Cours. Plus vite. Il va te rattraper et alors tout s'arrêtera. Tu ne pourras plus te cacher. Ferme les yeux, Le voir t'empêcherais de croire que tout vas bien. Souris et fais ce qu'Elle veut que tu fasses. Contente toi de son amour à elle, à défaut du d'avoir le Sien.
Lui et Elle. Lui que tu aimes et que tu fais semblant d'haïr, et Elle que tu hais et fais semblant d'aimer.
Alors cours. Si Il te rattrape, tu ne pourras plus le Lui cacher. Cours, tu n'es pas prêt à ça. A affronter son regard. Déception. Amour peut-être. Ce serait le plus dur. Mais Il ne faut plus penser à ça. Tourne lui le dos. Cours. Ne pense plus à ça . Amour, fraternité, complicité. Tout ça est mort au moment même où le Choixpeaux a hurlé "GRYFFONDOR" . Est-ce qu'il a pensé a toi le Choixpeaux lorsqu'il a hurlé ce mot ? Est-ce qu'il a pensé que ça déterminerait Sa vie ?
Cours, tu dois lui échapper. Peut-être parfois tu as envie de ne plus le fuir, alors, si tu en avais le courage, tu le prendrais dans les bras et tu lui raconterais tout. Tout. E seigneur des ténébres, L'horcrux? Et peut-être ferait il comme quand tu était enfant, il te serrerait dans ses bras et te dirais "C'est fini, Reg, c'est fini...'
Mais tu es lâche. Alors tu cours. Plus vite, plus loin. Tu sens tes poumons en feu et ça te fait du bien. Tes enjambées se font plus grandes, plus légères. Tu essayes d'oublier. De fuire. Tout plutôt que d'assumer devant Lui tes erreurs. Tu n'as pas Son courage. Tu es un Serpentard. Une identité tantôt haï, tantôt chérie. Mais n'oublie pas, Regulus,tu es un Serpentard. Lâche, sûrement. Mais rusé aussi. Tu n'as pas besoin d'être lui pour tenter de réparer tes te battras. En Serpentard.
Peut-être est-ce seulement de belles paroles, la main jetée en l'air de celui qui se noit, la cri d'agonie de celui qui va sombrer dans les ténèbres.
Mais tu vas le faire.
C'est tout.
Tu vas le faire.
Alors, sur l'ilôt de ce lac, les inferis venant à toi, tu penses à Lui. Tu espères qu'Il saura ce que tu a fait. Qu'Il comprenne peut-être. Ce sont les derniers pas de ta course, Reg'. Adossé à un rocher, tu souris en voyant un inferi édenté s'approcher de toi. La délivrance de la douleur par la mort. "A plus tard, Sirius." tu dis de ta voix rendue râpeuse par la douleur. Tu achèves simplement :"On se retrouve là-bas."
L'inferi s'est encore approché, sa tête humanoïde percée par deux trous, là où devrait se trouver les yeux. "Achève moi" implores tu à la créature.
Pathétique.
Misérable.
Comme le reste de ta vie.
Tu peux t'arrêter de courir, Regulus.
