Titre: Le temps de la réflexion.

Disclaimer: Cette histoire m'appartient mais les personnages et l'univers appartiennent à notre reine J.K Rowling.

Rated: M

Résumé: Passer de bourreau à victime, c'est ce que va expérimenter Draco. Hermione ne sait plus qui elle est, ni ce qu'elle souhaite. Et le sentiment de perdition de ces deux êtres va les pousser à faire des choix. Et bientôt, très bientôt, il ne sera plus question de faire cavalier seul.

Note de l'Auteure: Bonjour tout le monde ! Ça y est on est en octobre et vous ne pouvez pas savoir à quel point je suis heureuse de vous retrouver et puis c'est bientôt Halloween (alias ma fête préférée) ! Avouez, vous ne m'attendiez pas, hein ? Et bien moi non plus à vrai dire. Alors que je vous explique avant que vous ne vous insurgiez et je vous vois derrière votre écran "ouais on a pas encore la suite de TTMS et elle publie encore un autre truc". Qu'est-ce que j'y peux si j'ai le cerveau en ébullition certaines fois ? J'ai eu l'idée de cette histoire il y a un peu près un mois. J'avais toujours eu envie d'écrire autre chose que du UA mais j'avais toujours eu peur de me ramasser et de ne pas suffisamment être fidèle à l'œuvre originale et surtout je ne trouvais pas THE idea.

Finalement, j'ai eu cette idée un peu par hasard, de partir de la fin du septième tome. Donc cette histoire sera une Dramione (parce qu'on ne change pas une équipe qui gagne) et sera une histoire avec des chapitres plus courts ce qui me permettra de publier très régulièrement, au moins une fois par semaine (ça changeee). Je publierai normalement en début de semaine mais j'attends de trouver mon rythme d'écriture et de publication. J'ai déjà toute la trame d'écrite et des chapitres d'avance donc c'est vraiment du sérieux ahaha.

J'avoue je flippe un peu de vous la présenter parce que c'est très différent de ce que je fais d'habitude :/

Je remercie encore une fois Chloé , qui se rend toujours disponible et qui est vraiment un amour 3

On se retrouve en bas !


Le temps de la réflexion

Chapitre 1 : La fuite du Prince des Serpentard

Trois silhouettes encapuchonnées apparaissent au bout d'une large allée. Les premières lueurs du matin venaient tout juste de s'éveiller, baignant la petite bourgade d'une lumière orangée. La rosée ne s'était même pas encore évaporée et pourtant, les deux hommes et la femme qui les accompagnait, marchaient d'un pas décidé en direction d'un immense portail de fer forgé.

Très vite, ils atteignirent ce qui constituait la barrière entre la demeure et le monde extérieur. L'atmosphère était pesante et électrique.

« Ma baguette, Draco » se contenta de murmurer Narcissa Malfoy.

« Je peux lancer le sort » répliqua-t-il dans un reniflement.

« Non, il sera bien plus efficace si je le lance moi-même. Ne discute pas, nous n'avons guère le temps pour ça. »

Sans plus tergiverser, Draco tendit l'objet à sa mère et se mit en retrait avec son père qui semblait à la fois anxieux et déterminé. D'une main experte, Narcissa leva sa baguette et l'agita dans les airs. Le portail s'effaça de lui-même leur permettant d'entrer dans leur domaine.

« Bien, les Aurors sont tous occupés au château. Hâtons-nous » conseilla la maîtresse de maison.

A l'instar de son père, Draco était nerveux et ne cessait de jeter des regards apeurés autour de lui. Le chemin jusqu'à sa porte d'entrée ne lui avait jamais paru aussi long. Toutefois, ceci lui permit de faire quelques observations. Le jardin n'avait pas été entretenu depuis des mois. Les ravissantes fleurs dont sa mère était si fière se mourraient et tout semblait respirer la désolation et l'abandon. La demeure était sombre, bien plus sombre qu'elle ne l'avait été auparavant et perturba d'autant plus ses propriétaires.

Arrivée à l'intérieur du Manoir, Narcissa, qui semblait avoir pris les choses en mains, donna quelques directives, ce qui apparemment agaça son mari.

« Calme tes ardeurs Narcissa, je ne suis pas un vulgaire elfe de maison. »

« Et bien elfe de maison ou pas, il va bien falloir que vous y mettiez du votre. Rassemblez vos affaires. »

« Tu veux dire le peu qu'il nous reste » lui fit remarquer Lucius.

Draco ne pouvait que constater qu'il avait raison. Tous les articles de valeurs et la plupart du mobilier avaient été dilapidés pour la cause du Seigneur des Ténèbres. Il ne leur restait presque plus rien. Ce qu'ils avaient encore en leur possession était bien trop encombrant pour qu'ils puissent l'emporter car c'était le plan. S'en aller.

Ils n'avaient même pas eu besoin de se concerter pour savoir qu'il s'agissait de la chose la plus raisonnable à faire. Parce qu'importe qui l'emporterait, ils savaient que leur vie était en jeu et qu'ils encourraient bien plus si Potter venait à échouer.

Ils finirent par rejoindre l'étage et Draco se rendit directement dans sa chambre, laquelle n'était d'ailleurs plus vraiment sa chambre. Elle avait été investie par différents partisans durant ses moments passés à Poudlard. Elle n'était à présent constituée que d'une commode, une armoire des plus sommaires et d'un lit double.

Le jeune homme s'approcha de la commode et prit le temps de fouiller à l'intérieur. Il allait chercher sa baguette à l'intérieur de sa veste quand il se rappela qu'elle n'était plus en sa possession. Cela faisait pourtant un moment qu'il ne l'avait plus mais ce geste était devenu tellement machinal qu'il le faisait sans même s'en rendre compte.

Il ferma les yeux de rage et rempli sa malle comme un Moldu qui ferait sa valise pour un week-end dans le Sud du pays. Il aurait bien voulu se plaindre et taper du pied mais ils n'avaient pas le temps pour ça. L'issu du combat allait certainement être révélé et il ne voulait pas être encore présent ici lorsque ça sera le cas.

Heureusement, son balai était déjà rapetissé, il n'avait plus beaucoup de vêtements donc le bouclage se fit assez rapidement. Il prit le temps de vérifier s'il avait bien encore une plume, des parchemins et de l'encre et referma sa malle avant de se diriger vers la salle de bain adjacente.

Il tomba presque nez à nez avec son reflet et prit connaissance de son misérable accoutrement. Il manquait des pièces de tissus, ici et là à son costume, dévoré par les flammes du Feudeymon de Goyle. Quelle idée avait-il eu de faire une chose pareille ? Draco savait bien qu'il était loin d'être l'être le plus futé de la planète mais là, il avait dépassé des limites jamais atteintes. Vraiment, quel imbécile. Dire qu'il devait sa vie à la bande des Gryffondors qui n'avaient pas hésité à risquer leurs propres existences juste pour sauver la sienne et celle de Crabbe...

Il continua son inspection. De la suie s'étalait sur son visage. Ses cheveux d'ordinaire blond étaient presque entièrement recouverts de cendres. Il avait une mine à faire peur.

Il avait passé la nuit la plus horrible de sa vie, sa peur s'était tour à tour muée en inquiétude, puis en pure terreur. Il n'avait pas envie de combattre les Mangemorts et encore moins envie d'affronter des camarades de classe- aussi agaçants puissent-ils être. Il avait craint pour sa vie de nombreuses fois, et il craignait encore pour celle-ci. Il avait eu peur pour ses parents, obligés de rester avec le Seigneur des Ténèbres qui aurait pu les tuer au moindre changement d'humeur.

Il avait juste attendu que le temps passe, que les cris s'estompent, que les sorts arrêtent de fuser, que les bruits de pas cessent. Il avait essayé de se raisonner, de se lever, de se dire qu'il avait tout autant sa place dans cette bataille mais à chaque fois qu'il esquissait un mouvement tout son courage s'envolait. Il n'avait de raisons de se battre d'aucun côté et ça, il l'avait réalisé durant les mois qui s'étaient écoulés. Il n'était revenu au château que pour essayer de satisfaire son père.

Tout s'était finalement stoppé au petit matin. Draco était alors sorti de sa cachette et avait pu constater l'attroupement dans la cour. Une escouade de Mangemorts se dirigeait vers Poudlard. Il avait réussi à se glisser entre quelques professeurs et élèves exténués et, malgré qu'il n'ait pas combattu, Draco s'était senti vidé de toute son énergie.

Le Seigneur des Ténèbres avait alors annoncé la mort de Potter et le monde de Draco s'était comme écroulé. Bien sûr en surface son visage était resté digne et impassible, mais dans sa tête tout était parti en fumée. Sa mère lui avait jeté un regard rempli de panique et il avait fini par se diriger vers ses parents, tout en priant pour être en train de rêver.

Il avait perçu les regards sur lui, remplis de haine et de dégout. Pour la première fois de sa vie, Draco s'était senti misérable.

Il n'avait jamais aimé Potter, il avait même souhaité sa mort à plusieurs reprises. Il aurait presque voulu en être l'auteur. Mais le voir allonger dans les bras de ce gros balourd d'Hagrid - qui n'arrivait pas à contenir ses larmes - non, il ne pouvait pas dire que c'était cette fin qu'il avait désiré.

Et pendant tout le discours qu'avait pu faire le Seigneur des Ténèbres, Draco n'avait pensé qu'au funeste destin qui attendait sa famille. Il les voyait tous déjà, à la solde du Seigneur, obligés d'être traités comme de la vermine pendant le reste de leurs jours. Ce n'est pas ce qu'il souhaitait pour lui et sa famille. Ils méritaient beaucoup mieux que ça. Malgré ce que pouvait penser les autres.

Alors qu'il sombrait peu à peu dans une sorte de terrible résignation, contre toute attente, Potter avait fini par ressusciter. Encore une fois. Comme si c'était le signal qu'elle attendait Narcissa avait attrapé la main de son fils et s'était dirigée vers la sortie, sans se retourner. Suite au réveil de Potter, Draco avait pu constater le nombre de lâches qui entouraient les rangs du Seigneur des Ténèbres. La plupart avait transplané dans la minute qui avait suivi.

« Draco, nous partons » lui signala Lucius en entrant dans la salle de bain.

Le blond sortit de sa rêverie et acquiesça avant de le suivre dans le couloir froid et sombre, sa malle à la main. Il allait dire adieu à ce qui s'était le plus rapproché d'un foyer à ses yeux.

Lucius avait été le plus touché par la perte de ses biens; plusieurs œuvres d'art avaient été vendus, dont des portraits qui avaient appartenu à leur famille depuis des générations. Draco se rappelait encore de ses semaines passées à déambuler dans les couloirs du Manoir, à apprendre le nom de tous ses ancêtres.

Il se rappelait de la brûlure sur le plafond du salon, brûlure qu'il avait provoqué quand il avait voulu réaliser une de ses premières potions. Suite à cela, Narcissa lui avait donné une pièce, prévue juste à cet effet. Il se rappelait de ses vols à travers le domaine. Aujourd'hui, il ne savait même plus à quand remontait son dernier vol en solitaire. C'était pourtant ce qu'il préférait à l'époque, mais tout avait un peu perdu de sa saveur depuis plus d'un an. Depuis cette fameuse soirée en haut de la Tour d'Astronomie.

En réalité, tout avait basculé lorsqu'on lui avait confié cette mission suicide. Il avait d'abord été extrêmement honoré et à l'époque, il était sûr de ne pas faillir à sa tâche. Il n'avait pas réalisé qu'il était bien plus compliqué que ça de tuer un homme de sang-froid. Le dernier regard d'Albus Dumbledore resterait à vie gravé dans sa mémoire. Le sort de la mort et cette lumière verte si caractéristique, hanterait ses cauchemars pour toujours. Cependant, Il savait qu'il devait sa vie à Severus Rogue et pour cela, il lui en serait à jamais reconnaissant.

Faire entrer les Mangemorts dans l'enceinte du château n'avait pas été une mince affaire, et il avait failli baisser les bras plus d'une dizaine de fois. Mais c'était quelque chose qu'il ne pouvait se permettre de faire.

Il ne regrettait pas leur départ précipité. C'était la meilleure chose à faire. La meilleure chose à faire pour leur famille, leur équilibre, leur sécurité. Tout finirait par s'arranger, il essayait de s'en convaincre, tout en nageant dans le doute. Il aurait voulu pouvoir lire dans l'avenir, ses quelques cours de divination avec cette vieille folle de Trelawney n'ayant pas été un franc succès, il doutait fort de ses talents dans cet art.

« Narcissa que fais-tu ? » l'appela Lucius.

« Une minute… Je cherche… Ah, je l'ai retrouvé. Allons-y » leur dit-elle en apparaissant dans le couloir. « Windgardium Leviosa. »

D'un autre geste expert, elle fit l'éviter leurs bagages et ils se dirigèrent vers le hall. Tous ensemble.

« J'ai hâte d'avoir à nouveau une baguette » marmonna Draco.

« Sois déjà heureux d'être encore en vie, Draco » siffla Narcissa.

Le jeune homme n'ajouta rien de plus, il savait qu'il était chanceux. Le Seigneur des Ténèbres aurait bien pu le tuer après son échec sur la Tour d'Astronomie. Il aurait pu tous les assassiner après la visite de Potter au Manoir. Il aurait pu les tuer une bonne douzaine de fois et il n'en avait rien fait, se contentant d'être clément avec eux car ils étaient une famille d'illustres Sang-Pur. Une famille d'illustres Sang-Pur qui allait devoir se terrer comme des rats.

Draco ne doutait pas qu'on les verrait, eux aussi, comme des lâches, mais il ne voyait pas les choses de cette façon. Rien à part la mort ne les attendait là-bas et Narcissa ne laisserait jamais cela arriver. Sa tante était restée, bien évidemment, mais il ne pouvait en être autrement. Dérangée et assoiffée de sang comme elle l'était. La pire punition pour elle aurait été qu'on l'éloigne de son cher maître.

Ils retraversèrent le hall d'entrée, en silence. Draco ne savait même pas où est-ce qu'ils allaient.

« Où allons-nous ? » demanda-t-il après quelques mètres parcourus.

« Tu le verras bien assez tôt » lui expliqua Lucius.

Draco scruta tour à tour sa mère et son père. Ils n'avaient pas fière allure, les bals et les réceptions semblaient bien loin...

« Attendez ! » les stoppa-t-il soudain.

« Nous n'avons pas le temps... »

« Une minute » leur réclama-t-il.

Draco se retourna alors vers le Manoir et essaya de graver ce souvenir au fond de sa rétine. Le jeune homme ne savait pas quand est-ce qu'ils reviendraient. Ils ne savaient même pas s'ils reviendraient un jour. Comprenant ce qu'il faisait, ses parents l'imitèrent, et c'est ainsi qu'ils se retrouvèrent face à leur destin.

Rien de plus difficile et de plus exténuant que d'être un Malfoy. Une famille illustre, plus crainte que respectée et plus haït qu'adorée. Et on ne choisissait pas sa famille, il fallait s'en accommoder. S'accommoder, de son passé, de ses croyances, de ses rituels.

Le prince des Serpentard s'en accommodait. La peur laissa finalement place à la détermination et après quelques secondes, il décida qu'il était temps de partir ou plutôt, de fuir.


Voilà c'est tout pour aujourd'hui ! Je publierai la suite trèèès vite, n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé et à m'encourager. Je sais que je suis pas novice sur FF mais un petit commentaire ne fait pas de mal (sauf si il est très très méchant).

Donc dans ce chapitre on a la vision de Draco suite à la bataille de Poudlard. Enfin on a en tout cas MA version de ce qu'a pu possiblement vivre Draco lors de cette bataille. En ce qui concerne la fuite des Malfoy. Je m'explique. Pour cette histoire je suis partie de la scène du film et pas du livre parce que j'ai toujours trouvé la fuite des Malfoy plus "fidèle" à leur vécu commun. Je vois mal les Malfoy se prendre dans les bras dans la Grande Salle, je suis désolée. Et vous comprendrez mieux l'utilité de cette "désertion" dans le chapitre suivant.

A bientôt,

Flow 01