Adriel faisait partie des rares personnes dont la destinée allait être toute tracée avant même leur naissance. Hérédité de la voûte astrale, il était venu au monde le jour et à l'endroit exact prédit par les Sages, faisant de lui un des futurs plus hauts dignitaires religieux de ce monde. Issu d'une famille plutôt modeste, ses parents avaient facilement consenti à le vendre aux Cardinaux qui s'étaient présentés ce jour là, moyennant de quoi vivre dans un confort inespéré jusqu'à la fin de leurs vieux jours.

Jamais durant les dix-huit années de son enseignement au sein de l'évêché du Royaume de Taal, Adriel n'avait eut vent de cet abandon, et de toute façon, il ne lui était pas permis de poser ce genre de questions. Bien sûr, ça ne l'avait pas empêché de se les poser à lui-même, mais jamais il n'avait pu trouver le moindre élément concernant ses propres origines. Et la seule fois où il avait essayé de s'introduire sans permission dans la bibliothèque afin d'aller secrètement consulter les archives, il l'avait largement et amèrement regretté.

Bien qu'il ne fut jamais un enfant espiègle mais plutôt conditionné pour être studieux, obéissant et docile, il s'octroyait parfois de petits droits, ou disons plutôt une relative indépendance, même si celle-ci n'était que bien modeste. Juste le minimum vital, pour ne pas se sentir totalement et entièrement sous contrôle. Empreint cependant d'une foi inébranlable en son Dieu, Adriel était l'incarnation même de l'innocence. Son doux visage aux traits délicats, ses cheveux fins d'une blondeur si pure, ses yeux clairs comme de la célestite, faisaient de lui un être véritablement angélique, dans tous les sens du terme. Tout ça n'empêchait pas de lui trouver du caractère, et une intelligence brillante soulignée par une façon de vous regarder véritablement habitée et empreinte d'altruisme. Lorsqu'il devait défendre une idée ou un argument auprès de ses Cardinaux, il savait magner la rhétorique avec une verve des plus éloquentes et une force de conviction remarquable. Chose faisant l'admiration de ses pairs pour son âge, il connaissait déjà en grande partie et quasiment sur le bout des doigts la plupart des écrits religieux majeurs, et bien que son enseignement fut loin d'être achevé, il était déjà capable de conduire un office sans aucune assistance. On avait même évoqué de le former aux exorcismes, chose qui en général n'est envisageable qu'après un bon nombre d'années de pratique classique et constituant un privilège très convoité dans ce milieu.

Lorsqu'on le voyait prier, lorsqu'on l'écoutait parler de son Dieu, on comprenait très vite que ce garçon était appelé à suivre cette voie. Dans moins d'un an, on l'emmènerait à Megardam, la capitale spirituelle universelle, où les Élus de chaque province et leurs Cardinaux seraient alors convoqués par les Sages, en vue d'élire leur prochain leader, le nouveau Pape. Absolument convaincus de tenir là le bon candidat, les Cardinaux en charge de Adriel avaient fait de lui une véritable machine de guerre. Considérant les enseignements classiques auxquels les Élus sont traditionnellement destinés, les connaissances de Adriel s'étendaient largement bien au-delà. Aussi, ses précepteurs se montraient tous très satisfaits, et particulièrement confiants.

Cela flattait d'ailleurs l'ego de Adriel, orphelin qui en avait quelque part souffert, qui même s'il était par nature modeste, aimait aussi à ce qu'on le complimente et que l'on soit satisfait ou fier de lui. Travailler à sa propre réussite était devenu une occupation parfaitement naturelle et spontanée, et il y prenait un grand plaisir. Aucunement besoin de récréations ou de divertissements, il se passionnait littéralement pour ses sujets d'études, restant entièrement dévoué à sa religion. Il avait ainsi acquis une maturité remarquable pour son âge, ayant été sensibilisé à de nombreux sujets des plus sérieux, comme la politique, les vertus de la charité, les conquêtes de territoires et même les différents arts ou encore la sexualité, au travers de certains traités scientifiques considérés comme profanes et licencieux par l'Église, mais qu'il avait jugé comme étant toutefois intéressants sur un plan purement culturel.

Un des plus sujets qui le passionnaient le plus, c'était à n'en pas douter la lutte contre les forces obscures et leurs incarnations dans le monde terrestre. Pour sûr, le fait qu'on ait évoqué sa formation prochaine aux exorcismes de manière anticipée l'avait profondément motivé, et il ne pensait désormais plus qu'à ça. Immanquablement, cela ferait de lui un redoutable représentant du Bien, et il se disait même parmi les membres de l'Ordre que jamais, de tous temps, on avait connu un tel enfant prodige.

Saisons des Pluies, Seizième Jour, An VIII

Adriel avait passé la nuit entière dans la basilique de l'Évêché, en veille méditative principalement dans le but de se préparer pour le début de sa formation à la démonologie qui devait débuter le lendemain. Le jour commençait tout juste à se lever, et le calme paisible de la nuit laissait place aux bruits de l'agitation citadine qui entouraient d'ordinaire l'Évêché en journée : les roues des calèches se heurtant contre les pavés de la rue adjacente à l'édifice, ou encore les groupes de ménagères bavardes s'en allant faire les marchés pour leurs patrons ou leurs seigneurs, le pas alerte sous une pluie qui n'en finissait jamais de tomber en cette saison.

La lourde porte massive de bois sculpté s'ouvrit péniblement, laissant pénétrer un ample faisceau de lumière bleutée au travers des volutes d'encens qui emplissaient l'air du sombre bâtiment chauffé et éclairé d'innombrables cierges. Adriel était en train de prier, agenouillé au second rang, proche de l'autel qui se trouvait au bout de la nef majestueuse. Frère Nicolas s'avança dans l'allée centrale, jusqu'à rester légèrement en retrait. Il posa un genoux à terre et interpella le jeune garçon :

— Mon frère, vous avez un visiteur.

Adriel n'ouvrit pas les yeux, il tourna légèrement la tête et se contenta de chuchoter :

— Faites le approcher, Frère Nicolas, je vous remercie.

Le moine esquissa une révérence et retourna vers le vestibule, où une silhouette patientait, et l'invita à entrer. L'homme, aux chaussures de qualité dont les talons claquaient sur le sol de pierre, s'avança jusqu'à hauteur du jeune élève, que rien ne semblait pouvoir perturber, pas même la curiosité de savoir qui venait. Il portait un long manteau noir, et un chapeau haut-de-forme qu'il ôta pour saluer Adriel poliment.

« Monseigneur.

— Monsieur. Il ne me semble pas reconnaître votre voix.

— Pardonnez mon impolitesse, je suis le Comte De Nibelheim, membre bienfaiteur de votre église. Un généreux donateur si vous préférez, plaisanta le visiteur avec une pointe d'ironie dans la voix.

— Quel bon vent vous amène, Monsieur le Comte ?

L'homme s'approcha et se glissa dans la rangée de bancs juste aux côtés de Adriel.

— M'autorisez vous à m'asseoir, Monseigneur ?

— Je vous en prie, la maison du Seigneur est votre, cher Monsieur. Et vous pouvez m'appeler Frère Adriel, ou Adriel, à votre convenance.

Bien qu'il eut été fermé, le visage du garçon reflétait une candeur enfantine empreinte d'un sérieux inébranlable. L'homme s'assit, posa son chapeau à côté de lui, et se pencha, mains croisées à hauteur du visage et coudes en appui sur ses cuisses, pour mieux dévisager son hôte qui était agenouillé sur un prie-dieu, les mains jointes devant lui.

— Eh bien voyez-vous, j'ai tellement entendu parler de vous, le fameux enfant prodige de L'Évêché de Saint-Eloy ! Je me suis dit qu'il me serait intéressant de venir à votre encontre.

— Y voyez-vous une raison particulière, Monsieur le Comte ?

— Je dois bien avouer que non ! Mais faire de nouvelles rencontres, n'est-ce pas une chose enrichissante ?

— Je vous l'accorde, d'autant qu'un homme de votre rang doit avoir une culture et une expérience de la vie des plus remarquables.

— Vous ne pensez pas si bien dire, Monseigneur. »

Un courant d'air frais glissa tout contre la nuque de Adriel, tellement vif et impromptu, que cela rompit sa concentration. Il en profita pour enfin ouvrir les yeux et dévisager son interlocuteur, avec une certaine réserve tout de même, afin de ne pas froisser les règles de bienséance. D'emblée, il fut saisit par ce regard noir et intense, assuré, enchâssé dans un visage aux traits particulièrement masculins, celui d'un homme, charmant, charmeur, prenant soin de son apparence, comme en témoignait sa barbe courte mais entretenue. Bien que ses cheveux assez longs venaient cacher en partie l'intensité de ce regard presque inquisiteur, il fut impossible à Adriel d'en défaire le sien immédiatement, ce qui le troubla l'espace d'un instant. Le jeune homme se ressaisit rapidement, conclut sa veille par un signe de piété en direction de l'autel et se redressa pour venir s'asseoir sur le banc, aux côtés de son visiteur.

— Ne trouvez-vous pas cela magnifique, la lumière de l'aube allumant petit à petit les vitraux du chœur? C'est un de mes spectacles favoris.

— Vous avez raison Adriel, c'est tout à fait remarquable.

L'homme prit une pose plus négligée et passa un bras derrière le dos de son interlocuteur sans pour autant créer le contact. Il croisa les jambes et se rejeta contre le dossier du banc en défaisant le bouton de son col de chemise.

[ "Mais sans doute pas autant que la grâce sensuelle qui émane de votre personne." ]

— Je vous demande pardon? s'indigna Adriel avec mesure et timidité. Car il n'en était pas tout à fait sûr. Une chose étrange venait de lui parvenir aux oreilles, un compliment osé, mais étrangement, il n'en avait que le vague souvenir, sans être absolument certain de l'avoir véritablement entendu.

— Qu'y a t-il mon garçon ?

Le Comte afficha un sourire tranquille et séducteur, sûr de lui. Il revint s'intéresser aux vitraux dont les couleurs commençaient à chatoyer. N'attendant pas de réponse, il poursuivit :

— Il est vrai que ces vitraux sont particulièrement intéressants, mais vous n'avez sans doute encore jamais vu ceux de la Basilique de Megardam, semblables à de véritables joyaux d'orfèvrerie. Je me rappelle tout particulièrement de l'un d'eux sur le thème du Purgatoire. Je suis certain qu'il vous captiverait.

Ayant mis son incertitude sur le compte de la fatigue extrême dans laquelle il se trouvait, Adriel fut rapidement conquis par le récit de l'homme, qu'il dévisageait à la façon d'un enfant à qui l'on raconte une histoire fantastique.

— Vous êtes donc allé à Megardam, et vous avez visité la Basilique ? s'exclama-t-il avec enjouement.

— Bien sûr ! Et si vous me le permettez, je serais ravi qu'un jour, je puisse vous faire visiter moi-même cette grande cité si fascinante.

Adriel rougit légèrement, car cette invitation n'entrait dans aucun protocole religieux, mais l'idée lui plut assez pour répondre par un sourire embarrassé.

— Il y a de nombreux édifices à visiter ! Poursuivit l'homme. Outre la Basilique, il y a aussi les Temples, la Muraille aux Mille Lueurs, et les quartiers marchands. Là-bas, la vie est si tranquille et les gens tellement accueillants, sans parler des Jardins Impériaux luxuriants, des fontaines démesurées, des parcs paisibles et verdoyants...

Absorbé par la narration de son visiteur, Adriel tenta d'imaginer toutes ces choses merveilleuses dont il n'avait entendu parler qu'au travers de vieux ouvrages trop souvent dépourvus d'illustrations. Bien que son regard ne se détacha pas de celui du Comte, et embarqué dans son voyage onirique, il crut apercevoir, sur l'extrémité de son champ de vision, au niveau de l'entrejambe de l'homme, ce qui ressemblait à une grosse masse de chair, allongée, épaisse, de toute évidence, son sexe. Et lorsqu'au même instant un attouchement lent et appuyé au niveau de sa nuque le sortit d'un coup de sa rêverie, il remarqua alors que son hôte était parfaitement braillé, rien ne dépassait de sa ceinture, même si un relief prononcé à cet endroit pouvait laisser imaginer un volume conséquent. Et en fait de caresse, la main de l'homme se trouvait toujours posée sur le dossier du banc et ne semblait pas en avoir bougé.

Confus d'avoir de telles perceptions si troublantes, Adriel esquissa un vague geste de la main comme pour montrer son épuisement. Il se releva et s'excusa :

— Ne m'en veuillez pas, Monsieur le Comte, votre récit me passionne sincèrement mais je suis exténué. Je vous promets de repenser à votre proposition et de vous revoir prochainement. Rediscuter de tout cela sera pour moi un véritable plaisir.

— Il sera tout réciproque, croyez m'en, mon cher Adriel.

— Que Dieu vous garde.

— N'en doutez point. Et vous, soyez assidu, et reposez vous.

L'homme reprit son chapeau, s'inclina poliment avant de repartir par là où il était venu, accompagné du regard par l'adolescent quelque peu penaud d'avoir dû mettre un terme si rapidement à une conversation aussi exaltante.

[ "Tu n'auras qu'à écarter les cuisses pour que je vienne m'occuper de toi." ]

À nouveau la proie de ce qu'il considéra être une hallucination auditive, Adriel chancela en se dirigeant vers la sacristie, de là où il pourrait regagner sa cellule située dans les dortoirs tout proches.

Une fois rendu, après avoir bien vite salué le moine chargé de garder la porte de sa chambre durant son repos, il poussa un long soupir de soulagement. Enfin ! Il allait pouvoir goûter à un sommeil largement mérité. Il ôta ses sous-vêtements sans toutefois quitter son aube immaculée. En cette saison, le froid n'autorise pas encore à dormir nu sous les couvertures mitées que l'on donne ici, au monastère. Dernier cérémoniel avant de se coucher : faire son petit bilan de la journée, ou plutôt de sa longue veille, agenouillé devant son lit, avant de conclure par une courte prière. Ce moment d'intimité absolue était l'occasion pour lui de repenser aux faits marquants, un petit moment de liberté qu'il s'accordait, en une sorte de divertissement intérieur détaché de toute considération religieuse.

Son esprit vint immédiatement le renvoyer à cette fabuleuse rencontre qu'il avait dû écourter avec regrets quelques minutes auparavant. L'homme lui avait paru charmant, peut-être même charmeur, et ce fut non sans la culpabilité d'en rougir à nouveau qu'il se rappela avoir imaginé l'organe mâle de ce curieux visiteur poindre au-dehors de ses vêtements, alors que tous deux se trouvaient dans la Maison du Seigneur. Essayant d'y fournir une explication rationnelle, il mit ça sur le compte bien sûr de la fatigue, mais aussi sur son manque de connaissance des femmes, et des perturbations intérieures engendrées par son adolescence qui s'attardait, et toutes les curiosités qui en découlaient.

Et ces choses qu'il avait cru entendre, étais-ce vraiment ce dont son inconscient avait besoin ? Il avait du mal à accepter de telles conclusions, bien qu'il ne puisse en envisager d'autres. Malgré tout, sans doute peu à même de lutter mentalement contre certaines envies qui l'assaillaient, et dans le secret matinal de sa cellule, il ne pu s'empêcher de repenser à cet homme qui l'avait fort impressionné, et de s'imaginer avec lui parcourant les avenues et visitant les monuments de la cité de Megardam. Les phrases qu'il avait cru entendre résonnaient dans sa tête, "grâce sensuelle", "écarter les cuisses", peut-être finalement avait-il perçu les pensées du Comte ? Non, cela semblait tout à fait impossible, et surtout grotesque. Cependant, Adriel ressentait une forme d'excitation à envisager que ça ait pu être le cas, et il se dit qu'au moins, il ne faisait pas grand mal à se l'imaginer durant quelques minutes avant d'aller dormir, surtout lui, qui n'avait jamais eu de considérations de cet ordre là.

"M'occuper de toi", quelle pouvait bien en être la signification ? Son cœur se mit à battre un peu plus fort lorsqu'il essaya de se représenter à nouveau l'image de cet énorme sexe qu'il avait cru apercevoir. Son pénis commença alors à se tendre, lui offrant la sensation de son gland à peine décalotté qui frottait durant son ascension contre le tissu de son habit religieux. Tout honteux qu'il était, il se dit que pour une fois, il pouvait bien se laisser un peu aller, que c'était humain après tout, surtout à son âge.

« Monsieur le Comte... » gémit-il dans ses pensées. Alors que le tissu s'humidifiait de par son excitation, un immense frisson le parcourut lorsque la phrase complète lui revint de nouveau en tête :

« Tu n'auras qu'à écarter les cuisses pour que je vienne m'occuper de toi. »

Prenant une profonde inspiration et sans vraiment rompre sa pieuse génuflexion, accoudé sur le bord de sa couche, les mains jointes, il commença alors à se cambrer, ramenant ses fesses en arrière, il finit par écarter discrètement les cuisses, obligeant le tissu de son vêtement à se tendre et à venir frotter plus intensément contre son gland à présent mouillé et presque entièrement décalotté de par la pression de son érection. Éprouvant un plaisir totalement nouveau autant qu'intense, excité même à l'idée que l'innocent moine sensé garder sa porte était bien loin d'imaginer la scène qui se tenait juste là, à quelques mètres de lui, Adriel continua à écarter davantage, creusant le bas de ses reins de manière à faire pointer son postérieur vers l'arrière. Son bassin s'activa de quelques mouvements timidement obscènes, destinés à amplifier la stimulation du tissu rêche contre son gland et ses mamelons sensibles. Dans un vertige d'érotisme ultime, tout tendu qu'il était dans cette position qui lui semblait plus qu'indécente, il relâcha ses muscles pour ouvrir son anus, autant qu'il le put.

« Monsieur le Comte... Je vous attends, venez vous occuper de moi... »

À peine avait-il eu le temps d'imaginer ces quelques mots qu'une voix lui répondit :

« Voilà une bien belle prière que vous offrez là à votre Dieu, mon enfant, en plus d'une invitation que je ne saurais refuser. »

Adriel sursauta. Cette voix, c'était celle du Comte, et celui-ci se trouvait dans sa cellule! Il eut un temps avant de se retourner, mais visiblement, il n'y avait personne. Le cœur battant, Adriel resta immobile, ne comprenant pas ce qui était en train de se produire.

— Il.. il y a quelqu'un ? balbutia-t-il, effrayé.

Soudain, une main le saisit fermement par le bras et l'obligea vivement à se retourner à nouveau. Le Comte lui faisait face, l'air sévère et un sourire sadique accroché aux lèvres. Affirmant sa pression, il intima au garçon :

— À genoux !

Complètement désorienté, Adriel n'en fit rien. Il voulut se dégager et commença à paniquer.

— Mais qu'est-ce que vous faites ici ? Comment êtes-vous entré ? Et que me voulez-vous ? À l'aide !

— Tu peux crier mais personne ne t'entendra. Nous sommes dans ton esprit, et je dois dire que je te suis bien reconnaissant de m'y avoir si vite invité.

— Que voulez-vous dire ?

— Sais-tu que tu écartes vraiment très bien les cuisses, mon cher Adriel ? En pensant à moi qui plus est, j'en suis flatté. C'est une occasion dont je ne peux que profiter.

— Vous êtes fou ! Ou vous êtes un démon !

— Ah ! Nous y voilà, un démon ! Eh bien qu'attends-tu pour m'exorciser ? Oh, mais j'y pense, tu aurais sans doute bien du mal, à présent que je suis en toi... Quel dommage que ta formation aux exorcismes n'ait pas encore commencé... Et si nous en profitions un peu ? Rassure-toi, personne n'en saura jamais rien.

— Vous pensez sans doute que je vais me laisser faire ?

— Tu n'as pas la connaissance pour lutter contre moi... Maintenant, assez parlé ! Amusons-nous !

Adriel se mit à crier autant qu'il le put, ou du moins essaya-t-il, mais ses cris semblèrent ne pas franchir l'enceinte même de sa bouche. L'homme, le narguant, se mit à rire à gorge déployée, puis se figea la seconde d'après.

— À genoux! ordonna-t-il une nouvelle fois d'un air grave, le regard intense et menaçant.

Et joignant le geste à la parole, il prit l'adolescent par les cheveux et d'un coup de pied habilement placé derrière les tibias, l'envoya directement à terre, sur les genoux. Il défit les boutons de son pantalon et en sortit un organe énorme en semi-érection, parcouru de grosses veines, à l'épaisseur terrifiante et dont le gland proportionnel à l'ensemble devait presque avoir la taille d'un poing. Il écrasa cet organe contre le minois effrayé du jeune garçon paralysé par la peur, qui ne put s'empêcher d'une grimace de dégoût, essayant de fuir, convulsivement et bouche fermement close, l'humiliation qui était en train de lui être administrée.

— Eh bien, n'était-ce pas là ce que tu désirais ? Profites-en! Il n'y a que toi et moi ici, personne ne nous verra, personne ne nous entendra, et personne n'en saura rien !

Mais rien à faire, Adriel fuyait désespérément les caresses vulgaires de l'organe tendu contre son visage. Le Comte s'impatientant, il se pencha pour faire face à sa proie, et intensifiant son emprise sur la chevelure, il lui intima :

— Ne me sous-estime pas, même si tu n'es pas consentant, j'ai tout à fait les moyens de t'obliger à obéir.

— Vous n'obtiendrez rien de moi ! geignit Adriel, supportant tant bien que mal la douleur physique à laquelle il n'avait jamais vraiment été confronté.

L'homme sourit d'un air qu'on ne pouvait qualifier que de démoniaque, comme si cette réponse était celle qu'il attendait. Il relâcha violemment sa victime en arrière, et à l'instant où il claqua dans ses doigts, la proie devint totalement inerte, Adriel ne pouvait plus bouger, plus parler, encore moins fuir et se débattre. Pire que ça, son corps ne lui semblait plus sien. L'homme s'assit sur le lit, et tendant une main en direction de sa victime, il lui adressa tranquillement :

— Allez viens me sucer, je sais que tu en meurs d'envie.

Et sans qu'il ne puisse lutter d'aucune manière, Adriel s'exécuta. Il rampa jusqu'à venir se placer entre les cuisses de son tortionnaire, saisit à pleine main cet organe charnu qui pointait vers son visage, et le fit pénétrer lascivement dans sa petite bouche encore vierge, tout en gémissant. Très vite, il se vit accélérer la cadence, masturbant du même temps la large verge de ses deux mains, crachant dessus et l'enfonçant de plus en plus profondément, de plus en plus rapidement, dans sa gorge serrée pour l'en retirer couverte de visqueux amas de salive filante. Le Comte quant à lui contemplait, amusé, la situation, accoudé sur le matelas.

— Que crois-tu que ton Dieu pense de ça ? Surtout après t'avoir su être le seul responsable de ta propre dépravation ? Car après tout, je suis venu car TU m'as appelé ! Ah ! Quelle belle génuflexion quand j'y repense ... J'espère que tu apprécies ce moment d'intimité en ma présence, car tout le monde n'a pas ce privilège ...

L'homme prit un plaisir sadique à ainsi commenter la scène qui se jouait sous son regard empli d'orgueil et de satisfaction. D'un geste faussement tendre, il caressa la petite tête blonde qui s'appliquait, contrainte, à lui administrer une fellation des plus impudiques et provocante, avec force de bruits de gorge, réflexes nauséeux, regards complices et gémissements lubriques. Intérieurement, Adriel cherchait à fuir cette situation d'horreur pour laquelle il n'éprouvait aucun désir, mais rien n'y faisait, il était prisonnier de son corps et des sensations que toutes ces pratiques lui imposaient.

D'un geste du pouce, le Comte essuya une larme sur la joue de l'adolescent qui s'étouffait de ce sexe exagérément volumineux, coincé au fond de sa trachée.

— J'ai toujours trouvé ça touchant, ces larmes - de joie ou de détresse, je ne saurais dire - qui s'écoulent toujours en de pareils moments. Ton dieu n'a-t-il pas pitié de toi ? Qu'attend-il pour intervenir, s'il est si puissant et si aimant qu'on le prétend ? Va savoir, peut-être qu'il te trouve vraiment bon dans ce rôle-là et qu'il prend autant de plaisir que moi à t'observer ! Peut-être que lui aussi aimerait être à ma place ... Au moins, j'ai ce mérite, tu me le reconnaîtras. Celui d'être là, avec toi, et de faire tout ça pour toi ... Car lui, ton Dieu, qu'a-t-il fait de concret depuis que tu es entièrement dévoué à sa cause ? L'as-tu déjà rencontré ? T'a-t-il déjà directement parlé ? Es-tu au moins certain qu'il existe ? Tu n'as pas idée du nombre de personnes que j'ai pu convertir grâce à cet organe, car au moins ça, c'est palpable. Ressens le plaisir que je te donne, et ose me dire que ce n'est pas réel ...

Le sexe tendu devint encore plus énorme, dur comme la pierre. Adriel, tout essoufflé, put sentir sous ses doigts le sang pulser au travers des veines saillantes dont l'afflux sanguin s'intensifiait, tandis que ce gros gland violacé et turgescent, recouvert de bave, semblait prêt à exploser à n'importe quel instant. Son corps chétif, malgré l'épuisement qui accentuait ses difficultés à pouvoir lutter mentalement, reprit alors son travail de plus belle, toujours plus rapide, plus profondément, plus passionnément, il se mit à lécher cette queue monstrueuse sur toute la longueur, en s'attardant d'abord sur les bourses généreusement fournies elles aussi, imberbes et à la peau souple, pour ensuite lentement remonter du bout de la langue le long de ces reliefs veineux pour enfin terminer sur le biseau du gland, juste sur le frein étiré à l'extrême par une telle pression. Découragé, humilié, anéanti par ce qu'il se voyait faire, l'adolescent sentit peu à peu les sensations l'envahir. C'était trop d'un coup à renier, le goût, le toucher, la vue, l'ouïe, l'odorat, et ce plaisir si intense. Trop d'informations lui parvenaient en même temps pour qu'il puisse les ignorer.

Et puis, lui vint cette pensée, née du trouble causé par ce plaisir étrange et inconnu qu'il ressentait. Était-ce bien normal justement, qu'il puisse ressentir un tel plaisir ? Qu'il ressente encore ce que ses cinq sens lui transmettaient, ça lui paraissait « normal » en telle situation, mais le plaisir, lui, était-il vraiment suggéré ? Obligé de regarder dans les yeux cet homme qu'il trouvait si beau, de sentir sur sa langue et contre son palais ce sexe qu'il trouvait si bon, d'entendre ces obscénités qui finalement lui paraissaient trouver tellement de sens face à ce qu'il était en train de faire même si ce n'était par le fait de sa propre volonté, et de sentir contre sa peau, entre ses doigts, cette force virile toute rassemblée dans ce membre si bienfaiteur et asservissant à la fois, et cette odeur masculine qui lui parvenait, et qui à elle seule enivrait son cerveau de pensées dignes du pire des hérétiques. Comment lutter face à tout cela ? Comment être aussi proche de la tentation et ne pas se laisser aller ? Le mal était même sans doute déjà fait, car jamais de sa vie il ne pourrait oublier une tel acte commis sur sa personne. Et son Dieu, oui Son Dieu, qu'avait-il fait pour empêcher cela, qu'avait-il fait pour le secourir ? Lui qui avait toujours été si parfait, si dévoué ? Qu'on avait même encouragé, félicité à tant de reprises ... Ne lui devait-il pas au moins ça ? Un peu de considération ? Un geste salvateur pour la seule fois où il se trouvait ainsi confronté au démon, sans arme pour véritablement se défendre ?

— La petite pute du bon dieu commencerait-elle à douter ? Tu ferais mieux de te ranger à mes côtés, ne vois-tu pas comment nous pourrions occuper notre temps ? Ne me dis pas que tu n'aimes pas ça ...

L'homme claqua à nouveau dans ses doigts et son joug disparut instantanément, abandonnant Adriel à sa propre éjaculation dans le tissu trempé de son aube souillée de bave et de liquide pré-séminal. Ramenant son avant-bras devant sa bouche, le garçon ne put retenir de petits cris de plaisir tant cette expérience inédite le transcenda.

— Tu vois bien que tu aimes ça, tu n'étais même plus sous mon contrôle, je n'ai fait que te libérer de mon emprise et la première chose que tu trouves à faire, c'est de jouir dans ta soutane. Ah ! Elle est belle la relève du Pape !

Adriel décocha un regard des plus haineux à son agresseur, tant pour ce qu'il venait de dire que pour le caractère irréparable de ce qu'il venait de lui faire subir. Ils restèrent ainsi à se toiser un long moment, Adriel tout tremblant, agenouillé à même le sol, et le Comte, exhibant toujours aussi fièrement son énorme queue qui n'en finissait plus de bander insolemment.

— Je suppose que si vous êtes encore là, c'est que vous n'en avez pas terminé avec moi ?

Son coeur fit presque un sursaut lorsqu'il ressentit le frisson d'excitation que cette demande lui procura. Il ne sut plus faire la part des choses entre ce qu'il ressentait de lui-même, et ce qui lui était suggéré par les manipulations de son redoutable partenaire. L'homme esquissa un sourire pervers.

— On ne fait que commencer, voyons. Et je suis certain que c'est la réponse que tu attendais.

D'un geste de l'index, il commanda à l'enveloppe charnelle de Adriel de retirer son vêtement. De nouveau, il laissa ensuite toute sa liberté au garçon, qui demeura debout, honteux d'exhiber une érection qui ne semblait pourtant pas lui être commandée.

— Tu vois ! Tu en redemandes ! railla le Comte en se masturbant tel un sans-gêne. De l'autre main, faisant tourner Adriel sur lui-même, il caressa le doux fessier qui s'offrait à lui.

— Je vais te faire une faveur. Si tu consens à bien t'occuper de ma queue sans que j'ai besoin de t'y obliger, je te ferai tout oublier. Ainsi ton âme restera pure. Je te le promets.

— Jamais vous ne me ferez faire ce genre de choses ! C'est contre mes convictions ! rétorqua courageusement Adriel qui s'efforçait tant bien que mal de cacher le signe de son excitation.

— Allons, allons, réfléchis bien... Soit je t'y oblige, soit je te laisse libre de te faire plaisir une fois, une seule fois avant de tout te faire oublier. Ce sera comme si ça n'était jamais arrivé.

— N'insistez pas, il est hors de question que...

Adriel ne pu terminer sa phrase, le démon l'avait déjà renvoyé à genoux entre ses cuisses. Le temps d'enlever son gilet et sa chemise, dévoilant ainsi un torse parfaitement musclé, aux abdominaux saillants, il commanda aux mains de Adriel de se saisir de son sexe fermement et à son visage de s'approcher au plus près. Il libéra alors la mobilité de la petite tête, qui afficha un air de défi malgré la situation.

— Regarde, je te laisse libre de tes mouvements. Du moins, pour ce dont tu as besoin... Ne suis-je pas un bon pédagogue ? Vas-y, tu as juste à t'empaler la bouche dessus... Tu finiras par tout oublier, je n'ai qu'une parole.

Adriel ne répondit pas, et continua à fixer son tortionnaire avec fermeté. Cependant, plus les secondes s'écoulaient, plus le jeune homme se sentait à nouveau envahi par ses ressentis : ce membre tendu au faciès insultant entre ses doigts, ce corps athlétique et séduisant sous ses yeux, lui montrant plus qu'il n'avait jamais osé imaginer, et sa propre érection, cette sensation procurée par la nudité totale de son gland joufflu et si sensible, effleurant le rebord froid du lit à l'armature de métal. Un instant, il hésita, puis, détournant son regard de celui de l'homme en signe de renoncement, se rappelant et se rassurant de la promesse qu'il venait de lui être faite, il entrouvrit ses lèvres, puis tout hésitant, comme un animal farouche, étirant le cou vers l'avant, il s'enfonça autour de cette verge épaisse, timidement, lentement, puis se retira un peu avant de s'enfoncer à nouveau plus profondément, et ainsi de suite.

— Voilà, comme ça... C'est bien. Tu es un bon garçon.

Progressivement, Adriel ne chercha plus à renier le plaisir intense qu'il s'autorisait enfin à consommer sans a priori ni aucune modération, se permettant même de petits soupirs explicites, pour ne pas gémir, et quelques regards qui se firent moins durs, peut-être même plus complices, comme cherchant des encouragements, ou des appréciations concernant la tâche qu'il avait fini par accepter d'exécuter. Devant sa volonté contrainte au final de céder, l'autre avait intérêt à être satisfait et à le montrer ! Et c'était le cas, le Comte parut satisfait, dénotant même d'une certaine émotion devant ce petit être qui avait fini par obéir malgré tout. Du moins, c'est ainsi que Adriel interpréta la chose, d'autant plus lorsqu'il sentit la contrainte du démon disparaître du reste de son corps. Cela ne l'empêcha pas de continuer, bien au contraire, et de s'appliquer, soucieux de bien faire comme il en avait toujours eu l'habitude dans ses études, et secrètement désireux de profiter de ce qu'il considéra finalement comme une opportunité inespérée de connaître le plaisir charnel sans se compromettre.

— Comme ça ? minauda-t-il avant de faire lascivement glisser sa langue sur le frein de l'homme visiblement subjugué par un tel retournement de situation.

— Tu es parfait, répondit-il en feignant une ostensible honnêteté. J'ai rarement eu partenaire plus doué que toi !

Rompu à l'exercice, le garçon à l'ego flatté finit par s'investir aussi bien que lorsqu'on l'y avait contraint, accélérant significativement la cadence, s'abandonnant littéralement dans une fellation des plus intenses et largement appréciée, puisque totalement consentie. Reproduisant ce qu'on l'avait obligé à faire mais en mieux, il était bien décidé à montrer qu'il était capable de ça, capable de bien faire, comme s'il s'agissait d'un talent caché qui avait toujours sommeillé en lui mais qu'il n'avait jamais pu exploiter, ou qu'il réservait pour on-ne-sait-quelle occasion. Il se retrouva à gémir sans gêne, les joues creusées, aspirant ce gros gland le regard plein de luxure rivé dans celui du Comte, et remuant son bassin pour stimuler son propre sexe contre la couverture un brin râpeuse. L'homme ayant bien compris le besoin qu'avait sa proie de reconnaissance, il ne se retint pas d'en rajouter :

— Tu mériterais largement ta place dans mon harem ... Sincèrement Adriel, tu dois bien aussi te rendre compte, tout comme moi, d'à quel point c'est encore plus agréable lorsque je n'ai pas besoin de te forcer, non ?

— Hmmm ouii ! gémit le jeune homme avec vice, la bouche pleine.

— Même si je trouve ça regrettable, je te ferai tout oublier, ne t'inquiète pas. Mais je t'en prie, ne t'arrête pas, continue comme ça, va plus loin ...

Content de son petit effet, Adriel ne cessa d'intensifier son travail, se reconnaissant lui-même, non sans étonnement et satisfaction, des prédispositions certaines pour ce genre d'ouvrage, ce qui l'encouragea pleinement à se dégrader encore davantage, avec intense plaisir.

Lorsque intérieurement le Comte fut lassé de cela, une fois son désir assouvi de voir sa proie humiliée à ses pieds, il demanda à Adriel de se relever, et se calant sur le fond de la couche contre le mur, lui tendant la main, l'invita aimablement à le rejoindre, à la façon du gentleman qui propose à sa compagne de venir le rejoindre à ses côtés dans le lit de noces.

— Permettez-moi de reprendre le contrôle pour vous montrer, et je vous laisse faire ensuite, Mon Seigneur.

Trop fier sans doute pour exprimer verbalement son accord, mais fondant intérieurement de par cette attention, Adriel se contenta de se laisser manipuler une nouvelle fois sans broncher, sentant à nouveau sa liberté motrice le quitter, et son cœur de se mettre à battre un peu plus fort. Il se vit alors se mettre en position, le dos appuyé contre le torse puissant et moite du Comte, prendre appui sur ses jambes, et saisissant le pénis gigantesque entre ses doigts d'une main, il souleva son bassin pour venir coller l'extrémité du monstre palpitant tout contre son anus.

— Je me permets d'insister Mon Seigneur, c'est vraiment dommage que tu ne veuilles pas rejoindre mes rangs ou mon harem.

Et faisant amorcer sa descente à l'adolescent, il ajouta, au moment où son gland pénétrait avec lenteur dans l'orifice encore serré, lui soufflant à l'oreille :

— Tu sais, j'aurais pu être comme le père que tu n'as jamais eu ...

Cette suggestion vint violemment heurter l'esprit de Adriel qui eut comme un éclair de lucidité l'espace d'un instant. Il entendit cette phrase résonner encore et encore dans sa tête, s'étant sur le coup demandé :" Mais, fait-on ce genre de choses avec son propre père ? "Et trouvant finalement l'idée plus plaisante que de ne pas en avoir du tout, il se lova de nouveau dans cette demie conscience de soumission absolue dans laquelle il se sentait tant en sécurité, à l'abri de tout regard, de tout jugement et de toute sanction. Sentant alors toute cette masse, énorme et durcie s'enfoncer inexorablement en lui, lui donnant une impression de se faire transpercer de part en part et de se retrouver pleinement ouvert comme un spécimen de dissection, le garçon ne put s'empêcher d'haleter, non sans une certaine complicité affichée :

— Papaa...

Entièrement abandonné à ce qu'on était en train de lui faire subir et attentif à chaque sensation que cela lui procurait, excité au possible face à ce partenaire rassurant et expérimenté, le fait de réaliser qu'il était en train de se faire sodomiser le subjugua plus que cela ne le choqua, bien qu'un peu tout de même. Puis peu à peu, le joug de son partenaire s'estompant, il se retrouva à nouveau maître de ses propres actions, et directement, écartant les cuisses autant qu'il le pouvait, il s'empala le plus profondément possible, allant jusqu'à crier face au mélange de douleur et de jouissance que cela lui prodiguait.

— Tu apprends vite dis moi ... Papa est vraiment fier de toi ...

— Hmmm ... Papaa ... Regarde ! Je vais te masturber avec mon cul !

— Tu as bien mérité une chose que je ne réserve d'ordinaire qu'à mes plus fidèles partenaires : ma véritable apparence.

Adriel n'écoutait même plus ce que le démon lui soufflait à l'oreille, trop occupé à jouer du bassin de façon effrontément lubrique. Et sa conscience s'en fut encore plus loin lorsqu'il sentit grandir et grossir cette énorme chose en lui, allant fouiller encore plus loin dans ses chairs intérieures, étirant son anus en tous sens, à la limite de se faire déchirer. La douleur devint pour lui un plaisir supplémentaire, et le fait de se sentir entièrement rempli, soumis à cet être démoniaque et si dominateur, le conduisit vers la perdition la plus absolue.

L'apparence du Comte avait progressivement laissé place à celle d'un être beaucoup plus imposant, avec tout d'abord sur les côtés du crâne, deux grosses cornes recourbées, comme celles que l'on connait aux boucs, et des arrêtes acérées lui étaient sorties le long de la colonne vertébrale. Son visage animal affichait une expression de fureur, ses membres à la musculature démultipliée se terminaient par d'imposants doigts griffus. Une longue queue vint enserrer l'une des frêles cuisses tandis qu'une langue bifide et gluante s'insinuait au creux du cou fragile et délicat.

— Faites de moi ce que vous voulez, implora Adriel dans un souffle, qui n'avait plus l'air de n'être qu'un nouveau-né dans les bras de ce monstre majestueux tout droit sorti des Enfers.

Le démon ne se fit pas prier, il bascula l'adolescent en avant, et relevant ses hanches, il se pencha au dessus de lui pour le pénétrer avec force, le limant littéralement sans aucune retenue, avec une bestialité des plus indécentes, inhumaine, inconsidérée, tandis que la pauvre dépouille, la tête puissamment maintenue enfoncée dans les couvertures, ne trouvait même plus la force de crier, bavant misérablement, parcourue de spasmes, les yeux presque révulsés par les ressentis trop puissants que son cerveau n'était plus du tout à même de gérer.

— Papa va même se faire un plaisir de t'engrosser ... souffla le démon d'une voix inhumainement caverneuse.

— Ouii, s'il te plaît ... Papaa ... supplia l'adolescent sans même imaginer ce qui pouvait bien l'attendre.

Et alors que le pilonnage s'intensifiait, le démon se mit à hurler, et la scène de s'éterniser ainsi pendant de longues minutes durant lesquelles Adriel sembla sentir, avec un contentement des plus immoraux, son bas-ventre gonfler, se remplir, et tout son être se faire féconder. Après s'être retiré sans préavis, arrachant un cri de supplicié à sa victime qui eut alors la terrible impression qu'on l'éviscérait par l'arrière, le monstre reprit une dernière fois le contrôle du garçon, qui n'avait plus la force de rien, souillé de partout et inerte comme un pantin désarticulé.

Il le fit remettre à genoux, par terre, devant lui, écartelé, les bras en croix, les tétons étirés à l'extrême vers l'avant par sans doute une autre de ses magies, cuisses grandes ouvertes donnant vue sur un pénis aux rondeurs adorables, bandé comme jamais, qu'il écrasa contre le sol de pierre glacial avec un sadisme moqueur. Il apposa son énorme sexe qui n'avait plus rien de celui d'un humain sur le visage de Adriel, une raide et gluante muqueuse rouge violacée excessivement large, autant intimidante qu'imposante pour le pauvre mortel, légèrement pointue en son bout, parcourue de boursouflures et de nombreuses veinules à la disposition chaotique tirant sur le violet foncé, organe animal se terminant à la base par une sorte de bulbe volumineux et congestionné, et qui ne pouvait effectivement s'extraire d'un orifice non sans douleur.

— Maintenant, voilà l'heure de ta communion, ouvre grand.

Adriel s'exécuta machinalement, totalement désensibilisé, dégustant toutefois ce membre épais et bestial qui sortait tout juste de son petit cul endolori et à présent pleinement ouvert et fracturé, qui s'introduisait au plus profond de sa gorge, jusque dans son œsophage. Ses lèvres s'étirèrent, se fendillèrent même, avec peine autour de ce bulbe étrange, et malgré les réflexes nauséeux qui l'assaillaient, il força jusqu'à le prendre entièrement en bouche, ne pouvant plus de lui-même se dégager sans que le démon fasse également pression dans le sens inverse, comme s'ils étaient emboîtés. Et dans un long râle obscène et sauvage, baisant le système digestif du garçon avec frénésie, le monstre déversa au plus profond de sa victime des litres et des litres de semence gluante et compacte. Il garda la face baveuse et rougie par le manque d'oxygène en appui un long moment contre lui, le temps que son sexe dégonfle un peu, avant de s'extraire avec une lenteur des plus perverses.

— Tu as bien fait ton office, mon garçon.

À peine avait-il prononcé ces mots que le démon avait disparu. Adriel se retrouva alors seul dans sa cellule, toujours contraint dans la position dans laquelle le démon l'avait placé pour son final. Parfaitement immobile, des mèches de ses cheveux trempés collées sur le front, le regard totalement vide, il finit quelques minutes plus tard, son pénis s'animant de puissantes contractions, par éjaculer abondamment de longues giclées de sperme loin devant lui, sans aucune expression visible de plaisir et dans un silence le plus absolu. Figé dans cette crucifixion des plus blasphématoires, une larme de sang perla au coin de ses yeux rougis.

Lorsque plus tard dans la journée, on vint s'enquérir de la santé du jeune homme qui ne s'était présenté à son premier cours d'exorcisme, la consternation la plus absolue ne tarda pas à se propager dans tout le monastère.

Le rapport qui fut établi quelques jours plus tard mentionnait :

« Le jeune Adriel fut retrouvé nu dans sa chambre, le postérieur en l'air, farci d'un cierge sacré du plus fort diamètre, allumé. Le-dit enfant récitait des prières dans le sens inverse des écritures saintes et se tenait le ventre. Ses hanches déboîtées ne lui permettaient plus de se tenir debout. Un examen plus détaillé révéla qu'il était alors oint de sa propre semence sur l'ensemble de son anatomie, et par ailleurs, son bas-ventre semblait fortement enflé, à l'image des femmes porteuses d'enfants et sur le point de mettre bas. On observera par la suite qu'il s'agissait d'un trop-plein d'une substance similaire à un mélange de sperme et d'urine d'origines animales dont on l'avait rempli de part et d'autre, et dont l'origine reste à ce jour inconnue. »

La fin de l'histoire se perd dans les archives les plus secrètes du Saint-Siège de Megardam, mais on raconte que le jeune Adriel fut ensuite interné dans la Geôle des Sables, en plein milieu du désert, au milieu des fous et des criminels. Il se dit que jamais il ne retrouva la raison, et que sa principale préoccupation fut d'expérimenter et d'initier toutes sortes de perversions sexuelles, pour la plupart aux scénarios incestueux, sans aucune distinction de partenaire, et de consigner l'ensemble de ses actes dans un journal.

On raconte enfin que ce journal fut récupéré par les Saintes Autorités, classé comme l'une des pires manifestations démoniaques que le monde réel ait connu, et que le peu de personnes ayant risqué sa lecture avaient à jamais sombré dans la folie.