Disclaimer : Tout ce que vous reconnaissez de l'univers Harry Potter n'est pas à moi.


Chapitre 01 : A bord du Poudlard Express

Albus Potter continua d'agiter la main bien après que son père eût disparu de son champ de vision et que la gare de King's Cross se fût fondue parmi les immeubles de Londres. Il avait l'impression que s'il détournait les yeux de la grande ville, il ne la reverrait jamais. C'était stupide, bien sûr. Il reviendrait pour les vacances de Noël.

Rose Weasley tira sur sa manche, le ramenant au présent.

– Allons chercher un compartiment. Il est hors de question que nous allions avec ton frère.

Albus acquiesça en prenant sa malle et celle de sa cousine, lui laissant le soin de porter les hiboux.

– James m'a bien fait comprendre que je ne devais pas l'embarrasser devant ses amis, de toutes façons, dit-il en traînant les malles derrière lui.

Alors qu'ils remontaient le train en quête de places où s'asseoir, Albus constata avec gêne que la plupart des élèves semblaient le suivre des yeux. Il en fit la remarque à Rose qui se contenta de hausser les épaules.

– C'est parce que tu ressembles à ton père, expliqua-t-elle en collant son nez à la vitre d'un compartiment qui s'avéra rempli de troisième année.

– James aussi, remarqua Albus.

– Oui, mais toi, tu as aussi ses yeux, continua sa cousine. Mis à part la cicatrice, tu es son portrait craché. Ce n'est pas étonnant que tout le monde te regarde.

Elle poussa la porte d'un compartiment.

– Bonjour ! lança-t-elle au garçon qui était à l'intérieur. On peut s'asseoir là ?

Le garçon, qui regardait par la fenêtre, se retourna avec un sursaut. Il avait des cheveux d'un blond presque blanc, des yeux gris et un visage fin et pâle. Albus le reconnut. Son père avait salué de loin les parents de Rose et les siens avant que le train ne démarrât. Il lui adressa un sourire engageant que l'autre ne lui retourna pas.

– Toutes les autres places sont prises, continuait Rose en installant les cages des hiboux dans le casier à bagages. Tu entres en première année ?

Le garçon hocha la tête sans dire un mot, ses yeux clairs suivant chaque mouvement qu'elle faisait. Albus commençait à trouver ce silence dérangeant, mais sa cousine paraissait s'en accommoder parfaitement. Pour s'occuper, il tenta de hisser les malles dans les filets.

– Nous aussi. Mes parents étaient à Gryffondor, alors je suppose qu'il y a une petite chance pour que j'y aille. Pareil pour Albus. Au fait, comment tu t'appelles ?

Le garçon la regarda bizarrement.

– Vous ne le savez pas ? demanda-t-il, ouvrant la bouche pour la première fois.

Rose et Albus secouèrent la tête simultanément. Le garçon parut gêné et évita leurs regards.

– Qui êtes-vous, vous ? interrogea-t-il sans répondre.

Rose eut un rire embarrassé.

– Oh, je suis désolée, s'excusa-t-elle. Je suis Rose Weasley, et voici mon cousin Albus Potter.

Le garçon ne parut pas surpris à l'énoncé des noms. Sans doute les avait-il vus à la gare en compagnie de leurs parents.

– Je suis Scorpius.

Comme ils attendaient la suite d'un air interrogateur, il soupira.

– …Malefoy.

– Oh ! s'exclama Rose.

Leur curiosité envers le garçon redoubla. Ils avaient entendu parler des Malefoy par leurs parents. Le grand-père de Scorpius, Lucius Malefoy, avait été condamné à la prison à vie pour avoir fait partie des Mangemorts. Le père de Scorpius, Drago (celui qui avait salué ses propres parents, réalisa Albus), avait été reconnu coupable de tentatives d'assassinat en tant que Mangemort, mais comme il était mineur au moment des faits, il n'avait pas été tenu pour responsable de ses actes. Ses six mois d'Azkaban lui avaient été valus par la Marque qu'il portait au bras gauche. Comme il ne s'était pas rendu coupable de meurtre en étant majeur, il avait été relâché. Les Malefoy, autrefois si puissants, vivaient désormais en reclus, mis au ban de la société. La mère de Drago, Narcissa, avait demandé à rester auprès de son mari. Depuis que les Détraqueurs s'en étaient enfuis, Azkaban était en effet beaucoup plus accueillante… façon de parler.

Albus s'aperçut qu'il fixait toujours Scorpius la bouche grande ouverte, et que le garçon, devenu cramoisi malgré son teint pâle, gigotait malaisément sur son siège, le regard fuyant. Rose s'éclaircit la gorge.

– Et dans quelle Maison crois-tu que tu seras ? demanda-t-elle comme si le silence gêné qui s'était étiré n'avait jamais existé.

Scorpius parut surpris de l'entendre poursuivre la conversation. Il devait avoir l'habitude d'être évité, mais Rose lui souriait gentiment. Albus se sentit soudain très fier de sa cousine.

– Ma mère dit qu'il ne faut pas juger les gens sur leur famille, expliqua-t-elle. Mais je crois qu'elle dit ça surtout parce que ses parents sont des Moldus.

– Ah… fit Scorpius. Vous êtes des Sangs-Mêlés ? Tous les deux ?

– Est-ce que c'est important ? demanda Albus sur un ton de défi.

Scorpius hésita.

– Je…

La porte du compartiment s'ouvrit brusquement, et les trois futurs élèves sursautèrent.

– Albus, Rose, grinça James Potter, je voudrais vous dire un mot.

Ils lancèrent un regard d'excuse à Scorpius qui, l'air résigné, détourna les yeux en direction du paysage qui défilait derrière la vitre. James referma la porte et se tourna vers eux, l'air sévère. Albus se prépara au numéro du grand-frère-qui-s'inquiète-pour-son-cadet-et-qui-va-lui-faire-un-sermon.

– Je ne veux pas que vous traîniez avec ce garçon, commença James en croisant les bras pour avoir l'air plus imposant du haut de ses treize ans. Vous savez qui c'est ? Tout le train en parle.

Rose fronça les sourcils et plaqua ses poings sur ses hanches, dans une parfaite imitation de sa mère lorsqu'elle s'apprêtait à gronder un des enfants.

– J'ai honte de toi, James. Je n'aurais jamais cru que tu étais du genre à écouter les ragots. Scorpius nous a paru très gentil.

– C'est l'héritier Malefoy ! s'exclama James. Une des plus grandes familles de mages noirs qui existent ! Il ne faut pas qu'on vous voie avec lui ! Al, s'il te plaît, je veux bien que vous veniez dans mon compartiment, mais restez à l'écart de ce type !

Albus hésita, incertain de ce qu'il devait faire. Il avait toujours écouté son frère, qui était son modèle. Mais il avait onze ans, il allait entrer à Poudlard, et il était temps de se détacher – un peu – de James. Il opta pour un compromis.

– Ecoute, Jamie, commença-t-il, il n'y a pas de places ailleurs. Si nous venions dans ton compartiment, on se marcherait sur les pieds à chaque mouvement. On va rester ici le temps du voyage, d'accord ? Ce n'est pas comme si on pouvait faire autrement, ajouta-t-il en voyant son frère se renfrogner.

– A Poudlard, tout le monde parle des Malefoy comme LA famille à éviter.

– Papa m'a dit de ne pas croire tout ce que tu dis sur Poudlard, objecta Albus.

– Tous les Malefoy sont allés à Serpentard…

Albus sentit la peur qui l'avait quitté depuis sa discussion avec son père reprendre le dessus sur son bon sens. Il jeta un coup d'œil craintif vers la porte du compartiment.

– Vraiment ?

– Ne l'écoute pas, Al, intervint Rosie. Je suis sûre que toutes ces histoires sur les Serpentards sont un tissu de mensonges. Maman dit toujours que…

– Ce ne sont pas des mensonges ! coupa James. Aucun d'eux n'est resté pour la Grande Bataille de Poudlard, c'est papa qui l'a dit !

– C'était il y a vingt ans, James ! Les choses ont changé, depuis !

– James, dit Albus d'un ton raisonnable avant que son frère et sa cousine n'allassent plus loin, je dois apprendre à me débrouiller sans toi. On se revoit à Poudlard.

James parut pris de court par la soudaine détermination de son frère, mais il haussa les épaules et s'en alla d'un pas rageur. Rose et Albus le suivirent des yeux jusqu'à ce qu'il eût disparu dans le wagon suivant, puis Rose se tourna vers Albus avec un grand sourire.

– Je suis fière de toi, Al ! Il était temps que tu arrêtes de l'idéaliser !

Albus entra sans répondre dans le compartiment et se jeta sur un siège. Scorpius avait sorti son livre de Métamorphose et paraissait plongé dans sa lecture, aussi furent-ils surpris de l'entendre parler :

– Ce n'est pas grave, vous savez. J'ai l'habitude d'être tout seul.

Rose se redressa, indignée.

– Eh bien, ce n'est pas juste ! Ce n'est pas parce que tes parents ou tes grands-parents ont fait des erreurs qu'il faut que tu les paies à leur place ! Je pense qu'Azkaban est largement suffisante pour réconcilier un homme avec la société, peu importe son passé !

Scorpius écarquilla ses grands yeux gris, son livre oublié posé à côté de lui.

– Elle fait toujours des phrases comme ça ? demanda-t-il à Albus.

– Toujours, confirma celui-ci. En général, c'est juste avant qu'elle propose une idée d'association. Qu'est-ce que tu vas proposer, cette fois, Rosie ? S.N.I.F. ? Société Nationale d'Insertion des Familles ? Sans vouloir t'insulter, Scorpius.

– Il n'y a pas de mal, assura le garçon blond pendant que Rose se mettait à bouder. Pour une fois que quelqu'un en plaisante…

Albus lui sourit gentiment.

– On va recommencer depuis le début, d'accord ? Bonjour, enchaîna-t-il en tendant sa main, je m'appelle Albus Potter. Et la fille à l'air particulièrement agréable assise à côté de toi est ma cousine, Rose Weasley.

Scorpius étouffa un rire.

– Enchanté, Scorpius Malefoy.

Il serra la main d'Albus.

– Aïe !

Les deux garçons se lâchèrent aussitôt. Une décharge électrique venait de traverser leurs mains jointes. Ils se frottèrent la paume en riant.

Ils passèrent le reste du voyage à jouer à la Bataille Explosive et à allumer des Minis Feux d'Artifices Weasley, modèle réduit. Rose n'avait pas tenu cinq minutes avant de leur parler de nouveau. Bien entendu, elle estimait que la Bataille Explosive était un jeu barbare, et avait par conséquent préféré s'exercer au sortilège de Lévitation, mais elle avait accepté d'allumer UN Mini Feu, à condition que les garçons fissent en sorte de ne pas la brûler – après tout, elle portait déjà ses robes d'école, elle.

Ce fut au moment où le Mini Feu explosait et se transformait en salamandre verte et or que Victoire fit irruption dans leur compartiment, son tout nouveau badge de Préfète-en-Chef brillant sur sa poitrine.

– C'EST INTERDIT DE… Oh, c'est vous.

– Salut, Vicky, dit Rose, tentant de cacher les étincelles que la salamandre faisait avec un coussin de la banquette.

Victoire la regarda sévèrement.

– Tu réalises que ce coussin est en train de s'enflammer, n'est-ce pas ?

Rose baissa les yeux et poussa un hurlement. Scorpius le lui arracha des mains et le jeta sur le sol, où Victoire eut tôt fait de l'arroser pour éteindre le feu.

– Vous comprenez pourquoi c'est interdit dans le train, maintenant ?

Le trio hocha la tête, l'air contrit. Victoire poursuivit avec sévérité.

– Je pourrais vous donner une retenue, mais j'estime qu'un avertissement suffira pour cette fois-ci. Ne recommencez pas.

Elle hésita, puis :

– Tu es Scorpius Malefoy, non ?

Albus se raidit. Le ton de Victoire ressemblait étrangement à celui que sa mère, Fleur, utilisait quand elle parlait à Mondingus Fletcher. Il vit le visage de Scorpius se fermer et prit aussitôt le parti d'intervenir.

– Sco, voici notre cousine, Victoire Weasley. Elle est Préfète-en-Chef. Vic, ajouta-t-il en se tournant vers elle, un grand sourire aux lèvres, tu n'aurais pas vu James, par hasard ?

– James ? répéta-t-elle, déconcertée. Il est dans un compartiment, un peu plus loin. Pourquoi ?

– Parce qu'il nous a raconté une histoire très intéressante sur toi et un certain Ted Remus Lupin, juste avant qu'on parte…

– Tu vas te marier avec Teddy ? demanda Rose, enfonçant le clou. Ce serait trop, trop bien s'il faisait vraiment partie de la famille…

– Même si, en tant que filleul de papa, il est toujours chez nous…

– Je pourrais être demoiselle d'honneur ? S'il te plaît…

Victoire faisait une drôle de tête. On aurait dit qu'elle venait d'avaler une gorgée de Poussos.

– Vous êtes cinglés, tous les deux. Je ne vais pas me marier avec Teddy.

– Pas tout de suite, bien sûr, dit Rose, conciliante. Vous devriez attendre au moins deux ou trois ans.

– Pas plus, sinon Teddy pourrait rencontrer quelqu'un d'autre, confirma Albus. Mais James paraissait croire que c'était assez sérieux.

– Non content de nous interrompre, il répand des rumeurs sur mon compte ! s'exclama Victoire. Il va m'entendre !

La porte du compartiment claqua, un hurlement (« JAAAAAMESSSSS !!! ») se fit entendre dans le couloir, et Rose et Albus se regardèrent avec satisfaction. Parlez de Teddy avec Victoire, et elle oubliera le reste. Scorpius s'était rassis dans son coin, les épaules affaissées. Rose soupira.

– Scorpius, dit-elle doucement, ne crois pas que…

– …Que ce sera la réaction systématique des gens en me voyant ? finit-il avec un rire amer. Trop tard.

– Tout le monde ne va pas… tenta Albus.

– …Faire en sorte de m'éviter ? Je t'en prie, Al, tu sais aussi bien que moi que la réputation de ma famille m'a précédé. Les autres ne chercheront pas à voir plus loin. Malefoy égale Magie Noire. S'ils savaient à quel point mon père regrette ce qu'il a fait…

Albus regarda Rose avec impuissance. Elle haussa les épaules.

– Mettez vos robes, soupira-t-elle. On arrive dans cinq minutes.


D'accord, il ne se passe pas grand-chose dans ce premier chapitre, mais il y a l'arrivée à Poudlard et la Répartition dans le suivant. La première année est déjà entièrement planifiée, les chapitres attendent d'être tapés.

Si vous avez apprécié, reviewez. Si vous n'avez pas apprécié, reviewez. Même si vous n'avez rien à dire, reviewez.

Prochain chapitre probablement la semaine prochaine.