-1Les Thébains

Ils se mirent en route chacun de leur côté pour rallier la ville de Thèbes en Grèce. En ces temps anciens les nouvelles allaient vite, portées par le vent et le chant des hommes. Les mélopées vantaient les exploits des plus grands guerriers du monde civilisé, le bataillon sacré. Formé de 300 guerriers d'élites, repartis en 150 binômes solidaires jusqu'à la mort, invaincus depuis des siècles. Ils s'étaient illustrés dans toutes les grandes batailles contre les Perses et contre les Mèdes. Ils ne défendaient pas que leur ville, ils défendaient un monde, une culture qui avait pris les chemins du logo à la recherche du logos, du savoir suprême. Ils défendaient un idéal et un secret. Celui de l'Être.

L'écho de leurs exploits se faisait entendre aux confins des mondes connus et plus loin encore. Des jeunes guerriers se laissaient bercer par les histoires merveilleuses de ces surhommes à la beauté merveilleuse, au courage sans limité et la force sans égale. Ils rêvaient d'intégrer ce corps d'élite, plus noble que tous les honneurs terrestres, qui en ferait des demi-dieux et apporteraient la gloire sur leur peuples. Certains prirent la décision d'aller joindre ces hommes, d'éprouver leur bravoure. Dans le silence d'un feu qui s'éteint des destins se tissaient.

Le prince Duo chevauchaient sur son destrier noir comme la nuit. C'était un prince de Scythe, un peuple libre comme le vent qui vivait dans les immenses espaces des steppes de l'est. Les hommes de ce peuple portaient les cheveux très longs, et des tatouages sur leurs corps, des signes mystérieux que seuls les sages déchiffraient. La légende avait retenu ce côté de leur allure et les avait pris pour des femmes. On les avait appelé les amazones. Il est vrai qu'ils avaient indifféremment des hommes ou des femmes comme compagnons et que leur roi légendaire, Hyppolite, avait séduit le héros grec Hercule. Fils cadet de la famille, ce n'est pas lui mais son frère Solo qui prendrait le pouvoir. Aimant son frère, ne voulant pas favoriser des clans et avide de nouvelles aventures, il avait décider de ce rendre dans cette cité mythique. Il y apprendrait les plus grandes techniques de combat et deviendrait un guerrier sacré.

Il chevauchait, sur de lui, portant dans le dos l'arme étrange des scythes. Semblable à une faux, tout aussi aiguisée mais avec une répartition du poids un peu différente. Un lien en cuir la reliait au poignet. Un guerrier scythe préférait mourir que de laisser son arme. Dès son plus jeune âge on lui enseignait son maniement, que ce soit sur terre ou à cheval. C'était la force des scythes, le combat à cheval. Il parcouru la steppe aux rivages incertains ivre de liberté.

La nuit sous la voûte étoilée il pensait aux siens, les vivants et les morts. Ils le regardaient de là haut, sa mère qu'il n'avait pas connue. Il rêvait d'aventures… Là bas où des hommes vivaient dans des tentes de pierres dont-ils ne s'éloignaient jamais, comme des arbres dans leur forêt… des forêt d'hommes…

Il arriva dans les premiers villages qui étaient en fait des caravansérails où se croisaient des marchands venus de tous les horizons. Ils le regardaient quand il passait. Tout le monde avait entendu parler des guerriers de scythe mais peu en avait vu. Ils préféraient rester dans les steppes et se contentaient d'échanger de temps en temps les produits de leurs troupeaux contre des métaux. Et bien sur il y avait leurs pierres précieuses. Les mines secrètes qu'aucun de scythe ne pouvait dévoiler l'emplacement sous peine de mort… Le prince portait un collier incrusté de diamants, de saphir et d'émeraudes. Au milieu une énorme pierre violette brillait d'une lumière inquiétante. Les regards se faisaient avides mais peu risquerait à se frotter à ces guerriers aussi imprévisibles que sanglants. La mort, ou pire la déportation dans les mines guettaient ceux qui essayaient de les voler… La beauté du jeune homme n'était pas étrangère à la curiosité des hommes et des femmes.

Un homme devant une tente en pierre et en bois interpella le garçon.

- jeune scythe, mon auberge est accueillante et l'on y mange bien, pourquoi n'y passerais tu pas la nuit, nous nous occuperons de ton cheval !

Duo qui était curieux de nature et qui avait dormi depuis plusieurs nuits dehors se laissa tenté. Il observa avec curiosité le fonctionnement de la tente de pierre. Il aima particulièrement les gâteaux qui étaient si rares chez lui. Il eu plus de mal avec le lit et après être tombé plusieurs fois, il décida de dormir à terre…