FALLEN ANGELS
ou Délire Interdimentionnel
Par le Studio S&S,
avec la collaboration de Yami-Rose Aka
Nouvelle édition revue et corrigée de 2011
Chapitre 1 : Changement de dimension
Yami-Rose Aka était très occupée à ranger sa chambre. En ce dimanche d'Hiver, elle s'apprêtait à accueillir ses amies Sora et Sunny, à qui elle avait réservé une petite surprise, et elle ne voulait pas que sa chambre ressemble à un capharnaüm. Elle était donc en train de replacer consciencieusement ses figurines Gundam Wing sur une étagère qu'elle venait de dépoussiérer, après avoir rangé ses mangas et dvds de la série qui traînaient un peu partout. Chaque pilote remis à sa place, elle se mit au milieu de la pièce pour juger du résultat : c'était parfait, tellement parfait qu'elle ne reconnaissait plus la pièce. Enfin, presque, car un petit détail attira son attention. La chambre était en effet tapissée de posters, et le personnage de Heero Yuy y était vraiment très présent. Un peu trop peut-être. Si elles voyaient ça, Sora et Sunny allaient certainement le lui faire remarquer… elle les entendait déjà…
Sora ricanerait sournoisement : « Ah ben, on voit bien qu'il y en a un que tu aimes plus que les autres ! »
Sunny en rajouterait une couche, avec un rire diabolique : « Elle est dingue de Heero ! Hein ! Hein ! Hein ! »
Pour se défendre, elle tenterait alors de leur expliquer en soupirant : « Mais non ! Je l'aime bien, c'est tout ! Et ce n'est qu'un personnage de manga ! »
Non. Elles ne la croiraient jamais.
Yami remonta ses manches, l'air déterminé : « Il faut que je change quelque chose. »
Elle s'approcha d'un des quatre murs et murmura en soupirant : « Désolée, Heero… »
Puis elle attrapa un premier poster de son pilote préféré, le détacha du mur et alla le poser sur son bureau. Elle fit ensuite de même avec quelques autres posters du même genre. Mais pendant qu'elle était occupée à ces petites affaires, la sonnette de l'entrée retentit.
DING-DONG !
Surprise, Yami se tourna vers la porte de sa chambre : « Merde ! Déjà ? »
Elle se rua vers le bureau, fit un petit tas avec tous les posters et les rangea précipitamment dans un tiroir. Puis elle sortit de la chambre pour accueillir ses amies.
En bas, les deux sœurs étaient en train de saluer les parents, qui s'empressèrent de leur demander si elles avaient fait bon voyage, si elles voulaient des rafraîchissements ou enlever leur manteau mais Yami-Rose les coupa brutalement :
- « Elles feront ça après ! Avant toute chose, elles doivent voir un document très important ! Venez par là ! »
Elle fit signe aux deux sœurs de la suivre et les trois filles montèrent à l'étage.
Dans l'escalier, Yami-Rose prit un air mystérieux et leur murmura : « Hé hé hé ! J'ai trouvé quelque chose que vous aller adorer, quelque chose que vous cherchez depuis trèèès longtemps ! »
Sora l'interrogea aussitôt, une pointe d'excitation dans la voix : « Ah ouiii ? »
Pour seule réponse, Yami posa une main sur l'ordinateur portable que Sora serrait dans ses bras : « Lui, tu as bien fait de l'emmener, crois-moi ! »
Sunny, un peu excitée, commençait déjà à s'impatienter : « Waouh ! Ça a l'air intéressant, vite, montre-nous ça ! »
Yami-Rose lui répondit avec un haussement de sourcil prometteur : « C'est dans ma chambre, sur mon ordi. »
Les deux sœurs se lancent un regard entendu puis entrent avec leur amie dans sa chambre.
Soudain, Sora s'exclama, très excitée : « OH ! C'est quand même pas… THE image ? »
Sunny, choquée, se tourna vers Yami : « Non… Pas possible… elle est introuvable. »
Leur hôtesse s'approcha de son ordi et cliqua sur un document.
« Attention, c'est parti !
Et voilà que l'image de tous les fantasmes s'afficha à l'écran : les cinq g-boys, debout, alignés, dans un décor de forêt, nus, si on ne regarde pas la petite feuille de chêne placée là où tous les regards se portent.
Sunny posa une main sur son cœur : « Waouh ! »
Sora serra son ordinateur portable contre son cœur : « Enfin ! Après si longtemps ! Vite ! Je vais tout de suite la transférer sur mon ordi ! Elle va enfin être à nous ! »
Leur amie répliqua en plaisantant : « Mais non, elle est déjà à moi : rien qu'à moi. »
Elle commença à caresser l'écran, juste la partie où se trouvait Heero dans toute sa splendide virilité, sous le regard amusé de ses amies.
Mais à ce moment-là se produisit un phénomène qui mériterait d'être étudié pendant de longues heures mais bon, on n'a pas que ça à foutre ! Entrons dans le vif du sujet de cette fic !
...
...
...
Yami-Rose était en train d'être aspirée par l'écran de son ordinateur ! Sa main s'enfonçait à travers le torse de Heero !
C'est à dire qu'à l'instant où ses doigts avaient touché l'écran, celui-ci s'était troublé et avait fait des vagues, comme si Yami venait de plonger la main dans l'eau. Pendant un moment, il lui sembla même que quelqu'un lui attrapait la main et la tirait à l'intérieur de son ordinateur !
Paniquée, elle poussa un cri : « AAAAAH ! C'est quoi cette impression bizarre ? »
L'ordi donna un brusque à-coup et engloutit le bras de Yami-Rose jusqu'à l'épaule ! Aussitôt, Sora et Sunny s'accrochèrent à elle pour la retenir.
Sunny, inquiète, murmura : « Mais où on va ? »
Sora, très excitée, lui répondit aussitôt avec assurance : « J'en sais rien ! Mais je suis sûre que c'est un endroit où se trouvent les pilotes de Gundam ! Peut-être même qu'on va les rejoindre dans l'image ! On va dans une forêt où vivent des g-boys NUS ! »
A cette idée, le moral des filles remonta aussitôt et c'est avec bonne humeur qu'elles s'écrièrent en chœur : « À l'abordaaaaaaaaaage ! »
Dans un autre monde.
Sur Terre.
Pendant un meeting.
Au dessus de Réléna.
BOUM ! Patatra !
La foule s'écarta et forma un cercle autour de Réléna, assommée sous le poids de Yami-Rose, Sunny et Sora.
Les hommes de la sécurité accoururent sous les cris de panique de l'assemblée.
Yami-Rose se frotta la tête : « Mais on est où là ? »
Sora regarda autour d'elle : « Pas dans une forêt de nudistes en tout cas. »
Sunny l'imita et conclut, l'air gêné : « Apparemment, on vient de gâcher une petite réunion là ! »
Elle essaya de se relever mais retomba car Réléna lui attrapa le pied en murmurant d'une voix faible : « Qui êtes-vous ? »
Sunny retomba sur elle comme une enclume et elle replongea dans le coma.
Soudain, des hommes musclés s'emparèrent des trois intruses et les firent sortir de la foule. Les malheureuses jeunes filles furent menottées en un tour de main puis jetées sans ménagement dans un fourgon de la police préventive.
Sora jetait des coups d'œil terrifiés autour d'elle, paniquée : « C'est trop galère ! Où on est ? Où est-ce qu'on va ? »
Sunny, sous le choc, lui donna un début de réponse : « Euh, je crois qu'il y a un problème : j'ai cru voir Réléna ! Et on se croirait… (Petite musique de suspense) dans Gundam Wing ! Regardez par la fenêtre, tout le monde est habillé de façon ringarde, et les paysages sont très moches. »
Mais sa sœur ne voulait pas précipiter les choses en cédant à l'irrationnel : « Tu crois ? Non, c'est pas possible ! Ce serait trop beau pour être vrai ! C'était sûrement un clone ! Ou peut-être que c'était Roselyne Bachelot ? »
Dans un coin, Yami-Rose murmura soudain d'une voix bizarre : « Réléna. ÇA VEUT DIRE QUE HEERO EST DANS LE COIN ! »
Cette idée laissait Sunny rêveuse : « C'est vrai ça. »
Mais Yami-Rose lui lança d'une voix rauque, l'air enragé : « Pas touche, Heero, c'est chasse gardée ! »
Surprise de l'attitude agressive de son amie, Sunny se retourna vers elle : Yami ne semblait vraiment pas dans son état normal, elle avait l'air bizarre, avec une espèce de lueur de folie dans le regard. C'est vrai que sa tête avait cogné le sol quand elles étaient tombées sur la scène du meeting de Réléna. Mieux valait ne pas l'énerver et attendre qu'elle reprenne ses esprits.
D'une voix calme, elle reprit : « Oh, je te le laisse, parce que franchement, je vois pas comment Heero pourrait s'intéresser à moi. J'ai pas envie de perdre mon temps. Je préfère l'employer à des choses plus intéressantes. »
Yami poussa un soupir de soulagement.
Sora tenta, avec un sourire : « Comme séduire Chang Wufei, par exemple ? »
Mais Sunny haussa tristement les épaules : « Ma pauvre, moi, séduire Wufei ? Je vois vraiment pas comment je pourrais m'y prendre ! Il est incapable d'aimer qui que ce soit, même pas lui-même ! »
« Mais non, il aimait quand même sa femme ! » répliqua Sora.
Sa sœur retint avec peine un sourire : « Tu parles, il s'en est rendu compte seulement quand elle est morte ! »
Elle se tourna vers Yami et toutes deux éclatèrent de rire sous le regard consterné de Sora, puis, voyant que ce qu'elles venaient de dire n'était pas spécialement drôle, elles se turent. Au bout de quelques secondes de silence, Sora releva brusquement, la tête : « Hé ! Une minute ! Si on est dans le monde de Gundam Wing, ça veut dire que Quatre et Duo sont aussi ici ! Et vu qu'ils sont beaucoup plus aimables que Heero et Wufei, ils pourront sûrement nous aider ! »
Très excitée, elle se leva d'un bond et commença à donner de violents coups d'épaule dans la porte du fourgon : « Il faut qu'on sorte d'ici et viiiiite ! »
La porte s'ouvrit tout à coup, et Sora tomba du camion et roula sur la route en criant joyeusement : « En route vers les coloniiiies ! »
Les deux autres échangèrent un regard entendu et sautèrent du camion à leur tour.
Le fourgon freina et s'arrêta brutalement, créant un gigantesque carambolage.
Le conducteur essaya de redémarrer le véhicule en vain, puis sortit son portable en murmurant d'un air inquiet : « Elles ont parlé de Wufei. S'agirait-il du même Chang Wufei que je connais ? Il faut que je lui en touche un mot. »
Après avoir déambulé en traînant leurs pauvres corps ensanglantés dans de petites ruelles sombres, les trois filles s'écroulèrent, épuisées.
« Aaaah. Je veux être sauvée par Heero. » Murmura Yami, haletante.
Sunny se releva difficilement : « Je crois que je me suis cassée quelque chose, j'ai super mal ! »
« Moi aussi, j'ai mal partout ! » se plaignit Sora, en se tenant l'épaule. « Pas terrible pour une évasion ! Maintenant nous voilà poursuivies par la police et si on est vraiment dans le monde de Gundam Wing, Heero va vouloir nous tuer parce qu'on a failli tuer Réléna ! Et je doute qu'on arrive à rallier les colonies sans argent ni papiers d'identité ! »
À côté d'elle, les deux sœurs entendirent un craquement sinistre puis observèrent avec stupéfaction Yami-Rose se relever tranquillement et se tourner vers elles avec un grand sourire : « Allez, venez par là ! J'vais vous soigner ! »
Sora recula immédiatement : « Attend. Ce craquement... Tu vas quand même pas... »
« Hiiii ! Nonnn ! Pas ça ! Hors de question ! » Rajouta Sunny, effrayée.
Mais Yami-Rose avançait toujours vers elles, tranquillement : « Allez, j'ai vu Heero faire ça des centaines de fois ! Allez, Sora, on y va ! »
Elle prit la malheureuse benjamine du groupe par les épaules et lui remit la clavicule en place dans un bruit très inquiétant.
...
« ! MALAAAAAAAAAAAAAAADEUH ! »
Mais Yami ne s'arrêta pas là, elle se tourna vers Sunny, lui agrippa la jambe et la tordit de façon à la remettre en place.
« ! »
On l'entendit sûrement hurler à mille kilomètres. Les deux sœurs prirent quelques minutes pour reprendre leur souffle puis Sora sauta sur ses deux pieds et s'exclama avec énergie : « « Alors ! Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? On essaie de jouer les passagers clandestins en montant dans une navette pour l'Espace ? La colonie de Duo est la plus près de la Terre… Hm… Mais je doute qu'il nous accueille à bras ouverts. »
Mais Yami-Rose avait sa propre idée: « On devrait partir à la recherche de Heero ! Je suis sûre qu'il nous comprendrait ! »
En réalité, c'est surtout qu'elle avait très envie de le voir !
Mais Sunny n'était enthousiasmée par aucune de leurs idées : « Heu, je pensais plutôt partir à la recherche de Quatre : chez lui, ça doit être confortable. Et en plus, lui, au moins, il est gentil. »
Sora soupira : « Oui, c'est sans doute la meilleure solution. »
Quand donc verrait-elle Duo ? Le verrait-elle seulement un jour ? Peut-être que Quatre le contacterait... Oh ! Et s'il sortait avec Hilde ?
La jeune fille commença alors à déprimer : peut-être qu'elles n'étaient pas tombées dans le monde de Gundam Wing tel qu'elle avait toujours aimé l'imaginer. Peut-être qu'elles étaient dans un monde où Duo était marié avec Hilde avec six enfants et qu'en voyant la nouvelle de son arrestation puis de son exécution pour assassinat contre une personnalité politique, il allait se réjouir de pouvoir élever ses enfants dans un monde en paix où les méchants reçoivent tout ce qu'ils méritent !
« Mais, Heero ? » couina Yami.
Sunny réfléchit un instant : « Bon, comment faire ? ». Finalement, elle héla le premier passant qu'elle aperçut dans la rue à côté : « Hé ! Vous là-bas ! »
Sa sœur la prit aussitôt par le bras : « Attends ! On n'est pas chez nous ! Tu ne devrais pas parler au premier venu ! Il va nous dénoncer, nous kidnapper, nous violer avant de nous hacher en morceaux et on finira à la morgue, sous forme d'apéricubes ! »
Yami-Rose soupira : « On ne sait même pas s'il parle notre langue ! »
Malgré tout, Sunny y alla et les deux autres échangèrent un regard inquiet : même dans un autre monde, la jeune fille semblait garder son calme et même faire preuve d'un aplomb et d'un sens de l'initiative étonnant. C'était peut-être le choc, ou alors la chute. Elle était sûrement tombée sur la tête.
Le passant la reluqua de haut en bas, l'air impressionné. A ses yeux, des jeunes filles portant des habits aussi... sophistiqués ne pouvaient être que des vedettes ! Ou bien de jeunes héritières très très riches !
Il se hâta de leur répondre, d'un ton empressé : « Heu, oui, que puis-je faire pour vous, mesdemoiselles ? »
Sunny reprit, d'un ton tranquille : « On voudrait savoir si vous savez où habite Quatre Raberba Winner ? Vous savez le... Euh… »
Mince, c'était quoi déjà, son métier ?
Sora la poussa brutalement : « Ah ! Quelle nouille ! » Elle se tourna vers le passant et s'adressa à lui très solennellement : « Monsieur, elle veut parler de Quatre Raberba Winner ! Dirigeant de la colonie je-sais-plus-le-numéro et héritier de la famille Winner. ... Vous savez, un beau jeune homme blond, entre 15 et 20 ans. »
Yami-Rose la coupa brutalement : « Et si on était arrivé plus tard et qu'ils étaient plus vieux et pères de famille ? »
Sunny haussa les épaules : « J'ai pas vérifié si Réléna était plus vieille que d'habitude, mais c'est vrai que ce serait con ! »
Sora fronça les sourcils : elle avait déjà envisagé cette possibilité mais refusait de se laisser abattre par ce détail : le plus important pour le moment n'était pas de jouer les groupies mais d'assurer sa survie !
D'un ton sans réplique, elle se tourna vers les deux filles : « Vous pensez vraiment que c'est le plus important dans notre situation ? »
Mais Yami-Rose regardait le sol fixement avec un air triste : Heero en père de famille ? Avec Réléna ? Il serait sûrement devenu le souffre-douleur de ses crises de nerfs car évidemment avec son boulot, madame aurait attrapé un ulcère à l'estomac ! Alors, si elle, elle venait le voir, toute jeune, toute mignonne, elle pourrait devenir sa maîtresse. Hmmm.
« Ouais... Pourquoi pas ? » Murmura-t-elle.
Au nom de Réléna Peacecraft, le passant sembla soudain se réveiller : « Ah oui ! Je sais que Mlle Réléna Peacecraft devait donner un discours devant les dirigeants des colonies et je sais aussi que ces dirigeants doivent loger au plus luxueux hôtel de la ville ! »
Un peu agacées, les trois jeunes filles le pressèrent davantage : « C'est à dire ? »
« Heu, le Ritz ? »
« QUOI ? On est à Paris ? » S'exclama Sunny, sous le choc.
Le passant sembla douter de leur santé mentale pendant un bref instant puis il leur désigna quelque chose, au loin : « Mais oui ! Regardez là-bas ! »
« Aaaah ! La Tour Eiffel ! » S'écria Sora, émerveillée.
« Wouah ! Le Sacré-Cœur ! » Reconnut Yami, les yeux plein d'étoiles.
Sunny les tira de leur rêverie en les prenant par le bras : « Allez ! On va au Ritz ! »
Le passant les regarda s'éloigner d'un air admiratif : « Elles vont au Ritz, ce sont bel et bien des vedettes ! »
Dans le hall du Ritz.
Sora était en admiration totale devant le décor somptueux de l'hôtel : « Wouaaah ! Qu'est-ce que c'est beau ! Même les uniformes du personnel sont beaux ! ... Hé ! Même le personnel est canon ! Et en plus, on va aller dans la chambre d'un beau garçon ! Trop cooool ! Allez ! On y va ! »
Elle prit Sunny et Yami par un bras et les entraîna vers la réception. Derrière le comptoir, une jeune femme les accueillit avec un sourire ultra-bright : « Bonjour, mesdemoiselles ! Que puis-je faire pour vous ? »
Sunny prit son air innocent et se lança dans des explications : « Nous sommes des amies de Quatre Raberba Winner. » Elle glissa discrètement à Yami-Rose et Sora : « Prenez des poses de star ! » puis reprit : « Il nous a invitées à une soirée cocktail. »
« Mais on est en plein après-midi ! » chuchota Sora, indignée par cette incohérence.
Sa sœur tenta de rattraper son erreur : « Hum-hum. Donc nous sommes venues en avance pour nous changer, » Elle montra ses vêtements un peu sales : « Ben oui ! On a eu un petit accident ! »
La réceptionniste les fixa d'un air étonné puis, posant les yeux sur leurs vêtements déchirés par endroits et tâchés de sang, elle s'exclama : « Oooh ! Je vois ! Je vais vous faire monter des serviettes et des peignoirs de bain supplémentaires. »
« Et du bain moussant ! » murmura Yami d'une toute petite voix. Devant l'air soupçonneux de ses deux amies, elle rajouta précipitamment : « Ben quoi ? J'veux juste prendre un bain ! »
L'affaire aurait pu en rester là mais c'était sans compter la réceptionniste, un peu curieuse qui voulait en savoir plus : « Une soirée cocktail ? Et il attend d'autres invités ? »
Heureusement, Sunny mit fin à tous ses espoirs de ragots people en lui assenant, sur un ton supérieur : « Je pensais que Monsieur Winner vous avait mis au courant. Qui va nous apporter le champagne ? »
L'employée se tourna vers Sora puis vers Yami-Rose et devant leur air dédaigneux, elle finit par capituler : « Très bien... Monsieur Raberba Winner loge dans la chambre 328, au quatrième étage. »
Les trois filles lui répondirent en chœur, avec un sourire innocent : « Merciiii ! » puis, elles hâtèrent de prendre l'ascenseur, un vieux modèle comme dans « Le père Noël est une ordure », et arrivèrent rapidement au quatrième étage.
Malheureusement, dans le couloir, elles ne tardèrent pas à découvrir les deux gardes du corps qui encadraient la porte de la chambre 328. Si elles ne montraient pas patte blanche, il leur serait impossible de rentrer...
Sunny s'avança vers eux, déterminée : « Bonjour. Nous sommes des amies de Quatre, on vient le voir, heu, comme ça, pour lui dire bonjour. »
Les hommes jetèrent un regard suspect sur leurs vêtements tâchés de sang et à moitié déchirés. Finalement, l'un d'eux s'approcha d'elles et leur demanda sévèrement : « Puis-je vous demander ce qui vous est arrivé ? »
Sunny sembla déstabilisée un court un instant : « Heu... »
Aussitôt, sa sœur vola à son secours : « On a été prises dans l'attentat de tout à l'heure. On aimerait prendre des nouvelles de Quatre... » Elle hésita puis rajouta avec embarras : « ...notre ami. Savoir s'il n'a rien eu. »
« Quoi ? Parce que c'était un attentat ? » S'exclama un des deux hommes. « On a dû faire évacuer Monsieur Quatre et donc, je ne sais pas ce qui s'est passé. Alors comme ça, c'était un attentat… »
« Alors ? On peut entrer ? » Demanda Sora d'un ton impatient.
Le garde ouvrit la porte et murmura à l'adresse de Quatre : « Monsieur Quatre, vous avez de la visite. Trois amies à vous. Je les fais entrer ? »
« Trois amis ? Oh, oui, s'il vous plaît. »
Les trois filles entrèrent précipitamment et le garde du corps referma la porte derrière elles en s'inclinant.
Quatre les observa alors avec un air très étonné : « Mais... Qui êtes-vous ? »
Sunny et Yami-Rose poussèrent un cri de fan excitée tandis que Sora fit un sourire béat.
Quatre fronça les sourcils : « Excusez-moi mais ce n'est pas vous que j'attendais. Puis-je savoir ce que vous faites ici ? »
Sunny fut la première à reprendre ses esprits : « Quatre, vous ne nous connaissez pas mais, heu, on a besoin de votre aide ! »
Sora lança au jeune homme un regard suppliant : « S'il vous plaît ! On a besoin de vous ! »
« Par contre, je sais pas comment vous expliquer ça… » Commença sa sœur,
Yami-Rose, tout sourire, trancha à sa place : « Alors, voilà ! On vient d'un autre monde et vous, là-bas, vous êtes super connu pour vos talents de pilote de Gundam ! »
Quatre les fixa avec stupeur : « Quoi ? Mais comment savez-vous ? »
Etrangement, le point qui avait le plus attiré son attention n'était pas celui auquel on aurait pu s'attendre !
« Zut, j'aurais dû amener mes mangas ! » s'exclama Sora. Elle lança des regards embarrassés autour d'elle, fouillant vainement dans ses poches. Ce qui lui fit penser à quelque chose de bien plus pragmatique : « D'ailleurs, c'est dommage qu'on n'ait pas de vêtements de rechange, si on reste longtemps ici, on va devoir garder ces fringues tout le temps ! »
Sunny jeta un œil méprisant sur les habits de Quatre : « Quant à s'acheter des nouvelles fringues ici, ça me dit trop rien : on dirait que cette civilisation cultive le look ringard-années 80 ! »
« Arrêêêête ! » bêla Sora d'un ton plaintif.
Sa sœur tapota gentiment l'épaule de Quatre, pour tenter de se rattraper : « Mais sur vous, c'est très seyant. »
Voyant qu'on s'écartait du sujet, Yami-Rose les interrompit : « Heu, je peux reprendre ? »
Tous acquiescèrent.
« On sait que vous êtes pilote de Gundam parce que chez nous, vous êtes le héros d'une bande dessinée, d'une série télé et adulé par des milliers de filles. Enfin, pas que vous, surtout les quatre autres g-boys. »
« Ah, ah, elle voulait dire, vous aussi ! » rajouta Sora précipitamment.
« C'est incroyable. C'est impossible ! » S'exclama Quatre. « Pourtant, je sens que vous êtes sincères. »
« Mais oui, c'est vrai ! » s'écria soudain Sunny. « Quatre est EMPATHE ! Quelle bonne idée d'être aller le voir en premier ! Au moins, il est obligé de reconnaître qu'on ne ment pas ! »
« Quelle chance qu'on ne soit pas tombées sur Wufei ! » s'écria Yami, joyeusement.
Quatre restait perplexe : « Hmm. Mais, comment êtes-vous arrivées ici ? »
Les filles échangèrent un regard inquisiteur.
« Heu, on est obligées de le dire ? C'est assez compliqué. On verra ça plus tard, d'accord ? » Proposa Sora.
Sunny sauta sur l'occasion pour détourner la conversation vers des détails plus pratiques : « Euh… Quatre, je ne voudrais pas paraître sans-gêne mais j'aimerai bien prendre une douche, à défaut de pouvoir me changer. C'est que si vous recevez d'autres visites, je ne voudrais pas avoir l'air d'une malpropre. Pendant ce temps, Yami et Sora vous expliqueront tout. »
« Oui, je comprends. » Il désigna une porte à droite. « La salle de bain est par là. »
Sora se tourna vers sa sœur : « Et tu penses à qui quand tu parles d'autres visites ? »
Yami lui répondit aussitôt, l'air taquin : « Un indice : il est chinois. »
Quatre les observa sans comprendre.
Sunny se leva : « Oh, à personne en particulier. En plus je ne connais aucun chinois. »
« Mais bien sûr. » claironnèrent les deux autres filles en chœur.
Sunny partit se laver pendant que Sora et Yami s'installaient dans le confortable canapé de Quatre.
Quatre leur servit une tasse de thé : « Tenez. Maintenant, racontez-moi comment vous êtes arrivées ici. »
Sora grimaça en regardant la tasse de thé s'approcher d'elle : « Heu, non merci : je n'aime pas vraiment le thé. »
« Oh désolé ! Vous préférez... »
« Un verre d'eau. Ça ira merci. » Termina Sora précipitamment.
Yami-Rose but une gorgée de thé puis se lança dans des explications : « Alors, comment sommes-nous arrivées là ? » Elle prit un air de grande scientifique : « Hé bien, nous avons touché une image vous représentant, sur mon ordinateur, une image, tout à fait commune, et on a été aspirées dans l'écran, voilà ! »
« Quoi ? Mais c'est impossible ! » S'exclama Quatre, perplexe.
Sora soupira et haussa les épaules : « Vous préférez une autre version : une sorcière nous a frappées d'un coup de baguette magique et HOP ! Magiiie ! »
« Non, ça va. Je vous crois. Je crois que je préfère l'autre version. » Soupira Quatre. « Ça ne vous dérange pas de me donner plus de précisions sur notre statut, chez vous ? »
« Pas d'problème ! » lui répondit Yami joyeusement.
Et pendant une petite heure, les trois filles se relayèrent entre la salle de bain et le salon pour expliquer à Quatre ce qui se cachait derrière les termes « g-boy », « fanfic » ou encore « fanart » et lui évoquer en long et en large son statut de sex-symbol. Elles étaient toutes les trois en peignoir, (Leurs vêtements étant en train de sécher) autour de lui, sur le point d'aborder le phénomène yaoi quand soudain trois silhouettes viriles firent irruption dans la pièce, masquées par un grand nuage de vapeur sorti de la salle de bain.
Et ce qu'ils virent les laissa pantois : Quatre, sur un canapé, entouré par trois jeunes filles en peignoir, enveloppés d'un nuage de vapeur et de parfums envoûtants.
« Mais, mais QUATRE ? QU'EST-CE QUE TU FAIS AVEC L'ENNEMI ? » S'écria la voix de Wufei, choqué. « Ces filles sont recherchées par la police pour avoir tenté de tuer Réléna Peacecraft ! Tu n'as pas vu les portraits-robots à la télé ? » Quatre essaya d'en placer une mais il lui coupa la parole : « Un homme qui les a croisées dans la rue les a ensuite reconnues en entendant l'avis de recherche à la télé ! Il nous a tout de suite téléphoné pour nous dire qu'elles étaient parties te rejoindre à l'hôtel ! Quatre ! On sait tous que tu te sens seul ces derniers temps mais ce n'est pas une raison pour faire une telle bêtise ! Avec des criminelles en plus ! »
Quatre, écarlate et très confus, se leva d'un bond et répondit précipitamment : « Oh, Wufei ! » Il regarda à tour de rôle les deux autres garçons : « CE N'EST PAS CE QUE VOUS CROYEZ ! »
Les trois filles se levèrent en chœur : « Quoi ? Wufei ? »
Tâchant de garder son sang-froid, Sora murmura d'une voix tendue : « Wufei ? Ça veut que les deux autres... ! »
Yami-Rose agrippa les bras de ses complices : « Oh mon Dieu ! C'est... »
La vapeur se dissipa et alors, à leurs yeux gloutons se dévoilèrent les corps de Wufei, habillé de son uniforme de Preventer (Sunny écarquilla les yeux, les ferma et secoua la tête pour chasser de mauvaises pensées : « Quatre, servez-moi un thé GLACÉ. »), Duo, en pantalon noir serré, avec sa veste noire et son haut rouge à fermeture éclair (Sora plaqua les deux mains sur sa bouche puis plaqua l'une sur ses yeux et fit un long : « Hm ! Hmhmhmhm ! Hmhm ! » en essayant de détourner sa tête mais une force étrange l'en empêchait, comme si elle était possédée), et enfin Heero, en jean, avec une chemise bleu foncé, légèrement déboutonnée (Yami promena un regard indiscret sur chacun des garçons et pensa : Ah mon dieu ! C'est eux ! C'est EUX ! Duo, Wufei et Heero ! HEERO ! OH MON DIEU !)
Yami-Rose poussa un cri suraigu et se précipita vers Heero pour lui sauter dessus : « Aaaaaaaah ! Heerooooooooooooooooooo ! »
Et les voilà tous les deux au sol ! La demoiselle en peignoir, plaquée sur le beau monsieur qui n'avait pas l'air très content. Heero leva les yeux pour lui assener un terrible regard de la mort qui tue mais ses yeux tombèrent sur une magnifique ouverture dans le peignoir de Yami-Rose qui caressait son visage avec un air béat. Heero devint écarlate et en même temps dans une colère noire, plus noire que ses regards noirs.
Les yeux fixés sur l'ouverture, Heero murmura entre ses dents : « Hm. Vous êtes sur moi, et votre peignoir est entrouvert. »
Yami-Rose baissa les yeux, rougit fortement et se releva en posant une main sur son peignoir et l'autre sur sa joue : « Oh pardon ! Je suis confuse ! »
Sora et Sunny observaient la scène avec un grand sourire.
« Aaaah. Quelle rencontre émouvante ! » Pensa Sunny. « Hm. Wufei est drôlement canon en vrai. Mâtez moi un peu ça… Dommage qu'il ne soit pas vraiment disposé à… merde, mais à quoi je pense moi ! C'est pas le moment de se laisser aller ! Je regarde ailleurs, allez, JE REGARDE AILLEURS ! »
« C'est Duo ! C'est Duo ! » Pensa Sora. « Mais qu'est-ce qu'il fait là ? Et qu'est-ce qu'ils font là tous les trois ? Ils viennent nous arrêter ? Mon Dieu ! Ca ne peut pas finir comme ça ! Ca n'a même pas commencé ! Allez, dis quelque chose, vite ! Dis quelque chose ! »
Elle émit un flot de paroles précipité qui ressemblait à un : « Bonjour ! Comment allez-vous ? »
Pendant ce temps, Yami se releva, et au même moment, un sombre nuage de folie se dissipa dans son esprit… et elle se rendit compte de ce qui venait de se passer : Heero entrant dans la pièce, elle pétant un câble et se jetant sur lui ! C'est pas vrai ? Qu'est-ce qui lui avait pris ? Puis tout devint flou autour d'elle, et elle perdit connaissance.
Sora courut vers son amie : « Yami ! »
Quatre prit le téléphone et appela la réception pour demander du secours.
« Je suis sûre que c'est une conséquence de notre chute ! Elle est bizarre depuis notre arrivée ici ! » S'inquiéta Sunny.
Heero fronça les sourcils et écarta Sora, pour s'agenouiller près de Yami. Il se pencha et rapprocha sa joue de ses lèvres.
Une minute de silence passa. Finalement, il se redressa : « C'est bon, elle respire encore. Elle est juste inconsciente. »
Il souleva le pull de la jeune fille et commença à déboutonner son jean. Troublée, Sora s'interposa : « Mais… Qu'est-ce que vous faites ? Vous n'avez pas le droit de la déshabiller ! »
En réalité, elle pensait surtout : « Attendez d'abord qu'elle soit consciente pour faire ça ! »
Heero se tourna vers elle : « Je fais ça pour qu'elle puisse mieux respirer. »
Il se retourna vers Yami et la saisit par l'épaule pour la placer sur son côté. Puis il prit sa jambe droite, la plia légèrement et la fit passer par-dessus sa jambe gauche, pour la poser contre le sol. Enfin, il prit sa main droite et la plaça sous sa tête, qu'il tourna vers le sol.
C'était très bizarre comme spectacle. Mais Sora n'osa pas faire de nouveau commentaire et Sunny était trop occupée à scruter le moindre détail chez Wufei.
Duo, songeur : « On dirait qu'elle dort. »
Heero se leva et contempla le résultat : « Je l'ai mise en position latérale de sécurité. »
« Mais pourquoi vous avez tourné sa tête vers le sol ? Elle va avoir mal ! » S'inquiéta Sora.
« J'ai placé sa main sous sa tête. Elle ne sentira rien. » Répliqua Heero d'un ton très sérieux. « De plus, c'est la procédure à suivre au cas où elle aurait une crise d'épilepsie. Comme ça, elle n'avalera pas sa langue. »
Sora le fixa avec des yeux ronds : « Avaler… sa langue ? »
Wufei hocha la tête : « Elle en aura besoin pour répondre à nos questions, quand elle se réveillera. »
Quatre se tourna vers lui, le regard réprobateur : « Wufei… »
Une minute plus tard, le personnel médical de l'hôtel vint prendre Yami en charge et l'emmena, non sans avoir félicité Heero pour son sang froid, compliment qu'il accueillit… avec sang froid. Ce moment d'émotion passé, la conversation reprit.
Heero, Wufei et Duo regardèrent les deux sœurs d'un air hostile.
Intimidée, Sunny se tourna vers l'ancien pilote du Sandrock : « Alors Quatre ! Dites-leur tout. »
« Il n'y a rien à dire ! » trancha Wufei. « Vous êtes des terroristes qui ont tenté de tuer Réléna Peacecraft ! Non, vous avez simplement tué une innocente ! Vous êtes des criminelles et donc, je ne peux pas vous laisser en liberté ! »
Affolée, Sunny s'exclama aussitôt : « Quoi, Réléna est morte ! Oh non ! On est des criminelles ! »
Sora était également mortifiée : « Quelle horreur ! Nous sommes… des assassins ! Nonnnn ! »
Mais Duo se hâta de les rassurer : « Heu, Wufei, tu vas peut-être un peu vite ! Déjà, Réléna n'est pas morte, elle est simplement choquée. On est surtout venus ici parce que dans le fourgon, ces trois filles auraient prononcé nos noms, donc... Elles t'ont avoué quelque chose Quatre ? »
Wufei se tourna aussi vers lui, un peu embarrassé : « Ah oui, Quatre ! Elles ont été trouvées chez toi donc je vais devoir t'emmener au QG pour t'interroger toi aussi. Désolé. »
Quatre soupira : « Ce n'est rien, je comprends : de toute façon, je vais tout vous expliquer. »
« Hm… Mais peut-être que ce serait mieux si nous le faisions nous-mêmes. » Dit Sora. « Comme ça, on pourra répondre à toutes vos questions. »
Quatre devait être encore un peu confus après tout ce qu'elles lui avaient dit et elle avait peur qu'il ne leur raconte que le pire de ce qu'il avait entendu ! Encore heureux qu'elles n'avaient pas eu le temps de lui parler du phénomène yaoi !
« Évidemment ! Vous allez être interrogées par moi et mes collègues ! » Répliqua Wufei.
« Nonnn. » marmonna Sora, désespérée.
« Les criminels disent tous ça ! » siffla l'ancien pilote du Shenlong.
Sunny, choquée par l'attitude de Wufei, prit soudain la parole pour le remettre à sa place : « Hey, cher Monsieur, vous semblez vous emballer pour peu de choses ! Qu'est-ce qu'on a fait au juste ? On est tombé, comme ça, sur Réléna, sans faire exprès ! Alors, elles sont où vos preuves qui font de nous des criminelles ? Parce que jusqu'à preuve du contraire, nous n'avons rien à voir avec des terroristes !
« Mais oui ! » s'exclama Sora. « Je n'y avais même pas pensé avec toute cette agitation ! Quelle technique injuste ! Heureusement que tu es là, sœurette ! »
Wufei regarda Sunny d'un air suspicieux : il n'y avait aucun doute, cette fille était le cerveau de l'opération : « Votre bavardage ne m'impressionne pas, on vous emmène au Q.G. pour un interrogatoire. »
Le regard perçant de Wufei plongé dans le sien, la pauvre fille se sentit un instant défaillir.
Sunny se réfugia derrière le jeune Winner : « Quatre ! Ne le laissez pas faire ! Je suis innocente ! Vous devez tout leur expliquer. »
« Soyez raisonnable ! Ce n'est qu'un petit interrogatoire ! » Lui dit Quatre, tentant de la raisonner.
« Mais… ! On va y aller en peignoir ? » Répliqua la jeune fille.
Les quatre g-boys reculèrent et observèrent avec plus d'attention la tenue des criminelles. Une rougeur coupable s'empara alors de leur visage.
« Aaah. Et nos vêtements qui ne sont pas secs... » Soupira Sora, l'air ennuyé.
Duo ouvrit la porte et lança aux autres : « Hé, je vais voir si on peut trouver des vêtements de rechange dans l'hôtel ! »
Les deux autres garçons acquiescèrent et se tournèrent vers les filles pour les clouer sur place d'un regard sévère qui leur ôta tout espoir et volonté de fuite. Sora soupira de nouveau et regarda fixement la porte de la chambre : elle aurait bien aimé que ce soit Duo qui reste. Malgré les soupçons qui pesaient sur elles, lui, au moins, était sympathique.
Pourtant, quelques heures plus tard, au QG des Preventer, dans la salle d'interrogatoire No1, la jeune fille se demandait si elle allait devoir réviser son jugement.
Assise sur une chaise, elle suivit des yeux Duo qui venait d'entrer dans la salle, un air inquiet sur le visage. Ça faisait plus d'une heure qu'elle attendait là mais elle n'avait qu'une pensée en tête.
Zut ! Il doit penser que je suis une dangereuse criminelle ! Il ne doit pas avoir confiance en moi et en plus, vu qu'il a l'air inquiet, je lui fais sûrement peur ! Peut-être qu'ils ont trouvé quelque chose pour nous incriminer ? Mais c'est impossible, alors qu'est-ce que ça pourrait être ?
Duo s'assit à la table en face d'elle et lui demanda très sérieusement : « Alors, Quatre nous a raconté que vous veniez soi-disant d'un autre monde ! Pff, c'est très drôle tout ça mais, on ne vous a jamais dit que c'était très mal de mentir ? »
Sora, troublée, répondit précipitamment : « Mais, mais, ce n'est pas un mensonge ! C'est la pure vérité ! Il faut absolument que vous me croyiez ! »
L'ancien pilote de gundam répliqua d'une voix moqueuse : « Ah oui ? Et vous avez des preuves ? »
Il la fixa intensément.
Oh Mon Dieu ! Il me regarde ! À moins que...
Elle baissa les yeux et s'aperçut alors que ce n'était pas elle qu'il regardait mais plutôt son ordi portable. Elle n'avait pas voulu le lâcher depuis leur arrivée dans ce monde et même les agents de la police préventive n'avaient rien pu faire.
Soudain, elle posa brutalement l'ordi sur la table, sans réfléchir : « Tenez ! Voilà mes preuves ! Vous trouverez toutes les réponses à vos questions, là-dedans ! »
Duo fronça les sourcils, prit le sac de rangement et se leva pour quitter la pièce.
À ce moment-là, Sora se souvint qu'étant une grannnnnde fan de Duo, elle avait beaucoup d'images sur lui, dans toutes les tenues possibles, même en pyjama rayé ! Heureusement qu'elle n'avait pas eu le temps de faire le transfert de THE image mais quand même ! Elle avait au moins une cinquantaine d'image sur Duo !
...
AAAAH ! Les titres ! LES TITRES ! Elle et sa sœur avaient toujours adoré mettre des titres amusants à tendance perverse sur les images de Gundam Wing !
Paniquée, elle se leva mais un preventer, derrière elle, la fit rasseoir brutalement.
« NONNNNNNNN ! Duo ! Ne faites pas çaaaaaa ! N'ouvrez pas cet ordi ! »
Duo se tourna vers elle avec un sourire charmeur : « Merci beaucoup mademoiselle ! »
Sora, écarlate, s'effondra sur la table en voyant la porte se refermer sur lui : « Aaaah. Nonnn. Mademoiselle ! Summum de tous mes fantasmes ! »
Pendant ce temps là, dans la salle d'interrogatoire N°2, Sunny attendait fébrilement son interrogateur, en tapotant nerveusement du pied par terre et en tripotant le fil des écouteurs de son mp3.
Aïe aïe aïe, quelle galère, j'espère que Quatre va réussir à convaincre ses amis que nous ne sommes pas des terroristes ! Heureusement qu'il est là, parce que les autres ne nous aiment pas du tout. Enfin, surtout Wufei, parce que Duo, j'en sais rien après tout. Et puis Heero doit juste en avoir après Yami parce qu'elle lui a sauté dessus. Pffff… quand même, je suis un peu triste que Wufei soit comme ça. J'aurais bien voulu qu'il ne m'agresse pas dès le départ. En plus c'est lui qui va m'interroger, je me demande bien à quoi ça sert puisqu'il est sûr que je suis coupable.
La porte d'entrée s'ouvrit avec un grincement lugubre.
Wufei venait de faire irruption dans la pièce avec mauvaise humeur. Il s'assit en face d'elle, respira profondément et commença tranquillement :
« Bien. Dites-moi d'où vous venez.
— Hé bien, si on se place de votre point de vue, je viens d'un endroit genre « autre dimension » ou « dimension parallèle », lui répondit Sunny, un peu stressée.
— Ne mentez pas ! Vous me prenez pour un idiot mais je vous interdis de me sous-estimer ! »
Sunny écarquilla les yeux :
— Quoi ? Mais je ne vous sous-estime pas ! Si vous êtes preventer, c'est que vous en avez les compétences. Nan, franchement, si je devais vous faire un petit reproche, mais juste un tout petit reproche, trois fois rien en fait, je vous dirais juste que vous êtes trop entêté. Mais c'est pas grave, ça ne change rien au fait que vous êtes un très bon preventer.
Wufei la regarda sans comprendre : pourquoi cette fille lui faisait-elle des compliments alors qu'elle était accusée d'un crime ?
— Ne cherchez pas à m'amadouer ! Tout prouve que vous avez agressé Réléna : nous avons une multitude de témoins, et vous avez même été filmées !
Sunny commença à prendre confiance et chercha à se défendre avec plus de conviction :
— Bien sûr qu'on est tombé sur elle, mais c'est un accident, quelques secondes auparavant on était là, chez nous, à regarder, euh… des photos… et voilà qu'on s'est senties aspirées par la photo, et que nous sommes tombées sur Réléna… C'est vrai que ça peut paraître du grand n'importe quoi, mais c'est la vérité, et je n'ai pas d'autres explications…
Wufei répliqua d'un ton moqueur :
— Bien sûr, une photo vous aspire et vous amène à Réléna. Et c'est quoi cette histoire de monde parallèle d'où vous êtes supposée venir ?
Sunny n'avait vraiment pas envie de répondre : Wufei était particulièrement désagréable et pas du tout disposé à la croire. Elle se dit qu'elle aurait encore préféré être interrogée par Heero, qui n'était lui pas du genre à pratiquer le sarcasme. Puis elle sentit son mp3 dans sa poche. En voilà une preuve !
Elle sortit le mp3 de sa poche et le posa sur la table :
— Ça vous dit quelque chose, ça ?
Wufei fronça les sourcils :
— Qu'est-ce que c'est que ça ? On ne vous l'a pas pris ?
— C'est un objet inoffensif ! C'est juste un mp3 ! Un genre de walkman.
— Un walk-man ? Un automate ? »
Il le prit et le retourna dans tous les sens :
— Vous êtes sûre que ce n'est pas une arme ? Montrez-moi comment ça marche ! Vous mettiez ça dans vos oreilles tout à l'heure ? Ce ne serait pas un émetteur ? Vous avez transmis votre position à vos supérieurs ?
— Mais non ! C'est juste pour écouter de la musique ! Tenez : mettez ça dans vos oreilles (Elle lui tendit les écouteurs) et appuyez sur le bouton avec la flèche ! lui répondit la jeune fille en riant.
Wufei hésita légèrement mais appuya finalement sur le bouton. Et là, c'est le drame : une musique diabolique vint déverser son flot de notes désagréables dans les tympans du malheureux Wufei.
Il arracha les écouteurs de ses oreilles et jeta l'instrument de torture sur la table :
— AAAaaaaaaah ! C'était quoi ces cris ?
Sunny se saisit brusquement de son précieux mp3 et écouta la chanson qu'elle avait programmée :
— Oups, c'est vrai que ça secoue un peu trop pour votre monde ça ! Vous voyez bien, ce genre de musique ne peut pas avoir été composé ici !
— Je ne sais pas, je n'ai entendu qu'un tintamarre qui ne devait pas être de la musique ! Lui répondit sévèrement le preventer.
Sunny changea de chanson :
— Attendez ! Je vous en mets une autre, vous verrez bien que nos musiques à nous sont bien différentes de vos morceaux classiques imbuvables.
Elle lui rendit le baladeur après l'avoir réglé comme il faut et finalement, Norah Jones vint susurrer aux oreilles de Wufei Come away with me, in a night...
Wufei était bercé par la douce voix de la chanteuse :
— Hmmm. Oui, heu, hum-hum !
Il retira les écouteurs et s'apprêta à rendre l'objet à sa propriétaire mais se ravisa. Il se leva et se dirigea vers la porte :
— Vous avez raison. Je n'ai jamais entendu une aussi belle voix. Hum ! Je veux dire ! Je vous confisque cet objet très dangereux qui fera grandement avancer mon enquête !
— Mais… et moi je reste ici, dans cette cellule glauque ?
— Tout à fait ! Vous allez rester ici jusqu'à ce que j'ai décidé d'un autre sort pour vous !
CLAC !
La porte se referma brutalement et Sunny s'effondra sur sa chaise :
— Ça se passe nettement moins bien que ce que j'avais imaginé. »
Heero, toujours vêtu de son jean moulant et d'une chemise savamment entrouverte marchait d'un pas assuré dans les couloirs de l'hôpital, en compagnie du médecin de Yami, qui lui expliquait les raisons du malaise de la jeune fille en termes extrêmement techniques. Si Heero comprenait absolument chaque mot du blabla technique du médecin, ce n'est pas notre cas alors nous nous contenterons de résumer ses propos : en gros, Yami avait pris un coup sur la tête qui avait libéré quelques hormones euphorisantes dans son esprit, d'où son comportement extrêmement choquant. Ensuite, elle s'était évanouie à cause d'une présence trop importante de cette fameuse hormone dans son cerveau. Mais maintenant, tout était réglé, et il n'y avait aucun obstacle pouvant entraver le bon déroulement de son interrogatoire. C'est ainsi que le médecin introduisit Heero dans la chambre de sa patiente.
« Mademoiselle Yami, ce monsieur souhaiterait vous poser quelques questions avant votre retour à l'hôtel. Je vous laisse. »
Yami, toujours alitée, se tourna doucement vers l'entrée et rougit, apercevant Heero qui s'avançait vers elle d'un pas déterminé. Très gênée, elle se tourna et regarda au plafond.
« Euh… j'ai quelques questions à vous poser, lui dit Heero, un peu surpris de la voir si calme.
Yami remonta un peu les draps sur elle et continuait de regarder ailleurs, sans répondre. Redevenue elle-même, elle se souvenait de tout ce qu'elle avait fait dans la chambre d'hôtel : Heero devait la prendre pour une malade ! Elle n'osait plus rien dire, ni même le regarder.
— Très bien, alors je commence. Déclinez votre identité.
Yami, toujours aussi gênée et choquée, ne répondait pas. Alors Heero lui parla plus durement :
— Mademoiselle, je sais que vous vous remettez d'un choc, mais cette affaire est très sérieuse et vous risquez la prison.
Yami ne pouvait pas rester éternellement muette. Mais la première chose à faire était de s'excuser de son comportement auprès de Heero : il fallait qu'il sache qu'elle n'était pas une folle !
Elle se redressa sur ses oreillers et fixa la porte d'entrée :
— Pardon ! Je suis vraiment désolée pour tout à l'heure ! C'est à cause de ce coup sur la tête, je ne voulais pas me jeter comme ça sur vous ! Je ne suis absolument pas comme ça ! J'espère que je ne vous ai pas trop choqué !
— Non, le médecin m'a tout expliqué, alors oubliez ça. Répondez plutôt aux questions.
Mais Yami tenait vraiment à s'expliquer et elle le regarda enfin droit dans les yeux :
— Mais moi je ne veux pas que vous gardiez cette image de moi ! Je ne suis pas une folle qui saute sur tout ce qui bouge ! Dans mon état normal, je n'aurais jamais fait ça car je vous aime bien et j'ai trop de respect pour vous ! Vous êtes le pilote de Gundam que je préfère !
Les yeux bleus si froids de Heero affichèrent une expression de surprise.
— Bien. J'ai compris. Commençons cet interrogatoire. Nom et prénom s'il vous plait.
Yami espérait bien qu'Heero avait réellement compris qu'elle n'était pas dingue, qu'il n'avait pas dit ça seulement pour la faire parler plus vite. Avec lui, c'était difficile de savoir ce qu'il pensait. Elle n'insista plus et se décida à répondre à ses questions :
— Yami-Rose Aka.
— D'où venez-vous ? »
Yami hésita : si Heero ne la prenait vraiment plus pour une dingue, elle n'allait pas encore risquer sa réputation en lui racontant qu'elle venait d'un autre monde où il n'était qu'un personnage de manga… Heureusement pour elle, Duo et Wufei entrèrent dans la pièce à ce moment. Wufei dit calmement à son ami :
« Heero, nous avons des preuves. Nous t'attendons pour les examiner. »
Sans un mot ni même un regard pour Yami, Heero sortit de la pièce, l'air grave, pour suivre ses deux camarades.
Dans une salle isolée et à l'abri des regards indiscrets, Heero, Duo, Quatre et Wufei extirpèrent avec précaution l'ordinateur de son sac de rangement, ou plutôt juste Heero, Quatre et Duo car Wufei était très occupé à écouter du Norah Jones en continu.
« Wufei, laisse ça et viens jeter un coup d'œil, lui demanda sévèrement Heero.
— Oui mais, vous devriez tout de même examiner cette pièce à conviction.
— Plus tard, lui répondit Duo, cet ordinateur doit receler des informations bien plus importantes.
Ils ouvrirent l'ordi, le mirent en marche et s'assirent tous les trois devant. Devant deux sessions, ils ouvrirent celle symbolisée par une icône qui représentait une fille aux longs cheveux bruns avec des ailes dans le dos.
— Dès le début, elles essaient de nous tromper ! dit Wufei, moqueur.
Quatre sourit :
— Moi, je trouve ça plutôt mignon.
La session s'ouvrit sur un adorable fond d'écran : un garçon, de dos, avec des oreilles et une queue de chat, assis sur un coussin, entouré par une gamelle et une boîte de pâtée, était à demi tourné vers l'écran et au dessus de lui, les g-boys pouvaient lire les mots : Don't ask me baby ainsi que neko de chaque côté.
Wufei aperçut un petit cœur et tiqua légèrement :
— Vraiment gnangnan.
Heero regarda le garçon de plus près et resta pensif en constatant qu'il portait un spandex noir, un t-shirt sans manche assez ample et la même coiffure que lui.
— Heero, on dirait toi ! remarqua Duo, perplexe.
Wufei renchérit, avec une pointe de jalousie :
— Décidément ! Elles sont toutes folles de toi !
Quatre et Duo échangèrent un regard entendu pendant que Heero passait une main sur sa figure :
— On n'a vraiment pas besoin de ça ! Enfin, c'est déjà une preuve qu'elles nous connaissent bel et bien, soupira t-il.
Ils passèrent ensuite en revue tous les documents, les images, leurs titres : par exemple Menacée par Heero, mmmm, Ouin, je veux être un chien ! (Sur une image où on voyait un chien lécher la joue de Duo, allongé dans l'herbe), Ma nouvelle poupée (pour une image de Trowa avec son masque de clown), Quatre dans une tenue, heu, faut voir ça ! ou encore Wufei, heu, non, rien, reste comme tu es ! pour une image sur laquelle on voyait Wufei en jean, torse nu avec un cigare aux lèvres.
Les garçons restèrent complètement babas devant ce spectacle affligeant :
— Mais c'est quoi ces filles ? Qui les a éduquées ? »
Mais ce n'était rien en comparaison de ce qu'ils trouvèrent par la suite.
Au bout de deux longues heures, Sora et Sunny furent appelées à comparaître devant les quatre g-boys.
« Alors, on va finir nos jours en prison ? demanda Sunny, inquiète.
— Vous savez, pour les images, Sunny m'a aidée à donner les titres ! ajouta Sora, angoissée.
— Ah non, c'est pas vrai ! J'ai juste donné les titres des couvertures de magazine ! Genre les révélations choc de Heero sur ses camarades ! Et rappelles toi, c'est Snow, notre frère, qui a mis la plupart des titres, comme si nous, des jeunes filles dans notre situation, pouvions avoir des idées pareilles !
Sora renchérit immédiatement :
— Oui ! C'est ça, c'est lui, il est particulièrement pervers vous savez ! Il fait ça pour nous embêter !
— Comme ça, après, continua sa sœur, on est très gênées de consulter ses images. Enfin, Sora est très gênée parce que moi, je ne les regarde jamais. Tout ça (elle montra vaguement Heero, Wufei et Duo), ça ne m'intéresse pas.
— N'importe quoi, tu as les même dans ton ordi, sauf que tu ne mâtes que celles de Wu…
Sunny cria pour couvrir la voix de Sora :
— Aaah ! Regardez, là !
Les garçons regardèrent autour d'eux, et ne voyant rien de particulier :
— Asseyez-vous, dit Heero, froidement, nous devons vous lire quelque chose de très important, quelque chose que nous avons trouvé dans votre ordinateur.
Les filles échangèrent un regard perplexe :
— Qu'est-ce que c'est ?
Heero fit quelques clics puis commença à lire :
— Mariage en perspective.
...
...
Sunny et Sora, s'arrachèrent quelques cheveux :
— Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !
La cadette se précipita vers la porte en hurlant « Naaaaaan ! » mais Wufei la prit par le bras et la jeta sur sa chaise.
— Avant de commencer cette lecture, j'ai une révélation importante à vous faire, dit Sunny, pour tenter de calmer le jeu, nous sommes d'anciennes junkies ! Nous avons fait cette traduction et les commentaires sous l'influence de la drogue !
— Nous avons jeté un coup d'œil à la version originale et votre traduction est correcte. Il n'y a aucun contresens, lui répondit calmement Heero.
Sunny eut un frisson d'horreur.
Wufei les éblouit avec la lumière d'une lampe d'interrogatoire :
— Ça suffit. On va vous lire quelques passages, et vous allez nous donner des explications quant à votre comportement scandaleux.
Il alla ouvrir la porte de la salle et un preventer entra et vint s'asseoir à la table, devant l'ordinateur. Il sortit ses lunettes qu'il essuya longuement puis les mit pour commence la lecture :
...
...
— Sexe. Hum-hum. Bon, j'y -hum. Sexe : Le sexe avec Heero pourrait être intéressant. (Il rougit fortement et continua) Il est le genre de mec qui vous... Hum ! ... bou- bouscule - Woé ! Il vous prend dans un coin et hop ! En selle Coco ! Cette dernière phrase est rajoutée par Sunny, évidemment ! Cette petite dépravée ! - donc préparez-vous à des nuits fatigantes - Çà c'est sûr. Hein ? Moi ? Mais j'ai rien dit ! Arrrrgh ! Heero baisse ce flingue ! Hiiiiiii !
Le preventer commenta sa lecture :
— Heu, wouh ! C'est chaud ! Heu, c'est tout pour celui-là.
Wufei, écarlate, demanda aux deux coupables :
— Alors ?
Sunny, visiblement très nerveuse, lui répondit :
— Ahahah ! La cocaïne, c'est destructeur ! D'ailleurs je ne me rappelle même plus avoir écrit ça, c'est que je devais vraiment planer.
Elle se tourna vers sa sœur mais déchanta rapidement en la voyant au bord des larmes.
Sora alla s'écraser en pleurs, sur la table :
— Pardon ! Pardon ! Je suis désolée ! Je suis vraiment désolée ! Pardonnez-nous !
Sunny tentait de la consoler :
— Arrêtes, ce n'était pas de ta faute, Snow t'avait drogué à ton insu ! Quel voyou celui-là quand même !
Sora, fatiguée, se rassit mais releva la tête brusquement avec une lueur de folie dans le regard en se souvenant que la description qui suivait était celle de Duo.
Heero déclama froidement :
— Description suivante. Duo. La conclusion. »
Duo était de dos, écarlate, tourné vers la vitre.
Le preventer reprit sa lecture :
— Bon. Duo, pour moi, tu es un garçon super - et un amant génial ! Mais bon, ce serait bien si... (Le preventer recommença à commenter) Oh ! Vous avez de la chance qu'elles disent ça de vous ! Moi, ma femme, elle me dit toujours... (Regard noir de Wufei) Heu, oui, pardon. Après, c'est l'autre demoiselle qui intervient. Alors, je reprends : Sunny : Bon ! En gros, trouve-toi un vrai job ! Et investis-toi plus dans une relation fonctionnelle avec une personne responsable ! Sora : Moi, je veux bien être cette personne. Mais bon, si tu veux pas, c'est pas grave, j'ai plein d'autres trucs à faire qui n'ont aucun rapport avec toi : regarder mes posters, mes mangas et mes dvd gundam, écrire des fics gundam, lire des fics gundam, dessiner des personnages de gundam, etc. ! Tu vois, je peux vivre sans toi ! Oui, parfaitement ! Parfaitement intraitable ! Ouinnnnnnnnnnn ! (Re-commentaire du preventer) Héhéhé ! Vraiment accro !
Duo, très embarrassé, restait dos aux autres :
— Hum-hum. »
— AaaaAaaAaAaaaaAh ! Naaaaaan ! Ce n'est pas vrai ! Ne le croyez paaaas ! hurla Sora, scandalisée.
Wufei, écarlate, se tourna vers la vitre :
— Désolé Duo. On n'a pas le choix.
Sunny, d'un ton sérieux, essaya de se justifier :
— Écoutez : on n'a qu'à arrêter ces bêtises : c'est ridicule et ça gêne tout le monde ! Allez, jetez ce document à la poubelle et on oublie tout : c'est juste le délire de deux imbéciles cocaïnomane et en fait, on pense pas ça du tout ! Duo, Sora n'est absolument pas attirée par vous. »
Sora avait le regard vide, prête à rendre l'âme.
Wufei tapa brusquement du poing sur la table :
— Non ! C'est trop grave ! Je veux savoir pourquoi vous avez écrit ça pour moi ! Je vous épargne les commentaires sur Trowa et sur Quatre (Les filles se rendirent alors compte que celui-ci n'est pas dans la pièce), c'est assez humiliant comme ça ! (Il écrasa sa main sur l'épaule du malheureux preventer) Allez-y ! Finissez-en avec cette série de, de, d'ignominies !
Le preventer répondit par un large sourire béat et reprit sa lecture, avec une voix essoufflée car très excitée :
— Sexe : Ouais ! Qu'est-ce qu'elle va mettre ? : Normal. (Commentaire du preventer) Oooh. C'est triste pour vous, ça. (Il reprit la lecture) Hein ! Comment ça « Normal-point barre » ? Mais y'a plein de trucs à dire, par exemple : je suis sûre que c'est un gars assez nerveux qui démarre au quart de tour pour trois fois rien : j'ai une petite robe au lieu de mon vieux jean crade, j'ai des jolies bouclettes féminines au lieu de ma coupe au bol, etc. Et techniquement parlant, comme me le souffle Sunny, impatiente : Hmmm, voyons, il doit bien se débrouiller ! Plein d'énergie, autoritaire, tout feu tout flamme comme un pitit dragon ! Par contre, il doit avoir trop la honte, s'il a une panne. Voilà, heu, voilà. Pourquoi j'ai déballé tout ça moi ? Pourquoi je l'ai défendu en plus ? Hé ! Wufei ! Tu as vu comme je te défends bien ? Wufei : J'avais pas besoin de toi ! Stupide onna ! De toute façon, personne ne devrait remettre ma virilité en question ! Moi : Ben voyons, prouve-le pour voir ! Long silence. Moi : Oh ! J'ai froid. (Nouveau commentaire du preventer) Hé ben, c'est sûrement de loin, le plus drôle de tous ! Enfin, le plus pervers était pour monsieur Yuy, et le plus méchant pour monsieur Maxwell, mais celui-là est vraiment trop drôle ! Ahahah ! Ahahahahahahahahahahah !
Au bord de la crise de nerfs, Wufei lui donna une grande tape sur la tête. Le preventer se leva et sortit de la pièce en ricanant bêtement :
— Ahahah ! Ahah ! Ahahahahahahahahah !
Sunny était très gênée :
— Ah oui… mince. En fait, ce passage là, c'est pas nous qui l'avons écrit, c'est une certaine Sériel, une fille un peu folle qui est amoureuse de vous, Wufei, elle a fait semblant de nous faire parler sur vous, parce que nous, jamais on se permettrait ce genre de choses.
Wufei était furax : il n'en croyait pas un mot :
— Comment avez-vous osé me faire parler ? Comment osez-vous vous mettre à ma place ?
— Ce n'est pas nous ! C'est cette folle ! Nous, on n'a aucun avis sur la question, on préfère ne même pas y penser, pas vrai Sora ?
Sa sœur restait immobile, choquée, fixant droit devant elle.
— Pourtant, le style est le même, remarqua Duo, d'un ton moqueur.
— Ce doit être une coïncidence ! lui répondit Sunny, au comble de la gêne.
Soudain, sans montrer de signe de calme apparent, Sora se leva, respira profondément et prit une pose Attention, je vais faire mon discours.
— Écoutez, vous ne devez pas nous juger. D'abord, il faut noter la différence entre auteur et narrateur ! Nous avons simplement poussé notre passion pour la série au maximum mais de façon naturelle, nous ne sommes pas comme ça ! Et puis, tout ça a été écrit au début, quand nous vous avons découvert ! Depuis, nous avons pris du recul et nous sommes capables de vous considérer dans votre intégralité d'être humain ! Nous avons énormément de respect et d'admiration pour vous. Bien sûr, nous avons chacune notre préféré et naturellement, il est évident que face à une telle description de vous, nous n'avons pas pu nous empêcher de participer à cet esprit de connivence féminine pour vanter votre physique appréciable. Allons, c'était simplement sous l'influence de...
— De drogue, lui glissa Sunny.
— Non ! De l'effet de groupe ! Je ne suis pas une droguée ! Écoutez les gars : je ne veux pas vous mentir ! Je suis désolée de vous avoir mis mal à l'aise. Avouez qu'à vous aussi, il vous est sûrement déjà arriver de faire de pareils commentaires sur des filles, non ?
— NON ! dit Wufei, choqué.
— On peut changer les commentaires si vous voulez : en plus chaste, plus glorieux, plus sympa ! suggéra alors Sora.
Sunny renchérit :
— Oui ! C'est une très bonne idée ! Ça nous donnerait quelque chose genre Wufei, sexe : je ne sais pas, puisque j'ai pas testé ! ... (Elle s'aperçut de ce qu'elle venait de dire, et de l'air scandalisé de l'intéressé) NON ! Ce n'est pas ce que je voulais dire ! Roooh… quelle gourde ! (Elle se tapa le front contre sa main)
Sora prit un air sévère :
— Sunny, il faut qu'on leur dise la vérité ! Je ne veux pas être déconsidérée à cause de mon manque d'honnêteté ! Il faut qu'on soit sincère avec eux ! Okay, on a vraiment écrit ça mais sachez que si on avait deviné qu'un jour on vous rencontrerait, on ne se serait pas permise de faire ce genre de remarque. Qu'est-ce que vous croyez ? Vous n'êtes pas les seuls surpris ! Nous aussi, jamais on n'aurait cru ce genre de truc bizarre : un monde parallèle, avec les garçons les plus courageux qui soient ! C'est tout bonnement (Le pied ! Le pied !) incroyable.
— Alors, vous nous pardonnez d'avoir agi sans réfléchir et écrit tout un tas de bêtises ? demanda Sunny. Parce que je vous assure qu'on est profondément désolées !
Les garçons se mirent en cercle et se concertèrent.
…
— Nous devons y réfléchir. En attendant, on vous garde ici. répondit sévèrement Wufei.
— Oh nonnn… » Soupirèrent les deux sœurs.
Après un long quart d'heure de concertation, les garçons avaient pris leur décision, quand tout à coup, un preventer fit irruption dans la pièce et déclara d'un air déterminé :
« Messieurs, nous avons de nouvelles informations !
Tin-tin-tin-tinnnnn !
— Très bien. De quoi s'agit-il ? demanda sérieusement Wufei.
Le gars lui tendit un sachet plastique dans lequel se trouvait un message écrit avec des lettres découpées dans le journal.
Duo s'approcha :
— Qu'est-ce que ça dit ?
Quatre lut par dessus l'épaule de Wufei :
Livrez-nous les filles ou on fout la merde dans le pays ! Signé : L'association Anti-extraterrestre.
Le preventer prit un air grave :
— Nous avons également reçu cette feuille.
Heero demanda sérieusement :
— Qu'est-ce que c'est ?
Le preventer lui tendit une feuille de papier imprimé sur laquelle on pouvait lire :
LES EXTRA-TERRESTRES SONT PARMI NOUS ! Y-A T-IL QUELQU'UN POUR SAUVER LA REINE ?
La reine Réléna Peacecraft est en danger ! Aujourd'hui, trois filles inconnues sont mystérieusement tombées du ciel pour tenter de l'assassiner ! Des créatures étranges, habillées de façon indécente, ce sont des EXTRA-TERRESTRES ! Et tous ceux qui sont à leur contact deviennent des extra-terrestres ! Elles les séduisent et aspirent leur cerveau en les embrassant pour les rendre vulnérables ! Pour notre part, nous allons dès aujourd'hui nous mettre activement à l'élaboration d'un plan pour les supprimer ! Nous sommes avec vous, camarades ! Luttons pour un monde propre, RESTONS MAITRES CHEZ NOUS !
L'association anti-extraterrestre.
— Mais c'est pas sérieux ! s'exclama Duo, perplexe.
— Malheureusement, si. Ils ont fait exploser la voiture de Lady Une. Le chauffeur est mort dans l'explosion. Dit le preventer, tristement.
— Ces filles sont en danger. Nous devons les surveiller de près et assurer leur protection ! dit Quatre.
— Tu as raison, renchérit Wufei, nous devons les protéger de ces types.
— C'est justement l'ordre de la direction. Je veux dire, notre supérieur, Lady Une : l'accident l'a tellement bouleversée qu'elle a décidé que les trois filles seraient sous votre protection. Bizarrement, elle a tenu à ce que Wufei, Yuy, Winner, heu, je veux dire, Mr Winner, et Maxwell les protègent. Ah ! Et aussi un certain Mr Trowa Barton mais je ne sais pas qui c'est.
Heero se leva et déclara très calmement :
— Je ne vois pas pourquoi je devrais faire cela. Je ne suis pas preventer, cela ne me regarde pas.
— Mais c'est un peu de notre faute : c'est parce qu'elles nous aiment bien qu'elles sont là, lui répondit Quatre, embarrassé.
Duo semblait ennuyé :
— Oh, moi non plus ça ne me dit rien de m'embarquer dans une nouvelle aventure, et puis, on n'a rien demandé, nous !
— Je n'ai rien demandé moi non plus, je n'ai jamais souhaité être adulé par des folles ! Et pourtant il faut que je le fasse, c'est mon métier, soupira Wufei.
Les quatre jeunes hommes échangèrent un long regard entendu : ces filles, cet intérêt qu'elles avaient pour eux, n'était pas sans les intriguer. Après tout, comparée à ce qu'ils avaient vécu, l'aventure n'allait pas être si dangereuse que ça, elle pourrait même se révéler intéressante.
Dans une cellule froide et humide, dans un quartier hautement sécurisé du QG de la police préventive. Les quatre g-boys ouvrirent la grille et firent signe aux filles de sortir.
« Ça y est ? On est innocentées ? Vous allez nous laisser partir ? demanda Sora, avec un ton anxieux.
Sunny observa leurs mines sérieuses :
— Oh non ! On va passer le reste de nos jours dans cette cellule glauque !
— Finalement, c'est pas si génial que ça le monde de Gundam Wing. Dit tristement Yami-Rose.
— Nous avons reçu une lettre de menace vous concernant, expliqua Heero. À partir de demain, vous logez avec nous dans un hôtel, aux frais de la police préventive, et vous restez sous notre surveillance 24h sur 24 !
À ces mots, les trois filles échangèrent un sourire entendu.
Sunny détailla discrètement l'uniforme de preventer de Wufei :
— Hm. Hm. Si c'est un ordre, alors nous n'avons pas le choix.
Sora était à la fois inquiète et ravie :
— Super ! Avec vous comme gardes du corps, je suis sûre qu'on ne risque rien !
Yami, elle, était légèrement excitée :
— Tout compte fait, ce n'est pas si mal d'être ici…
Les g-boys se concertèrent d'un regard inquiet : surveiller et protéger ces filles n'allaient pas être de tout repos !
A SUIVRE...
Note de Sora : Il y a quelques mois, alors que je passais sur le site, je me suis rendu que nous avions publié les deux premiers chapitres de la nouvelle version de Délire Interdimensionnel mais sans mettre la suite et la fin de l'histoire, alors que nous avons enfin terminé la réécriture courant 2011.
De même, Opération Météore, Version électrique est aussi terminée depuis 2011, mais ni Sunny, ni moi ne sommes revenus sur le site pour vous poster la suite.
Cette cruelle erreur est aujourd'hui réparée. Je vous souhaite une bonne lecture pour les 10 chapitres à suivre.
