faire à coups de livre d'anatomie dans son joli crâne. « Écoutes…. Tu ne te rends pas compte de la situation… Je ne sais plus quoi dire à nos parents quand ils me demandent de tes nouvelles… S'ils apprennent que je ne suis pas capable de prendre soin de toi… ».

Bella s'approche de lui, à quatre pattes sur le canapé. Edward ferme les yeux, s'empêchant de contempler sa poitrine, la cambrure de son dos et son petit derrière bien exposé. Elle l'oblige à s'assoir, où il était précédemment, puis pose un des coussins à terre et se glisse entre ses jambes écartées. Il n'ose plus bouger. Elle fait courir deux de ses doigts le long de ses cuisses, sur son torse puis son cou. Une mèche de ses cheveux bronze est tirée. Elle pousse les autres qui cachent le front de son frère puis, féline, elle frotte son nez contre le sien. Ses mains lui prennent le visage, l'enserrant tendrement. « Edward… Edward… je suis désolée… Ne sois pas triste. Je vais faire un effort… Excuse-moi. ».

Bella se penche vers la petite étagère située juste à coté d'eux et attrape une boite. Son index et son pouce saisissent délicatement une des truffes enfermées à l'intérieur et porte le bonbon jusqu'à la bouche de son frère. C'est ainsi qu'elle se faisait pardonner lorsqu'ils étaient gamins mais, depuis quelques années, cela prend un tout autre sens.

Les joues d'Edward sont d'une couleur écarlate. Sa langue effleure le chocolat, juste assez pour déposer la poudre brune sur ses papilles. Ses lèvres enserrent doucement la confiserie, laissant un morceau dans la main de la jeune femme. Il ferme les yeux, savourant l'instant. Il sait que Bella fait de même. Ils sont si proches. « Edward… ». Ses paumes retournent sur ses joues, Bella le scrute. « Arrêtes de t'inquiéter. Tu vas mourir jeune à ce rythme. ».

Il se lève, la faisant presque basculer au passage et se dirige vers sa chambre. « Tu te fous de moi !? À qui la faute ? Remets-toi un peu en question ou consulte un psy ! Oui, je pense que tu as besoin d'un spécialiste. ».

Éberluée par son coup de nerf, Bella reste plantée là. « Est-ce à cause de tout l'alcool que j'ai bu que je ne comprends pas ce qui se passe… Freud aurait du souci à se faire. ». Elle hausse encore les épaules et décide de finir sa conversation avec James, bien qu'elle considère, elle aussi, le joli blond comme un parfait imbécile.

Seul dans sa chambre, Edward est étendu sur son lit. La musique venant de sa chaine Hifi n'est qu'un murmure dans la pièce qu'il occupe. Un de ses bras cache son visage et son autre main est posée à plat sur son ventre, contrôlant sa respiration. Ses oreilles bourdonnent et son cœur bat la chamade comme s'il venait de faire la course. Son esprit semble être en surrégime, alternant les souvenirs concernant sa sœur.

Alors qu'il s'apprêtait à finir sa seconde année au collège, son père Carlisle, lui a présenté cette enfant en pleurs qui venait de perdre sa famille dans un accident de voiture… Ses grands yeux dorés, sa tignasse sombre et sa peau aussi claire que de la porcelaine… Il a su tout de suite que Bella, malgré leurs trois années d'écart, était son premier coup de foudre. Il se devait d'être là pour elle… Quand elle se blottissait contre lui dans son lit pour fuir ces terribles cauchemars qui la minaient… Durant ces journées où il passait son temps à faire le clown pour qu'elle lui offre un sourire. C'était la première fois qu'une fille le fascinait autant. Même maintenant, sa façon d'être femme fatale et en même temps lolita… Son odeur florale si exquise… La caresse de son visage tout contre le sien… Ses longues boucles brunes qui frôlent le creux de ses reins…. Sa cigarette qui reste en suspend juste au bord de sa lèvre… Sa séduction naturelle envers lui… Cette façon si sensuelle de prononcer son prénom… « Edward… ».

Les années ont passées et bien que ses sentiments étaient de plus en plus forts, jamais Edward n'a fait quoi que ce soit de déplacé. Ils étaient et seront toujours frère et sœur. Elle était la pierre précieuse qu'il devait protéger envers et contre tout. Et le problème était là. Sa dévotion s'est muée en un amour impossible à contrôler. C'est pour cela que le jeune homme a préféré partir loin de sa famille.

Il ferme les yeux, repensant à la terrible déconvenue de ses parents quand il a annoncé l'université de son choix. Sa joue est restée rouge plusieurs heures après avoir reçue le soufflet de Bella quand elle lui a rappelé leur promesse de ne jamais se quitter. Mais, c'était nécessaire. Le cocon familial aurait volé en éclat s'il avait écouté son cœur. A l'époque, elle n'a pas assisté à son départ… Et à chaque fois qu'il rentrait pour les vacances ou juste un weekend, c'était une véritable torture. Mais maintenant, elle est venue jusqu'à lui, dans l'antre où il se terre.

Clac… Clac… Clac… Clac…

C'est avec surprise qu'Edward réalise qu'il s'était endormi. Sa chambre est plongée dans l'obscurité. Le plat de sa main essuie ses yeux et sa bouche, pour retirer les traces de sommeil.

Qu'est ce que ? Merde, quelle heure est-il ?

Clac… Clac… Clac… Clac…

Des bruits se font entendre dans le couloir. C'est surement ce qui l'a réveillé. Le jeune homme hésite à se lever mais pensant que sa petite sœur risque de se coucher à une heure indécente s'il n'y met pas le holà, il trouve le courage nécessaire pour aller jusqu'à elle.

Une certaine colère refait surface quand il se retrouve nez à nez avec Bella. Après avoir fermé la porte d'entrée, celle-ci se tient sur un pied, avec un de ses escarpins dans une main et prête à retirer l'autre de sa main libre. Elle grimace, sa cigarette risquant de tomber de ses lèvres. « Oh merde ! Oups… Edward… Je t'ai réveillé… ».

Edward ne se fait pas d'illusion. Une queue de cheval haute dévoile son cou. Un maquillage sombre veloute son regard aux pupilles dilatées et ses lèvres sont rouges et un peu enflées. Une chemise et un short, tous deux d'un noir satiné, recouvrent à peine son corps. Ses chaussures aux hauts talons, dévoilent le bout de ses orteils parfaitement peints. Une vraie succube. « Bella ! D'où est ce que tu viens ? Ne me dis pas que… Pourquoi ne pas dire que tu sortais ? ».

Elle lui fait un grand sourire. « Tu ronflais quand je suis entrée dans ta chambre tout à l'heure… Tu mérites de dormir. Je ne fais que passer. James m'attend en bas… On… Hum… On va juste manger un truc… Je ne suis pas sûre de rentrer… Enfin… Si tu vois ce que je veux dire. Mais, cessons tout bavardage inutile, hein, je pense que je vais plutôt y aller, ok ? ». Bien que la nervosité de son frère l'amuse souvent, la jeune femme préfère filer rapidement avant de se manger un nouveau savon.

Mais, la main d'Edward bloque immédiatement la sortie. « Est-ce que tu crois sérieusement que je vais te laisser repartir ? Mais à quoi penses-tu ? Tu as vu l'heure ? ». Il est atterré. Comment son petit ange a pu se transformer en cette peste insouciante ?

Comprenant qu'elle n'aura peut être pas l'occasion de ressortir ce soir, Bella se dirige vers leur coin cuisine, boitillant pour remettre sa chaussure dans un équilibre précaire. « Tu fais chier, Edward. ». Elle se pointe devant le frigo et retire une bouteille de vodka ainsi qu'un bac à glaçons de la partie congélateur. Sans un autre mot, son frère la suit et récupère deux petits verres qu'il pose sur le comptoir. Chacun s'assoit sans plus de tapage sur les tabourets. Le couple boit un premier puis un second verre avant que l'un d'eux ne brise le silence.

Edward se méfie. Elle s'avoue vaincue trop rapidement. Fait-elle cela pour l'amadouer ? Les grands yeux de sa sœur commencent déjà à faire leur effet et l'alcool en rajoute une couche certaine, surtout qu'il a le ventre vide. Son petit air innocent toujours en place, elle soupire. « J'ai une putain de dalle, et non, je ne parle pas de ce qu'il y a dans le frigo. ». Elle prend un glaçon et le croque doucement. « Je ne peux pas m'en empêcher…. En plus… Ce n'est qu'un passe-temps, rien de bien sérieux… Edward, tu m'écoutes là ? ».

Edward leur sert une nouvelle tournée. Il en a sérieusement besoin. « Alors pourquoi ne trouves-tu pas un mec honnête et stable ? Tu mènes une vie de débauchée alors que tu pourrais être heureuse autrement. ». Rarement il n'a été si hypocrite. L'éventualité que Bella puisse un jour envisager son avenir loin de lui l'anéanti déjà. C'est une chose de refuser toute relation avec elle mais, c'en est une autre de la voir vivre sa vie sans lui.

La jeune femme grimace quand l'alcool lui brûle encore la gorge. « C'est juste pour m'amuser, tu le sais non ? Tu es passé par là toi aussi. ».

C'était pour t'oublier… te remplacer et me prouver que j'étais capable d'aller de l'avant.

Le petit verre est reposé brutalement sur la table, montrant la contrariété de son frère. « Mais moi, je suis un mec. Je sais que c'est con et misogyne de dire ça, mais ce n'est pas pareil pour toi. Tu es adulte maintenant Bella. ». La jeune femme hoche la tête un peu trop vigoureusement pour être honnête et sobre. Faisant fi de cela, il continue. « Donc, dans ce cas, reprends ta vie en main et arrêtes ce comportement irresponsable et futile. Ce n'est pas toi ça, et je ne te reconnais pas. ».

« Tu ne me connais pas, Edward. ». Elle joue avec son stilleto, le maintenant en équilibre du bout de son pied. « Je ne fais rien de mal et pourtant depuis que je suis là tu me traites comme une criminelle. Ce n'est que du sexe. ».

Edward reste obnubilé par le balancement de la chaussure située entre ses jambes. Il relève la tête vers le visage de sa sœur. « Ne me fais pas avoir ce type de discussion. Je suis censé parler de l'accouplement des abeilles qu'avec nos futurs enfants. Et pour le sexe, tu n'as qu'à te masturber. Ça nous coutera moins cher. ».

La bouche de Bella retient un fou rire. Les discussions sont toujours passionnantes avec lui. Sa main frotte sa nuque, défaisant sa queue de cheval dans le même mouvement et elle le fixe du regard, sachant que son frère va rapidement être très mal à l'aise. « Même mon petit canard a ses limites. Tu sais bien que ça ne vaut pas une bonne partie de jambes en l'air. Je me sens tellement seule depuis que je vis ici. ». Elle finit son verre et titube un peu pour aller s'installer confortablement sur le canapé. « Donc, pour conclure grand frère, je préfère sortir. ».

Edward tape du poing sur la table, l'alcool ôtant un peu plus le filtre de ses propos. « Ben dans ce cas ! Si tu as tant besoin de quelqu'un, je suis là pour toi ! ».

QUOI !?

Les yeux de Bella s'écarquillent aussi grandement que les siens. Le jeune homme bégaie. « Non, heu, enfin… Ce n'est pas ce que je voul… Euh… Hum… Pour sortir et te tenir compagnie… c'est ça que je voulais… ».

Bella glousse un instant et lui sourit, lui coupant la parole. « Mmmm… Mais, c'est une superbe idée… ».

Là, les yeux de son frère menacent de tomber de leurs orbites.

Hein ?

Bella tapote son index sur ses lèvres. « Et si on passait un marché. ».

Son frère fait les cent pas devant le canapé où elle est installée. « On s'est mal compris… Enfin, je me suis mal exprimé. ».

Telle une araignée, elle referme sa toile sur sa victime. « Quoi ? On peut mettre ça sur le fait de l'alcool… Oh non. Ne te défile pas. Si tu prends soin de moi ce soir… Je te promets d'être sage, jusqu'à la fin du mois…. Ça fait quoi… Hum… Presque une semaine en tout. Je ne peux rien promettre de plus. ».

Edward s'assoit sur le fauteuil situé en face d'elle, menaçant de briser l'accoudoir sous la pression qu'il exerce dessus. Son visage est contrit et ses yeux ne quittent pas le sol. « Écoute, hum… ». Il peine à trouver ses mots.

Bella, quant à elle, est aussi joyeuse que si elle avait gagné au loto. Ses mains sont sagement posées sur ses genoux alors que son visage affiche le plus grand des sourires. « Alors ? Est-ce que tu prendrais soin de moi, Edward ? ».