Auteur : SolitaireXL

Traductrice : Hermi-kô


La Chambre *Intruse*


Cela faisait du bien de pouvoir enfin prendre une douche chaude après plusieurs semaines passées sur la route. Mamori marcha jusqu'à sa valise posée sur le lit et en sortit un débardeur en coton et une culotte assortie pour dormir avec. Elle jeta un coup d'œil à Suzuna qui dormait du sommeil du juste dans le lit d'à côté alors qu'elle enlevait la serviette qu'elle avait enroulé autour de ses cheveux et commençait à les sécher. Elle décida de ne pas les sécher au sèche-cheveux afin de ne pas déranger Suzuna dans son sommeil. Au lieu de ça, elle se peigna les cheveux jusqu'à ce qu'elle soit satisfaite du résultat. Puis elle s'habilla prestement pour se mettre au lit.

Alors qu'elle appliquait sur sa peau sa lotion favorite, elle se demanda si tout le monde allait bien. Elle savait que le trek de 2000 kilomètres avait été une rude épreuve pour eux tous, et elle espérait que ça aurait servi à quelque chose une fois qu'ils rentreront au Japon. Son regard se posa sur les doubles des clés qu'elle avait posé sur la commode et se dit que ce serait bien si elle passait voir tout le monde avant de se coucher. Après tout, c'était elle la manager de l'équipe.

Elle avait demandé à tout le monde de lui donner le double de leur clé lorsqu'ils étaient arrivés et avait écrit sur chaque le numéro de chambre afin de savoir où était qui. Soit tout le monde trouvait que c'était une bonne idée soit ils étaient bien trop fatigués pour râler. Elle décida que de jeter un dernier coup d'œil ne ferait de mal à personne. Aussi enfila-t-elle son peignoir en tissu éponge et mit-elle ses pantoufles avant de prendre les clés et de sortir de sa chambre.

Ce ne fut qu'en arrivant à la dernière chambre, celle d'Hiruma, qu'elle s'arrêta un instant et se demanda si elle devait rebrousser chemin. Tout le monde, même Doburoku-sensei, était bordé sereinement dans leur lit, dormant à poings fermés. Elle ne savait pas si Hiruma était encore debout à réfléchir à une tactique et s'il apprécierait qu'elle vienne le déranger. Elle était un peu inquiète aussi alors elle ouvrit la porte et passa la tête par l'embrasure.

Mamori ne put pas s'empêcher de sourire en le voyant affalé sur son lit à dormir en tenant toujours serré l'arme qu'il avait utilisé pour embêter Monta et Yukimitsu pendant la Marche de la Mort. Il n'avait pas eu suffisamment de force pour enlever ses chaussures avant de s'endormir, se dit-elle en se rapprochant sur la pointe des pieds du bord du lit. Elle baissa les yeux et vit Cerberus dormir profondément dans le coin, et se demanda si ce serait une bonne idée que d'enlever ses chaussures à Hiruma.

Ne voulant pas le réveiller, lui ou Cerberus, elle se décida plutôt de satisfaire sa curiosité et de regarder son visage endormi. Elle se rapprocha de sa tête qui n'était même pas sur l'oreiller et vit un visage si calme et serein elle eut l'impression de voir un noble elfique et non pas celui qu'on disait être un démon. Mamori décida de lui prendre son arme pour la poser quelque part. Elle ne pensait pas que c'était une bonne idée pour lui de dormir avec pareil armement.

Elle se pencha et dès qu'elle toucha le flingue, d'un mouvement de pur réflexe elle se retrouva bloquée sous un Hiruma à moitié endormi.

"H-Hiruma-kun," dit-elle le souffle coupé, ses poignets s'enfonçant dans le matelas au-dessus de sa tête alors qu'il la retenait. Son peignoir s'entrouvrit, leurs jambes s'emmêlèrent alors qu'il arborait une posture menaçante. Il cligna plusieurs fois des yeux pour se réveiller, ne sachant pas trop non plus ce qu'il se passait.

"Foutue manager ?" Alors que ses yeux s'habituaient à l'obscurité ambiante, elle reconnut la silhouette terrifiée sous lui et lui lâcha les poignets. Il descendit d'elle pour qu'elle puisse respirer plus confortablement et se masser les poignets.

"Qu'est-ce que tu foutais," dit-il en se levant du lit et en allant à la commode où il posa son flingue.

"Je suis venue voir comment tu allais. Je pensais ranger ton arme pendant que tu dormais."

"Toujours la putain d'mère poule, hein." Il sourit d'un air caustique sans se retourner.

"Je ne savais pas que tu allais réagir de manière aussi violente," elle passa à l'autre poignet.

"Je t'ai fait mal ?" Son expression s'assombrit quelque peu alors qu'il la regardait assise sur son lit.

"Ça va."

"Non, ça ne va pas. Laisse-moi voir," il s'agenouilla devant elle alors qu'elle restait assise et prit délicatement ses poignets entre ses mains.

Elle lui sourit timidement tandis qu'il regardait ses poignets sous toutes les coutures. "Tu vois, ce n'est rien. Pas de bleus, par de marques," dit-elle en retirant ses mains. Il leva les yeux sur elle, leurs regards se croisant un instant fugace avant qu'elle ne baisse les yeux sur ses mains posées sur ses genoux.

"Tu as raison," il se leva et se tourna vers la salle de bain. "Je vais prendre une douche. Va te coucher."

"Oh oui. Bien sûr. Bonne nuit," elle se leva subitement. Peut-être trop subitement, parce que tout le sang lui monta à la tête et elle se sentit bizarre. Si seulement elle pouvait se tenir à quelque chose un instant, mais tout ce qu'elle avait devant elle c'était de l'air, et ses jambes étaient du coton sous elle.

Elle tendit les mains et alors qu'elle était sur le point de se casser la figure ses paumes entrèrent un contact avec quelque chose de dur et de doux. Elle se retrouva nez à nez avec le torse d'Hiruma et sentit le rouge lui monter aux joues. Elle fit de son mieux pour concentrer son attention sur ses mains et non pas sur les muscles impressionnants sous le maillot.

Le temps sembla se figer sur place alors qu'elle rassemblait ses pensées et ce qui lui sembla un éternité pour retrouver sa voix n'était en fait qu'une poignée de secondes. Ses mains à lui étaient sur ses épaules à elle pour la retenir et elle eut du mal à retrouver la force dans ses jambes pour se tenir droite.

"Ça ira, merci. Je vais bien. Juste un peu fatiguée, et je me suis levée bien trop vite," dit-elle en essayant de rire pour le rassurer, prenant le ton le plus anodin possible même si elle se sentait différente. Pourquoi avait-il une odeur si virile, si masculine ? Pourquoi avait-il l'air si fort, si confiant ? Elle rassembla tout son courage pour plonger les yeux dans les siens afin de le convaincre que tout allait bien.

Ses lèvres fondirent sur les siennes. Qu'importe la protestation qu'elle avait préparé cette dernière se trouva vite oubliée alors qu'elle sentit ses mains glisser de ses épaules à sa taille. Ses mains à elle agissaient toutes seules alors qu'elles remontaient son maillot pour se pendre à son encolure. Elle se sentit se presser contre lui, et leur baiser s'approfondit, leurs lèvres s'écartant et leurs langues se mêlant ensemble.

Ils tombèrent à la renverse sur le lit, sa main à lui glissant sous son débardeur à elle, et appuyant sur la peau douce de son ventre plat. Il déposa une piste de baisers affamés le long de son cou et de sa clavicule. Elle sentit son corps s'arquer contre lui et ses mains descendirent dans le creux de son dos. Il prit dans sa main son sein nu et elle retint son souffle. Elle tira sur son maillot pour le sortir de son jean et pouvoir glisser ses mains sur son dos nu, sentant chaque muscle sous la peau réagir à son toucher, tandis qu'il revenait prendre sauvagement possession de ses lèvres. Quand il passa son pouce calleux sur son téton durci de plaisir, un petit gémissement s'échappa de ses lèvres à elle qui les surprit tous deux.

Puis l'atmosphère changea. Il s'immobilisa et sans la regarder directement roula loin d'elle. Il grommela une injure dans sa barbe alors qu'elle regardait le plafond, le souffle court et éberluée. Elle sentit un mouvement sur le lit et regarda pour le voir se diriger vers la salle de bain.

"Retourne dans ta putain d'chambre, foutue manager," grogna-t-il avant de fermer violemment la porte derrière lui.

Mamori s'assit sur son lit confuse et encore sous le choc. Hiruma l'avait embrassé ? Elle lui avait rendu son baiser ? Ils avaient été en train de faire quelque chose sur son lit ? Elle entendit l'eau de la douche et essaya de reprendre son souffle alors qu'elle touchait ses lèvres de ses doigts. Le souvenir de ses baisers, le souvenir de son contact, persistaient encore sur tout son corps avec une intensité troublante.