Journal d'une esseulée

PROLOGUE

Lundi 19 août 1956

Aujourd'hui, j'ai atteint mes 17 ans, désormais je suis libre de quitter cette maison qui ne m'a jamais apporté que regret et solitude.

Personne ici ne me manquera. Ni cette mère qui a cessé il y a bien longtemps de m'inspirer autre chose qu'une profonde indifférence, ni cette sœur trop différente de moi pour vraiment être appelée ainsi. Et encore moins cet homme prénommé Richard mais que ma mère a toujours espéré me voir appeler papa.

En vérité, le 16 Ashter Groove est plutôt confortable. Je dispose de ma chambre avec ma propre salle de bain et aucune tâche n'ai particulièrement attendue de moi. Jackie, ma mère, entretient un jardin qui enrobe la maison d'un doux parfum de lys.

Félicity, ma sœur, emplie ses parents de fierté. Je dis « ses » car Richard n'est pour moi qu'un étranger qui est parvenu à séduire ma mère. Je me demande toujours ce qui lui a plu chez lui. C'est un parfait moldu dont la seule fantaisie est de côtoyer des sorcières. Lui et ma mère se sont rencontrés lors d'une manifestation contre le nazisme.

Jackie, journaliste à la gazette des sorciers devait écrire un papier, la communauté sorcière était fascinée, voire même horrifiée par ce qui se passait de l'autre côté de la barrière.

Lui, dans un élan de courage que je ne m'explique toujours pas avait rejoint le mouvement. J'avais alors 9 ans. Quelques temps plus tard, ma mère m'annonçait avec un sourire aux coins des lèvres ses fiançailles avec « cet adorable homme qui te donne des bonbons ». Inutile de dire que depuis je n'ai plus jamais touché à une seule friandise. Comment ce pédant pouvait il remplacer mon père ! Ce mage qui m'inspire aujourd'hui encore un immense respect. Certes mon géniteur n'est pas parfait comme tout à chacun ; il est froid, cynique et parfois même carrément méchant mais lui au moins il ne se cache pas derrière des aires avenants. Ce qu'il pense il n'hésite pas à le faire savoir. Malheureusement, dans un monde où l'hypocrisie est reine, son honnêteté n'est pas appréciée à sa juste valeur. Pour des propos malencontreux à l'encontre des nés moldus il a du démissionner de son poste au ministère. En ces temps, le souvenir de Grindelwald était trop présent dans les mémoires pour que l'affaire soit étouffée, d'autant plus quand elle concernait un membre du Magenmagot.

Désormais, il se contente de gérer son patrimoine et vit de ses rentes. Un sort certes non dénué de charme mais bien fade pour un homme habitué à occuper les hautes sphères politiques.

Après ces divagations, je retourne au reflet que me renvoie mon miroir. De taille moyenne, la longue robe que j'arbore ne parvient pourtant pas à cacher mes fines chevilles. Mes longs cheveux d'un noir intense cascadent dans mon dos jusqu'à atteindre le bas de mon fessier. Ma mère voudrai que je les coupe (je le sais, elle m'en a souvent fais la remarque). Moi, dans une pensé somme toute assez puérile je m'obstine à les laisser pousser. Mes yeux fixent maintenant intensément deux billes de mercures : mes pupilles. Je n'aime pas leurs couleurs : ni noir, ni bleu on dirait une sorte de bleu bizzard, rien à voir avec le bleu clair de ceux de Félicity, la seule chose de bien que lui a léguée son père je suppose. Je rajoute un peu de rouge à lèvre, ce qui n'est pas sans accentuer mon teint pâle. Après un dernier regard à mon reflet je me décide à rejoindre ma « famille » pour partager une dernière fête d'anniversaire.

Aujourd'hui, moi, Astore Paltrow ai 17 ans. Aujourd'hui, sonne le glas de mon enfance et ma renaissance en temps qu'adulte………… jamais je ne me suis sentie aussi seule.

Je m'excuse d'avance pour les nombreuses fautes qui doivent encore traîner dans mon texte :S