Disclaimer : Warius, Albator, appartiennent à leur créateur, M. Leiji Matsumoto
Les autres sont à moi
1.
Au saut du lit, Alérian avait passé son plus agréable moment de la journée, sous la douche. Ensuite il avait revêtu son uniforme, donnant un ultime coup de brosse à sa crinière d'acajou où tranchait la mèche blanche à hauteur de sa tempe gauche.
Quittant son appartement, il s'était rendu au Mess des Officiers pour y prendre son petit déjeuner.
Au saut du lit, Synovale Niks s'était plongée dans un long bain chaud, moussant, parfumé, qui l'avait autant détendue qu'il avait assoupli sa peau très pâle. Elle avait ensuite fait appel à l'une des masseuses du bord pour la huiler, la pétrir, la rafraîchir, la talquer. La jeune femme avait alors passé son uniforme : courtes bottes, collants immaculés, tunique rose, nouant avec soin le foulard à son cou. Après s'être soigneusement maquillée, humectée d'eau aux doux effluves, elle avait passé le fer à lisser à sa chevelure vert pâle et à la longue mèche glissant le long de sa joue droite. Elle avait encore vérifié la perfection de ses ongles vernis sous ses gants blancs qu'elle enfila.
Quittant son appartement, elle s'était rendue au Mess des Officiers pour y prendre son petit déjeuner.
A l'entrée de Synovale au Mess, Alérian se leva poliment, un Mécanoïde cuistot lui tirant son fauteuil. La jeune femme passant commande de son petit déjeuner, en plus du choix des buffets chauds et froids, Alérian continua de faire défiler sur son ordinateur de poche le listing des événements, ou non-événements, de la nuit.
Synovale recevant thé léger, pile de pancakes, portions d'œufs et légumes, il sourit.
- Vous avez réclamé quasiment un kilo de préparations végétariennes, je me demande bien, après tous ces mois, où vous mettez tout cela ! ?
- Je pourrais vous retourner la question, commandant : vous ingurgitez une fois et demie la ration normale de calories conseillée pour un organisme !
- J'ai un excellent métabolisme. Tout comme vous, cela semble une évidence, gloussa Alérian en se jetant sur son énorme assiette de viandes grillées très épicées.
Le jeune homme eut un petit rire.
- Plus que quatre petits déjeunes, puis trois semaines d'escale. Vous partez toujours vers la section marina de la station spatiale d'Obri ?
- Oui. Et vous, vous serez aux niveaux casino avec les vôtres ?
De la tête, Alérian approuva.
- Mon épouse me rejoint effectivement, avec Alden. Cette section des jeux conviendra parfaitement à notre fils où il pourra s'éclater un maximum !
- Je vous souhaite déjà une excellente escale, commandant !
- Merci, lieutenante Niks. A vous aussi. Mais nous avons quatre jours plein de navigation et nous ne pouvons relâcher un instant notre attention ! Je finis mon repas et je vous attends sur la passerelle !
- A vos ordres, commandant.
Alérian finit sa coupe de fruits frais, vida son mug de café et quitta le Mess.
« Hâte de cette troisième escale prolongée… Vos sollicitudes demeurent vraiment pesantes, Niks ! Même Oshryn ne s'est jamais montré aussi prévenant… Lui avait ses raisons, que je n'ignorais pas un instant. Mais vous, Niks, que me voulez-vous, je ne comprends pas ? Enfin, si bien sûr, je ne suis pas tombé de la dernière pluie, mais depuis le premier jour il me semble avoir été clair quant à ma fidélité à ma femme et à la famille que nous continuons de fonder ! ».
Les portes de la passerelle s'ouvrant, Alérian entendit distraitement l'annonce coutumière.
- Commandant sur la passerelle !
« Oshryn, je ne pensais pas le réaliser un jour, mais tu me manques ! ».
Le jeune homme à la crinière d'acajou prit place dans son fauteuil sur l'aire surélevée.
- Contournons l'épave de l'observatoire, nous n'avons rien à y faire. Cap sur son remplaçant, l'observatoire Ki. Je m'y rendrai le temps de l'échange des rapports. Ensuite, pleine puissance et droit vers la station spatiale Obri de notre escale, nous en avons tous grand besoin !
- Aucun changement ? glissa Rahog, l'ordinateur central.
- Pas le moindre. Dans quatre jours, nous serons sur le lieu de nos vacances !
Sans surprise, Alérian put presque deviner les cris de joie et les applaudissements au sein de son Destroyer.
Lui-même esquissa un tendre sourire.
« J'arrive, Danéïre ! Nous avons trois semaines rien qu'à nous ! ».
- A vos ordres, marmonna Synovale en le frôlant avant de rejoindre sa propre console, prenant ses heures de service.
