AN : The Life and Times est de loin ma fanfic HP au temps des Maraudeurs préférée. Je la trouve tellement bien écrite que j'en viens à me dire que je considère que tant que JKR n'aura rien écrit sur cette période temporelle, tout ce qu'a écrit Jewels5 est canon …

Par choix, et parce que je suis loin d'avoir le talent de traductrice de Jean-François Ménard, aucun des prénoms, noms de famille et autres noms propres ne seront traduits. Évidemment, je ne veux pas plagier la traduction de cet homme, du coup Howgarts restera Hogwarts, Slytherin restera Slytherin, et Padfoot restera Padfoot, entre autres. D'autres mots, comme 'Marauders', dont la traduction est plutôt évidente, seront quant à eux traduits.

Voilà, j'espère que ça vous plaira. Dites-moi en review si vous aimeriez que je vous traduise aussi les AN de Jewels, tant qu'à faire.

Prologue

« Personne ne se rit de Dieu quand il se retrouve en face à face avec le bout d'une baguette »

Ses mots, émanant de sa parfaite petite bouche avec autant de clarté que s'ils venaient à peine d'être prononcés, résonnaient dans l'esprit de James, encore et encore, comme le battement d'un tambour. Pour lui, elle était belle, avait seize ans, et était assise dans ce couloir éclairé par la lumière des torches qui faisait scintiller sa peau pâle, sans défaut, et ses brillants yeux verts. Cette scène s'était déroulée il y avait maintenant presque deux ans, et comme les choses avaient changées depuis… Elle était toujours aussi belle, bien sûr, peut-être même encore plus, mais on apprécie différemment une beauté qu'on possède et une beauté qu'on convoite de loin.

« Personne ne se rit de Dieu quand il se retrouve en face à face avec le bout d'une baguette », se souvenait-il à nouveau l'entendre dire, ce qui le fit sourire un peu, parce qu'évidemment, Lily avait raison. Lily avait généralement raison. Quand le bout de la baguette de l'ennemi se retrouva pointé entre ses deux yeux, et que sa baguette à lui était inaccessible, il y avait un Dieu. Il y avait un sens et une portée, il y avait une raison de survivre, parce qu'il y avait l'ordre, la vérité, l'importance, et quelque chose au-delà du bout de cette baguette. Il se promit de ne pas oublier de dire un peu plus tard à Lily qu'elle avait eu raison : une telle menace rendait lâche même le scepticisme intellectuel. C'était irrationnel, il supposa, mais ça n'avait pas d'importance. Réaliser tardivement que dieu existait était peut-être une preuve de lâcheté intellectuelle, mais pour l'instant, ça le rendait brave. Lily avait généralement raison.

Il se sentit commencer à sourire alors qu'il attendait le sortilège, le sortilège qui y mettrait fin, ou qui apporterait au moins avec lui douleur et inconscience. Mais rien ne vint. Finalement, l'ennemi ouvrit la bouche, mais aucun sortilège ne fut prononcé.

« Elle ne t'aime pas, aboya-t-il désespérément. Elle ne t'aime pas. »

Apparemment, personne ne se rit de Dieu quand il a perdu un être cher non plus.

James autorisa les mots à le poignarder, sachant qu'ils devaient être vrais. Il autorisa la douleur à le remplir, mais pas à l'assujettir. Il acquiesça. « Peut-être, répondit-il finalement. Mais c'est quelque chose que je devrai gérer par moi-même. »

Brisé par l'apathie de James, le sorcier plus âgé fit rétrécir ses yeux bruns et étira sa bouche de sorte à ce qu'elle ne soit plus qu'une ride serrée. La beauté juvénile qu'il possédait encore un an auparavant s'était évanouie. « Bientôt, tu seras mort », dit-il.

James cligna des paupières. Voilà une pensée bien étrange : être mort bientôt. Il acquiesça une nouvelle fois : « Je t'en prie, répondit-il avec une certaine défiance dans la voix. Je suis en paix. »

Parce qu'enfin, il comprenait ce que cette phrase signifiait.


A/N : Je sais, d'ailleurs, qu'une traduction en français de TLAT existe déjà. J'avais néanmoins envie d'écrire la mienne, à ma manière, avec mon interprétation des mots de Jewels5.

Des bisous les loulous