PROLOGUE:

Le soir tombé sur la paisible banlieue de Little Wenning. Les rues se vidaient peu à peu de leurs derniers promeneurs tandis que les réverbères s'allumaient. Réglé comme du papier à musique, toutes les fenêtres des habitions s'ouvraient au soir, afin de profiter de la fraîcheur nocturne qui venait chasser l'atmosphère étouffante amenait par les chaudes journées d'été.

Cependant lorsque l'on laissait son regard errer de maison en maison, on pouvait remarquer qu'une maison de la calme rue Privet Drive échappait à la règle. La première chose qui sautait aux yeux était qu'une des fenêtres de l'étage possédait les barreaux. Contrairement aux autres ouvertures de la maison, celle-ci n'était pas ouverte et d'épais rideaux noirs dissimulaient l'intérieur de la pièce. Ladite pièce ne semblait pas cacher quelque chose de particulier, elle semblait plutôt inoccupée, alors pourquoi y installer des rideaux et des barreaux? Était-elle vraiment inoccupée?

Non. Car si l'on avait pu voir à travers les murs ou les rideaux, on aurais pu voir qu'elle était plus ou moins utilisée, au vus du mobilier en piètre état qu'elle contenait. La pièce en elle-même n'était pas très grande et lorsqu'on y ajoutait l'imposante montagne de vieux carton, il ne restait qu'un espace réduit pour circuler. Un lit défoncé occupé le mur à droite de la fenêtre, un bureau bancale contre la façade à gauche et une armoire en face de l'ouverture constituaient l'unique mobilier de la pièce. À première vue la pièce exigu servait de chambre à une personne qui n'était visiblement pas la bien venue dans la coquette maison.

Aucun bruit ne semblait perturber le calme silence de la maison hormis le murmure de la télévision dans le salon, au rez-de-chaussée. Néanmoins, si l'on tendait l'oreille, on pourrait percevoir une faible respiration sifflante et de légers gémissements s'élever de l'étrange pièce. Si l'on regardait attentivement la pièce en question, on pouvait remarquer la présence d'une personne, roulée en boule sur le lit. En se rapprochant, on voyait qu'il s'agissait d'un jeune garçon, qui ne semblait pas avoir plus de 12 ans. Seule la malle au pied du lit laissait entendre que cette chambre était la sienne, il n'y avait, en effet, aucune décoration et aucun objet personnel dans la pièce. L'enfant sur le lit était petit et trop maigre et malgré les larges vêtements qu'il portait, on voyait nettement des traces de coup et des multiples coupures, seul son visage ayant été épargné.

Plus tard dans la nuit, la tranquillité nocturne fut perturbé par un doux bruit, une trille s'élevait dans la chambre du jeune garçon. L'enfant s'agita sur le lit lorsque les premières notes de la douce musique débutèrent. Il bougea lentement, grimaçant de douleur et tentant de retenir ses gémissements, pour atteindre son oreiller, au-dessous duquel filtrait une lumière vive. Après maintes efforts, faisant aussi vite que lui permettait sa condition et priant pour que personne ne soit réveillé par la musique, il atteint la tête de lit et sortit de dessous l'oreiller, un miroir finement ornementé. Il se redressa avec difficulté et se maintint sur ses coudes, repoussant les nausées qui lui venaient, avant de toucher la surface réfléchissante de l'objet. La musique et la lumière cessèrent. Le reflet du garçon dans le miroir se floutta, pour laissait place à l'image d'un homme d'une trentaine d'années, aux cheveux noirs mi-long et aux yeux gris bleutés. Un voix se fit entendre dans la pièce.

« Harry!…Ah tu répond enfin,… j'ai cru qu'il t'était arrivé quelque chose! C'est moi, Sirius! »

« J'avais…remarqué…! » répliqua l'enfant, sa tête lui tournait de plus en plus.

« Euh…Harry t'es sûre que ça va? » demanda l'homme une pointe d'inquiétude dans la voix.

« Euh…ou-oui…je vais…b-bie… », il ne put finir sa phrase, il venait de s'évanouir, éreinté et meurtri.