Rating : ...M, il me semble. Un peu de mal avec ces machins
Note : Prologue bien angsty mais, pas trop dans l'esprit du reste de la fic ! Quoique. Essayez donc d'identifier les deux personnages tiens ! (pas si dur que ça). L'idée de cette fic me plaît beaucoup, le chapitre 1 ne tardera donc pas trop 3 En espérant que ça vous plaira !
Le martèlement de la pluie sur les vitres soulignait le silence qui régnait à présent dans la pièce. Plus de musique, plus de cris, plus rien.
Il la tenait, la berçant avec lenteur. Sa respiration vacillante soulevant à peine sa poitrine. Il fut soudain pris de frissons, au point qu'il dut la lâcher. Il sembla alors sortir d'un songe et, en murmurant quelques mots, la repoussa le plus loin possible de lui, ses mains tremblantes ne lui permettant pas de la porter jusqu'à la couche, que l'on devinait dans un recoin. Il tenta vainement de se mettre debout mais ses jambes se dérobèrent immédiatement sous lui. Son souffle devint saccadé.
Il devait l'atteindre. Il devait l'atteindre à tout prix ou il deviendrait véritablement fou. Il avait passé sa vie à l'attendre et voilà que… Oh gott, faites que cela ne disparaisse pas ! Pas ça aussi ! C'était…oui, c'était son chef d'œuvre qui venait de lui apparaître… ! Enfin, l'Inspiration, elle… Toutes ces notes….
Il réussit enfin à avancer, avec l'impression que l'air s'échappait de sa poitrine à chaque pas. Il se laissa tomber avec une énergie désespérée. Il y était. C'était là. Sa consécration. Juste sous ses yeux. Juste sous ses doigts. Il souleva avec précaution le couvercle de bois luisant. La blancheur des touches lui fit presque mal aux yeux. Il caressa l'ivoire pâle, sa main tremblant encore… C'était de la même blancheur que… Non, il ne fallait pas y penser, pas maintenant. Se laisser guider par ce que lui dictait sa tête, ne plus penser à rien, et surtout pas à ça. Oublier le reste et jouer. Ses longs doigts glissaient sur les touches sans hésitation… Il ferma les yeux. Elles étaient toutes là, en rang… Ces demoiselles noires, bien perchées en équilibre sur leurs lignes… Comme un vol d'oiseaux curieux. Elles étaient si proches. Il aurait pu les toucher…
Et les faire chuter.
Tout était silencieux. La pièce était plongée dans une semi-pénombre due à la nuit qui arrivait, les rideaux de velours n'étaient pas tirés pour une fois. La cheminée était éteinte, le parquet de bois usé, jonché de partitions. Et à l'autre bout, le lit défait. Les vêtements jetés à la hâte sur le fauteuil. Les fleurs dans le vase de cristal. La tasse de thé abandonnée sur un coin de table basse. La pluie ne s'arrêtait pas. Les gouttes qui rebondissaient avec violence sur le verre lui donnaient mal à la tête. Il avança lentement la main vers la pile de partitions vierges qui s'accumulaient sur le dessus de son piano. Puis vers la plume et l'encrier. Et, alors que son esprit était tendu vers deux choses complètement différentes (« Vais-je réussir à écrire cette symphonie ? » et « Mon dieu, quand donc cette maudite pluie va-t-elle enfin cesser ? »), une nouvelle interrogation le traversa.
« Quand donc tout ceci avait commencé ? Comment était-ce seulement possible ? »
Oh, non, ce n'était pas vraiment une question. Il savait parfaitement quand et comment tout était arrivé.
Dark, dark, dark. Noooon, Rod ne me frappe pas à coups de pianooo-...Ahem. Chapitre suivant va donc être un petit (long) flash back :D
