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- « Ron, je suis… touchée de tes sentiments pour moi, mais je… je sors déjà avec quelqu'un depuis quelque temps et, je l'aime.
- Qui ? Est-ce-que je le connais ?
- Je ne crois pas que…
- Je t'en prie, je suis plus un gamin.
- C'est Harry. »
A cet instant son cœur s'est brisé. Il lui a semblé qu'elle lui arrachait avec un sourire. Les vacances ont commencé, il est resté cloîtré dans sa chambre, seul, plongée dans les ténèbres. Sa famille, en particulier sa mère, s'inquiétait pour lui. Ils essayaient de le raisonner sans y parvenir. Un jour, sa mère entra et dit :
- « Ron, il va falloir te remuer. Fleur nous rendra visite avec sa cousine. Cette jeune fille va passer les vacances ici. Je compte sur toi pour l'accueillir puisque ta sœur ne revient que dans un mois. Tu lui feras visiter l'Angleterre. »
L'idée de rester cloîtré au plus profond de sa tanière lui parut d'abord bien plus séduisante. Mais le ton sans appel de sa mère eut raison de sa réserve. Il trouva dans cette occasion un espoir de se remettre doucement en mouvement. Une amie pourrait lui faire du bien, ou au moins lui donner l'espoir de sortir de ce marasme.
Sa première résolution est de prendre une douche. Et pendant les deux jours qui suivent, il fait de son mieux pour s'occuper. Il rangea sa chambre, prépara le lit de la nouvelle arrivante, et prit même le temps de jouer aux échecs avec ses frères.
Le jour de l'arrivée de la jeune femme, la famille est rassemblée dans le salon pour les accueillir. Ce sont d'abord Fleur et Bill qui arrivent : ils expliquent qu'ils sont passés voir Fred et George, les jumeaux, et que l'un d'eux devait débiter des poèmes sur la place publique suite à l'un de leur pari. Sa cousine trouvant cela fort amusant avait désiré assister à toute la représentation. Cela les fit rires, sauf Ron dont le manque de réaction est suivi par un regard offusqué de sa mère. Il comprend qu'il sera obligé à la courtoisie et ce d'autant plus qu'ils ont une invitée.
- « Son père a un poste important. Il travaille dans le ministère et en lien avec le monde de la finance, notamment les liaisons entre Royaume-Uni et France. Alors ma cousine a voulu découvrir le pays, pendant les vacances elle se sent souvent seule. » Explique Fleur.
Quelques secondes plus tard la jeune fille entre. J'ai un grand sourire aux lèvres et l'un des jumeaux à chaque bras. À la vue de ma cousine, je me jette dans ses bras pour la saluer. Ron est surpris de ce caractère impulsif. Alors qu'il observe la situation de son siège, je me tourne vers toute la famille :
- « Pardon, je manque à tous mes devoirs. Je m'appelle Adélaïde, je suis enchantée de vous rencontrer. »
Il la déteste, il déteste son visage calme et doux, ses yeux sombres et profonds, il déteste le pouvoir de fascination qu'elle vient d'acquérir sur lui. Il doit s'obliger à tourner la tête pour ne pas paraître impoli à la fixer ainsi. Il déteste les regards chauds que lui lancent les membres de sa famille, il déteste l'enthousiasme qu'elle suscite. Il déteste aussi ses airs de fille parfaite. Alors que nous prenons le thé, tout le monde est ravi. J'offre des cadeaux de France aux parents, et leur montre des images, en leur parlant de mon pays.
- « Je monte dans ma chambre. » finit par lâcher Ron, n'y tenant plus.
Allongé sur son lit, à regarder par la fenêtre, il entend ses frères s'en aller, puis Fleur me dire au revoir. Il lit une revue sportive quand on l'appelle pour manger. Il ne fait pas d'effort particulier pour me parler pendant le repas puis retourne dans sa chambre. Au moment de se coucher, sa mère va discuter avec lui.
- « Ron, pourrais-tu faire un effort demain ? Passe du temps avec Adélaïde, apprends à la connaître. Je suis sûre que tu ne seras pas déçu. Elle est très gentille.
- Maman, c'est une petite peste bourgeoise qui a tout pour elle. Elle est belle, intelligente et riche. Pourquoi perdrait-elle son temps à parler avec un garçon taciturne tel que moi ?
- Tu pourrais être surpris. Essaie au moins. Fais un petit effort. » Elle répond gênée.
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