Disclaimer : Les personnages de Riverdale sont la propriété de Roberto Aguirre-Sacasa (et par extension, Archie Comics).

Ce Two-shot a été écrit pour le défi du 17 mai de la page FB Défis pairing fanfictions.
Thème : Coming out
Contrainte : le personnage qui raconte le coming-out ne doit pas être celui qui le fait. 1'700 mots maximum !


Je sais qu'il est sérieux, je n'ai pas besoin d'y réfléchir à deux fois. Son regard ne trompe pas. En fait, c'est même étonnant de voir à quel point il est sûr de lui. Il ne ressemble plus en rien à celui qui hésitait devant la porte du mobile-home, dix minutes auparavant, à toquer pour que je lui ouvre.

Mes mains tremblent, tandis que je les cache du mieux que possible sous mes bras croisés. Je m'enfonce dans le canapé, mâchoire crispée. Assis face à moi sur la table basse, Archie m'adresse une moue désespérée. Je n'arrive pas à y croire ; il est sérieux.

— Arch-

— Jug, s'il te plaît, me coupe-t-il aussitôt d'une voix implorante, comprenant mon intention. S'il te plaît.

Je me ravise, me mords les lèvres, puis soupire. Je ne peux pas lui faire ça. Je ne peux pas lui demander de partir, juste comme ça. C'est mon meilleur ami, n'est-ce pas ? N'est-ce pas ?

Soudain, il se penche vers moi et je fronce les sourcils, quelque peu méfiant. Il me fixe droit dans les yeux. Il semble mettre tous ses espoirs, toute sa vie en jeu, mais je n'ai pas les mots pour le rassurer. Je pense qu'au fond de moi, je suis encore plus paniqué que lui.

— Je pars en famille d'accueil, largué-je d'un coup.

Son expression se décompose, avant de s'animer d'une brusque colère. Il se relève avec force, alors que son sang ne fait qu'un tour.

— Attends ? Quoi ?!

Je lève les yeux au plafond, contrarié qu'il le prenne aussi mal. Normalement, les rôles devraient être inversés. Je suis celui qui vient d'apprendre une nouvelle qui remet toute notre amitié en question, à ce que je sache.

— Tu n'es pas le seul à avoir des secrets, et alors ? On est loin d'être parfait, grommelé-je.

À cette remarque, Archie s'arrête de gesticuler et se laisse finalement tomber à côté de moi. Il a l'air de porter le poids du monde sur les épaules et je ne le suis d'aucun secours.

— Je suis désolé, dis-je après un long moment de silence.

Un faible sourire se dessine sur son visage.

— Je sais. J'ai vraiment choisi la pire personne à aimer, hein.

J'éclate de rire et secoue la tête pour masquer ma gêne, le cœur pris dans un mélange confus d'émotions. Je devrais avoir envie de me réfugier dans un trou, pourtant, lorsqu'il se met à rire avec moi, je me sens plus léger. J'ai beau être offusqué par sa critique justement placée, je ne lui en veux pas. Je ne lui en ai jamais voulu. Je ne suis peut-être pas amoureux de lui, mais je l'aime aussi. Et j'aurai toujours une confiance aveugle en lui.