Disclaimer : Game of Thrones appartient à George R.R Martin, David Benioff et D.B Weiss.
Résumé : Gagner avait une saveur particulière pour Cersei.
Note de l'auteur : Ceci est une réponse au défi d'écriture n°35 de la page Facebook « Bibliothèque de fictions ». Les conditions étaient : cent mots minimum, placer les mots « féroce », « gagner » et « envie », le titre de la vignette doit être « Le roi est mort » .
Le roi est mort
- Le roi est mort, Votre Grâce. Toutes mes condoléances pour votre perte. Les Sept Royaumes pleurent avec vous.
Si une féroce envie de hurler sa joie lui brûlait la gorge, Cersei affecta un air de veuve éplorée. A ses côtés, Lancel ne sembla avoir aucun mal à feindre la dévastation, peut-être se sentait-il coupable d'avoir aidé à prendre une vie, même si cette vie avait fait de la sienne un enfer d'humiliation quotidienne.
- Le roi n'est pas mort. Répondit-elle avec une voix douce mais aux intonations des veuves dignes. La couronne change juste de tête. Mon fils est le roi. Merci de mettre en place le deuil pour mon époux.
- Que faire de la bête, Madame ? Votre mari l'a tuée malgré ses plaies.
- Cuisinez-la et servez-la au repas de ce soir.
Les mines autour d'elle manquèrent de la faire rire. Elle y lisait consternation et surprise.
- Mon époux voudrait que l'on se souvienne de ses exploits de chasse.
On la laissa enfin seule avec son cousin. Voyant qu'il ne s'était pas défait de son air endeuillé, elle comprit qu'il y avait en effet en lui une part de culpabilité. Elle ne s'en inquiéta pas. Lancel était jeune. Il n'avait jamais rien vu, rien connu, c'était bien normal. Elle lui apprendrait. Et ce qu'elle lui avait promis lui ferait passer le goût de la honte, car la honte était comme la douleur, on ne la ressentait qu'une seule fois. Elle lui caressa doucement la joue, avec un sourire tendre, pour entretenir l'illusion.
- Tu as bon cœur, Lancel. C'est une bonne chose. Mais tu n'as pas à avoir honte. Ou peur. Tu as fait ce qu'il faut. Et je te protège, je n'ai qu'une parole, tu le sais bien.
Il acquiesça timidement.
- Je n'oublie pas que je t'ai promis une soirée spéciale.
- Il n'y en a pas besoin.
- Pardon ?
Quelle mouche l'avait piqué ? Que lui chantait-il là ?
- Je ne veux rien. Je ne mérite rien. J'ai juste obéi. Et puis, si jamais quelqu'un nous trouvait... Non, franchement, je ne veux rien.
- Encore une preuve de ton bon cœur, mon cousin. Cela me touche que tu t'inquiètes pour ma réputation. Tu n'as pas à te soucier de tout cela, je prends les choses en main. Tu le sais pourtant, que tu ne crains rien, que je ne crains rien ? Et puis, une promesse est une promesse et une Lannister paye toujours ses dettes. Une dette bien douce dans ton cas.
Elle embrassa ses lèvres chastement en pressant son corps contre le sien. Cela était amplement suffisant pour un adolescent qui ne connaissait rien des émois de la chair, cela le ferait patienter et surtout ne plus sortir d'âneries pareilles.
- A ce soir, mon tendre cœur. Lui chuchota-t-elle
Une fois seule, elle se servit un verre de vin alors qu'on l'habillait d'une robe noire. Ses servantes crurent qu'elle se donnait du courage alors que le veuvage lui tombait dessus, comme un couperet mettant un terme à sa vie de femme. Les mignonnes petite sottes. Sa vie de femme était à son apogé seule ombre au tableau pour elle, c'était que le coït pour fêter la victoire sur son bouffon de mari serait avec un ersatz de Jaime et non Jaime lui-même. Pour autant, le goût de ce succès n'était en rien altéré.
Gagner avait le goût du vin, du sanglier rôti et du sperme qu'elle allait déguster ce soir-là.
FIN
